Date : 1975-01-02

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un talent inutile (V)

Extrait : « [...] Tous les jours, des milliers de Québécois se corrigent, par respect pour leur langue. C'est là d'ailleurs la seule raison de l'amélioration qui s'est manifestée au cours des dernières années, et qui s'opère par la volonté de toutes les couches de notre société. »


Date : 1975-01-10

Nom : Côté, Édith

Lectrice de Montréal

Source : La Presse

Titre : Le prix Victor-Morin à Michel Tremblay? Mais c'est aberrant!

Extrait : « [...] Comment une société comme la vôtre, dont le but est de promouvoir l'évolution (dans tous les domaines) des Canadiens français, peut-elle consacrer de façon officielle un jargon aussi honteux que le "joual"? Certes, le "joual" existe, comme existent les poubelles... Qu'il soit parlé par la majorité de notre population est indéniable. Il y a longtemps que ce mal a été diagnostiqué; il faut maintenant passer à la médication et il appartient aux écrivains, aux enseignants, etc., de dénoncer cette pseudo-langue, d'écrire et de parler le québécois correct, sinon le français. J'ai honte! »


Date : 1975-01-11

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un bien triste amusement

Extrait : « [...] Une faute non seulement de vocabulaire mais, ce qui est plus grave, de syntaxe et qui, par surcroît, trahit l'infantilisme intellectuel, si malheuseusement caractéristique de la "créolisation". Je veux parler de l'expression "le fun", dont l'emploi montre à quel point notre langue et, par voie de conséquence, nos esprits, sont encore esclaves non seulement de l'anglais mais aussi de l'incohérence qu'entraîne l'absence de l'analyse. Avec une complaisance qui se veut "émancipée" mais qui n'est rien d'autre qu'une bête acceptation de notre assimilation, certains s'ingénient de plus en plus à "légitimer" cet affreux barbarisme pourtant indigne d'un peuple qui veut prendre sa place dans la francophonie. Non seulement ils l'utilisent dans la langue familière, où elle est déjà suspecte mais ils vont jusqu'à l'employer en public et même, ce qui est aberrant, l'écrire. Ils l'épellent "le fonne", "l'fonne", "l'fun" ou "le fun" sans jamais faire mine de se rendre compte que non seulement ils ne parlent pas français, mais qu'ils n'ont même pas compris l'anglais. On dirait même qu'ils s'imaginent que pour être Québécois, il suffit de mal parler à la fois l'anglais et le français. »


Date : 1975-01-13

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un bien triste amusement (II)

Extrait : « [...] A l'époque où l'instruction était à son plus bas chez nous, la langue populaire était en grande partie façonnée de calques de l'anglais dont la plupart venaient d'ailleurs d'une mauvaise connaissance de cette langue. [...] L'anglais ne dit pas "it's the fun", ni "its much the fun" et nos anglicisés n'oseraient certainement pas utiliser de telles tournures dans cette langue : parce que la syntaxe anglaise s'y opposerait; la syntaxe anglaise, vous savez, c'est sacré. »


Date : 1975-01-14

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un bien triste amusement (III)

Extrait : « [...] A preuve, le progrès (la grammaire et la syntaxe) qui s'est fait dans notre société ces dernières années. Si la démagogie qui préside aujourd'hui à la diffusion de fautes aussi épouvantables que "c'est le fun" avait été aussi lâchement courante à cette époque qu'aujourd'hui, c'est en anglais que les Québécois s'exprimeraient en 1975... pour résister, surtout dans les années 40, à la vague d'anglicisation qui déferlait sur nous avec l'industrialisation massive. [...] Chaque fois que nous laissons l'anglais pénétrer notre langue [...] Dans leur actuel flirt avec le métissage linguistique [...] la désignation bêtement anglicisante "La maison l'fun"[...] l'inconscience qui les met en présence d'un aussi évident mépris de leur langue [...] comment pourrait-on leur faire comprendre la nécessité, par exemple, de dire non pas TRUCK mais CAMION, non pas HOSE mais TUYAU, non pas WASHER mais RONDELLE si d'autre part ils constatent qu'en haut lieu, c'est l'anglicisation qui est prônée? »


Date : 1975-01-15

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Bene merenti de patria

Extrait : « [...] que nous sommes les abrutis, les blasphémateurs et les scatophiles dont le dramaturge (?) en question se complaît à exhiber les tares pour soutenir son apologie de la pourriture intellectuelle et linguistique)." »


Date : 1975-01-17

Nom : Haineault, Daniel

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Tout auteur a besoin du joual aujourd'hui

Extrait : « [...] ce n'est pas la consécration du joual qui est mise à l'honneur dans la remise du prix Victor-Morin à Michel Tremblay. On ne consacre pas un dialecte ou une langue; [...] et vous vous rendrez compte que le joual est indispensable à un auteur d'aujourd'hui, s'il veut montrer de façon réaliste ce qu'est notre société. Un portrait n'est réaliste que dans la mesure où les éléments le constituant le sont aussi, et le joual est un de ces éléments. »


Date : 1975-01-18

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Quand le français n'est pas à la fête

Extrait : « [...] qu'il (le titre) signifie : "Quand le français est dans une situation pénible". »


Date : 1975-01-25

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Vous rendez-vous compte, Madame Payette?

Extrait : « [...] Que nous le voulions ou non, la langue française est faite par les Français. Que nous le voulions ou non, parler français c'est parler comme eux. Et chaque fois qu'on dit qu'il parlent mal on encourage les Québécois à ne pas parler comme eux, donc à ne plus parler français : donc à perdre leur langue. »


Date : 1975-01-27

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Vous rendez-vous compte, Madame Payette?

Extrait : « [...] "Vous rendez-vous compte que vous (les Français) utilisez des mots anglais pour dire ce que nous disons ici avec des mots français?" [...] Parlerons-nous bien longtemps encore une langue mal connue et méprisée au point que nous ne savons même pas, ainsi qu'en témoigne votre question, ce qu'est un mot français? »


Date : 1975-02-10

Nom : Dubuc, Jean-Guy

Source : La Presse

Titre : L'anglais au primaire

Extrait : « [...] si les enfants de 4e année, qui parlent un français incompréhensible, se mettent à parler anglais en même temps, on peut s'attendre à une montée d'un nouveau joual plus absurde que celui que l'on connaît déjà chez nous. [...] Afin d'éviter d'angliciser le Québec, il faut apprendre un français convenable. Or, aucun peuple semble avoir plus honte de sa langue que le Québécois. Parler correctement français, croit-on dans certains milieux, c'est s'aliéner : les "vrais" Québécois ne se retrouvent que dans le joual. Si les enfants apprennent, à l'école, un anglais correct et parlent un français bâtard [...] Il faut donc ennoblir notre français parlé pour que l'anglais demeure langue seconde. Et là, on a du chemin à faire. Lisez les travaux écrits de plusieurs étudiants de cégeps, vous ne pourrez pas supposer que le français est leur langue maternelle. [...] Quand on entend de prétendues vedettes faire de la publicité à $50,000 par année dans un français lamentable [...] qui sait improviser deux phrases sans faire de faute? Ils ne parlent pas anglais; mais ils ne parlent pas français. »


Date : 1975-02-12

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Rions, c'est l'heure

Extrait : « ..., quelques semaines à peine après avoir honoré le plus effronté de nos souteneurs du joual. Quelques semaines après avoir ainsi cautionné l'enseignement de ses ordures sous le couvert de cours de français dans nos écoles, où l'aberration est poussée jusqu'au perfectionnement de la diction "québécoise" (moé chu bin tanné câlisse) et du réalisme "dramatique" de chaque blasphème, de chaque obscénité. [...] plaise à Dieu que nos immigrants ne soient pas nos joualisants. Plaise à Dieu surtout qu'ils ne soient pas exposés à la contamination qui atteint nos propres enfants, dans nos propres écoles. Dans le cas de ces auteurs, la traduction ne peut manquer de constituer une amélioration : elle sera d'ailleurs infiniment moins aliénante pour nous - et moins humiliante - que la "langue" qu'ils utilisent. [...] Ce qui menace le français chez nous, ce n'est pas la traduction de nos auteurs. C'est la dissémination d'une langue corrompue par la conquête, et que TREMBLAY et compagnie voudraient légitimer pour mieux masquer leur avilissement. [...] Ceux qui nous ont vus à une certaine émission de télévision où il se faisait l'apôtre du "québécois" savent pourquoi. »


Date : 1975-02-20

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : À mademoiselle Mireille Mathieu

Extrait : « Je ne sais pas qui vous a fait croire qu'en lançant un "tabarouette" au beau milieu d'une chanson française, vous vous feriez aimer des Québécois. [...] Chez nous comme chez vous, la langue qu'on utilise est fonction du respect qu'on veut témoigner à son public. »


Date : 1975-02-21

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Sachons ne pas nous commettre

Extrait : « Un jour, je parlerai de notre "français" des sports, surtout de celui qu'on prétend plus français que celui des Français. »


Date : 1975-02-21

Nom : Bertrand, André

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : L'écrit est dépassé, vive l'audio-visuel!

Extrait : « [...] Que l'écrit se perde, à notre propre échelle comme à l'échelle de la planète, relève désormais de l'évidence :... »


Date : 1975-02-22

Nom : Robitaille, Louis-Bernard

Source : La Presse

Titre : "Tabarnac", Offenbach et le "joual" à Paris

Extrait : « [...] "Tabarnac", c'est, d'une certaine manière, le triomphe de la mode québécoise (et même "joual")... »


Date : 1975-02-25

Nom : Piché, Arthur

Lecteur de Montréal [Étudiant]

Source : La Presse

Titre : À la défense d'un québécois de bon aloi

Extrait : « [...] Entre le "joual" qu'il faut décidément confiner à l'écurie et un français du genre "crois ou meurs", pourquoi n'y aurait-il pas place pour un québécois tout simplement de bon aloi et compréhensible par tous les francophones de bonne volonté? [...] les Français viennent tout juste de naturaliser "job" et "gang" et ils les ont mis au masculin sans nous demander notre avis. Or ces mots, nous les employons ici - plus ou moins clandestinement - depuis deux siècles peut-être et nous les avons toujours mis au féminin. Avant d'en fixer le genre chez eux, nos cousins de France auraient pu tenir compte de celui que nous leur donnions chez nous et l'adopter eux-mêmes sans scrupule. »


Date : 1975-02-28

Nom : Mathieu, Almas

Lecteur [Architecte]

Source : La Presse

Titre : Assez de barlaies, jobettes et tabarn...

Extrait : « [...] qu'il ne connaît, particulièrement, absolument rien à la parlure québécoise [...] Mon père était "commerçant de bleuets" durant l'été et "jobber de bois" pendant l'hiver. Il n'a jamais été un "jobber en barlaies". L'on n'a jamais dit "barlaies" pour bleuets; il était, tout au plus "commerçant de "beleuets"; et l'on disait : "jobber de bois", d'un entrepreneur en coupe de bois, dans la forêt. Et puis, où a-t-il pris les "jobettes", pour les "jobbins" : s'il vous plaît? Vous pourrez quand même, monsieur le directeur, transmettre des félicitations à vos tabar...n...ly d'acteurs; [...] P.S. SUGGESTION : Rassemblez donc, une bonne fois pour toutes, tous les auteurs que la chose intéresse et faites-leur dire et surtout, placer à la bonne place, tous les plus beaux "sacres religieux" qu'il leur plaira de vomir... pendant un an de temps et qu'on en finisse, avec ce langage, au théâtre, qui n'a jamais ému personne, vous devriez le savoir. »


Date : 1975-03-01

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Des douloureuses pour de vrai

Extrait : « [...] Rien n'illustre plus clairement l'anglicisation de certains de nos publicitaires que la désinvolture avec laquelle ils tutoient le public [...] Et comme cette attitude reflète bien l'ignorance de la langue, ne nous étonnons pas de la médiocrité de leurs "créations" dans une langue comme dans l'autre;... »


Date : 1975-03-08

Nom : Felteau, Cyrille

Source : La Presse

Titre : Les délégués d'une mission française s'étonnent de l'authenticité du fait français au Canada

Extrait : « [...] Nous pourrions, nous devrions même modeler notre action sur la vôtre afin de contrer la progression du "franglais" au pays de Molière et de Racine. [...] Il (M. Marc Lauriol, député des Yveslines à l'Assemblée nationale de Paris) a tenu à dissiper l'impression fausse créée par les comptes rendus de journaux où on a écrit qu'il avait fait "l'éloge du joual", à la suite de sa tournée au Québec. "Je n'ai pu faire l'éloge du joual", affirma-t-il, puisque je ne le connais pas. On dit que c'est une sorte de patois, que j'ai d'ailleurs cherché vainement à déceler chez mes interlocuteurs au cours de notre tournée. Si un tel patois existait, je n'aurais pas compris certains d'entre eux, mais j'ai tout compris : alors?" [...] Pour sa part, il se propose de continuer à sensibiliser l'opinion française aux dangers d'une anglicisation envahissante...] »


Date : 1975-03-11

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Tapons sur les anglicismes

Extrait : « [...] et qu'il faut employer des mots plus susceptibles d'être compris de nos voisins, les Américains, que de nos cousins les Français... où l'on parle de taper les lignes téléphoniques, horreur qui, je l'avoue, me pousse à me taper la tête contre les murs. »


Date : 1975-03-19

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Favorisons notre langue

Extrait : « [...] Et il n'y a pas de doute que si nous avons tant de difficulté à nous exprimer correctement, et à nous comprendre, c'est que les mots que nous voyons et entendons sont trop souvent incorrects. Voilà au moins quinze ans que, chacun au niveau qui lui est propre, les Québécois cherchent à corriger leur français. Si les résultats varient d'une personne à une autre, le progrès collectif n'en est pas moins remarquable [...] Si vous aimez votre langue, si vous vous êtes déjà corrigés d'un si grand nombre de fautes [...] »


Date : 1975-04-04

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une accumulation fautive

Extrait : « [...] la Société Radio-Canada a l'habitude de montrer pour la langue un souci que les entreprises privées feraient bien de partager. [...] De toutes les émissions de cette société, les plus importantes du point de vue de la qualité du français sont sans contredit les informations. Aussi est-il désolant d'y entendre des fautes absolument inexcusables surtout lorsqu'on sait que la plupart ont souvent été dénoncées par l'excellent service linguistique de cette même société. »


Date : 1975-04-05

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Des parents inquiets, des élèves qui ne lisent plus et qui écrivent en charabia

Extrait : « [...] l'ignorance de l'orthographe, de la syntaxe et des règles élémentaires de la grammaire, le manque de rigueur et la confusion mentale, et l'engouement pour le joual - dont la définition n'est d'ailleurs jamais plus claire que la façon dont on en parle. [...] lui permettre d'apprendre à lire autre chose que des bandes dessinées et à écrire dans un français relativement correct. [...] un questionnaire de contrôle rédigé par l'institutrice : "Quel est le féminin de "printemps"? Quel est le féminin de "dessin"?"... Il a cru à une blague, mais non. Les réponses prévues étaient : "une saison" et "une peinture". [...] - sont incapables d'exprimer leur pensée par écrit avec un minimum de correction et de clarté; - parlent peut-être avec plus d'aisance que leurs aînés, en ce sens que la règle du "toi, tais-toi" ne joue plus aujourd'hui [...] où les professeurs - que ce soit au niveau du cégep ou de l'université - ont depuis longtemps renoncé à tenir compte de la qualité du français dans les travaux écrits de leurs étudiants [...] et les étudiants, qui, eux, admettent avec simplicité qu'ils ne savent, à toutes fins utiles, ni lire ni écrire [...] "Ça me panique d'avoir à écrire une lettre, je sais que je fais des fautes à toutes les lignes." (finissante du cégep) [...] Remarque qu'à l'école (c'est une grosse polyvalente d'un quartier huppé), tout le monde fait des fautes, tu devrais voir le style des directives internes rédigées par l'administration, et puis les lettres aux parents... »


Date : 1975-04-05

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Le français des jeunes secrétaires

Extrait : « [...] La majorité de ces textes ont dû être corrigés, réécrits, et ont littéralement scandalisé ceux qui les ont lus. Voici des exemples : "hytème" (item), "requette" (requête), "embission" (ambition), "cession" (session), "plainière" (plénière), "mageure" (majeure), "cose" (cause), "adésion" (adhésion), "soiatez" (souhaitez), "octroiier" (octroyer), etc. Et puis, faute que l'on retrouve dans de nombreux travaux d'étudiants universitaires : "oppignion" pour "opinion". »


Date : 1975-04-05

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : "Qu'est-ce qu'on va fer?"

Extrait : « [...] Voici des extraits de textes rédigés par des étudiants de première année [...] de l'Université du Québec à Montréal. En principe, ces étudiants se destinent aux communications (journalisme écrit et parlé, publicité, agences d'information, recherche, scénario, relations publiques, techniques audio-visuelles, etc). [...] et il faut rappeler que les auteurs de ces textes se préparent à des métiers qui exigent la maîtrise de la langue écrite. "La close que j'ai été témoin devant la justice..." (il est question ici du déroulement d'une cause devant un tribunal). "Qu'est-ce qu'on va fer?" "C'est pourquoi que l'on assista à une osmose...". "A une question poser par le juge...". "Le cinéma Outremont présentaient des films...". "La rentabilité pédagogique de l'utilité des medias. Créer une institut nationale et professionnelle...". "On ne parle pas du propriétaire du cable qui comme tous les autres c'est seulement l'obtention de leur license qui les fait agir...". "La cour des petites créances existe pour régler les différents intestinaux entre voisins, laitiers, nettoyeurs, etc." "Après l'Alberta, nous sommes les plus nombreux skieurs...". "Les plus éveillés saisirent leurs pénates pour s'installer sur le trotoire... Neuf, l'heure tant attendu... il est permi de...". "Les frais étant assumer... Appelles téléphoniques...". [...] Voyons maintenant des extraits de travaux d'étudiants de niveau collégial [...] "Un état en bancroûte..." (pour "banqueroute"). "Afin du conte" (pour "en fin de compte"). [...] "Chaque classe (sociale) défende les mêmes intérêts. Ils auront un revenu supérieur ou inférieur selon le pallier qu'ils sont. On peut difficilement monter dans l'échelle mais on peut en dessendre très facilement...". "Un but préci..." Il n'y a pas de problèmes d'ordre grammatical ou orthographique. Il y a des problèmes de confusion : on ne comprend pas ce que l'étudiant veut dire. [...] Il y a des choses qui se transcrivent malaisément dans un journal : les innombrables erreurs de ponctuation que l'on retrouve dans les textes des étudiants, l'état déplorable de la calligraphie (qui ressemble à celle de demi-illettrés tant il paraît clair que l'acte même d'écrire est ardu et inhabituel), la malpropreté d'un grand nombre de textes (dont on se demande comment les professeurs peuvent avoir la patience de les lire), et surtout l'absence flagrante de toute pensée logique. Voici un exemple de propos confus, truffé de fautes de divers ordres, par lequel il apparaît très nettement que le fond et la forme se confondent [...] "C'est le fait caractéristique qui démarque le refoulement d'une société déjà longtemps acquérit par l'impérialiste. Le sentiment que procure cet impérialiste qui se dénote chez la société coloniser victime de ce sentiment invoquer par la suprématie." »


Date : 1975-04-07

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Changer d'école et désapprendre à lire

Extrait : « [...] Des erreurs, j'en trouve même dans la formulation de ses questions d'examen!" (les questions de l'institutrice) »


Date : 1975-04-07

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : La dictée, c'est fini et la grammaire c'est "mal vu"

Extrait : « [...] Telle n'est pas l'optique d'un bon nombre de parents qui s'indignent de voir que leur enfant est incapable, à la fin de l'élémentaire, d'écrire trois lignes sans faute. [...] Exemple : on apprend à l'enfant les niveaux de langue (celle qu'on parle avec des proches, avec des aînés, etc.) en leur disant de faire semblant de téléphoner, en classe, à un copain d'abord; ensuite à la mère du copain, etc., et l'enfant verra de lui-même qu'il ne s'exprime pas tout à fait de la même façon. »


Date : 1975-04-07

Nom : M.R.

Source : La Presse

Titre : Le joual qui s'écrit

Extrait : « La Société des écrivains canadiens a organisé une série de colloques, à l'Université Laval, sur le joual. [...] M. Dagenais : "Ce que vous appelez le joual (moi j'appelle ça du fumier) ce n'est pas un phénomène linguistique, mais un phénomène social." (Il existe un phénomène intéressant : la phonétique du linguiste (?) et lexicologue Dagenais.) M. Bonenfant : "En littérature, de temps en temps, j'admets que le joual puisse être nécessaire au dialogue, mais je me refuse à accepter que ce soit un but. C'est de la coquetterie. Normalement, le joual est impossible, il faut le bannir, lutter contre jusqu'au bout." M. Lemire : "On veut servir une thérapie au lecteur, faire prendre conscience, pa la langue médiocre, de la médiocrité de la situation, faire réagir... La mauvaise langue devrait purifier la langue populaire... mais j'en doute!" M. Leblanc : "Pour le Québécois, qui est un Français d'Amérique du Nord, c'est en mettant fin à la domination politique, sociale, économique et culturelle qu'il subit que l'on mettra fin, également au joual, qui est conséquence de cet état de chose." »


Date : 1975-04-08

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une fausse perception

Extrait : « [...] Ces employés se tiennent derrière deux comptoirs qui font l'objet de l'affichage suivant : "Order desk - Comptoir de commande" et "Merchandise pick-up - Perception de la marchandise". Dans les deux cas, on a malheureusement fait preuve d'un manque de perception en ce qui concerne le génie de la langue française. »


Date : 1975-04-08

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : On fait n'importe quoi... sauf du français

Extrait : « [...] "Impossible de corriger ces copies qui s'empilent sur mon bureau : regardez, lisez ça, mais qu'est-ce que vous voulez faire avec ça?" [...] Mais c'est bien évident qu'ils ne réussissent pas à acquérir un niveau de langage autre que celui de la langue familière. [...] mais quand il s'est rendu compte qu'on faisait des fautes à tous les trois mots, il a recommencé à nous faire travailler sur la grammaire. (un élève) [...] "En cinq ans de secondaire, je n'ai jamais travaillé sur la langue comme telle, la grammaire et tout ça. Ça me manque." (un élève) »


Date : 1975-04-08

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Bien parler, bien écrier relève de l'idéologie bourgeoise

Extrait : « [...] et que "la langue du peuple" c'est "le québécois" et non pas le français. [...] (bien parler, bien écrire, c'est appartenir à la classe dominante) [...] »


Date : 1975-04-08

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : On joue à communiquer à tort et à travers

Extrait : « [...] qui (les élèves) découpent et recopient des textes pauvrement écrits, [...] alors que la majorité ne sait pas où placer un point dans une phrase. [...] ailleurs on travaille sur les anglicismes, ailleurs on ne travaille que sur des textes en joual [...]  »


Date : 1975-04-09

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Au collégial l'incohérence s'accroît

Extrait : « [...] mais constataient (les professeurs de cégeps) que leurs étudiants avaient tous été formés de façon différente, et que la plupart auraient besoin de cours de "rattrapage" de niveau presque élémentaire. [...] "Les étudiants sont incapables d'élaborer d'eux-mêmes un raisonnement logique, admettent tous les professeurs que nous avons rencontrés - et qui représentaient à eux tous une dizaine de cégeps - et ils n'ont aucun esprit de synthèse. Ils sont incapables de faire la différence entre la langue écrite et la langue parlée, et écriront, parlant d'un écrivain : "Il était ben pogné" ou "Il était ben down", ou résumeront ainsi un passage de roman : "Alors, le gars a sauté sur la fille...". »


Date : 1975-04-09

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : La linguistique à toutes les sauces

Extrait : « [...] par exemple, et sur les parlers régionaux [...] »


Date : 1975-04-10

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : On peut amasser 13 ans de scolarité sans jamais avoir lu un seul livre

Extrait : « [...] et, dans certains cas, ne s'en tiennent qu'au joual [...] »


Date : 1975-04-10

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Est-ce mieux ou pire qu'avant?

Extrait : « [...] il y a inévitablement davantage de gens qui sont "mauvais" en français... que les milieux défavorisés ont le record des classements dans les voies allégées, en français comme dans d'autres matières. [...] Ils ont souvent prôné l'enseignement de Michel Tremblay par exemple, ou encore le respect du joual (for whatever it means) [...] que la langue des journaux - et la langue parlée en général s'est améliorée de beaucoup. "On oublie toujours d'où on est parti, dit-il, on pense aux articles d'André Laurendeau, on oublie le style déplorable, d'une pauvreté inouie, des journaux de l'époque... La vie de la langue, c'est aussi important que la grammaire... "On oublie que beaucoup de gens, même au sein des vieux collèges classiques, écrivaient mal et ne lisaient rien. [...] Ce n'est pas vrai que le français s'en va. On parle français comme on ne l'a jamais parlé, mais on ne le parle plus comme des notaires. [...] qui (les professeurs) estiment qu'en cinq ans, en neuf ans ou en 15 ans, (selon leur expérience), l'état du français chez les étudiants s'est grandement détérioré. »


Date : 1975-04-10

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : La langue écrite au cégep: une "nouvelle langue..."

Extrait : « Une enquête commandée par le ministère de l'Éducation sur l'état de la langue écrite dans les cégeps montre [...] d'énormes carences en particulier pour ce qui touche à l'orthographe et à la population. [...] Résultat : la moyenne est de 13.2 fautes par copie, les filles ont des résultats sensiblement meilleurs (ll.3 fautes par rapport à 15.l pour les garçons) [...] On n'a pas relevé beaucoup d'anglicismes, mais on a constaté que la peur d'en commettre poussait les élèves [...] à refuser des mots à consonnance anglaise qui sont par ailleurs acceptés - le mot "stock" par exemple. [...] Ils ont tendance à oublier des mots-clés, qu'il s'agisse de prépositions, de verbes, de noms, etc. [...] D'une manière générale, ils écrivent "au son", en distribuant au hasard les "h", les "y" et autres lettres originales, et, dans la même veine, placent les signes de ponctuation là où, en parlant, ils auraient peut-être fait une pause : cela donne, par exemple, des points au milieu d'une phrase, avant le verbe. Ils sont enfin portés à faire consciemment des raccourcis, à écrire "les hôpitaux chroniques" (au lieu d'hôpitaux pour malades chroniques), "les employés para-publics" (au lieu des employés du secteur para-public. »


Date : 1975-04-11

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Une nouvelle élite : le pédagogue de pointe

Extrait : « [...] "JE PARLE JOUAL PARFAITEMENT..." [...] 3- "Je parle joual parfaitement", vous dira le pédagogue de pointe, comme pour vous expliquer qu'il est bilingue (connaissant "le français" et "le québécois"). Il a toutefois du mal à définir ce qu'est "le québécois", et ce qu'est le joual. 4- Le pédagogue de pointe parle "français" avec le journaliste. J'en ai vu qui, avec des ouvriers, changeaient de niveau de langue, changeaient l'accent qu'ils ont naturellement, passaient du "vous" au "tu" et lançaient avec effort des sacres, histoire, semble-t-il, de se faire comprendre. 5- "Mais, leur ai-je demandé, ce que vous appelez "la langue québécoise", est-ce une langue? [...] LA LANGUE ÉCRITE, LA LANGUE DE L'ÉLITE... -Mais enfin, les anglicismes, ça existe, non? [...] si vous faites un système scolaire où la majorité ne dépassera pas le stade de ce qu'on appelle "le joual", ce sera vous, l'élite! [...] Le pédagogue de pointe estime donc que la langue écrite qui doit être proposée comme modèle aux élèves, c'est celle des journaux, qui se rapproche plus de la langue parlée. [...] APRES LE CHARABIA, DE L'AIR FRAIS... Quoi qu'il en soit, nous avons constaté à la lecture des écrits des pédagogues de pointe que leur langage à eux est à mille lieues de la langue ordinaire des Québécois : [...] "Au fond, si ce n'était pas forçant d'amener les élèves à bien écrire, les enseignants le feraient. J'en ai assez d'entendre les intellectuels de Montréal faire la propagande du joual. [...] Ici, madame, nous parlons une langue qui s'appelle le français, avec des expressions et un accent particuliers, d'accord, mais c'est du français..., à moins que l'on ne décide en haut lieu qu'on va produire deux classes de Québécois : les uns, les "gens bien", qui parleront français, et les autres, les pauvres, qui parleront créole". »


Date : 1975-04-12

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : "Je vois mon français bon, mais mathémattique son pas très forte"

Extrait : « (N.D.L.R. - Une lectrice nous a fait parvenir copie des réponses écrites qu'un professeur a reçues d'un groupe d'élèves de secondaire IV à qui il avait posé la question : "Pourquoi es-tu venu au secteur professionnel?" Voici textuellement les réponses : ) l- se que je veut? Si je suis ces parce que je desirai faire quelle que chose de mes dix doigts. Je ne savait pas quoi choisir mes grâce au stage je crois avoir choisi mes sa demande a y réfléchir longtemps Ce que je veut faire si possible dessinateur industrielle. 2- c'est l'information scolaire qu'il ma envoyer ici l'ecole que jallait avant il tonnait pas le cour que je voulais ces pour sa que je viens a Vaudreuil pour suivre le cours in agustage. 3- je suis venue issi parsque je voullais un mettier. (et ainsi de suite jusqu'à 26-) »


Date : 1975-04-12

Nom : [?]

Lecteur de Montréal [Professeur de Cégep]

Source : La Presse

Titre : "Une dénonciation d'importance capitale"

Extrait : « [...] De l'utilisation du "joual" par les écrivains de Parti-Pris comme moyen de dénonciation d'une aliénation sociale (et linguistique).. »


Date : 1975-04-12

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Notre langue et son avenir

Extrait : « [...] La seule façon d'apprendre la français est de vivre en français. Et que cela plaise ou non à nos démagogues, on ne vit pas en français au Québec... - qu'on commence par envoyer en France, sinon tous les Québécois, au moins ceux dont dépend le plus directement l'avenir de notre langue. [...] Si l'on ne veut pas reconnaître que nos chances de francisation ne peuvent nous venir que de la France, optons carrément pour l'anglicisation parce que de toute manière c'est à cela que nous mène la médiocrité de nos écoles. »


Date : 1975-04-12

Nom : Cormier, Guy

Source : La Presse

Titre : Sauront-ils lire un journal?

Extrait : « [...] Mesdames et Messieurs, ne vous étonnez pas si vos enfants ne savent plus la langue de leurs aieux. [...] Bien entendu, certains facteurs objectifs, comme la télévision et la civilisation de l'image, contribuent à la destruction de l'écrit. »


Date : 1975-04-12

Nom : Favreau, Mariane

Source : La Presse

Titre : Autonomie réclamée - le français écrit : c'est lamentable (les principaux d'école)

Extrait : « [...] pour rémédier à l'état lamentable du français écrit [...] L'accent très fort mis sur le français oral depuis 10 ans semble avoir eu comme conséquence d'affaiblir l'écrit. Il faudra revenir à l'épellation et à la dictée, même si on change leur nom." "Je souhaite que l'on fasse le nécessaire vis-à-vis de l'orthographe et de la construction de phrases simples pour qu'à la fin de l'élémentaire, l'enfant ait une connaissance minimum d'un français honnête." »


Date : 1975-04-12

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Un système malade de partout

Extrait : « [...] Pendant tout ce temps, l'élève n'aura même pas appris les règles élémentaires de la langue écrite, et aura très peu lu. [...] l- La crise de l'orthographe? On en parle depuis 1880!... Ce n'est pas pire qu'avant, voyez les cris d'alarme qu'ont successivement lancés tant de générations, et l'on parle encore français, non? [...] Pourquoi mettre l'accent sur la langue écrite, si la majorité des gens n'en auront pas besoin dans leur travail? [...] et qu'un étudiant peut faire quatre ans d'études collégiales sans qu'on puisse savoir s'il peut écrire clairement. »


Date : 1975-04-12

Nom : Lavigne, Bertrand

Lecteur de Montréal [Ancien professeur]

Source : La Presse

Titre : Sexe? Oui, une fois à Saint-Jean-Port-Joli

Extrait : « [...] Si vous aviez vu les fautes de français, dans les lettres dites de demande d'emploi!!! Impensable! [...] Je puis vous affirmer que depuis dix ans, et plus encore depuis cinq ans, pas un candidat ou candidate n'a pu écrire une dictée sans fautes. [...] Le français parlé était assez bien si l'on fait abstraction des "si je m'aurais pas trompée" et "si j'aurais su". [...] Sur cinq candidates, toutes avaient au moins huit fautes de français sans compter les fautes d'orthographe - Aucune idée de l'accord des participes passés, aucune ! ! ! [...] J'ai dû lui avouer qu'elle avait huit fautes de français pour une seule demande d'emploi. La raison de son étonnement? C'est simple! Elle était la première en français au CEGEP qu'elle fréquentait »


Date : 1975-04-15

Nom : Dubuc, Jean-Guy

Source : La Presse

Titre : La classe des faux docteurs

Extrait : « [...] ils (les faux pédagogues du ministère) sont devenus apôtres du joual. Que cela plaise ou non, il faut admettre que des enseignants sont, dans certaines écoles et dans certaines villes, les fidèles propagandistes de la langue déchue. [...] c'est ici (à Montréal) que le français est le plus influencé par l'anglais. [...] ceux qui font l'apologie du joual le font en français correct et même recherché. »


Date : 1975-04-17

Nom : Cousineau, Lousie

Source : La Presse

Titre : Du français correct, Radio-Québec!

Extrait : « Nous pensons souvent, à Montréal, être les victimes les plus éprouvées par l'appauvrissement du français, [...] plus susceptibles de suivre les modes joualisantes lancées par les milieux de pointe. [...] Dans la région du Saguenay, où tout le monde s'accorde à dire que le français a gardé beaucoup de pureté, [...] exigeant que Radio-Québec "ait le souci constant de véhiculer une langue courante correcte" [...] : il faut éviter à la fois le côté créolisé du langage québécois et un "purisme sophistiqué mal braqué sur le français international". Il ne faut pas rejeté non plus les régionalismes de bon aloi [...] Après avoir souligné ce besoin d'un français correct, le mémoire des parents rappelle que notre statut de minoritaires en Amérique du Nord nous interdit la multiplicité des dialectes. Le mémoire ajoute que plusieurs reporters de Radio-Canada utilisent une langue correcte qui n'est pas étrangère à nos oreilles. [...] Et qu'on s'efforcera d'augmenter immédiatement la qualité du français utilisé à l'émission de bricolage "Les Touche-à-tout". [...] ne sera pas truffée de "spark plugs" et autres barbarismes du genre. »


Date : 1975-04-18

Nom : Adam, Marcel

Source : La Presse

Titre : Le drame de l'enseignement du français, signe d'un destin tragique?

Extrait : « [...] Après avoir lu, jour après jour, cette description clinique de l'état lamentable de l'enseignement du français à tous les niveaux scolaires [...] les jeunes ignorent l'orthographe, la syntaxe et les règles grammaticales; leur écriture trahit un manque de rigueur, de la confusion mentale et un engouement pour le joual; instruit par des maîtres qui dans l'ensemble, ne lisent pas, ils n'ouvrent jamais un livre, encore moins un dictionnaire et une grammaire; [...] Le professeur Gilles Marcotte dit avec raison que dans le passé beaucoup d'étudiants des collèges classiques écrivaient mal et ne lisaient rien. Mais le mal était-il aussi répandu qu'aujourd'hui? [...] le français, que de plus en plus d'idéologues, d'intellectuels, d'artistes, de professeurs renient pour valoriser le joual, cette mixture de français et d'anglais, truffée de borborygmes et d'onomatopées..., l'important c'est de communiquer, alors aussi bien le faire dans notre langue à nous, le joual. »


Date : 1975-04-21

Nom : Guay, Ivan

Source : La Presse

Titre : La corvée linguistique

Extrait : « [...] On n'a qu'à écouter l'enregistrement de conversations pour constater la redondance et l'imprécision du langage parlé ordinaire. [...] Il n'y a donc pas une langue du peuple et une langue de la bourgeoisie. Il n'y a que des gens qui connaissent plus ou moins bien leur langue. Les Canadiens français en sont une excellente illustration. Beaucoup de membres de leurs classes dirigeantes s'expriment comme des ignorants. [...] S'ils la laissent dégénérer, ils laissent dégénérer l'instrument d'élaboration de leur pensée. Le "joual" du Québec, comme le "chiak" du Nouveau-Brunswick ne sont, en effet, que des idiomes de primaires pour exprimer des pensées de sous-développés. [...] Les enseignants n'ont pas le droit de mal s'exprimer et surtout de saboter, par leur attitude et leur enseignement, le prestige que doit avoir la langue de la nation. »


Date : 1975-04-22

Nom : Beaulieu, Georges

Lecteur [Chef du département de français du collège Bois-de-Boulogne]

Source : La Presse

Titre : Le collégial face à la détérioration du français

Extrait : « [...] Le collège Bois-de-Boulogne donnera en septembre prochain un cours de français correctif obligatoire pour tous les étudiants faibles en lre année. [...] Le cours de français correctif pour les plus faibles se veut un cours de rattrapage en orthographe et en syntaxe et un cours préparant aux études littéraires [...] nous croyons surtout qu'il faut solidifier la base : la langue. Ce n'est pas en rejetant toujours la faute sur le secondaire que l'on va résoudre ce problème. »


Date : 1975-04-22

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Quand le ministe de l'éducation, lui-même...

Extrait : « [...] le pouvoir politique québécois qui est responsable de la détérioration de l'enseignement du français. »


Date : 1975-04-22

Nom : Gauthier, Marie-Paule

Lectrice de Verdun

Source : La Presse

Titre : Quatre méthodes de français en cinq ans!

Extrait : « [...] Comment voulez-vous apprendre à lire et à écrire à des enfants qui emploient la méthode phonétique? [...] "Vous autres et votre français de surface. [...] Les parents payaient en plus pour des cours privés afin que leurs enfants sachent lire et écrire correctement le français plus tard [...] »


Date : 1975-04-22

Nom : Ramat, A.

Lecteur de Saint-Lambert

Source : La Presse

Titre : Des têtes moins pleines mais mieux faites

Extrait : « [...] Mais je me suis amusé à relever les fautes de différentes sortes contenues dans les articles de Lysiane Gagnon. J'en ai trouvé 123. [...] On devine ici, dans le contexte du texte, que... (pléonasme). [...] seul l'entourage - c'est-à-dire le kit, les fiches, les gadgets d'accompagnement - différent au lieu de : diffère) [...] filières (au lieu de : classeurs) joute sportive (au lieu de : épreuve sportive) [...] Même si l'orthographe a décliné (comme partout ailleurs), je pense que les jeunes du Québec ont des connaissances dans d'autres domaines;... »


Date : 1975-04-22

Nom : Robillard, Edmond

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Correction de la langue, logique de la pensée

Extrait : « [...] Depuis dix ans et plus on a relevé et signalé, à l'université, cette incapacité croissante chez les étudiants de s'exprimer d'une manière cohérente ou tout simplement intelligible. J'ai encore présente à ma mémoire la copie d'examen qui commençait par un "Donc...". J'en vois d'autres, clairsemées de "or", "pourtant", "d'ailleurs", comme d'autant de taches de couleurs que rien ne justifie mais qu'on a projetées au hasard des propositions, pour "faire" logique. »


Date : 1975-04-24

Nom : [?]

Lectrice [Étudiante]

Source : La Presse

Titre : Je ne suis pas plus bonne que mes camarades

Extrait : « [...] Elle me dit toujours : "Toé qui disais qu'on apprenait rien, cherche asteur". Comment voulez-vous que l'on apprenne le bon français avec un prof. qui parle mal elle-même? [...] et que le professeur n'en sait pas plus que nous, on fait le travail à la "botch". »


Date : 1975-04-24

Nom : Fitzgerald, Michelle

Lectrice de Laval

Source : La Presse

Titre : Il faudra revenir aux méthodes d'autrefois

Extrait : « [...] les autorités en place, [...] ont favorisé la détérioration de ce que nous vvoulons être notre langue officielle au Québec. [...] N'est-il pas plus traumatisant de se voir incapable à 20 ans d'écrire une lettre sans fautes d'orthographe et de grammaire que de se voir imposer des dictées à 10 ans? »


Date : 1975-04-24

Nom : Hick, Jean-Pierre

Lecteur de Gatineau

Source : La Presse

Titre : Un professeur dit pourquoi il a "décroché"

Extrait : « [...] Oui, j'ai eu des étudiants de secondaire V général [...] qui m'ont avoué candidement n'avoir jamais lu un livre de leur vie! [...] J'ai vue et entendu une langue bafouée, massacrée par des étudiants au fond peu responsables eux-mêmes de ce qui leur arrive et qu'il ne faudrait pas blâmer trop vite. [...] Oui, j'ai enseigné dans une grosse école polyvalente [...] où le français était massacré à longueur de journée et, où le mauvais exemple venait de la direction elle-même par la voie de "bulletins de service" truffés de fautes, par des messges à tout propos à l'interphone, messages bourrés eux aussi de fautes à faire pâlir de honte et d'indignation. L'administration contribuait ainsi, par sa négligence coupable, à entretenir l'appauvrissement de la langue. [...] Nos étudiants savent qu'ils ne savent rien en français. Ils nous le disent avec candeur mais aussi avec amertume. »


Date : 1975-04-24

Nom : Laperrière, Guy

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Des élèves qui ignorent même l'alphabet

Extrait : « [...] D'abord, si plusieurs élèves ne regardent jamais dans le dictionnaire c'est que l'alphabet ne leur a jamais été enseigné. »


Date : 1975-04-24

Nom : [?]

Lecteurs [Six professeurs de français de secondaire V]

Source : La Presse

Titre : Le combat quasi héroïque de cinq professeurs

Extrait : « [...] C'est tout un peuple, notre peuple, qui est en train de perdre sa langue. »


Date : 1975-04-25

Nom : Charette, Marcel

Lecteur de Repentigny

Source : La Presse

Titre : La dictée, inefficace moyen d'enseignement?

Extrait : « [...] que notre langue française s'en va à la dérive. [...] qui contribuent à dégrader notre langue et à maintenir leurs enfants dans une ignorance pourtant vincible [...] »


Date : 1975-04-26

Nom : Joseph, Anthony

Lecteur de LaSalle

Source : La Presse

Titre : Le bilan de faillite du programme-cadre

Extrait : « [...] quand on se sentait dépassé par une situation ou que l'on se croyait envahi par le microbe cancérigène du joual; alors, on se plaindra de la précarité du français parce qu'il y a trop de profs étrangers dont la langue vernaculaire n'est pas celle de Michel Tremblay, d'Yvon Deschamps et de tous les grands ténors du monde "joual"... qui font primer l'appartenance québécoise sur le bon parler français, le langage châtié. Alors, fort de ce chauvinisme, on se permettra de galoper dans les "départements", de trotter dans les corridors, pour prétendre par la suite qu'on parle et enseigne le français standard en classe;..., même les André Langevin, les Anne Hébert qui n'écrivent pas en charabia, car ce sont des écrivains bourgeois, de salons. [...] "Ce n'est pas vrai que le français s'en va, dit M. Gilles Marcotte. On parle français comme on ne l'a jamais parlé, mais on ne le parle plus comme des notaires [...] Il y a quelques années personne n'admettait la détérioration du français écrit [...] faut-il pour cela muter certaines têtes vides et mal faites qui ne savent pas suffisamment écrire et s'exprimer correctement;... »


Date : 1975-04-26

Nom : Lambert, Suzanne

Lectrice de Mont-Laurier

Source : La Presse

Titre : Ne mettez pas tout sur le dos des profs!

Extrait : « [...] Je dois aussi ajouter qu'il cherche aussi à nous reprendre lorsqu'il arrive que l'un d'entre nous parle le joual. »


Date : 1975-05-02

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une protection sans borne

Extrait : « On a longtemps parlé au Québec de bornes-fontaines. On a longtemps eu tort. Parce qu'il ne s'agissait pas de bornes-fontaines. [...] On ne sait jamais, peut-être se trouvera-t-il un lecteur dévoué pour envoyer mes articles aux journaux français afin que notre mère-patrie reçoive du Québec une contribution moins négative que celle des Belles-Soeurs et de certains de nos films. »


Date : 1975-05-07

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une correction inutile

Extrait : « [...] il y a quinze ans lorsque nous avons décidé d'améliorer miraculeusement notre français, sans aller chercher en France les compétences nécessaires. De sorte qu'encore aujourd'hui, l'immense majorité de nos publications, même celles du gouvernement, sont écrites non seulement en mauvais français mais aussi dans le plus grand oubli de la portée des mots. [...] Notons d'abord l'inconséquence de l'emploi de la préposition, si caractéristique de notre anglicisation. »


Date : 1975-05-07

Nom : Farley, Robert

Lecteur [Professeur de français de cégep]

Source : La Presse

Titre : Beaucoup plus qu'un drame : une tragédie!

Extrait : « [...] Et d'ajouter que Michel Tremblay a le droit d'écrire en joual. [...] Alors que notre langue s'effondre parce qu'elle n'est plus enseignée [...] Il va souvent (?), dit-il, dans les cégeps où les étudiants s'expriment facilement, lui posent de tas de questions, ont beaucoup de vocabulaire. [...] Au lieu du drame de l'enseignement du français il vaudrait mieux parler de la tragédie. Pour des milliers de jeunes de 17 et 18 ans, les jeux sont faits et les carences ont atteint un tel degré de gravité qu'elles sont irrémédiables. Quand des étudiants ne peuvent conjuguer le verbe "être" à l'imparfait de l'indicatif et en sont encore à dire : "Ils sontaient arrivés", il n'y a plus lieu de s'étonner de rien. Personnellement, je suis persuadé que, pour la majorité d'entre eux, ils en sauraient aussi long en français s'ils n'avaient plus suivi de cours depuis la 5e année. Qu'en est-il de l'état du vocabulaire? Pour m'en rendre compte, j'ai fait lire l'un des articles en cause à une centaine de collégiens et leur ai demandé de trouver dans le dictionnaire Robert le sens contextuel d'une dizaine de mots. Les résultats sont affligeants, la plupart n'ont pu trouver que 3 ou 4 mots et ils ont buté systématiquement, entre autres, sur les mots suivants : sophistiqué, idéologie, réactionnaire. Et ce, pour les raisons les plus diverses : quelques-uns ne savent pas que les mots sont classés par ordre alphabétique, d'autres le savent, mais ne connaissent pas bien cet ordre. D'autres ne lisent que la moitié ou moins, de la définition. La plupart s'arrêtent au premier sens. [...] Il paraît que le français, ce n'est pas du français, mais du bourgeois [...] ce n'est pas seulement le pire français possible et autant dire le charabia, ils veulent autre chose encore [...] l'effondrement intellectuel tenant à la décomposition du langage et la médiocrité attribuable à l'abaissement délibéré des exigences pédagogiques et académiques."..., ces "apôtres du déclin" et du babélisme, ne sont pas de doux rêveurs. »


Date : 1975-05-07

Nom : Ledoux, André

Lecteur de Laval

Source : La Presse

Titre : Le signe d'une démission collective?

Extrait : « [...] Qu'il existe une dégradation de l'enseignement du français au Québec, que le français écrit soit mal en point, que certains élèves ne lisent à peu près pas, que la culture générale soit à la baisse, cela se constate depuis déjà quelques années. [...] que le climat socio-culturel du Québec ne favorise pas l'épanouissement du français. [...] On pourrait jeter la pierre à tous les professeurs et aux administrateurs, parce qu'ils font usage d'un français de qualité douteuse à l'école. [...] Si le climat politique et culturel ne favorise pas l'amélioration du français, si la langue française est bafouée quotidiennement en tant que moyen de communication [...] »


Date : 1975-05-08

Nom : Dumas, Gérard

Lecteur de Laval

Source : La Presse

Titre : On ne galvaude pas les mots impunément

Extrait : « [...] tout un boucan au sujet du français tel qu'on l'ignore dans les écoles et les universités [...] Cette régression linguistique [...] on ne découvre que des barbarismes. »


Date : 1975-05-13

Nom : Plamondon, Richard

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : "Ceux qui parlent frança, si-vous-pla"

Extrait : « [...] Après avoir entendu crier : "Ceux qui parlent frança par'ci si-vous-pla" dans le hall du parlement, [...] où le guide [...] s'excusa dès la première phrase de ne pas parler très bien le français [...] Quant à la balustrade qui a été plus "expansif"[...] "Ceci est un micra qui fait la translation simultanée dans les deux langues officielles", pour ne citer qu'une perle. J'étais gêné d'être canadien et encore plus de parler français. [...] Après une très très brève explication de la "vitrerie" il nous expliqua que le plancher était en bois de TAK... La bibliothèque qui est toute "électrifiée" depuis qu'on a enlevé le gaz, possède un "bol" d'or... »


Date : 1975-05-14

Nom : Dupont, Luc

Lecteur de Montréal-Nord [Étudiant]

Source : La Presse

Titre : Quel langage à la CTCUM!

Extrait : « [...] Il me répondit, et je cite "textuellement" : "Crisse-toé lé dans le cul, tes maudites cartes." »


Date : 1975-05-20

Nom : Petel, Gérard

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Le français à la B de M

Extrait : « [...] avec l'interprétation anglaise "CASH" au lieu d'y inscrire comptant. [...] Également une autre preuve de l'anglicisation de votre entreprise, sur la facture du magasin où fut effectué l'achat, il y est inscrit : CHARGED - APPROVED BANK of MONTREAL. »


Date : 1975-05-21

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un peu de nostalgie

Extrait : « [...] J'allais dire la belle époque mais je me suis ravisé, au souvenir du joli massacre dont la langue avait été victime à cette occasion. [...] que soit notamment corrigée la Place des Arts. Elle est toujours là dans sa grotesque absurdité. J'avais demandé que l'on nous débarrasse des zones de touage; elles sont toujours là. [...] La langue utilisée par certains préposés était incroyable infecte (Eh! toé là travarse par la bârrière!) [...] Quant à l'affichage, il était grossièrement fautif, [...] TAXI au singulier pour indiquer un endroit où il passait peut-être plus de taxis que n'importe où au monde, jusqu'à la simple mention "toilettes en-dessous du pont". Et c'est ainsi que, bien avant la venue de Michel TREMBLAY, l'univers a su que l'ignorance de la langue n'avait rien de honteux à nos yeux... en retrouvant, huit ans plus tard, encore les mêmes fautes et surtout en entendant le même incroyable patois (il n'y a pas d'autre mot) des préposés aux jeux et aux manèges. »


Date : 1975-05-26

Nom : Lasnier, Hélène

Lectrice [Étudiante]

Source : La Presse

Titre : J'ai perdu mon temps

Extrait : « [...] Il était très exigeant pour la disposition de mots, verbes; mais il laissait l'orthographe de côté. [...] nous avons revu la grammaire au complet. Je ne me souvenais même plus de l'article, l'accent circonflexe, du complément. Le professeur enseignait avec l'ancienne méthode;... L'ancienne méthode était trop ennuyante, mais on apprenait. Les nouvelles méthodes sont actives, mais n'aboutissent à rien. »


Date : 1975-05-29

Nom : Cousineau, Louise

Source : La Presse

Titre : Du "j'veux dire" au "bouche à bouche"

Extrait : « Pour excuser la piètre qualité du français écrit qui s'enseigne dans nos écoles ces années-ci, on se rabat sur la grande amélioration de la langue parlée chez nos concitoyens. [...]d'une nouvelle expression qui est en train de balayer le pays. Je veux dire : "j'veux dire". [...] Mme Payette elle-même dit : "c'ta dire". [...] Pendant que nous sommes sur la charogne, passons à un mot qui s'y associe bien : l'épithète "drastique", qui va se glisser jusque dans certains bulletins de nouvelles. Cela donne parfois des résultats inattendus : "Le gouvernement Bourassa a adopté des mesures drastiques..." »


Date : 1975-06-02

Nom : Berger, Roland

Lecteur de Montréal [Un vieux pédagogue "de pointe"]

Source : La Presse

Titre : L'orthographe pour tous?

Extrait : « [...] Qu'il s'agisse de la maîtrise de la lecture, de l'écriture ou d'une certaine manière de parler, il faut s'interroger sur la capacité et la motivation des étudiants à acquérir ces "compétences". A titre d'illustration, il faut se demander si la majorité des étudiants sont psychologiquement capables d'apprendre et de maîtriser l'orthographe française. »


Date : 1975-06-02

Nom : Les professeurs de français du Collège de Valleyfield

Lecteurs de Valleyfield [Professeurs de français]

Source : La Presse

Titre : Des professeurs crient au secours pour la survie du français

Extrait : « [...] si les parents sont inquiets, si les élèves ne lisent plus et s'ils écrivent en charabia, c'est évidemment la faute de leurs professeurs et, bien sûr, de leur professeur de français! [...] Et que dire du relâchement de la langue constaté dans les différents media (expressions incorrectes, anglicismes, etc. même à la radio d'État), du lavage de cerveau qu'opère sur les jeunes la publicité "joualisante" et du crétinisme linguistique... Si l'utilisation du joual a pu servir un temps d'instrument de dénonciation, de prise de conscience... La récupération du joual ne devient-elle pas une arme entre les mains de ceux qui ont intérêt à ce que le Québécois se trouve "bien chez lui" [...] Ces étudiants resteront incapables de maîtriser leur langue puisque la famille ne peut pas toujours suppléer aux carences de l'enseignement du français à l'école. [...] à la mise sur pied d'un cours de français normatif de 90 heures pour les étudiants vraiment déficients au plan de la langue. »


Date : 1975-06-02

Nom : Mercier, Louis

Président, Association des commissions scolaires laurentiennes

Source : La Presse

Titre : Les commissions scolaires et l'enseignement du français

Extrait : « La Presse a consacré une série d'articles au problème de l'enseignement du français au Québec. La situation décrite par ce journal n'est pas brillante. On peut même dire qu'elle est sombre. [...] beaucoup d'enseignants sont aussi préoccupés que les parents par une dégradation dont le causes sont multiples [...] La majorité des professeurs interrogés dénoncent la piètre qualité de la langue écrite par leurs élèves. (Les avis sont plus partagés en ce qui concerne la langue parlée). [...] Entre-temps, ces étudiants ont évidemment pris connaissance de la situation subordonnée du français au Québec. [...] et surtout pendant les vacances, l'élève retombe sous l'influence du milieu, où les agressions contre la langue sont sans nombre [...]. »


Date : 1975-06-02

Nom : Tremblay, Renald

Lecteur [Professeur au département de français Cégep du Vieux-Montréal]

Source : La Presse

Titre : Au-delà des mots...

Extrait : « [...] que nous découvrons sous nos palaces de béton, une jeunesse (la nôtre) ignare, analphabète et inculte! [...] Pourquoi, maintenant, découvrons-nous qu'ils ne savent ni lire, ni écrire? [...] Nos enfants sont incultes : ils ne savent ni lire, ni écrire! Ils ne VEULENT pas lire et ne SAVENT pas écrire! »


Date : 1975-06-03

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : De l'évidence des choses

Extrait : « [...] on n'a pas besoin de leur faire porter le mot autobus et l'on doit se contenter du seul mot écoliers. C'est d'ailleurs une autre correction qui, petit à petit, fait son chemin et qui démontre bien qu'en dépit de toutes les difficultés que l'on sait, notre français s'améliore de jour en jour. »


Date : 1975-06-04

Nom : Trudel, Marie-Claire

Lectrice de Montréal

Source : La Presse

Titre : Crever un abcès est toujours douloureux

Extrait : « [...] A quelle misère est réduit l'enseignement du français dans nos écoles! [...] J'étais souvent renversée de voir cette enfant m'arriver avec des notes de 95% pour des travaux en français cousus de fautes. [...] "Aujourd'hui, l'important c'est l'expression. Dans un proche avenir, nous aurons seulement à déposer une pièce de .10 dans une machine, dicter, et une feuille en sortira écrite sans faute." Je compris beaucoup de choses ce jour-là, y compris les fautes qu'il faisait sur les circulaires qu'il envoyait aux parents de ses élèves. »


Date : 1975-06-06

Nom : Picard, Gérard

Source : La Presse

Titre : Une enquête plus poussée s'impose sur l'enseignement au Québec

Extrait : « [...] On sait déjà tout ce qu'il a emprunté du latin. On peut citer tout de suite, comme exemples, quelques mots précis empruntés d'autres langues et francisés : "mantille", "sérénade" et "toréador"; "couscous", "harem" et "toubib"; "chèque", "budget" et "humour". Les trois premiers sont empruntés de l'espagnol, les trois suivants de l'arabe et les trois derniers de l'anglais. Il n'en est pas autrement aujourd'hui quant à certains autres mots anglais, comme "weekend", "marketing" et "gadget". En dépit de certaines protestations, on peut dire qu'ils sont adoptés par l'usage et s'intégreront définitivement dans le vocabulaire français moderne comme se sont intégrés auparavant les trois mots anglais déjà cités : budget, chèque et humour. [...] La langue française est plutôt "maganée" au Québec par les temps qui courent. [...] Sans vouloir chercher d'excuses tendant à expliquer tout bonnement l'état déplorable du français au Québec [...] Ajoutons ici que l'on a peut-être encore trop tendance à croire que la langue écrite et la langue parlée sont une seule et même réalité et que, conséquemment, la perfection consiste à écrire correctement, sinon avec élégance, et à parler comme on écrit. [...] Et, chez nous comme en France, les variétés régionales s'accompagnent fréquemment d'accents particuliers. [...] Ce qui complique la situation linguistique au Québec, c'est l'existence de plusieurs parlers distincts de valeur bien inégale, et parfois de leur mixture. Pour ma part, et sans vouloir poser au linguiste [...] j'y distingue le français, le dialecte québécois, sans attacher le moindre sens péjoratif à cette expression, puis le "franglais" et le patois "joual". Le français dans le sens de français universel, est surtout langue écrite au Québec. N'exultez pas! Il y a encore place pour l'amélioration. [...] Le parler le plus répandu au Québec est ce que l'on pourrait appeler, je crois, le dialecte québécois, variété régionale de la langue française. C'est la langue française adaptée au milieu québécois, non pas appauvrie, je dirais plutôt enrichie d'archaismes légués par nos ancêtres et de néologismes du terroir. Dépouillé de ses jurons et de ses anglicismes de sens, c'est un parler très pur et coloré dont nous n'avons pas à nous excuser et qui ne doit surtout pas nous donner un autre complexe d'infériorité. Des archaismes comme "un adon", "une accoutumance" ou "une amanchure" doivent être conservés précieusement, et nous n'avons pas à rougir d'expressions du terroir comme "à bout d'âge", "à la brunante", "au plus coupant" ou "casseux de veillée". [...] Le "franglais" est un parler bâtard, un mélange de français et d'anglais. Il ne s'agit pas ici de l'emploi de mots anglais isolés dans la conversation, mais de l'insertion habituelle d'un bout de phrase en anglais dans une phrase qui normalement devrait être française. Un certain nombre de Québécois francophones partagent cette mauvaise habitude avec un certain nombre de nos cousins franco-américains. Il vaut toujours mieux ne parler qu'une langue à la fois;... Enfin, un mot du patois "joual" que certains de nos écrivains ont promu au rang de coquetterie littéraire. Un patois n'est pas à proprement parler une hérésie linguistique. C'est simplement primitif, fruste. Le patois "joual" nous impose un acte d'humilité et fait s'envoler notre pensée pour quelque instants vers nos primates d'ancêtres... »


Date : 1975-06-18

Nom : Trempe, Doris

Lectrice de Beloeil

Source : La Presse

Titre : "On décolle", piètre slogan

Extrait : « [...] Le thème général d'accueil proposé pour septembre "On décolle" nous laissait assez perplexes. [...] décolle qui même s'il est couramment utilisé, ne correspond pas à un français correct et précis. [...] Nous souhaitons que les services du ministère de l'Éducation, responsables du lancement de thèmes utilisés à l'échelle de la province soient plus judicieux dans le choix des termes employés et témoignent d'un souci d'expression française juste et précise. »


Date : 1975-06-19

Nom : Roy, Claire

Lectrice de Schefferville

Source : La Presse

Titre : Culture de fond de cour...

Extrait : « [...] où il faut parler "joual"..., pourquoi les abaisser et les accompagner de "joual" et de "sacres"? [...] Quand donc certains artistes se libéreront-ils d'une basse vulgarité et d'un vocabulaire grossier? »


Date : 1975-06-23

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Donne-moi ton $10

Extrait : « [...] le grossier "As-tu envoyé ton deux?" de la défunte taxe volontaire - une autre belle absurdité linguistique - l'emploi aussi désinvolte de ce nouveau slogan nous permet de mesurer la dégradation qu'ont parrainée ces fossoyeurs de la langue dans le court laps de temps qui s'est écoulé depuis. Manifestation patente de notre avilissement linguistique, le tutoiement nous est devenu encore plus naturel qu'aux analphabètes des peuples défavorisés. [...] de lui faire voir à quel point cette vulgarité va à l'encontre de la civilisation française. »


Date : 1975-06-25

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : La part prise en mauvaise part

Extrait : « J'ai déjà parlé de la grossièreté des publicitaires qui tutoient le public... - que les Québécois aiment se faire tutoyer, ce qui est absolument faux.  »


Date : 1975-06-27

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Du français long et précis?

Extrait : « [...] Sans les mauvaises traductions, tous les Québécois sauraient cela, et depuis longtemps. »


Date : 1975-07-09

Nom : Bourguignon, Jean-C.

Lecteur de Dorval

Source : La Presse

Titre : Lettre au ministre Bienvenue

Extrait : « [...] l.- Non seulement on leur nourrit l'esprit avec du français frelaté ou joual, mais... »


Date : 1975-07-09

Nom : Couture, Laurent

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Chinois plutôt que joual

Extrait : « [...] De quel FRANÇAIS s'agit-il? De celui que ce même Yvon Deschamps crache et enseigne sur les ondes depuis des années? Celui de Michel Noel qui répète, dans les journaux et sur les ondes, que c'est bon "en TABAROUETTE!", ou celui de ceux qui ne peuvent parler leur langue sans intercaler, à tous les deux mots, un bon "sacre" canayen?..., je préfèrerais de beaucoup entendre nos gens parler correctement CHINOIS plutôt que de les écouter utiliser un langage aussi bâtard, aussi barbare et aussi bête que celui dont il est question ci-dessus. »


Date : 1975-07-09

Nom : Lemelin, Roger

Source : La Presse

Titre : Victor Barbeau aux beaux dimanches

Extrait : « [...] il tomba à bras raccourcis sur Michel Tremblay, le dramaturge, le traitant de vulgaire bateleur sans talent. [...] Il n'est pas un apôtre du bon français, il est un écrivain de théâtre. [...] Mais que son génie ne puisse s'épanouir qu'en souffrant de traverser cette douleureuse alchimie du langage populaire totalement responsable de son explosion théâtrale [...] »


Date : 1975-07-17

Nom : Girard, Ritha C.

Lectrice de Montréal

Source : La Presse

Titre : Victor Barbeau a parfaitement raison

Extrait : « [...] Admettre sa langue et sa forme, vous un Québécois! ce charabia, intermêlé de mots vulgaires, pour ne pas dire plus [...] donnez-lui donc le bon conseil de se remettre à l'étude du français; non pas sur les bancs de l'école - car les instituteurs actuels et les professeurs - pouah! quelle paucité... »


Date : 1975-07-17

Nom : Thibault, Pierre

Lecteur de Laval

Source : La Presse

Titre : Michel Tremblay est à proscrire

Extrait : « [...] et qu'on doit lui pardonner son usage d'un tel langage "populaire" [...] (talentueux il est vrai, et qui s'exprime dans un français impeccable quand il est interviewé) [...] Vous avez vous-même employé un langage "populaire" dans Les Plouffe, mais cela était toujours du français, assaisonné d'expressions et d'accent du Québec. [...] On parlera comme "Deschamps" nous le demande, "en frança tout' l'année entre nou z-ôtres"... »


Date : 1975-07-25

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une opportunité devenue respectable

Extrait : « [...] Et que ces gens se consolent : si le français se "contamine" avec ce genre d'emprunt, l'anglais, lui, doit bien tomber en pourriture puisqu'il en fait encore vingt fois plus au français. Seulement les langues mortes n'empruntent pas. »


Date : 1975-07-25

Nom : Laporte, Jean

Lecteur de Montréal-Nord

Source : La Presse

Titre : "Lâchez par, M. Lemelin!"

Extrait : « [...]mécontents de la langue de Michel Tremblay, et ça me fait mal au coeur. Pour tous ces dictionneux du dimanche, aux lèvres empesées, le contenant semble plus important que le contenu. Peu importe ce qu'on dit, c'est la façon de s'exprimer qui est importante. [...] Au contraire, ils aiment bien la truculence et la saveur toute spéciale du "joual" québécois. [...] il est plus important de dire des choses sensées que de posséder une diction impeccable et dire des banalités. »


Date : 1975-07-29

Nom : Caron, Raymond

Lecteur de Sainte-Foy [Pharmacien]

Source : La Presse

Titre : "C'est de la provocation!"

Extrait : « [...] lorsqu'une compagnie pharmaceutique est assez peu sérieuse pour mettre sur le marché des produits dont la version française de l'étiquetage est tout simplement incompréhensible. [...] Que voulez-vous qu'on saisisse lorsqu'on parle de "billons incommodes"! [...] L'étiquetage est incorrect, voire incompréhensible par un francophone. Par exemple, on peut lire sur le mode d'emploi du Vlem-Dome : "Ajouter soigneusement le contient d'un paquet à une chopine d'eau chaude dans un récipient en verrre et le remouer" »


Date : 1975-07-30

Nom : Boutin, André

Lecteur de Pierrefonds

Source : La Presse

Titre : Michel Tremblay et ses "suiveux"

Extrait : « [...] disons que Tremblay écrit en langage populaire quelquefois dur à entendre tandis que ces derniers s'expriment en langage familier et même en poésie si on pense à Vigneault. [...] J'ai le respect de la langue française mais j'accepte le langage familier que je ne considère pas comme du joual et que, d'ailleurs, nous parlons tous plus ou moins en famille ou entre amis. »


Date : 1975-07-31

Nom : Côté, Édith

Lectrice de Montréal

Source : La Presse

Titre : "Les ceusses qui sont pognés"

Extrait : « "Les ceusses qui sont pognés au boutte..." Est-ce là le français qu'Yvon Deschamps nous invite à parler au cours de l'année? [...] Je ne comprends pas que cette femme intelligente (Lise Payette) ait pris l'initiative d'inviter des champions du "joual", de la vulgarité, du mauvais goût. »


Date : 1975-08-06

Nom : Montpetit, Charles

Lecteur de Montréal [Étudiant]

Source : La Presse

Titre : À la défense du 24 juin

Extrait : « [...] assistant à "Ça-s pourrais-tu?", spectacle où la majorité des femmes parlent joual, tss, tss, tss. [...] Certains, à ce que je vois, veulent mêler le joual à la prétendue vulgarité des fêtes. Il est inutile de le nier, cette façon de parler doit être aussi répandue au Québec, sinon plus, que le français correct. Pourquoi vouloir l'ignorer? Il y a des gens qui paniqueront à la simple vue d'un "toé" ou d'une expression "au boutte" [...] Il y a bien autres choses que du joual dans un monologue d'Yvon Deschamps... »


Date : 1975-08-18

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une drôle de question

Extrait : « Certains Québécois ne manquent pas d'imagination, quand il s'agit de s'écarter du bon usage de leur langue. Le malheur est qu'inévitablement c'est pour se rapprocher de l'anglais. »


Date : 1975-08-20

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un mauvais nom

Extrait : « [...] Car vous savez, ce qui nous nuit le plus, ici, c'est précisément que nous avons trop peu de Français et qu'à cause de cela, nous ne cessons de parler un français calqué sur l'anglais. Mais si les Français que nous avons se mettent à entériner nos fautes, nous n'en sortirons jamais et les échanges linguistiques, culturels et techniques que nous multiplions avec la France justement pour améliorer notre langue ne pourront rien contre le laisser-aller. »


Date : 1975-08-20

Nom : Dupras, C.

Lecteur

Source : La Presse

Titre : "Plouk" est au boutte... Pardon! Il est excellent

Extrait : « Bonyeu, j'prends qu'euq minutes de rilaxe, la vaisselle à peu attende, cé pas si pressé, mais y en a un dans La Presse que j'aime pardessus toute, cé mon amour de Plouk. Y é ti assez comik à ton goût, jusse à y voir la face, même si y dit rien, j'en ai pour mon argent. Faudra pas qu'on l'enlève de là. [...] On écrit correctement pour que tout bon Français (Canadien ou pas) puisse lire facilement. [...] Entre vous et moi, c'est vrai qu'il est difficle d'écrire une langue bâtarde; »


Date : 1975-09-06

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Nous les aurons tous

Extrait : « [...] Il (le progrès) peut sembler lent, mais il est quand même là pour démentir tous ceux qui nient la nécessité de la correction, sous prétexte que c'est "comme ça qu'on parle". Avant longtemps je dresserai un inventaire - nécessairement incomplet - des améliorations qui se sont fait sentir ces quelques dernières années. Et je n'hésiterai pas à rappeler que dans la plupart des cas en question, le mot juste a fait au début l'objet de toutes sortes de résistances; il a même souvent été accueilli avec de retentissants éclats de rire. Et malgré tout, il a passé. [...] Même quand la preuve est là que c'est l'usage universel qui, tôt ou tard, l'emporte sur le régionalisme. »


Date : 1975-09-08

Nom : Dunn, Jérémie

Lecteur de Saint-Hubert

Source : La Presse

Titre : "Monsieur veut dire?..."

Extrait : « [...] Ensuite, il y a ceux (les Français) qui pensent être les seuls à bien parler. Aussi, il y a ceux qui font mine ne pas comprendre ce que vous leur dites. Parmi les plus détestables, il y a ceux qui vous reprennent continuellement en vous disant; "Monsieur veut dire...". Par exemple : "Monsieur veut dire du chewing gum" quand on demande de la gomme à mâcher : "Monsieur veut dire une nutte" lorsqu'on veut dire une tablette de chocolat aux noix. [...] Quant à la question à savoir qui de vous ou de nous parlent français, je crois pouvoir dire en toute franchise que les deux groupes le parlent, mais avec un accent différent, tout comme les Normands et les Bretons. »


Date : 1975-09-29

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Rajustons notre tir

Extrait : « [...] Mais il y a dans notre langue des abcès qu'il faut ouvrir et vider, si nous voulons mener à bien notre refrancisation... ce domaine (les sports) est, contrairement aux illusions qui nous sont si chères, probablement le plus anglicisé de tous. »


Date : 1975-09-29

Nom : Brossard, Brossard (sic)

Lecteur

Source : La Presse

Titre : Question de langue...

Extrait : « [...] Tous nous savons que le bon usage de la langue par l'individu est directement proportionnel à l'étendue de sa culture. Le langage populaire (le joual) se retrouve surtout dans la masse des gens pas trop instruits et plus ou moins cultivés, c'est-à-dire les travailleurs, tandis que le bon "perlé" français se concentre chez cette minorité, cette élite instruite et cultivée, c'est-à-dire les professionnels et les politiciens. »


Date : 1975-10-01

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Notre sport national?

Extrait : « [...] nous sommes des purs, des innovateurs, des champions de la vérité linguistique. Et jamais nous n'aurons à nous corriger, puisque ce sont les Français qui n'y connaisse rien! »


Date : 1975-10-09

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : Il faut du vrai français

Extrait : « [...] encore que si nous voulons imposer notre langue à des immigrants, il faut qu'elle soit internationalement présentable, c'est-à-dire qu'elle soit du vrai français! [...] Ils (nos ancêtres) ne se sont sûrement pas battus pour du "joual", ce mélange infect de sacres, d'anglicismes et de bafouillements. S'ils revenaient dans nos écoles, même appelées "supérieures", que diraient-ils du langage de nos étudiants et de certains de nos professeurs? Que penseraient-ils aussi de quelques-uns de nos films et spectacles "célèbres" et de ce qu'ils entendraient à la radio et à la TV? N'est-il pas grand temps de nous ressaisir , de redonner à notre langue une qualité qui garantisse la permanence de notre groupe ethnique et dont nous puissions être fiers [...] Je pense en particulier à mes étudiants africains qui tous parlent mieux que la plupart des nôtres un français qui n'est pourtant pas leur langue maternelle. »


Date : 1975-10-13

Nom : Robert, Petit

Journaliste

Source : La Presse

Titre : Du "joual" même en France

Extrait : « [...] J'avoue que les Québécois emploient des termes impropres et plus encore des anglicismes lorsqu'ils discutent de sport ou de tout autre sujet. Mais de là à leur jeter la pierre, et à lancer des fleurs aux Français de France, il y a une marge. [...] Les Canadiens français et les Québécois n'ont donc pas à souffrir d'un complexe d'infériorité. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas de place à l'amélioration; ce n'est pas parce que les Français parlent mal eux aussi que les Québécois doivent "se taper sur la bédaine"! »


Date : 1975-10-22

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un coup qui doit porter

Extrait : « Pour mesurer l'énormité du travail qui reste à faire dans la francisation de notre langage des sports, nous n'avons qu'à nous rappeler l'époque où il a été "inventé". Il s'agissait bien, en effet, d'inventions, souvent de toutes pièces, tellement il n'était pas coutume à cette époque de se renseigner sur l'usage établi en France. On trouvait beaucoup plus "naturel" de tout simplement "traduire" les mots anglais, tout le monde étant persuadé que les mots français qui les traduisaient le plus fidèlement étaient ceux qui leur ressemblaient le plus. Notre langage des sports est donc né à l'époque qui nous avait donné des chars pour l'anglais "cars", des contracteurs (contractors), des locaux de téléphone (telephone locals), des longues (sic) distances (long distance calls), des cités (cities), des traverses de chemin de fer (railroad crossings), des constables (constables), des statuts (statutes), des bureaux chefs (bead offices), des plumes fontaines (fountain pens) etc. [...] »


Date : 1975-10-29

Nom : Robitaille, Louis-Bernard

Source : La Presse

Titre : "Marie-Lou" a un succès de public à Paris

Extrait : « [...] "Est-ce que l'utilisation du "joual" ne risque pas d'enfermer votre théâtre dans les limites du Québec?", a demandé quelqu'un. "Il y a des auteurs qui font une autre sorte de théâtre à l'heure actuelle. »


Date : 1975-10-31

Nom : Cousineau, Louise

Source : La Presse

Titre : Que parlez-vous? Joual, traduidu franglais?

Extrait : « [...] Ce qu'il (Gaston Miron) dit au sujet de la langue du Québec est important : c'est le bilinguisme tel que pratiqué ici qui est dangereux. Le "traduidu", dont l'exemple parfait est "pharmacie à prix coupés", a des effets bien plus néfastes que les emprunts lexicaux dans le genre "Passe-moi le wrench" qui reste grammaticalement du français. Gaston Miron dit aussi : "Pendant qu'on décide s'il faut dire cheval ou joual, le mot horse se répand. Tant que tu dis pas horse, tu parles français." [...] Les deux premières émissions nous ont présenté Michel Tremblay et Yvon Deschamps qui ont tous deux souligné qu'ils ne prêchent pas pour la généralisation du joual tel que parlé par leurs personnages, mais que ce joual est l'expression d'une aliénation dont il faudrait bien sortir. "Le joual, a dit Deschamps, est l'image des Canadiens français. Je voudrais qu'un jour on soit des Québécois." La deuxième émission était choquante : Léandre Bergeron donnait un cours sur les mérites du joual à l'université. "La codification de la langue québécoise, a-t-il dit, devra se soumettre à la dictature du prolétariat." Bergeron fait l'éloge du joual dans un français irréprochable. S'il ne savvait que le joual, il n'enseignerait pas à l'université, surtout à l'université Concordia. [...] Il disait aussi : "La qualité de la vie requiert l'indépendance politique, mais pas la république du joual." [...] Puis il y aura : "Une langue québécoise ou la langue française"... »


Date : 1975-11-01

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Appel à la bonne volonté

Extrait : « [...] Mais lorsqu'ils la font sans alignement sur le français de France, ils vont contre le peuple qui tient tant à s'améliorer. Le même peuple dont la volonté pousse ses gouvernements depuis au moins quinze ans à multiplier les missions en France, justement pour l'amélioration de la langue des diverses techniques. [...] C'est celle de mettre fin à ce grossier tutoiement des joueurs qui, si mes renseignements sont exacts, vous est imposé par des agences de publicité anglaises ou anglicisées. Tous, vous savez qu'il y a là atteinte à notre qualité française. »


Date : 1975-11-05

Nom : Robitaille, Louis-Bernard

Source : La Presse

Titre : Le théâtre à Paris - D'abord une "affaire" de langue

Extrait : « [...] nous écrivons en québécois, nous sommes Québécois, c'est simple, non? [...] En somme, demande-t-il, lorsque vous aurez prouvé qu'on peut écrire en québécois, que l'identification aura été réalisée, vous vous remettrez à écrire en français?" [...] et surtout qu'ils (les Français) comprennent rarement pourquoi exactement les auteurs utilisent le "joual", - ou le québécois. [...] - ils parlent québécois, indifféremment. [...] POURQUOI LE "JOUAL"? Par contre, ce que les Français ne comprennent pas toujours, ce sont les raisons de l'utilisation du "joual". [...] Tremblay parlait d'"assumer" "notre langage", Garneau, lui se proposait d'explorer "toutes les formes de langage", sans restrictions. D'autres n'étaient pas opposés à l'emploi du "français". [...] les auteurs québécois écrivent en québécois parce que toute autre forme de langage au théâtre serait artificielle et invraisemblable. [...] on ne peut pas faire parler un ouvrier montréalais en français (international), ce serait un contresens total. [...] Simultanément, on se rendait compte de part et d'autre que le langage québécois ne constituait pas une barrière insurmontable, mais tout de même un obstacle réel à franchir. [...] Et puis, si le réalisme dans le "joual" a une importance réelle au Québec, il perd toute signification ici. »


Date : 1975-11-29

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Corrigeons nos anglicismes

Extrait : « [...] Cela met d'autant plus agréable que j'y avais retrouvé l'ouverture d'esprit qui me paraît indispensable en ce qui concerne les emprunts, notamment ceux faits à l'anglais. »


Date : 1976-01-20

Nom : Favreau, Marianne

Source : La Presse

Titre : "Tricoté serré", le frère Untel...

Extrait : « [...] On ne peut pas qualifier de joualisante l'évolution de la langue depuis 15 ans." (M. Jean-Guy Cardinal, profeseur à l'Université de Montréal et ex-ministre de l'Éducation) »


Date : 1976-01-21

Nom : Dubuc, Jean-Guy

Source : La Presse

Titre : Nouvelles insolences

Extrait : « [...] Donc, le joual, ce n'est pas une langue, c'est une façon d'être. Quand on transmet le joual, quand on le défend ou le professe, on reconnaît tout simplement ce que l'on est. Quand, il y a 15 ans, le Frère Untel a dénoncé le joual, il a engendré une réaction qui dépassait de beaucoup l'attaque contre le langage. [...] Car le joual dénoncé a été glorifié. »


Date : 1976-01-30

Nom : Daoust, Paul

Lecteur de Saint-Eustache

Source : La Presse

Titre : M. Beaudry, les sports et notre langue

Extrait : « [...] A vous écouter, on constate vite que vous employez le système phonologique québécois. [...] Vous ne voulez pas admettre que ça fait plus de trois siècles que nous ne sommes plus des Parisiens, que nous avons développé notre vie, nos sports et le langage pour les décrire. [...] Votre ignorance ou mieux votre oubli de ce phénomène, M. Beaudry, vous amène à comparer des expressions parisiennes livresques souvent recherchées à des mots québécois populaires pour les condamner. Chaque sorte de français a ses niveaux et chacun de ces niveaux vaut qualitativement les autres [...] En français, avc l'oral et l'écrit nous sommes dans une situation de bilinguisme. A partir de cette distinction - les chroniqueurs de langue ne la font presque jamais -, il serait facile d'apporter une solution à nos problèmes langagiers. [...] Et aimer nos québécismes, ce n'est pas lâché la France. »


Date : 1976-01-31

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : La France, le français et les Québécois - banc de neige est aussi fautif ici que pull-over est correct en France

Extrait : « [...] En oubliant bien confortablement que la plupart des emprunts qui nous scandalisent le plus (parce que nous, grâce évidemment à notre parfaite possession de la langue, nous les avions "traduits" spontanément et sans même avoir besoin de réfléchir, tant nous étions passés maîtres dans l'art du calque) étaient entrés dans la langue française bien avant la Deuxième Guerre mondiale, donc à l'époque où cette langue était la plus puissante du monde : speaker (1933), pull-over (1925), dancing (1910), shopping et week-end (1906), footing (1895), cake (1821) et stop (1792!) »


Date : 1976-02-04

Nom : Venne, Rosario

Lecteur de Saint-Hippolyte

Source : La Presse

Titre : Se c'était à refaire...

Extrait : « [...] Quant au JOUAL, il existe dans toutes les langues : c'est un à-côté de chacune, c'est une espèce de végétation bâtarde qui croît à travers la flore parlée et qui parfois lui donne du charme. »


Date : 1976-02-18

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Par les temps qui court, on s'anglicise

Extrait : « Voici encore un bel exemple de difficultés que nous éprouvons à penser en français. Cette fois, il ne s'agit pas d'une habitude acquise à l'époque où nous travaillions tous en anglais. Non, c'est une toute nouvelle mode, illustrant à merveille la facilité que nous avons à imiter l'anglais sans même le parler. Je veux parler de la tournure par le temps que dont nous avons récemment enrichi notre parlure, à partir de l'anglais "by the time (that)". »


Date : 1976-03-09

Nom : Felteau, Cyrille

Source : La Presse

Titre : L'équivalent du "Papamiento" : le joual - La "créolisation", grave menace pour la langue française et son expansion

Extrait : « [...] Je suis sûr que si l'on encourageait officiellement au Québec l'équivalent du "papamiento" (le joual), dans une vingtaine d'années tout le monde ici parlerait... l'américain." (Marc Blancpain) »


Date : 1976-03-31

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un mot fiable

Extrait : « [...] Le jour où nous serons plus nombreux ou plus puissants que nos cousins de France, ce sera à eux de se conformer à notre usage pour parler français! »


Date : 1976-04-12

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : Pas de "joual" dans le dictionnaire

Extrait : « [...] LETTRE OUVERTE A LAROUSSE C'est avec surprise et, il faut le dire, indignation, que nous avons remarqué l'introduction dans les récentes éditions de vos dictionnaires, en plus de quelques termes courants au Québec, du mot "joual". [...] Le Petit Larousse illustré (1975) nous apprend que le "joual" est le parler populaire des francophones de la province de Québec. Ce n'est pas vrai. Il suffit d'aller visiter nos régions et de questionner les gens, ils parlent français. Certains, bien sûr, ont un parler populaire, du genre québécois, mais n'allez pas leur dire qu'ils parlent "joual". L'année suivante, le Petit Larousse illustré (1976) se ravise et la définition de "joual" devient : Parler populaire des francophones du Québec, de Montréal en particulier. C'est faux et pour les mêmes raisons [...] Tout parler populaire connaît ces distinctions. Que vous eussiez mis cette définiton dans une rubrique intitulée "français québécois", nous aurions pu comprendre [...] Premièrement : le français est la langue du Québec. [...] Il existe un parler populaire, comme partout, qui n'est pas "créolisé". [...] Le mot "joual" fut lancé pour critiquer l'assimilation à l'anglais. C'est un mot malheureux auquel on a accordé trop de célébrité. S'il existe comme partout ailleurs un parler populaire, c'est que dans toutes les langues il y a des niveaux, des registres de langue, comme dit Georges Mounin. Le "joual" n'est qu'un signe de décadence et d'assimilation. Ce n'est qu'un phénomène qui passera. Si le "joual" a pu refléter des situations de langue, parfois, dans nos pièces de théâtre, dans nos chansons, nos films, il ne peut, n'en ayant pas la force, servir à la langue technique, ou comme véhicule de l'écriture. [...] La Société des écrivains canadiens (section de Montréal) vous demande instamment d'enlever de vos dictionnaires le mot "joual" qui est dans sa définition, une insulte au peuple québécois et à tous les francophones du Canada. »


Date : 1976-04-16

Nom : Béguin, Louis-Paul

Lecteur [Société des écrivains canadiens]

Source : La Presse

Titre : Larousse et le joual

Extrait : « [...] Nous pourrions avoir un glossaire des termes québécois. Fait par nous, il donnerait aux francophones du monde la signification des quelques régionalismes authentiques qui, alors, passeraient dans la langue française. [...] Que Larousse le définisse donc en le distinguant de la langue populaire courante. (le joual) [...] ce n'est pas notree intention d'empêcher les gens d'utiliser la langue populaire québécoise. Naturellement il y a une langue populaire, comme en Auvergne ou au Kentucky. Là n'est pas la question. Mais il est absolument essentiel que la langue officielle soit le français, et non un ramassis de baragouinage, d'hermétisme, de mots anglais, de syntaxe fracturée, mi-anglais, mi-française, qui a, sans doute, pour nom, joual. [...] Il (Martinet) écrit dans un français impeccable, d'ailleurs comme tous ces partisans du joual qui ne l'emploient jamais, faites-leur confiance. »


Date : 1976-04-27

Nom : Poirier, Marie

Lectrice de Montréal

Source : La Presse

Titre : Splendeurs et misères

Extrait : « Qu'il est noble Monsieur Beaudry de corriger d'un style altier notre vulgaire patois. [...] Certes, il est utopique de penser retourner à cette pureté linguistique, quand technologies et capitaux appartiennent en grande partie à nos puissants voisins, mais croyez-vous qu'à conseiller d'autres anglicismes (même reconnus par l'Académie), vous corrigerez les nôtres? [...] Il ne vous suffit pas d'être le métronome de notre dialecte, vous devez en être aussi le lutrin. C'est en faisant aimer que vous ferez comprendre la beauté de cette langue. [...] ni celle de représenter le futur ou de dépasser notre commune médiocrité;... et, que nos fautes sont plus légères, "ayant raison au fond d'avoir tort dans la forme". »


Date : 1976-06-07

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Parlons de nous

Extrait : « [...] Mais hélas il y avait une ombre, l'ombre des déficiences de notre enseignement de la langue. Et si familière qu'elle ait été, elle n'en devenait que plus pénible dans les circonstances. Car jamais au cours de toute la discussion, l'animatrice ne s'est trouvée capable de s'adresser à ses invités sans descendre de deux ou trois niveaux de langue et verser dans une familiarité aussi insolite qu'inconsciente. On aura deviné que je veux parler de cette mauvaise habitude, acquise à l'école par surcroît, qui pousse l'immense majorité des Québécois à ajouter l'adjectif "autres" aux pronoms personnels. [...] on se complique la vie avec des "nous autres", "vous autres", "eux autres" [...] la familiarité du langage n'a sa place en public. »


Date : 1976-06-09

Nom : Seutin, E.

Professeur de lexicologie, Université de Montréal

Source : La Presse

Titre : Le joual n'existe pas?...

Extrait : « [...] Le joual, puisqu'il faut l'appeler par son nom. Ce pelé, ce galeux a osé s'introduire dans le dictionnaire. Or, tout le monde sait que le joual n'existe pas. [...] Je n'emploierai jamais la langue de Tremblay, de Deschamps ou de J.J. Richard, parce que je l'ignore et que je préfère d'autres modes d'expression. Je regrette à l'occasion les carences de langue de certains universitaires, d'enseignants et d'étudiants. Et je suis prêt à me battre pour une meilleure qualité de la langue, ici et ailleurs. Mais la présence de mots régionaux dans un dictionnaire n'est pas un encouragement à leur emploi. »


Date : 1976-06-11

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : De la vie des mots

Extrait : « [...] Mais ce qu'il faut retenir c'est que lorsque l'usage d'un mot est nettement établi en France (car quoiqu'en pensent nos indigénistes c'est en France que se fait la langue française, sauf pour les situations typiquement régionales) rien ne s'oppose à ce qu'il soit employé par quiconque en a besoin. [...] Et me voici rendu à un autre aspect de nos difficultés : l'entêtement avec lequel certains Québécois refusent de reconnaître qu'un mot n'a pas "passé". »


Date : 1976-06-11

Nom : [?]

Groupe de linguistes chercheurs de L'U de M et de l'UQAM

Source : La Presse

Titre : "Le 60" et la langue des Québécois

Extrait : « "Généralement nous parlons mal". C'est ainsi que M. Payette a introduit le reportage sur la langue à l'émission "le 60" du mardi ler juin. [...]; les processus qui président à la formation des créoles sont complètement différents de ceux qui sont à la base du français parlé au Québec. [...] où il n'est nullement prouvé que la langue des Montréalais ou des Québécois soit PAUVRE. Ne pas prononcer certains segments dans "C'est pour ça que j'aime pas entrer dans les gangs" ne prouve en rien que la langue soit pauvre. Le fait d'emprunter une partie de son lexique à une langue étrangère n'en constitue pas une preuve non plus. L'utilisation de structures syntaxiques soi-disant archaiques (archaiques par rapport à quoi?) n'est pas non plus un indice de pauvreté linguistique. En fait, de telles preuves n'existent pas. [...] La lecture de ces travaux permet de voir clairement que le français du Québec est une langue cohérente, logique et structurée au même titre que n'importe quelle autre langue naturelle. [...] En dernier lieu, nous aimerions relever les affirmations voulant que la langue populaire des Québécois soit un frein à l'évolution sociale. Que nous sachions, les bourgeois soi-disant bien parlants ne sont pas, au Québec, le moteur du changement et de la contestation sociale. Bien au contraire, à notre avis, le maintien de la division moralisatrice entre le "bien parler" et le "mal parler" contribue au maintien des rapports sociaux déjà existants. »


Date : 1976-06-15

Nom : Dubuc, Jean-Guy

Source : La Presse

Titre : Le français tel qu'on l'enseigne

Extrait : « [...] Il va falloir beaucoup plus que des nouveaux programmes à l'école pour que les Québécois parviennent à écrire et à parler correctememt la langue qu'ils veulent défendre. [...] Le problème réside dans l'influence organisée du mauvais français sur l'ensemble des Québécois. [...] Au milieu des années 50, la télévision nous a fait croire à la possibilité de parler correctement français sans être ridicules. On apprenait des mots, des tournures de phrases, des façons de s'exprimer qui semblaient vouloir se répandre. Nos auteurs dramatiques utilisaient un langage populaire qui n'avait rien de vulgaire. [...] Mais la littérature nouvelle, celle que l'on présente à toute la population comme étant la seule capable de signifier ce que nous sommes, tient plus du patois que du français. Maintenant, dans bien des milieux pseudo-intellectuels ou faussement nationalistes, il faut parler patois. Le français est mal vu. On ne veut pas de l'école anglaise, on exige le bilinguisme des sociétés d'État, et on parle patois. La culture de masse n'a rien de français. Écoutez un peu le patois que l'on parle dans les séries télévisées les plus populaires. [...]: comment voulez-vous qu'une langue française apprise à l'école soit capable d'affronter le patois glorifié par toute une société? Le problème est donc profond. On le trouve dans le mépris du français. [...] Il laisse les maisons de publicité, dont les intérêts sont très limités, bâtir des slogans qui abâtardisent toute la province. Il accepte que les députés se parlent comme des gamins en colère. [...] la nécessité de créer un climat où le français serait un peu plus respecté.  »


Date : 1976-06-18

Nom : Desmarais, François

Lecteur

Source : La Presse

Titre : Quel langage! Quel langage!

Extrait : « [...] et le langage vulgaire utilisé lors des interventions. [...] Comme si nous n'étions pas déjà assez humiliés de compter un grand nombre de sacreurs chez les Canadiens français [...] Disons simplement que ce langage grossier ne sert qu'à démontrer un manque de maîtrise de ses sentiments, une pauvreté de vocabulaire et un manque d'éducation. [...] Faudrait-il en conclure que ce genre de langage est devenu courant chez un certain nombre de représentants du peuple? »


Date : 1976-06-28

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Notre français officiel

Extrait : « [...] Et j'ai constaté une fois de plus à quel point la médiocrité linguistique est tenue en haute estime par nos propres agences d'État. Ne nous en étonnons pas quand une publicité fait dire à un enfant : "in belle" plutôt que "Elle est belle" dans l'évidente intention de montrer aux Québécois qu'il est ridicule de parler correctement, rien de plus "naturel" que de massacrer aussi la langue écrite. »


Date : 1976-07-13

Nom : Doyon, Robert

Lecteur de Boucherville [Étudiant au Cégep de Boucherville]

Source : La Presse

Titre : Piteux état du français

Extrait : « [...] J'ai constaté en tant qu'étudiant qu'une foule de gens, étudiants et adultes, ne savent même pas écrire deux phrases correctement, sans faire une faute. [...] Notre province étant bien différente de toutes les autres provinces de France, on aurait dû se servir de méthodes et de grammaires faites spécialement pour nous. »


Date : 1976-07-21

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une reine un peu trop masculine

Extrait : « Tous les francophones de Montréal savent que leur langue a longtemps subi l'influence de l'anglais. »


Date : 1976-07-21

Nom : Goyette, Jean

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Le joual de Bergeron

Extrait : « Le 13 juillet, j'ai vu et entendu à la télévision d'État un dénommé Léandre Bergeron vomir sur nous, les Canadiens français, comme je n'avais jamais vu. Comment se fait-il qu'un énergumène de cette espèce puisse, [...] dire que plus les Québécois parleront le joual, plus ils seront près de la séparation de reste du Canada. »


Date : 1976-08-14

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Le français à l'Université de Montréal

Extrait : « [...] ou un grand nombre d'étudiants, et même certains professeurs, sont pitoyablement dépourvus de la plus élémentaire connaissance du français. Et je m'inquiète de la facilité avec laquelle on y fait table rase de tous les critères devant servir à améliorer notre français parlé et écrit. »


Date : 1976-08-23

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : De la supercherie

Extrait : « [...] Organiser une équipe de plus de douze chercheurs pour relever non seulement des fautes grossières mais aussi des termes absolument orduriers, réunir le produit d'un travail aussi discutable dans un volume de 475 pages et le présenter comme attestation de l'usage français moderne et contemporain au Canada voilà qui dépasse toute commune mesure. [...] M. CLAS dira ce qu'il voudra, je le mets au défi de me prouver, par exemple, qu'il est français de dire - et là encore je dois prier le lecteur de m'excuser - "Saint-Krème de caalvaire, t'exagères toujours cibouère" (p. 143) "Voyons donc, hostie de kolisse, je te dis, tabernac, écoute-moi" (p. 437) "Tes fesses on s'en chrisse!" (p. 137) En fait, M. CLAS nous présente avec une religieuse sollicitude plus de vingt-quatre exemples de ce fameux verbe "chrisser", dont "crisser une volée à quelqu'un", "chrisser la paix" et "chrisser le camp", ainsi que dix-sept du mot Christ lui-même. »


Date : 1976-08-24

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : La linguistique et les ordures

Extrait : « [...] On pourrait aussi comprendre qu'en égard à l'extrême pauvreté de la langue, il y ait servi de passe-partout pour exprimer toutes sortes de sentiments [...] »


Date : 1976-08-24

Nom : Lyonnais, Jean-François

Lecteur de Sherbrooke

Source : La Presse

Titre : Ce bilinguisme "à tout prix"

Extrait : « [...] les directeurs de la planification à Radio-Canada ne se rendent pas compte encore de l'anglicisation galopante et pire encore, de la montée envahissante de la joualisation de la société canadienne-française au Québec [...] et qui doit se faire casser les oreilles avec CHLT-FM, juke-box polluant à forte tendance joualisante de ses annonceurs (être au boutte, c'est le fun, muséque classéque, etc). [...] parce qu'il accorde des permis de renouvellement de stations à des gens qui nous anglicisent... »


Date : 1976-08-25

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un minable canadianisme

Extrait : « [...] Mépris inhérent à la médiocrité engendrée précisément par la pauvreté linguistique, elle-même découlant de la colonisation. [...] Si le Québécois moyen avait pu apprendre sa langue convenablement (tâche à laquelle M. CLAS et ses pairs auraient pu utilement collaborer) il ne se serait pas si aveuglement satisfait de ce "canadianisme" dont le régionalisme crève pourtant les yeux, d'autant plus qu'il s'agit effectivement d'un minable - voilà une bonne occasion de me faire comprendre! - anglicisme. (le mot "quétaine") »


Date : 1976-08-28

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Des pinottes française

Extrait : « [...] Mais le message n'en est pas moins clair : est français tout mot utilisé au Canada français, même s'il est absolument incompréhensible aux autres francophones. Voilà qui révèle déjà une assez curieuse conception de la langue et, surtout, de l'utilité qu'il peut y avoir à respecter le code qu'elle constitue lorsqu'on veut s'exprimer clairement. [...] Il est vrai qu'il (M. CLAS) n'a guère le choix puisque tout son ouvrage est voué à l'encouragement du mauvais usage. »


Date : 1976-08-31

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Le joual et sa définition

Extrait : « [...] M. BEGUIN s'opposait à la consécration - si inadvertante qu'elle fût - par LAROUSSE du joual en tant que "parler populaire des francophones du Québec, de Montréal en particulier." »


Date : 1976-09-04

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Nous les avons eus

Extrait : « [...] - des améliorations qui se sont fait sentir ces quelques dernières années. [...] l'emploi de l'expression "RENTRÉE DES CLASSES" plutôt que "retour à l'école" qui avait été si longtemps "populaire" vient confirmer la tendance à la correction... Premièrement, le Québécois tient à parler français et même si sous l'inévitable effet d'énormes pressions il absorbe un trop grand nombre d'anglicismes, il n'en préfère pas moins les tournures françaises dès qu'elles lui sont présentées. »


Date : 1976-09-04

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un mauvais service

Extrait : « Qui songerait en 1976 à préférer l'anglicisme "service civil" à l'expression française FONCTION PUBLIQUE? Personne, que je sache. Bien plus, la plupart des Québécois à qui j'en parle ne se rappellent même pas qu'on ait jamais dit "service civil". Or il y a à peine dix ans, cette faute était non seulement courante, mais même officiellement protégée et "acceptée" par un grand nombre de lois. »


Date : 1976-09-10

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Le gros bon sens

Extrait : « [...] A la lecture des textes publiés dans les journaux, je me demande en effet à quoi leurs responsables ont pensé et de quel droit ils ont délibérément choisi d'avoir recours à une langue de basse-cour. [...] Quand on s'adresse à des gens qu'on respecte, on emploie une langue correcte. Il est aussi faux qu'insultant d'opter pour la médiocrité sous prétexte qu'on veut se faire comprendre. Le mot puis s'écrit et se prononce PUIS et non pis, le mot plus s'écrit et de prononce PLUS et non pus, le mot vente dans le sens de SOLDE est un anglicismes épouvantable (d'ailleurs en perte vitesse), le verbe ménager n'a pas le sens d'ECONOMISER, la tournure "elle a" (ménagé) s'écrit et se prononce ELLE A et non "a" et c'est SI VOUS N'EN AVEZ PAS BESOIN et non "si t'en as pas besoin" qui se dit en public. D'autre part, un tel contexte exige un niveau de langue autrement plus élevé que celui de cette bebête publicité. Pour toutes ces grossières atteintes à la langue officielle du Québec [...] »


Date : 1976-09-15

Nom : Beaubien, Francine

Lectrice de Montréal [Membre d'un groupe de linguistes-chercheurs de l'U de M et de l'UQAM]

Source : La Presse

Titre : Un mépris pour la langue de la majorité

Extrait : « [...] Ainsi, les enfants de familles où cette variété de langue (cette "norme" consacrée dans les dictionnaires) est utilisée réussissent mieux à l'école et sont donc avantagés sur le milieu du travail. [...] - ne perdrait-il (Pierre Beaudry) pas son emploi si la masse populaire cessait de penser qu'elle "parle mal"? »


Date : 1976-09-15

Nom : Kaye, Jonathan

Lecteur de Montréal [Membre d'un groupe de linguistes-chercheurs de l'U de M et de l'UQAM]

Source : La Presse

Titre : Un mépris pour la langue de la majorité

Extrait : « [...] Ainsi, les enfants de familles où cette variété de langue (cette "norme" consacrée dans les dictionnaires) est utilisée réussissent mieux à l'école et sont donc avantagés sur le milieu du travail. [...] - ne perdrait-il (Pierre Beaudry) pas son emploi si la masse populaire cessait de penser qu'elle "parle mal"? »


Date : 1976-09-15

Nom : L'Heureux, Louis

Lecteur de Montréal [Membre d'un groupe de linguistes-chercheurs de l'U de M et de l'UQAM]

Source : La Presse

Titre : Un mépris pour la langue de la majorité

Extrait : « [...] Ainsi, les enfants de familles où cette variété de langue (cette "norme" consacrée dans les dictionnaires) est utilisée réussissent mieux à l'école et sont donc avantagés sur le milieu du travail. [...] - ne perdrait-il (Pierre Beaudry) pas son emploi si la masse populaire cessait de penser qu'elle "parle mal"? »


Date : 1976-09-15

Nom : Many, Marcelle

Lectrice de Morin Heights [Maîtresse d'école]

Source : La Presse

Titre : D'une aliénation à l'autre

Extrait : « [...] Pour nombre de mots que vous tirez de ses recherches sur les canadianismes et néologismes, je serais porté à vous donner raison. En grammairien plutôt qu'en linguiste, vous êtes en droit de vous demander où s'arrête le joual et où commence le français commun. [...] Vous n'avez rien à dire de la variante québécoise de ce même parler français. [...] que même nos créations langagières - [...] en matière de langue, Monsieur Beaudry, les bien-pensants chez nous ne seraient-ils pas plutôt des "bien-parlants" du centre, loin du joualisme comme de "l'académite" intempestive? »


Date : 1976-09-15

Nom : Reighard, John

Lecteur de Montréal [Membre d'un groupe de linguistes-chercheurs de l'U de M et de l'UQAM]

Source : La Presse

Titre : Un mépris pour la langue de la majorité

Extrait : « [...] Ainsi, les enfants de familles où cette variété de langue (cette "norme" consacrée dans les dictionnaires) est utilisée réussissent mieux à l'école et sont donc avantagés sur le milieu du travail. [...] - ne perdrait-il (Pierre Beaudry) pas son emploi si la masse populaire cessait de penser qu'elle "parle mal"? »


Date : 1976-09-15

Nom : Sabourin, Marie-F.

Lectrice de Montréal [Membre d'un groupe de linguistes-chercheurs de l'U de M et de l'UQAM]

Source : La Presse

Titre : Un mépris pour la langue de la majorité

Extrait : « [...] Ainsi, les enfants de familles où cette variété de langue (cette "norme" consacrée dans les dictionnaires) est utilisée réussissent mieux à l'école et sont donc avantagés sur le milieu du travail. [...] - ne perdrait-il (Pierre Beaudry) pas son emploi si la masse populaire cessait de penser qu'elle "parle mal"? »


Date : 1976-09-15

Nom : St-Amour, Marielle

Lectrice de Montréal [Membre d'un groupe de linguistes-chercheurs de l'U de M et de l'UQAM]

Source : La Presse

Titre : Un mépris pour la langue de la majorité

Extrait : « [...] Ainsi, les enfants de familles où cette variété de langue (cette "norme" consacrée dans les dictionnaires) est utilisée réussissent mieux à l'école et sont donc avantagés sur le milieu du travail. [...] - ne perdrait-il (Pierre Beaudry) pas son emploi si la masse populaire cessait de penser qu'elle "parle mal"? »


Date : 1976-09-23

Nom : Robillard, Edmond

Lecteur

Source : La Presse

Titre : Larousse et le "joual"

Extrait : « [...] La question n'est pas de savoir, en effet, s'il y a dans le Québec des gens qui parlent joual, mais de savoir s'il est juste de définir le joual comme la langue des Canadiens ou des Québécois d'expression française. [...] Le joual existe, il est un "fait", comme on l'a répété, et il n'est donc que juste de l'identifier par un nom propre - [...] on devrait accepter aussi bien le terme joualisation, comme désignant un phénomène linguistique, étendu à toutes les langues vivantes, et qui se traduit de deux manières : l. au niveau de la phonétique, par une déformation ou transformation de la prononciation traditionnelle [...] 2. au niveau grammatical, etc. par des analogies, contractions, emprunts à des idiomes étrangers etc. [...]; et c'est par joualisation qu'on a mêlé les deux formules dans un système peu logique et fort compliqué). Si donc on reconnaît qu'il existe, dans toutes les langues vivantes, un phénomène de joualisation qui les entraîne vers des transformations qui ne sont pas toujours désastreuses (le français est l'aboutissement d'une joualisation du latin; le grec de Démosthène d'une joualisation du grec d'Homère, etc.) on verra dans le joual le "résultat" d'un tel phénomène. [...] En ce sens, ce n'est pas servir la nation que de se faire par son exemple ou ses discours défenseur du joual, en ses implications les plus grossières et les moins justifiables :... »


Date : 1976-10-04

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Le petite Larousse et les canadianismes

Extrait : « [...] je lui ai demandé de retirer de ce dictionnaire certains "canadianismes" qui ne me paraissaient pas valables. [...] quels sont les canadianismes en question ceux qui ne méritent pas l'honneur de figurer dans un dictionnaire français. »


Date : 1976-10-05

Nom : Lemelin, Roger

Source : La Presse

Titre : Le Québec a vos d'oiseau

Extrait : « [...] Au moment où le français est en danger chez nous, on enseigne aux enfants que l'orthographe n'a pas d'importance. Si vous voyiez ces beaux jeunes gens intelligentss, motivés, tout frais sortis des Cégeps, qui se présentent, sûrs d'obtenir un emploi et qui sont refusés parce qu'ils ne peuvent écrire une lettre sans commettre une trentaine de fautes qu'on ne faisait plus en troisième année, à l'époque des frères et des soeurs. »


Date : 1976-10-06

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : Réponse de Pierre Beaudry

Extrait : « [...] En soutenant que nos régionalismes ne sautaient, pas plus que les centaines de milliers de régionalismes de la France [...] »


Date : 1976-10-06

Nom : Bachard, André

Lecteur [Directeur Fonds et Développement]

Source : La Presse

Titre : Trop de vinaigre

Extrait : « Il m'arrive assez souvent de parcourir votre chronique et de constater vos efforts louables en vue d'améliorer la qualité du français au Canada. »


Date : 1976-10-06

Nom : [?]

Lecteurs [Un groupe de linguistes chercheurs de l'U de M et de l'UQAM]

Source : La Presse

Titre : "Minable" ou "quétaine"

Extrait : « [...] - qu'on a convaincu qu'ils parlent mal - [...] et comme si seuls les Québécois utilisaient ce genre de mots, alors que dans toutes les langues du monde. Il existe des mots dits "vulgaires" pour parler des sujets tabous. »


Date : 1976-10-08

Nom : Professeur Théo

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Le Québec, pays de mission

Extrait : « [...] qu'il y a plusieurs lacunes à combler chez nos gens : un manque de vocabulaire évident, trop de "Tabernak" et de "Câlisse"! »


Date : 1976-10-22

Nom : Warthod, Daniel

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Pour du français québécois

Extrait : « [...] Vous vous fichez publiquement de toute la langue québécoise [...] C'est une transformation semblable, de la langue française à la langue québécoise, qui s'est produite lorsque les colonisateurs français sont débarqués au Québec. Les nouvelles conditions de vie, et les nombreuses influences extérieures ont engendré cette langue québécoise et ses particularités. C'est ainsi que de nombreux mots français sont d'origine indienne. C'est ainsi que les Québécois prononcent souvent "pis", au lieu de prononcer correctement "et puis". [...] La langue québécoise est issue d'une autre langue qui elle-même est le fruit des tranformations d'une langue dite latine. [...] pour échapper à ce que vous qualifiez de "laideur" de la langue québécoise [...] »


Date : 1976-10-29

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : La langue parlée des profs

Extrait : « [...] Beaucoup blâment les professeurs à cet égard. Il est vrai qu'un fort pourcentage d'enseignants ont des difficultés à ce sujet. [...] "Enseigner c'est traduire du français au joual; et les élèves ne retiennent que le joual ou l'expression incorrecte utilisée pour leur faire comprendre l'équivalent français!" »


Date : 1976-11-11

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : Une solution miracle pour l'enseignement du français à l'école existe-t-elle?

Extrait : « [...] et la place de la langue familière à côté de la langue normalisée. [...] Un numéro à lire pour ceux qui s'intéresse à des élèves qui "ont mal à leur français". »


Date : 1976-11-11

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : De l'usage

Extrait : « [...] J'en profite pour signaler que tous les mots de la langue française ont, à leur origine, été des emprunts, et que chacun de ces emprunts a constitué pour elle un enrichissement. »


Date : 1976-11-11

Nom : Felteau, Cyrille

Source : La Presse

Titre : Un fonds de québécois pure laine

Extrait : « Même si je suis Montréalais depuis près de vingt ans, il m'arrive encore, parfois, de me sentir très "Québécois"... de Québec. Dans l'ascenseur, par exemple, quand on me demande : "Quel étââge?" avant d'appuyer sur le bouton, ou quand le chauffeur de taxi que je viens de héler se penche à la portière pour m'annoncer : "J'peux pas vous prendre, je m'en va au garââge. [...] de la Québécoise à qui l'on reprochait ses "potteaux" et ses "égléses" et je me dis : "Chaque parââge a son langâââge." [...] Un Français de France vous le dira en toute objectivité (sic) le parler du Montréalais moyen rend un son plus étrange - ou étranger - à son oreille que celui du Québécois moyen. Je l'ai expérimenté en France où, voyageant un jour avec un citoyen de l'est de Montréal, je me suis fait demander à plusieurs reprises par des interlocuteurs français : "Comment se fait-il que vous, on vous comprend, alors que votre compagnon..."  »


Date : 1976-11-15

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une étude un peu trop poussée

Extrait : « [...] Cette fois, je veux surtout faire éclater l'incroyable anglicisation qui règne dans certains secteurs de cet établissement. La même anglicisation qui lui fait afficher : "Véhicules en infraction enlevés sans avis" non seulement dans un style du plus pur anglais... »


Date : 1976-12-02

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : La langue et la loi (4) - Des corporations faussement professionnelles

Extrait : « [...] Il est triste de constater les difficultés qu'éprouve la langue française chez nous. Il est décourageant de voir à quel point elle est malmenée à tous les niveaux, et souvent le plus gravement par notre soi-disant élite. [...] Mais voici qu'avec la publication de "L'Évolution de l'anglicisme (pardon, du professionnalisme) au Québec" [...] »


Date : 1976-12-14

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Le français toujours perdant

Extrait : « [...] L'occasion était donc venue de corriger les affronts jusqu'alors commis envers la langue, affronts doublement condamnables puisqu'ils venaient de l'État et qu'ils étaient très largement diffusés. [...] pourquoi faut-il que la langue soit si impunément bafouée par ceux-là mêmes qui sont chargés de sa défense et de son épanouissement?... lorsque le même État nous enlise si allégrement dans l'anglicisation. Non seulement par les mots mais, pis encore, par des tournures que seul l'esprit anglais peut concevoir? »


Date : 1976-12-18

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Un lot plus gros qu'on pense

Extrait : « Voilà bien sept ans que Loto-Québec fonctionne dans le plus souverain mépris de la langue française , tant dans les textes de ses billets que dans sa publicité. [...] Dans quel autre pays francophone trouverait-on une aussi grossière familiarité que "A tout prendre prends-en deux" [...] pour proposer, [...] un texte tout neuf qui pourrait avantageusement remplacer le charabia actuel. »


Date : 1976-12-31

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Bravo et merci!

Extrait : « [...] Et chaque fois que les Québécois s'habituent à un usage d'origine anglo-saxone ils perdent d'autant leur qualité française. [...] Le français a triomphé. Comme toujours, ainsi qu'en témoigne notre évolution linguistique des 15 dernières années. Car en français le mot province n'a pas le sens que lui donne l'anglais et est plutôt synonyme de "colonies" [...] »


Date : 1977-??-??

Nom : [?]

Lecteur

Source : La Presse

Titre : Tournez le piton

Extrait : « [...] Premièrement, on y parle un français déplorable. (l'émission "Pour tout le monde") Le texte est truffé d'erreurs du genre de celles-ci : "assisez-vous donc", "j'ai une belle habit", "piton" au lieu de "bouton", et j'en passe, et des meilleures. On a beau jeu d'accuser les instituteurs de mal faire leur travail, alors que chaque jour, on inculque à des milliers d'enfants de telles erreurs de français. »


Date : 1977-01-11

Nom : Dumais, Lucien

Lecteur de Pierrefonds

Source : La Presse

Titre : Abus de certains mots

Extrait : « [...] "Les écrivains, toujours très soucieux de la qualité de leur langue, désirent la protéger et l'améliorer pour en assurer la survie. (M. Alphonse Ouellet, Rédacteur des Editions Vertet) [...] je ne suis pas, pour autant, au courant de ce mouvement "qui se dessine" (sans doue entre quatre oreilles dans un coin retiré) et je ne vois pas du tout comment ce changement protégerait, améliorerait et assurerait la survie et la qualité de la langue. »


Date : 1977-01-14

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : Troisième réponse à oeil-de-lynx

Extrait : « [...] "Luttez contre l'anglicisme, élevez-vous contre les fautes de syntaxe, torpillez les mauvaises constructions, fort bien! Mais ne gaspillez pas votre talent à essayer de bannir des mots ou des expressions que six millions de Canadiens de langue française continueront d'employer, d'abord parce qu'ils sont valables et, ensuite, parce que ça leur plaît. Je vous propose un sujet de méditation : Tout ce qui est dans le dictionnaire est français, mais tout ce qui est français n'est pas dans le dictionnaire! "De grâce, ne soyez pas si arrogant. Croyez-le ou non, il vous arrive à vous-même de commettre d'énormes fautes contre la typographie française... »


Date : 1977-01-14

Nom : Dumont, Paul

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Du "franglais" dans l'air

Extrait : « [...] Et surtout elle (Lise Payette) parlait français! René Homier-Roy lui succède mais il ne la remplacera jamais. [...] Et puis il parle une langue affreuse. Ce n'est pas du français, c'est du "franglais". Hier, il nous parlait de son "talk-show" en nous prévenant que certains d'entre nous allaient "freaker", etc. Son discours est parsemé d'expressions empruntées au vocabulaire des drogués de "Mainmise". Encore un peu et ce serait carrément du joual. C'est insupportable. En tout cas, ce n'est vraiment pas ce qu'on appelle "du français dans l'air"... On se serait attendu à mieux du ministre Charron qui était le premier invité ce soir-là. Mais non. C'était pitoyable à entendre. A l'animateur qui lui demandait ses impressions sur l'exercice de sa nouvelle fonction, M. Charron a répondu - je le cite textuellement - : "Sans tomber dans le "power trip", là, je trouve que c'est une "job ben l'fun"... Allez-vous me dire que c'est un langage acceptable à la télévision de la part d'un ministre québécois, péquiste par surcroît, donc qui doit être particulièrement soucieux de la qualité du français dont il veut faire la langue officielle de la République du Québec. Moi, je suis péquiste et je ne peux pas accepter qu'un ministre du Parti québécois s'exprime en franglais à la télévision. Quant à Radio-Canada, je ne comprends pas qu'on n'ait pas pu trouver, pour animer une émission aussi importante, quelqu'un qui sache parler français. Si on est pour garder René Homier-Roy, qu'on l'oblige au moins à respecter notre langue. »


Date : 1977-01-17

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : Les enseignants mettront "à jour" leurs politiques sur la langue

Extrait : « [...] Ce qui est nécessaire, ce à quoi il faut s'employer, c'est d'assurer à tous les Québécois une connaissance d'usage de la langue nationale comme langue commune, comme langue de la vie politique et de la vie économique de la nation. Une fois assurée la connaissance d'usage du français par tous, une certaine diversité linguistique peut devenir une occasion d'enrichissement du patrimoine collectif et d'ouverture sur le monde. »


Date : 1977-01-19

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une solution comme une autre

Extrait : « [...] Voici donc deux exemples classiques dont nous devrions profiter pour apprendre à discerner entre l'anglicisme et l'emprunt. Notre pudding est un anglicisme et notre short-cake est légitime parce qu'intraduisible. A partir de ces savantes observations demandons-nous pourquoi nous n'emprunterions pas "soda biscuit". Considérons surtout que déjà nous employons un anglicisme avec "biscuit soda" puisque ce fameux soda n'est pas le soda français, c'est-à-dire une boisson gazeuse, mais du bicarbonate de soude. Certes nous pourrions dire "biscuit au bicarbonate de soude". Mais à ce compte-là, autant essayer, pour éliminer l'emprunt "sport", de parler "d'activité physique exercée dans le sens du jeu, de la lutte et de l'effort et dont la pratique suppose un entraînement méthodique, le respect de certaines règles et disciplines" (Robert). J'exagère, croira-t-on. Mais au fond, le principe est le même : si sport est entré dans la langue française, c'est parce qu'il était nécessaire. Et au Québec, nous avons besoin de soda biscuit parce qu'avec biscuit soda (ou même au soda) nous risquons de nous trouver en présence d'un biscuit liquide. Si d'autre part on peut trouver mieux, je me ferai un devoir d'en reparler. »


Date : 1977-02-22

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Une école trop petite

Extrait : « J'ai donné hier deux exemples des problèmes qu'ont à affronter les interprètes dès qu'il s'agit de réalités improprement désignées chez nous. Qu'ils soient Québécois ou "étrangers" l'alternative est la même : employer un régionalisme incompréhensible et faire de nous la risée du monde ou utiliser une traduction assimilable à notre réalité. Je pense qu'aucun interprète sérieux n'hésiterait à opter pour ce dernier choix. »


Date : 1977-02-23

Nom : Jacques, Benoît

Source : La Presse

Titre : Pierre Beaudry, un autodidacte passionné "La langue prime tout le reste"

Extrait : « [...] Il (le Québécois) n'acceptera plus de se laisser inférioriser du fait de sa langue", explique M. Beaudry. [...] "Il s'agissait d'envoyer une circulaire, en anglais et en français, à des courtiers. J'ai vu que l'anglais était bon, mais le français épouvantable. J'ai bondi dans le bureau du directeur et je lui ai expliqué qu'il ne fallait pas envoyer ça, que ce n'était pas du bon français. Il m'a répondu, en anglais : "Bien sûr que non, c'est du français québécois! Ne savez-vous pas que vous ne parlez pas le vrai français? Vous parlez le patois canadien-français. Je ne peux vous parler en français parce que, moi, je parle le français parisien." Je me suis dit : "Tu vas y goûter un jour!" J'ai eu de douces revanches depuis..." CONGERE? Sa méthode est bien connue de ses lecteurs : sur tous les clous qu'il voit, il tape et tape, avec un bel entêtement, jusqu'à ce qu'ils disparaissent de sa vue. C'est ainsi qu'il a empêché l'apparition de trois nouvelles "places" - de ces "places" qui, comme il l'a souvent répété, n'en sont pas : Place de la Justice, devenue le Palais de Justice, Place Radio-Canada, devenue la Maison de Radio-Canada et Place Desjardins, baptisée le Complexe Desjardins. Il a, également, largement contribué à la francisation dans le domaine des assurances. [...] Des organismes lui emboîtent le pas : la Commission de transport de la CUM par exemple, qui est à refaire et à franciser toute sa signalisation. [...] On assistera, dit-il, à "un rapprochement de plus en plus accélèré du français au Québec et du français universel. C'est irréversible." En attendant, il continuera, lui, à piocher, quitte à prendre les Québécois de front en leur rappelant, régulièrement, que "banc de neige" n'est qu'un calque de "snow bank", alors qu'il existe déjà, dans la langue, un mot pour cela : congère. "Amas de neige entassée par le vent", dit le Petite Robert.  »


Date : 1977-03-15

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : Pour remettre le français à la mode

Extrait : « [...] D'année en année, ces derniers (les responsables) enregistrent la dégradation constante et apparemment irréversible de la langue, aux divers échelons de l'enseignement. On signale même de nombreux cas d'universitaires qui se révèlent incapbles d'écrire correctement leur langue. [...] En effet, une partie importante de l'élite québécoise semble se faire une sorte de coquetterie de déformer et d'avilir le plus possible la langue française. Jugeant sans doute perdu le combat en faveur de la correction et de l'élégance du langage, cette élite paraît avoir abandonné la partie, et se rabat allègrement sur la langue et la littérature jugées à la mode et qualifiées "bien de chez nous". Ce laisser-aller contagieux crée un climat défavorable à la rigueur et à la bonne tenue en matière linguistique. Dans l'enseignement élémentaire et secondaire, à l'université, dans la littérature, à la télévision, au cinéma, dans les boîtes à chansons, on s'abandonne à qui mieux mieux au joual et au débraillé linguistique le plus provocant. [...] Personne ne s'oppose à ce qu'un Michel Tremblay ou un Victor-Lévy Beaulieu fassent l'objet de thèses dans les classes de lettres. Nul ne conteste le droit d'un certain public à des spectacles en langue jouale ou créole. Mais il y a lieu de s'opposer à ce qu'une poignée d'auteurs ou de chanteurs d'obédience jouale aient toujours et partout préséance dans la programmation, soit à l'école ou à la télévision. [...] Désamorcer le mouvement favorable au joual ne sera pas facile. Pourtant, l'amélioration du français au Québec exige que nous y parvenions. Le joual nous enferme dans un cul-de-sac. Nous parlerons français, ou nous resterons une curiosité folklorique pas très attachante. »


Date : 1977-03-28

Nom : Laplante, Paul

Lecteur de Longueuil

Source : La Presse

Titre : "Cool à mort"

Extrait : « Je suis de ceux pour qui la qualité de la langue est un souci constant. Sans vouloir chercher noise à quiconque, permettez que je me défoule... "Un M'ment d'né", on a "son voyage". Si vous n'êtes pas "au boutte" comme tout le monde, le risque est grand d'être jugé "quétaine", voire même "cucu". Etant de la génération "pepsi", je suis loin d'être prêt à emboîter le pas, c'est pas mon "bag". On m'a déjà dit que j'étais un élément tout "foqué" et que je gagnerais beaucoup plus à suivre le chemin "in". Je suis sans doute un peu trop "rétro", n'étant "branché" qu'à une seule enseigne, ma meilleure. Ça me déprime, parfois, de me sentir aussi "pogné"; il y a des jours ou c'est pire, car je suis "down", "au coton", devant autant d'indifférence... devant ce massacre de la langue. A ces craintes que j'éprouve, on me dit "Y'a rien là" cher ami, "pas d'pôblèmes"... suis le courant, "gèle-toi" de temps en temps pour oublier. C'est "crampant" comme conseil, vous ne trouvez pas? Si cette petite fantaisie de ma part ne devait point me donner raison, "faut pas m'chercher hein", je déteste les discussions inutiles. Ah, je sais, on dira "ça va pas, non?". Ça me laisse froid, croyez bien. "J'comprend donc"! Au nom de tous les "capotés", "c'est-y assez fort"? "Je suis cool à mort" »


Date : 1977-07-01

Nom : Gauthier, C.

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Charte de quel français?

Extrait : « [...] Pourquoi, au lieu de "La Charte du français", qui comporte une note d'exclusion vis-à-vis de l'anglais, ne préconisez-vous (Dr. Camille Laurin) pas, sans aucune référence à l'anglais, une Charte de l'excellence du français? Je m'explique. Il y a quelques semaines, votre collègue, M. Jacques-Yvan Morin, exprimait son itention de "revaloriser l'enseignement du français". C'est très louable, et aussi nécessaire et très urgent. Quelques instants après son apparition au petit écran, le même poste nous présentait le professeur de mauvais français dont le rayonnement dépasse celui des plus grands professeurs d'université, Yvon Deschamps. Alors j'ai écrit à monsieur Morin pour lui demander s'il ne devait pas, afin de "revaloriser l'enseignement du français", commencer par éliminer des programmes de la télévision ceux qui contribuent à corrompre le français. Mais il y a plus encore à faire. S'agit-il, dans votre esprit, de donner à nos visiteurs et à nous-mêmes le spectacle d'une province où l'on parle presque exclusivement le français, peu importe la qualité de ce français? Je ne crois pas. Vous visez sûrement la qualité. Or, même si tous les habitants du Québec ne s'exprimaient qu'en français, seriez-vous fier de la qualité de leur français? J'en doute beaucoup. Ecoutez parler, non seulement dans les garages, les usines, les boutiques de toutes sortes, mais aussi dans les milieux d'hommes d'affaires et de profession. Quel français abominable! Quel jargon, souvent mêlé de jurons! Alors, cher Docteur, ne croyez-vous pas qu'il serait de beaucoup préférable de conjuguer vos efforts avec ceux du ministre de l'Education pour lancer une Charte de l'excellence du français? Peu importe que nos gens parlent anglais ou français. Mais il est indispensable que, s'ils parlent français, ils puissent s'exprimer dans un français de qualité. Pour ma part, dans l'état actuel des choses, je préfère entendre parler anglais ou chinois que d'écouter nos pauvres "Canayens" s'exprimer dans leur langue qui n'est qu'une vulgaire et lamentable caricature du français. Ce n'est certainement pas de ce français dont vous voulez promulguer la Charte. »


Date : 1977-07-01

Nom : Julien, Bernard

Lecteur de Mont Laurier [Professeur de français]

Source : La Presse

Titre : Aux fonctionnaires qui ont préparé cet examen : un gros zéro

Extrait : « A l'heure où le français va peut-être atteindre sa véritable place au Québec, permettez-moi de faire un relevé des erreurs et des inepties relevées dans l'examen de français 51 et 53 de cette année, examen préparé par le ministère d'Education du Québec et que j'ai dû corriger avec une obéissance aveugle et respectueuse... Regardons d'abord les fautes qui s'y sont glissées. Une faute d'orthographe bien usuelle : "... ils étaient obligés de se CONFECTIONER"; puis une faute d'accord : "... un parking de (SUPPOSÉ) cancres". Deux erreurs d'impression - soyons indulgents pour ceux qui sont chargés de vérifier les épreuves, et payés pour ce travail - MANIERE au lieu de MATIERE et MAI au lieu de MAIS. Le mot PRESQUE ne devient PRESQU' que devant le mot île, selon les dictionnaires, mais pas selon le texte du ministère : presqu'impossible. Un néologisme (ou un barbarisme) qu'on aurait dû identifier comme tel en le mettant entre guillemets, comme le veulent l'usage et la grammaire, soit le mot ATTRACTIVITE. Enfin une faute de ponctuation : "...ce sont les seuls moyens de conserver au professionnel, les jeunes qui..."; il faudrait soit mettre une virgule après conserver, ou mieux omettre d'en placer une après professionnel. [...] Une dernière remarque qui va scandaliser parents, directeurs, administrateurs et professeurs d'autres matières : on ne peut enlever de points pour les fautes de français! Y aurait-il dans les réponses dix ou vingt fautes, l'étudiant peut réussir avec 80 ou 90% et on ne peut rien y changer. [...] Exiger que les réponses soient formulées dans un français correct, et pénaliser l'étudiant pour toute faute, selon des normes justes et honnêtes. Il est inadmissible qu'on doive accepter des copies bourrées de fautes, et ne rien faire parce que la réponse est bonne. D'ailleurs, peut-on considérer qu'une réponse exacte mais formulée incorrectement soit vraiment juste quand il s'agit d'un examen de français? A plus forte raison, que le Ministère ne présente jamais des textes où l'on retrouve ds fautes : c'est gênant de faire une telle demande, mais ce n'est pas superflu. »


Date : 1977-09-10

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : De l'autorité de l'usage

Extrait : « [...] Tant qu'il y aura en Amérique quarante ou cinquante fois plus d'anglophones que de francophones, ces derniers auront toujours un choix à effectuer non pas entre un fragile idiome régional et une langue universelle, mais entre les deux grandes langues que sont le français et l'anglais. [...] Les Québécois ont trop clairement montré leur désir d'améliorer leur langue pour qu'il soit honnête de refuser de leur apporter les précisions dont ils ont besoin pour y arriver. Les seuls à s'en offusquer sont ceux qui ont trop longtemps exploité ce désir à leur avantage personnel en autorisant les "usages" les plus étrangers à la langue uniquement pour se faire des amis. Ceux-là mêmes qui n'acceptent l'usage que s'il leur donne raison et s'empressent de le dénigrer dès qu'ils s'aperçoivent qu'il les contredit. Ce n'est pas dans ma chronique qu'on trouvera les "il n'y a pas de quoi fouetter un chat", les "ce n'est pas grave", les "quand même, n'exagérons pas" si chers aux chroniqueurs à l'eau de rose. J'ai trop de respect pour mes compatriotes pour essayer de leur faire croire qu'on peut se contenter de corriger les "grosses" fautes : quand on veut du linge propre on enlève toutes les taches, les petites comme les grosses. »


Date : 1977-09-17

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Le Nouveau Petit Robert

Extrait : « [...] Ce qui m'avait cependant le plus étonné, c'était la caution qu'apportait le Petit Robert à des fautes aussi épouvantables que char pour désigner une voiture et plancher pour désigner un étage, en les faisant précéder de la mention "au Canada". [...] Mais le comble, c'est de voir figurer dans un dictionnaire que les Québécois achèteront en toute bonne foi pour améliorer leur français, non seulement char mais d'autres fautes encore aussi flagrantes que atoca, blé d'Inde, banc de neige, câblo-distribution, comté, drave, magasinage, centre d'achat, échevin, piastre et vivoir sans compter les termes anglicisés qui contaminent notre enseignement, comme crédit et collégial, qui n'ont d'autre raison d'être que l'alignement de notre système sur celui des Etats-Unis. Et surtout, il faut voir la façon dont ces fautes sont présentées et les incroyables astuces qui cherchent à les justifier, dans une des plus savantes opérations de démagogie jamais mise en place : chauvinisme, appel aux préjugés contre le "français de Paris", souverain mépris pour les partisans d'une norme "à la française"... »


Date : 1977-09-24

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Le Petit Robert et nous

Extrait : « J'ai parlé samedi dernier des astuces avec lesquelles M. Rey cherche à justifier la présence dans l'édition de 1977 du Petit Robert de certaines de nos pires fautes. Je ne songe évidemment pas aux canadianismes dont personne ne peut contester la légitimité, puisqu'ils s'appliquent correctement à des réalités qui nous sont exclusives. [...] Il se donne notamment la peine de signaler que le choix des canadianismes a été confié à des ressortissants québécois, parce que, dit-il, "la description du français hors de France dépasse de loin les objectifs et les possibilités d'un ouvrage réalisé à Paris". Acte d'humilité? Sans doute. Mais aussi, peut-être inconsciemment, bon coup d'épaule au régionalisme et surtout à la fragmentation du français. [...] Retenons deux aspects. D'abord, pourquoi reconnaître un anglicisme critiqué quand on prétend n'avoir choisi que les canadianismes "de bon aloi"? »


Date : 1978-05-11

Nom : Leclerc, Yves

Source : La Presse

Titre : Mille chercheurs francophones réunis en congrès - La langue n'est pas seulement le véhicule de la culture mais aussi de la structure sociale

Extrait : « La "pauvreté" de la langue parlée dans les quartiers populaires de Montréal ne doit pas être considérée comme l'explication des difficultés que rencontrent les écoliers à s'exprimer sur le plan scolaire. Telle est du moins l'une des hypothèses majeures de travail, jusqu'ici confirmée par les faits observés, d'un groupe de linguistes de l'Université du Québec à Montréal qui étudient depuis un an et demi la langue parlée dans le centre-sud de la métropole. [...] Le groupe de l'UQAM dirigé par Lynn Drapeau et Claire Lefebvre, étudie les structures sympathiques, les règles propres et le vocabulaire de la langue parlée par un échantillon de pré-adolescents de 12 à 15 ans provenant d'un secteur défavorisé du centre de la ville. UNE ETUDE OBJECTIVE "Il ne s'agit pas pour nous, précise un des chercheurs, Madeleine St-Pierre, de dire si ce parler populaire est bon ou mauvais, ni s'il doit être "corrigé" et comment. [...] Par exemple, Claude Désautels, un des chercheurs de l'équipe, note que le vocabulaire, les qualificateurs et les formes grammaticales elles-mêmes utilisées par les sujets étudiés varient selon que l'interlocuteur est un supérieur, un égal ou un inférieur. Et ces variations semblent obéir à des règles non écrites et instinctives, certes, mais réelles et constantes. Par ailleurs, les données recueillies jusqu'ici indiquent que les ressources d'expression du groupe étudié ne sont pas nécessairement inférieures à celles d'un groupe social plus favorisé, mais qu'elles sont différentes. Et ceci, non seulement au niveau du vocabulaire, mais encore à celui des structures. Ce qui tendrait à infirmer la théorie émise par d'autres linguistes selon laquelle les classes favorisées utiliseraient la langue de façon plus "créative" que les moins favorisés. Parle-t-on "bien" ou "mal" chez les jeunes du centre-sud? Les linguistes affirment qu'il ne leur appartient pas de le dire. A tout le moins, cependant, on pourra porter sur la question un jugement plus éclairé quand on saura de façon plus scientifique comment on parle dans ce milieu, et peut-être aussi pourquoi l'on parle ainsi. »


Date : 1978-05-24

Nom : Prince, Vincent

Source : La Presse

Titre : M. Barbeau à l'honneur

Extrait : « [...] M. Barbeau a été chez nous, et depuis fort longtemps, le promoteur infatigable d'une langue française soignée et disciplinée. Il a mené sur ce front des luttes épiques qui lui ont valu parfois de se faire des ennemis. Il a pourchassé, par exemple, et sans merci, les tenants du "joual" qu'il a traités avec un suprême mépris. [...] Et il n'a pas fait que prêcher : il y est allé de l'exemple. Tous ses écrits ont reflété son souci de fidélité au génie de la langue de Molière. La pureté du langage a été pour lui une façon de se respecter et de respecter ceux auxquels il s'adressait. »


Date : 1978-06-03

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Des compliments discutables

Extrait : « [...] Et lorsque pour donner de l'autorité à ses prétentions il (M. Claude Duneton) déraille au point de citer en exemple le Québec "où le français est libre", voilà qui montre bien la mesure de son inconséquence. Libre, le français chez nous? Après deux cents ans de domination anglaise, infiniment plus répressive encore que celle de Paris contre les dialectes? Revenez y voir, Monsieur Duneton. Mais enlevez vos lunettes roses. Regardez bien les affiches de Montréal, même dix ans après la Loi (pour ne pas dire bill comme on se plaisait à soutenir à l'époque) 63. Même trois ans après la Loi 22. Et même un an après la Loi 101. Et surtout, écoutez bien . Peut-être, comme un de mes lecteurs qui m'affirme en avoir été témoin, aurez-vous l'occasion d'entendre dans l'ascenseur d'un de nos plus prestigieux gratte-ciel et de la bouche d'une adorable employée de bureau cette ineffable preuve de l'existence ici d'une langue "vraiment (pour vous citer, italiques et tout) vivante, colorée, sapide, merveilleuse", de "ce français populaire, goûteux, que jamais l'Académie n'a pu atteindre" (je vous crois), de cet anglais "bricolé à la bonne franquette", bref de toute cette "santé" qui vous a si irrésistiblement conquis parce que vous y trouviez raison de bien mépriser la langue de votre pays : "(A propos d'un chèque de paie mal rempli) T'as pas cross-offé ton affaire. C'est pour ça que t'as été double-crossée et pis là, t'es ben fuckée". Et avant de vous émerveiller que nous n'écrivions pas coquetèle, ni ouiquinde (ce dont, d'ailleurs, vous avez tort d'accuser vos compatriotes, qui ne sont pas tous bêtes à ce point), vous auriez mieux fait de vous renseigner. C'est ici qu'a débuté la francisation à outrance et vous ne pouviez tomber sur deux exemples plus probants de votre égarement : coquetèle est né au Québec et y trouve encore de farouches défenseurs, et les Québécois commencent à peine à comprendre que week-end est français : figurez-vous qu'un bon nombre lui préfèrent encore la "traduction" fin de semaine! »


Date : 1978-06-08

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Petite recherche dans le cadre de l'année du français : l' "effet Deschamps" : CJMS champion du tic national

Extrait : « Qu'est-ce que "l'effet Deschamps"?... C'est un phénomène inspiré par le grand monologuiste, et qui est peut-être, sait-on jamais, en train de devenir un tic national. C'est, par exemple, ceci : un animateur de radio donne succinctement une information sur la météo, disant : "Il pleuvra toute la journée aujourd'hui". Puis, changeant d'accent aussi bien que de voix et de rythme, il ajoute "Y va mouiller tout'l'temps, tout'l'temps". [...] M. Jean-Marcel Paquette, professeur à Laval (mieux connu sous le nom de Jean Marcel, auteur du "Joual de Troie") a enregistré et écouté 10 heures de la programmation des postes CJMS, CKAC, et CKVL, lesquels "totalisent une cote d'écoute qui rejoint la quasi-totalité de la population de la plus importante agglomération du Québec", dans le but d'obtenir au moins un aperçu de la qualité de la langue parlée dans ces média, en rapport avec la "norme souple" à laquelle on peut généralement s'attendre sur les ondes du Québec. L'enquête mériterait d'être poursuivie, dans la mesure où les média donnent littéralement le ton à la langue parlée par la population. [...] Il ("l'effet Deschamps") "consiste pour les animateurs, à donner à leur discours un caractère délibérément "populaire" à effet le plus souvent comique. Ce phénomène est sans aucun doute commandé par un principe : pour "faire comique", il faut que le langage soit imitativement et caricaturalement celui dont on s'imagine qu'il est "populaire". [...] Il est permis de parler d'une "effet" du fait que l'animateur a démontré dans son discours qui précède immédiatement qu'il était en mesure de maîtriser le registre "sérieux" de langue pour ensuite passer au registre "drôle"... Nous avons donné à cet effet le nom du célèbre monologuiste Yvon Deschamps, dont l'essentiel du discours mise aussi sur l'image "représentée" du langage "populaire"." En regard de la qualité de la langue parlée [...] c'est à CKAC que revient la palme. L'auteur de la recherche signale plusieurs failles, que pourrait corriger un comité de surveillance linguistique interne... mais dans le cas des deux autres stations, il estime que la langue n'y a pas atteint "le niveau à partir duquel une correction peut devenir efficace". Les confrères de CKAC seront heureux d'apprendre que leurs émissions d'information sont généralement exemptes "d'erreur remarquable de syntaxe et même de lexique", et que "le lecteur de nouvelles dit son texte avec clarté, sans gravité exagérée, sur un ton qui n'est pas désagréable, la rédaction des textes étant fort correcte"... Les informations sur la circulation, livrées par une voix féminine, de même que l'information sur la météo, sont de qualité. C'est dans l'information sportive que M. Paquette a relevé "le plus grand nombre d'anglicismes injustifiés (comme "agressivité" pour dynamisme) et de prononciations à l'anglaise - alors que la norme veut que l'on prononce les mots étrangers à la française. "Là où l'inacceptable semble régner, signale toutefois l'auteur, c'est dans les annonces publicitaires", où l'on retrouve "le plus haut taux d'incorrections ou simplement de vulgarité". Il cite la publicité de Bell Canada comme exemple typique "d'une vulgarité entretenue et injustifiable", mais il se réjouit de voir le "mot solde l'a emporté sur le mot vente, dans toutes les annonces publicitaires où ce terme apparaît. Pour M. Paquette, enfin, les animateurs se livrent à des improvisations vives, phonétiquement et syntaxiquement bien formées, et il attribue la qualité de leur langue parlée en partie au fait qu'il s'agit le plus souvent de comédiens de formation. [...] M. Paquette note, toujours à propos de CKVL, un "relâché quasi permanent" et "une conscience linguistique défaitiste" (comme si l'on avait peur que "le monde comprenne pas"). Ainsi, un animateur s'apprête à souhaiter "bon anniversaire", et dès la première syllabe du second mot, se reprend et dit : "... fête". L'animateur semblait donc savoir qu'il faut dire "bon anniversaire" et le disait d'instinct, mais... "S'il est permis de repérer des degrés dans l'absence de qualité de langue en radiophonie, écrit M. Paquette, CJMS viendrait loin derrière CKVL, déjà considérablement grevée. La qualité est en effet si basse que les annonces publicitaires réussissent encore à être de meilleure qualité que les discours maison. "Paradoxalement, poursuit l'auteur de la recherche, on trouve le mot "solde" employé à bon escient, on entend même un animateur dire "un job" (comme à Paris), mais en situation d'information, le même animateur parle d'un ministre "tellement chum avec M. Trudeau". L'effet Deschamps des animateurs est quasi permanent et, comme à CKVL, relève d'une telle ambiguité qu'on ne sait plus si l'effet est réel ou si c'est l'animateur qui méconnaît la plus élémentaire des lois de l'information... Les informations sur la météo sont les plus déplorables du point de vue de la prononciation ("naord", "cainq", "traeize", etc) et la diphtongaison est la règle, ce qui, dans l'activité linguistique courante, passe inaperçu mais en radiophonie devient inacceptable de la part d'informateurs... Pour ce qui est des informations sportives, ce que les deux autres stations appelaient le "Tournoi des maîtres" est ici appelé "Master", sans traduction, on y entend "sospenns" pour "suspense", et, paradoxalement, le "week-end" parisien pour "fin de semaine". Mais, petite consolation, M. Paquette estime que les nouvelles sportives sont de meilleure qualité que les autres types d'information. "Que dire de émissions faisant appel au public, du type "Les insolences du téléphone"?... La dégradation ici va bien au-delà de ce que peut révéler une stricte analyse de la langue : c'est le langage comme totalité de représentation et d'expression du monde qui est ici perverti." »


Date : 1978-06-10

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Du québécois mauvais genre

Extrait : « [...] Et j'en suis bien content. Du bon français, c'est si naturel, si beau à entendre. [...] Je suis tout furieux. Pas tellement contre la Française. Mais contre ceux qui l'ont conseillée et qui l'ont amenée à dire cette sottise (deux fois, par-dessus le marché), en parlant d'un disque : "Ici, on appelle ça un "long-jeu". Mon Dieu pourquoi? Pourquoi faut-il toujours que des Québécois s'ingénient à nous abaisser? A nous ramener au niveau des conquis contents, contents, contents. Des conquis pour qui la déformation de l'esprit est devenue la chose la plus naturelle du monde, voire une source de complaisance sans cesse renouvelée. Car s'il existe chez nous des fautes qui n'en sont que par les caprices de l'usage, il y en a bien plus encore qui témoignent trop cruellement de notre déchéance intellectuelle. Telles, par exemple, ces traductions bébêtes comme bureau-chef, ivressomètre, patronage (en politique) et éligible pour (admissible) dont aucun esprit le moindrement éveillé ne manquerait de constater la gaucherie. Traductions qui souvent n'ont pas l'excuse d'une trop grande familiarité avec l'anglais puisqu'elles partent d'une mauvaise interprétation. [...] Quant à vous, chère petite cousine de France, vous à qui il a été donné d'assimiler sans effort cette belle langue qui nous fut si longtemps interdite, sachez, quoi que puissent vous en dire certains écervelés, que les Québécois tiennent à parler français. »


Date : 1978-06-12

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : Colloque de clôture de l'année du français - Le gouvernement se voit pressé de mettre en oeuvre des mesures d'urgence pour améliorer la langue

Extrait : « [...] et, s'il n'en tenait qu'à elles, la société tout entière, et l'Etat au premier chef, devrait mettre en oeuvre une série de mesures d'urgence pour améliorer la qualité de notre langue parlée et écrite. D'abord à l'école. Un fort courant souhaite le retour à l'enseignement rigoureux de la grammaire, et la transmission d'un français "standard" au niveau collégial. [...] La majorité des participants ont semblé plutôt sceptiques à l'endroit des thèses de ceux qui veulent privilégier la langue dite "populaire" au détriment du français standard un peu sceptiques aussi devant les affirmations des linguistes qui estiment que l'on doit enseigner divers registres de langue selon les besoins. L'opinion qui semblait plutôt prévaloir au fil des discussions, d'un atelier à l'autre, ressemble à celle du professeur Jean-Cléo Godin. "Il s'agit de maintenir un enseignement conforme à un français standard adapté au Québec, instrument efficace sur le plan international, mais qui incorpore dans toute la mesure du possible des particularismes empruntés à la langue populaire, ce qui permettra d'affirmer l'autonomie et la spécificité de la communauté linguistique québécoise par rapport à la France. On peut imaginer qu'ainsi, au lieu de s'éloigner l'un de l'autre, le parler populaire et le français standard québécois se rapprocheront et s'enrichiront mutuellement." [...] Du côté des grands média d'information, qui disposent de plus de moyens, on a relevé des carences manifestes au niveau de la langue, même si l'on s'entend sur le fait que le langage d'un journal doit varier selon sa clientèle. [...] Certains journalistes s'en sont pris au langage de plus en plus technocratique des sources d'information, notamment des politiciens. "En communications, dit Gisèle Tremblay, il y a une règle d'or, si un texte est incompréhensible, il est mal écrit."... Mais le député Denise LeBlanc devait quant à elle affirmer qu'elle a perdu 75 p. cent de son vocabulaire depuis qu'elle est en politique. "Les politiciens utilisent un langage très pauvre... Quant à moi, je n'ai plus le temps de lire autre chose que les journaux, et ça m'aiderait s'ils étaient mieux écrits." Jacques Guay, qui est professeur de journalisme à l'Université Laval, devait souligner qu'une bonne partie des ses étudiants, qui en sont pourtant à leur troisième année d'université, ne savent même pas comment se servir d'un dictionnaire et qu'il est fort difficile d'enseigner la pratique journalistique à des jeunes qui n'en maîtrisent même pas l'outil essentiel, c'est-à-dire la langue. A ce sujet, les participants ont émis le voeu que les média d'information accordent plus d'importance à la qualité de la langue des candidats, lorsqu'ils embauchent de nouveaux journalistes [...] Comme le répète M. Guay, "le journaliste est comme une huître, il est sensible aux événements, et s'il y a des courants visant à améliorer la langue, il va les réfléter. C'est ce qui s'est passé, avec succès, dans le domaine du langage sportif, avec René Lecavalier par exemple." On s'en est pris aussi au langage supposément "savant" de certains groupes. Ainsi, pour avoir longtemps couvert le domaine syndical, Mme Tremblay affirme qu'"il est beaucoup plus facile de comprendre un ouvrier d'usine, quand il parle de ses propres affaires, qu'un enseignant de la CEQ, qui utilise dans ses congrès une langue très emberlificotée. L'ouvrier, lui, ne parle pas le français selon une norme... proustienne, mais il s'exprime en français efficace." On a convenu aussi, de ce que la langue des media qui se veulent très "populaires" n'est pas toujours claire et efficace : ainsi, M. Jean Ouellette, du Conseil de presse, signale qu'en lisant certains faits divers, on se demande "si c'est la femme, le chien ou l'autobus qui a été frappé..." »


Date : 1978-06-13

Nom : Sabella, Marcel

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Sacrilège contre le bon goût et la langue

Extrait : « Dans votre numéro du 5 juin, je lis, avec délices, un extrait de la pièce controversée : "Les fées ont soif" de Denise Boucher. Le sacrilège est bien présent tout au long de ces lignes savoureuses, non point sacrilège contre Dieu ou l'Eglise, mais bien plutôt à l'endroit du bon goût et de la langue. Eh oui! quand je lis "Je suis un trou. Je suis un grand trou" ou bien "je n'ai pas les yeux en face de ce trou" ou bien encore "Ain ain ain, etc...", je ne vois pas pourquoi le Conseil des arts du Canada subventionnerait avec les deniers qu'il prend de ma poche, cette pauvreté de langage, ce manque de goût. »


Date : 1978-06-13

Nom : Villeneuve, Lise

Lectrice de Laval

Source : La Presse

Titre : "Les fées ont soif"

Extrait : « [...] Tout cela en utilisant des niveaux de langue différents et en consacrant par l'écriture, des anglicismes malvenus. »


Date : 1978-06-29

Nom : Ouimet, Elisabeth

Lectrice de Contrecoeur

Source : La Presse

Titre : Pauvre français!

Extrait : « Avec tous ceux qui ont le respect de la langue de leurs pères, j'espère que l'année du français portera ses fruits. L'épuration devrait se faire surtout au niveau de la radio et de la télévision. C'est impensable. Les annonceurs, du moins certains d'entre eux, nous servent un français tout simplement pouilleux. Ils ne savent pas qu'une syllabe muette doit rester muette. Non seulement ils les prononcent mais ils en ajoutent à profusion. Ils ne savent pas non plus que la dernière lettre d'un chiffre ne se prononce qu'à la fin d'une phrase. A coeur de jour nous entendons des huit-te, des neuf-fe, des six-sse, etc. Même les noms propres n'échappent pas à leur ignorance. C'est ainsi que des hommes tels Marcel Béliveau devient Marcel-le et que Michel Roy devient lui aussi Michel-le. J'en passe et des meilleurs. Les scripteurs ne sont pas mieux. Ils persistent à faire suivre le mot "débuter" d'un complément direct. Ils disent s'objecter, plutôt que s'opposer, ce qui est pourtant correct. Ils nous diront qu'un tel a marié une telle quand il l'a épousée. Dans tous les postes il devrait y avoir un professeur de grammaire et de diction. J'oserai dire que c'est le canal 10 qui remporte la palme pour le mauvais français. Les annonceurs croient faire des trouvailles. Par exemple, le verbe faire devient effectuer et on nous le sert à toutes les sauces. Au hockey et dans tous les sports, on ne marque plus de points : on les produit. Hier un vol était perpétré, un meurtre était commis, maintenant, ces crimes sont produits ou se produisent... Dans un quotidien du matin j'ai lu que le juge avait - tenez-vous bien - "asséné" un verdict de responsabilité criminelle à l'endroit de l'accusé... »


Date : 1978-07-11

Nom : Klang, Gary

Lecteur de Montréal [Docteur ès lettres (Sorbonne)]

Source : La Presse

Titre : Les tyrans du langage

Extrait : « Le Québec se libère sous le signe de l'école, avec tout ce que cela comporte de stressant pour les pauvres élèves que nous sommes. Au programme : le français, maître absolu, tyran, césar, despote, qui effarouche tous ceux qui doutent de leur syntaxe ou de leur orthographe. Du haut de sa chaire, le "professeur" brandit un très gros livre vert, tandis que les chargés de cours fustigent dans les journaux les pauvres hères qui n'ont pas su écrire comme Racine ou Molière. On crée parallèlement un "ministère du beau langage" qui accueille ou refoule le vocable immigrant. Bref, on nous met une épée de Damoclès sur la tête, on nous guette, bâton-plume à la main, au détour de chaque phrase, on réprimande ceux qui ont osé dire (les misérables) "parking" au lieu de "stationnement". Or, soit dit en passant, le vénérable Petit Robert a osé accorder, en l'an de grâce 77, leur visa d'immigrants à des centaines de mots, tel "environnemental", qui jusqu'en 76 étaient encore frappés d'interdiction. Ainsi donc le Robert (moins petit qu'on le pense) a fait là son 89 avec 12 ans d'avance, en permettant à des légions entières de mots français ou autres de pénétrer dans le royaume de France, malgré la douane Etiemble et 40 Immortels vêtus de vert, tout comme le livre. »


Date : 1978-08-17

Nom : Victor, Murciane

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Dans les patates...

Extrait : « [...] Restez au comptoir (chez McDonald) quelques minutes et vous entendrez : "Une grosse frite" ou : "Une grosse patate"... quand ce n'est pas : "Un grosse patate"... Que l'expression utilisée par McDonald soit impropre, je veux bien, mais de là à en rejeter la faute sur les Anglais... C'est aux Québécois de voir à ce que leur langue soit respectée, en la respectant d'abord eux-mêmes. »


Date : 1978-08-22

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Stop au respect humain

Extrait : « La question du stop a récemment encore fait les manchettes, et, selon les dernières nouvelles, il semblerait que le ministère des Transports ait été saisi d'une recommandation de l'Office de la langue française préconisant l'élimination du mot arrêt, éminemment incorrect, et son remplacement par le mot STOP, éminemment correct depuis près de deux cents ans. [...] Pour ceux, donc, qui ne m'ont pas encore lu ou entendu, je résume la situation. Le mot STOP fait partie de la langue française depuis 1792 et même ses adversaires les plus acharnés n'hésitent pas à utiliser le verbe STOPPER qui en dérive et qui n'est pourtant entré dans la langue que cinquante ans plus tard. Le mot STOP est donc aussi français, par exemple, que le mot HALTE, qui vient de l'allemand. [...] »


Date : 1978-09-02

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Quand on charcute la langue...

Extrait : « Je ne parle évidemment pas, dans mon titre, de la langue de boeuf, mais de celle qui doit servir de véhicule aux messages que peut adresser au quart de la population le gouvernement d'un certain pays bilingue. Langue affectueusement connue sous la désignation de "langue française" mais assez cavalièrement malmenée par un trop grand nombre de ses prétendus défenseurs eux-mêmes. »


Date : 1978-10-07

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Pauvre after-shave, pauvre Larousse!

Extrait : « [...] Encore que le français soit, de toutes les grandes langues modernes, celle qui d'une part emprunte le moins à l'étranger et d'autre part est à l'origine du plus grand nombre d'emprunts faits par les autres langues. Voilà bien longtemps que je signale, preuves à l'appui, qu'au cours des vingt dernières années, le français n'a emprunté à l'anglais que TROIS POUR CENT de son nouveau vocabulaire alors que l'anglais lui en empruntait infiniment davantage. [...] La réponse ne s'est pas fait attendre puisque chaque fois qu'il a été question du Petit Larousse, à la radio, à la télévision ou dans les journaux, les intervenants se sont acharnés à "dénoncer" le franglais et cet ouvrage. On s'en est surtout pris à after-shave. [...] Avant donc de crier au scandale pour nous donner la bonne conscience dont nous avons tant besoin pour oublier nos innombrables fautes, réfléchissons un peu au tort que nous nous causons à toujours trouver les Français en défaut. [...] Demandons-nous aussi ce que nous pouvons avoir à gagner à sans cesse dénigrer cette si belle langue que les Français sont quand même seuls à avoir le mérite d'avoir créée, et qui, précisément parce que nous sommes d'origine française, constitue l'essence même de notre patrimoine? Et finalement, dans un effort sans doute tout aussi inutile que ceux que je déploie depuis vingt ans pour détruire les préjugés si chers aux Québécois, je signale que, sur les 163 ajouts majeurs qui se trouvent dans la dernière édition du Petit Larousse, il y en a exactement ONZE qui viennent de l'anglais! Si seulement notre propre parler n'était anglicisé que dans cette proportion, quelle amélioration cela ne représenterait-il pas? »


Date : 1978-10-14

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : L'ivressomètre de nos maîtres (bis)

Extrait : « [...] Cette chronique visait avant tout à dénoncer la démagogie de certains grammairiens et linguistes qui, sous prétexte qu'il ne faut pas "singer" les Français, exploitent nos faiblesses pour mieux masquer leurs erreurs. Je venais justement d'en entendre un déclarer à la radio : "Je n'ai jamais été de ceux qui prétendent qu'il faut que les Québécois mettent les pieds dans les pas des Français parce qu'après tout, vous savez, ce serait de l'esclavage. »


Date : 1978-12-02

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Le salon du livre : quelle déception!

Extrait : « [...] ; jamais je ne me suis senti aussi encouragé dans ma confiance en notre qualité française : [...] Ce qui m'a attristé, c'est précisément le contraste entre la nature même de cet événement et une foule de contradictions me rappelant trop cruellement la facilité avec laquelle la médiocrité est présentée comme partie intégrante et fondamentale de notre québécitude. [...] Et dans (oui dans, voyez-vous ça cher lecteur, dans une place!) cette place, j'ai vu des choses à faire dresser les cheveux sur la tête : à un certain endroit auquel, par un souci de "pureté" pour le moins contradictoire, on donne le nom de casse-croûte alors que c'est SNACK-BAR qu'il s'appelle en français, on affiche en lettres énormes liqueurs douces et l'on annonce non seulement des breuvages froids mais, juste à côté, une breuvage chaude. Encore une fois, ces épouvantables fautes sont là, à la vue de tous depuis des années et même pour une manifestation aussi importante qu'un salon du livre, personne n'a même songé à les faire corriger pour sauver notre réputation. Il faut dire d'ailleurs que même les textes du Salon lui-même étaient loin de nous faire honneur : dès l'entrée il y avait une affiche parlant de Séance de signature comme s'il ne devait y avoir qu'une seule séance et, à côté, un tableau afffichant le titre suivant : LIVRES PRATIQUE DE REFERENCE où le mot pratique était au singulier (je le signale au cas où quelques correcteurs d'épreuves ferait trop bien son travail). Un peu plus loin, dans une exposition de bandes dessinées, une place d'honneur était accordée à ce bel exemple d'éducation enfantine chez nous : "Ecoute moé ben... Bob "Gorgeoux" Ouellette... Je te le dirai pas deux fois... Je n'endurerai (Notons la négation cette fois) de contestataires ou de révolutionnaires avec moé. Ça commence par des meetings pis ça finit par des bombes..." Et finalement, et là c'est à mon sens absolument impardonnable, il y avait, en studio mobile, cette ineffable manifestation genre "regâdez-don-comme-on-est-beaux-pis-comme-on-est-fins-nous-aut'-le-nombril-du-monde", cette apologie du crétinisme si intelligemment intitulée La grand'jase et qui semble constituer tout ce que Radio-Canada peut offrir comme fidèle miroir de notre culture. [...] C'est-à-dire cette espèce de snobisme à rebours qui fait qu'un grand nombre de participants, prétendus écrivains (?) ou artistes (?) pour la plupart, se croient obligés de parler mal : toute pour TOUT, pan toute pour PAS DU TOUT, t'sé pour TU SAIS, un m'ment d'né, moé, etc., le tout dans le bébête tutoiement que Radio-Canada encourage à l'encontre de la plus élémentaire courtoisie française. Une émission qui n'a qu'un motif; on est pâ en Fraânce icitte pis on est pâ obligés de parler comme les m... Françâis. Excepté, bien sûr, quand certains animateurs, qui ne connaissent même pas la différence entre tantôt et tout à l'heure, cherchent à se donner des airs et versent d'office dans la plus cocasse affectation. Et que pensez-vous qu'on avait imaginé de plus brillant pour cette émission : encourager des gens choisis au hasard à aller magasiner (pour ACHETER) des livres dans les kiosques (pour les STANDS), y compris bien sûr celui, tout naturellement québécois, qui annonçait les merveilles d'une certaine maison d'édition portant pour nom cette charmante évocation : Cul-Q. Y a-t-il rien de plus désolant que de voir avec quelle complaisance la bêtise et la vulgarité sont monnaie courante chez nous? Même lorsque nous recevons les étrangers? »


Date : 1978-12-16

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Le triomphe de Sol

Extrait : « [...] Comment peut-on s'imaginer réussir dans un domaine aussi gigantesquement coûteux que le cinéma lorsqu'on s'entête à utiliser une langue hermétique, intelligible à tout au plus cinq millions de personnes. Lesquelles, d'ailleurs, sont les premières à lui préférer le français. Si les films québécois n'obtiennent pas en général, ici même au Québec, le nombre d'entrées des films qui viennent de France, ou même des films américains doublés, c'est que les Québécois veulent du français. Et que, si mal qu'ils parlent eux-mêmes, c'est dans cette langue qu'il tienne à vivre. Je n'en veux pour preuve que le sentiment d'émerveillement qui s'était emparé de moi à ma première expérience. Il s'agissait de Mayerling, avec Charles Boyer et Danielle Darieux. Quelle révélation, pour un jeune Québécois qui n'avait jusqu'alors jamais entendu cette si belle langue, dans son propre pays! [...] Mais même s'il était possible d'amener les Québécois à se presser en foule pour applaudir à la détérioration de leur langue, même si l'on arrrivait à leur faire perdre l'amour du français au point de se contenter d'un infect baragouinage, le cinéma véhiculant une langue indigène n'en serait pas moins voué à la faillite, de par les limites mêmes de son marché. [...] Il y a toujours eu au Québec d'excellents comédiens, parfaitement capables de parler un français intelligible. [...] On aura beau arguer de sa québécité pour autoriser les pires vulgarités et la plus minable médiocrité, on aura beau chercher à faire chanter nos gouvernants en essayant de les amener à nous "protéger" contre les sources vives de notre langue, on ne pourra jamais échapper aux dures réalités de la concurrence : la qualité, et aussi le travail, l'emportent toujours. Comme Marc Favreau est en train de le prouver. La langue des Québécois est le français, lanque qui peut ouvrir à leurs talents des marchés immenses, à commencer par la France elle-même qui ne demande qu'à nous accueillir. Ne serait-ce que pour cette simple raison, nous avons tout intérêt à nous débarrasser de tout ce qui empêche le monde francophone de nous comprendre. Puisse ce très cher Sol, continuer encore longtemps à nous prouver que le français, c'est payant! »


Date : 1979-01-09

Nom : Biron, Louis-Jacques

Lecteur de Longueuil

Source : La Presse

Titre : "Stop" ou "arrêt"?

Extrait : « J'apprenais dernièrement avec surprise l'arrêt de mort du mot "STOP" sur les panneaux de signalisation de la Belle Province. La suppression du mot "ARRET" m'aurait moins étonné car, à toute fin pratique, ce mot était superflu; les dictionnaires LAROUSSE et PETIT ROBERT reconnaissent le mot STOP comme faisant partie du vocabulaire français tout en reconnaissant son origine anglaise. De plus, le mot "STOP" a l'avantage d'être international et d'être compris par tout le monde. [...] Bref, le mot "ARRET" fait tellement original, "pas comme les autres", qu'il indique d'une façon significative et sans équivoque le désir du législateur d'être plus français que les Français; et c'est là que ça frise le ridicule. »


Date : 1979-01-09

Nom : Charpentier, Guy

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Extrait : « [...] Je ne réfute pas la possibilité d'introduire de nouveaux mots dans la langue française, mais je voudrais bien que vous fichiez la paix à la langue française traditionnelle. Rien n'oblige les Québécois à parler comme les Français, ne serait-ce que pour le bien-être de la langue française. Les Français sont très portés de ces temps-ci à tout mettre à la sauce américaine. [...] Et pour parler de termes anglais galvaudés, devrait-on employer "fuel" (combustible en anglais, que ce soit du bois ou de l'essence) pour "mazout", beaucoup plus exact? Pourquoi LA PRESSE n'emploie-t-elle pas les mots W.-C. et waters pour "toilettes"? Mais voyons, ils sont dans le "Robert", et synonymes! Auriez-vous donc peur du ridicule? Allez donc expliquer à des anglophones ce que sont des Waters, et ils auront certainement une bien pauvre opinion de la langue français, surtout lorsqu'ils apprendront que ces termes sont des emprunts à leur langue [...] Ce n'est pas à singer le langage des Parisiens que vous ferez progresser le français au Québec. Si ce qui vient de l'hexagone suscite chez vous l'esprit inquisiteur, pourquoi ne nous servez-vous pas de l'argot? C'est au moins garanti "Made in France" à 100%, très coloré, et plus facile à décrypter que les "soul-sear-ching", etc. »


Date : 1979-01-19

Nom : Dufresne, Maurice-R.

Lecteur de Montréal

Source : La Presse

Titre : Quelle bizarre attitude!

Extrait : « [...] La présence du mot anglais anoblissait-elle le vocable français? Assainissait-elle un usage que l'on trouve soudainement abusif? Exorcisait-elle ce démon que semble contenir le mot ARRET? Par un effet magique tranformait-elle en or pur de la correction du langage le vil plomb d'un solécisme? Il n'en est évidemment rien. Pendant toutes ces années où ARRET paraissait bien en vue à tant de croisées de chemin que faisaient donc tous ces champions du français international, tous ces arbitres du bon usage et tous ces chevaliers de la correction? Par leur profond silence se rendaient-ils complices d'un crime contre la langue? [...] En d'autres termes, sous prétexte d'épurer la langue française au Québec, les protestataire suggèrent de remplacer un mot français par un mot anglais. C'est là vraiment le comble de l'irrationnel et de la confusion. »


Date : 1979-01-19

Nom : For, Georges-Henri

Lecteur

Source : La Presse

Titre : Ce n'est pas le mot "stop" qu'on proscrit, mais bien le symbole

Extrait : « [...] D'autre part, le mot "arrêt" est toujours bien aussi français que mot "stop"! Et pour ceux qui sont friands des mots et expressions proprement québécois (telles nos poudreries d'hiver), on peut même dire qu'il a une petite saveur de notre parlure traditionnelle. »


Date : 1979-01-19

Nom : Ro, Raoul

Lecteur [Documentaliste]

Source : La Presse

Titre : "Arrêt" ou "stop"? Problème politique avant tout

Extrait : « [...] Pourquoi ne pas le dire? nous devons être très sévères sur la "francité" de la langue que nous employons, particulièrement pour ce qui est des emprunts à la langue anglaise. Notre langue, lorsqu'elle est employée officiellement, devrait être un modèle de francitude. [...] Nous n'avons pas toujours gagné, hélas, et nous ne pouvons donner notre langue parlée en exemple. [...] Il n'est pas vrai que c'est un mot français (stop) : il s'agit bien d'un terme très anglais qui ne doit rien à la langue française, tel que le disent les dictionnaires (estoppez n'existe pas). [...] Il sera toujours difficile de déterminer le juste milieu entre le français de France, tel qu'employé par les francisants et les anglicisants, et le langage proto-anglais d'ici, dit "joual", que veut nous imposer, dans sa fringale de pouvoir une section de la nouvelle classe dominante de la communication. Il y aura toujours diverses façons d'utiliser la langue française chez nous, comme il y en a d'ailleurs plusieurs en France. Celle que nous devons encourager doit viser à conserver une authenticité française stricte tout en manifestant notre originalité et en demeurant compréhensible sur la scène internationale. Il nous faut donc vouloir être plus français que les Français de France. C'est de cette façon que nous demeurerons francophones et, en définitive, que nous resterons nous-mêmes. »


Date : 1979-02-17

Nom : Beaudry, Pierre

Source : La Presse

Titre : Les maux de notre langue

Extrait : « [...] A l'encontre du pseudo-détachement que professent maintenant ceux-là mêmes qui s'opposaient naguère si farouchement au mot STOP mais qui n'osent plus, j'affirme qu'il s'agit non pas d'une insignifiante question de détail, mais d'une occasion unique de vider l'abcès de notre aliénation linguistique. Abcès qui ne ferait que grossir si par malheur nos dirigeants cèdaient à la démagogie. Car si certains Québécois "perçoivent - comme on prétend - le mot STOP comme un anglicisme" c'est uniquement parce que notre soi-disant élite a trop longtemps failli à ses responsabilités. [...] Mais ce qui me paraît impardonnable, c'est que s'étant trompés, disons de bonne foi, ils n'ont jamais voulu le reconnaître lorsque l'usage français les démentait. Et que dans leur maladif besoin de sauver la face, ils ont invariablement eu recours à cette facile calomnie selon laquelle les Français étaient vendus à l'anglicisation. »


Date : 1979-08-17

Nom : Morgan, Guy

Lectrice de Sorel

Source : La Presse

Titre : À la française

Extrait : « [...] Je suis d'accord pour que ça se passe en français au pays du Québec, mais il ne faudrait tout de même pas qu'on traduise les noms propres quand ils sont de langue anglaise ou qu'on les prononce à la française, because la loi 101 "you know?" [...] Que ce qui est en anglais demeure en anglais. Même chose pour ce qui est français et tout sera bien mieux ainsi et partant beaucoup plus intelligent. »


Date : 1979-08-23

Nom : Pelletier, Jean

Source : La Presse

Titre : Sacré Québec!

Extrait : « Alors que certains universitaires, politiciens et intellectuels québécois se disputent encore au Québec sur d'absurdes questions linguistiques visant à expliquer l'existence du joual, quelque part aux Etats-Unis, à Waukesha au Wisconsin, un groupe de professeurs d'université ont publié un traité intitulé "Sacré Québec", qui constitue la base d'une étude plus exhaustive (non encore en librairie) sur les profanités canadiennes-françaises. [...] Le joual pourtant si hermétique à l'oreille étrangère n'aura plus de secrets pour l'Américain qui lira "Sacré Québec ou profanité canadiennes-françaises" par Nancy Huston. Inutile de dire que le ministre O'Neil sera nul doute charmé d'apprendre que le joual est exportable et contribue à l'évolution d'autres civilisations. [...] Expliquant en quelques paragraphes serrés l'influence de l'Eglise en Nouvelle-France qui devait garantir "l'autonomie culturelle des Québécois", Nancy Huston constate que les mots obscènes en joual en sont encore à un stade primitif cependant que les blasphèmes se sont développés comme nulle part ailleurs. [...] L'étude consacre de longs extraits aux sacres dit primaires tels crime, crème, Christophe, Christine et crystal ayant tous une origine commune... Le professeur Huston passe ensuite aux sacres secondaires et tertiaires. Les néophytes américains, à la lecture de ce chapitre, comprendront enfin la signification de l'interjection "stie" si essentielle au joual bien parlé. Puis Nancy Huston en vient à une découverte. Elle nous apprend en effet que les mots bonjour et mardi (hello Tuesday) sont en fait les orphelins de deux sacrilèges célèbres "bongieu et mordieu". "On ne jure pas au Québec, on sacre, conclut Nancy Huston, ce qui illustre très bien poursuit-elle, la relation intrinsèque existant entre deux domaines d'où les mauvais mots prolifèrent, la misère physique et morale qu'a connue un peuple. »


Date : 1979-10-02

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : La langue publicitaire s'est améliorée au même rythme que la langue parlée des Québécois

Extrait : « La langue publicitaire s'est améliorée, dans la mesure précisément où la langue parlée des Québécois s'améliorait, et l'on voit disparaître peu à peu les tics en vogue il y a cinq ou six ans - l'usage abusif du tutoiement, les expressions joualisantes, etc. - mais s'en irait-on maintenant vers la généralisation du style télégraphique, de la phrase sans verbe et de l'élision, bref d'une sorte de langue qui correspond à la langue parlée de la génération montante formée à même la télé, la bande dessinée et peu habituée à la lecture suivie? Telle est l'hypothèse lancée hier par M. Jean-Guy Côté, communicateur-conseil, au colloque sur la qualité de la langue organisée par le Conseil de la langue française [...] Les trois publicitaires invités hier à s'adresser aux quelque 300 personnes présentes s'entendaient au moins sur un point : la langue de la publicité est, comme le dit M. Claude Cossette, "un miroir social" qui correspond en général à la langue considérée comme "correcte" (par opposition à la langue élémentaire ou populaire) par la majorité. Mme Denyse Maheux précise quant à elle que le niveau de langue utilisé dépend de la clientèle que vise le fabricant du produit annoncé, et qu'aussi longtemps que la langue parlée de la population continuera de s'enrichir, la langue de la publicité québécoise deviendra plus raffinée et plus intéressante. Mme Maheux, qui est président et directeur général de Maheux, Hill et Associés, déplore toutefois les carences des candidats aux postes de concepteurs publicitaires, qui souvent ignorent jusqu'aux "règles de grammaire les plus élémentaires", alors que la connaissance de la langue constitue l'un des principaux critères de compétence : "Le bon langage publicitaire, dit-elle, doit être au départ un bon langage écrit qui aurait pris les gestes, les façons et la musicalité du langage parlé... Il faut bien posséder (sa langue) pour transmettre dans son essence même, d'une façon simple, concise et efficace". Pour Mme Maheux, la piètre formation de la relève s'explique par les programmes "qui ont négligé l'enseignement de l'orthographe et de la grammaire", et aussi "par les critiques constantes auxquelles notre métier doit faire face et qui ne nous aident sûrement pas à attirer les meilleurs candidats : [...] Mme Maheux estime que des contrôles qui iraient jusqu'à imposer au langage publicitaire des normes inventées par des comités de surveillance linguistique iraient à l'encontre de l'efficacité publicitaire, sans compter que cela dépendrait de l'appréciation très subjective de fonctionnaires qui ne connaissent rien à la création publicitaire. Elle cite le cas d'un projet d'annonce pour la promotion d'un poisson ("Le poisson, c'est bon en citron!") qui a été refusé par un comité gouvernemental alors qu'on permet des slogans comme "Chocolat que c'est bon" (pour les "Turtles" ou "L'affaire est ketchup" (Pour Heinz)... parce que ces slogans contiennent le nom du produit! L'anecdote est bien dans la manière des fonctionnaires : le slogan concernant le poisson n'entrait pas dans les normes. Il faut, dit-elle, que "les publicitaires aient la liberté de faire bouger la langue, et d'inventer des mots pour qualifier les nouveautés : quand un fabricant américain se creuse la tête pendant trois mois pour trouver l'appellation "moist glow", il faut pouvoir aller plus loin que "fond de teint hydratant" en français. Sur une note plus humoristique, M. Côté a décrit les tics qui risquent de se retrouver bientôt reflétés dans la langue publicitaire : ce qu'il appelle "la mouche tsé-tsé", soit le fameux "tsé-veux-dire", l'"onomatopée aigue" (par exemple, au lieu de dire d'un film qu'il est excellent on dira, s'exprimant surtout par le geste : "Hey, c'était, wow...") Lui aussi estime que les contrôles bureaucratiques sont trop nombreux : c'est "la sclérose en place", dit-il, mais d'autres intervenants, comme M. Raymond Laplante de Radio-Canada, estiment au contraire que ce sont des contraintes de cet ordre qui ont favorisé l'amélioration de la langue publicitaire. »


Date : 1979-10-03

Nom : Gagnon, Lysiane

Source : La Presse

Titre : La nouvelle norme recommandée est le français "correct" - Le joual et le purisme sont morts

Extrait : « Le joual est mort, le purisme aussi. Quelle sorte de langue faut-il enseigner? Au ministère de l'Éducation, la norme recommandée est maintenant "le français correct (ou standard) d'ici", encore que cette expression un peu floue reste à définir, comme le signalait hier, lors du colloque organisé par le Conseil de la langue française sur la qualité de la langue, M. Gilles Gagné, professeur au programme de perfectionnement des maîtres de français à l'Université de Montréal. Encore irrités, semble-t-il, d'avoir été si souvent tenus responsables de la pauvreté de la langue écrite, les milieux de l'enseignement, ou du moins quelques-uns de leurs porte-parole, ont répété hier qu'il ne faut rien dramatiser que si excès il y a eu, on fait aujourd'hui en sorte de revenir à un meilleur équilibre entre deux conceptions de l'enseignement [...] Mais pour M. Gagné, il ne saurait être question d'échec : l'enseignement du français n'est "ni pire, ni mieux qu'ailleurs ou qu'auparavant... et si plusieurs croient à une diminution de la qualité du français écrit, d'autres par contre soulignent le développement de la lecture et du goût de lire de même que l'amélioration de l'expression orale des jeunes d'aujourd'hui. »


Date : 1979-10-04

Nom : Leblanc, Gérald

Président de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec

Source : La Presse

Titre : La qualité du français dans les média laisse à désirer

Extrait : « "Tandis que la qualité du français a connu des progrès remarquables chez le pompiste et le garagiste, elle a stagné chez les journalistes", a déclaré M. Gérald LeBlanc [...] On estime que le citoyen ordinaire utilise dans la conversation quotidienne l,500 mots et que les gens instruits recourent au maximum de 5,000 mots dans une conversation normale. C'est peu quand on sait que nouveau Larousse en contient 75,000. [...] Ce rétrécissement du langage est encore plus frappant chez les gens de la radio et de la télévision. L'écrit comporte déjà une forme de correction du langage. L'on peut bien dire "truck" et "muffler" dans la conversation courante, mais l'on écrira naturellement camion et silencieux. Parce qu'ils continuent à évoluer sur le mode du langage parlé, les gens de la radio et de la télévision, qui sont par surcroît soumis à d'incroyables limites de 30, 45 et 60 secondes, effectuent prudemment une seconde réduction du langage. Il ne me sruprendrait aucunement de constater que certains as-reporters du fait divers, à la radio privée de Montréal, n'emploient même pas l,500 mots dans l'exercice de leur métier. Ce produit industriel pose non seulement le problème de la pauvreté de la langue mais aussi celui de l'absence de contenu, de l'aseptisation de la communication. [...] Ce processus d'appauvrissement de la langue m'apparaît accentué par deux phénomènes propres au Québec : le premier touchant nos journaux et le second l'ensemble de la société. [...] Le deuxième facteur de réduction du langage touche l'ensemble de la société québécoise. Je n'entends pas m'embourber ici dans la querelle des anciens et des modernes sur les vertus et misères du joual. Mais je reste convaincu qu'un chauffeur de taxi parisien, tout comme un journaliste français possède une meilleure maîtrise du français que son homologue montréalais. Ce qui ne les rend ni plus intelligents, ni plus humains, ni plus ouverts, ni plus tout ce que vous voudrez, mais ce qui les rend plus aptes à utiliser le français comme langue de travail. [...] Il faut éviter toute croisade du bon parler qui ignorerait les conditions de travail des journalistes [...] Cette réserve étant faite, il me semble que le temps est venu de réveiller la conscience linguistique des journalistes du Québec. [...] Eh oui, pourquoi le Conseil de la langue française ne décernerait-il pas, seul ou avec d'autres des prix d'excellence et des bourses de perfectionnement aux reporters qui se sont signalés par la qualité de leur langage? »


Date : 1979-10-15

Nom : [?]

Source : La Presse

Titre : Le français agonise dans les média

Extrait : « [...] Tant M. Jean-Paul Ladouceux, de Télé-Métropole que M. Anthony Shorteno, de CKAC, estiment eux aussi que la langue parlée du grand public s'est considérablement améliorée, comme l'indiquent les "lignes ouvertes" et le fait qu'ils peuvent plus facilement qu'auparavant recruter de gens du public pour participer à leurs émissions. Pour l'écrivain Marcel Dubé, secrétaire du Conseil de la langue française, le joual n'intéresse plus qu'un petit nombre d'intellectuels, et ce qui se répand partout c'est "la langue française à saveur québécoise". Plus encore M. Ladouceur, qui s'y connaît en la matière, affirme que la télé populaire peut très bien se faire dans une langue correcte, comme en témoigne d'ailleurs le fait que "les plus hautes cotes d'écoute sont celles des émissions dramatiques qui sont écrites en bon français." Autre sujet de consensus : c'est dans le domaine du sport que l'amélioration du langage se ferait le plus sentir. Si l'on en juge par les interventions d'hier, c'est dans la presse écrite que les problèmes seraient les plus nombreux; le rédacteur en chef du Soleil, M. Claude Beauchamp, signale "l'envahissement des anglicismes"... »