gadoue, n. f.

Déf. 1/1. Mélange de neige fondante et de dépôts minéraux, dont du sable de rue.

Cit. « Un mois de mars très doux vint enfin éclairer ses fenêtres maculées de giboulée et de gadoue. Elle commença à compter les jours qu'elle aurait à attendre avant de partir pour Saint-Tite » source BDTS (Arlette Cousture, Les filles de Caleb Tome 1 : Le chant du coq [Édition revue et corrigée], 1995, 459 pages).

Réf. « terre détrempée » source Le nouveau Petit Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (1993). Paris, Le Robert, p. 990.

Rem. La gadoue ressemble à un type boueux de sloche. || Des locuteurs appliquent gadoue aux déchets et vidanges domestiques (Sainte-Anne-de-la-Pocatière, 1960).

Voir bouette.


galette de sarrasin, n. f.

Var. [galette de sarrasin, galette sarrasin]

Déf. 1/2. Farine de sarrasin délayée, légèrement salée, versée sur un rond chaud ou dans une poêle, étalée et amincie avec le dos d'une cuillère ou une spatule de manière à prendre une forme légèrement ovale lors d'une cuisson brève mais vive.

Cit. « Et le lendemain matin, encore endormie et un peu rageuse de ne plus pouvoir traîner au lit, comme avant l'arrivée du Survenant, et d'avoir à préparer le déjeuner de trois hommes, elle promena sur les ronds de poêle fumants une couenne de lard avant d'y étendre à dos de cuiller la galette de sarrasin grise et pivelée, aux cent yeux vite ouverts par la chaleur » source BDTS (Germaine Guèvremont, Le Survenant [Édition critique], 1989, 305 pages)

Rem. Recette pour faire de la galette.


galette de sarrasin, n. f.

Var. [galette de sarrasin, galette sarrasin]

Déf. 2/2. Aliment qui, suivant les goûts, se consomme avec du beurre, de la graisse de rôti, du sirop d'érable, du sucre d'érable râpé, d'autres garnitures ou même avec de la soupe aux pois.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1989). Photographie du monument père Sarrasin, patron du Festival de la Galette, Louiseville.

Rem. Le mets est particulièrement apprécié s'il est cuit sur un poêle à bois.

Voir crêpe de cabane.


garage saisonnier, n. m.

Var. [garage saisonnier, abri d'hiver, abri temporaire, abri d'auto, abri]

Déf. 1/1. Remise d'hiver élevée près de la maison et surtout utile durant les tempêtes.

Cit. « Enfin, l'abri d'auto saisonnier donnant sur le trottoir compte aussi parmi les solutions. Mme Suzanne Lafond de Les Abris de la Capitale de Saint-Nicolas croit qu'il est encore temps d'arrimer des abris, le sol n'étant pas complètement gelé » source BDTS (Gilles Angers, Le déneigement, une affaire de coût mais aussi une question de sécurité, Le Soleil, Mercredi 15 décembre 1993, page C2)

Cit. « En effet, c'est en ce triste mois [novembre] que paraissent, comme par magie, ces structures métalliques et ces toiles de plastique qui transforment d'un seul coup tout l'aspect de la banlieue pour les six mois suivants. » source FORTIN, Francis (2000). « Le temps des abris temporaires », Le Soleil, Québec, 2 décembre, p. F8.

Cit. « Les spécialistes vous diront qu'il n'y a rien de mieux pour faire rouiller une auto que la chaleur et l'humidité combinées au sel dans un garage chauffé [...] Un abri d'auto ouvert ou un garage de toile temporaire pour l'hiver [garage saisonnier], même laisser l'auto aux quatre vents tout l'hiver est moins dommageable pour la carrosserie que de garder son auto bien au chaud dans le garage de la maison ou du bureau. » source THERRIEN, Yves (1999). « Laver, laver afin de ne pas rouiller », Le Soleil, Québec, 18 octobre, p. C2.

Rem. Québécisme. || L'expression se dit surtout dans la région de Québec. || L'expression garage saisonnier est remplacée par celle d'abri d'hiver. || Le garage saisonnier est un édifice en bois, en toile, en plastique ou en verre, élevé près de la rue, autorisé par les municipalités entre les mois de novembre et mai; il peut être accompagné d'un passage et d'un portique faits des mêmes matériaux. || Le vent et le poids de la neige jouent contre la solidité de cette construction temporaire. || Les services du déneigement domestique concurrencent le fait des abris d'hiver.

Voir manteau nival.


Gaspésie, n. pr. f.

Déf. 1/1. Péninsule montagneuse située entre l'estuaire maritime du Saint-Laurent et la baie des Chaleurs.

Cit. « [...] commencer une géographie du Québec par la Gaspésie [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1988). « Commencer une géographie du Québec par la Gaspésie » Gaspésie, Gaspé, 26, 3, p. 21-27. (En référence à l'oeuvre de Raoul Blanchard en 1930).

Réf. « [...] point de chute des amants du tourisme, la mer-veille sur les montagnes de Gas-poésie [...] » source Tourisme jeunesse (2000). 17, 2, p. 24.

Rem. Régionyme de langue française adapté du micmac, du basque ou du norse.

Voir Appalaches, haute Gaspésie.


Gaspésie/Îles-de-la-Madeleine, n. pr. f.

Déf. 1/1. Région administrative située dans le sud-est du Québec.

Cit. « Il faut noter par ailleurs la production de protocoles concernant la prise en charge et la référence de la clientèle suicidaire, et un exemple notable de la mise en place d'un modèle intégré de services dans la région de la Gaspésie-Îles-de-la-Madeleine » source BDTS (Guy Mercier et Danielle Saint-Laurent, Stratégie québécoise d'action face au suicide : s'entraider pour la vie, 1998, 95 pages)

Réf. QUÉBEC, BUREAU DE LA STATISTIQUE (1996). Le Québec, chiffres en main, Québec, Bureau de la statistique, p. 32.

Rem. La part de la population du Québec résidant en Gaspésie/Îles-de-la-Madeleine s'élève en 1995 à 1,5 %.

Voir golfe du Saint-Laurent, Québec régional.


gel, n. m.

Déf. 1/1. État de la température de l'air ayant une valeur égale ou inférieure au point de congélation de l'eau.

Cit. « Les cris de désespoir de l'Arctique, l'appel / Poussé par la forêt que torture le gel / Toute la nostalgie éparse de la terre / Pour le soleil, pour la chaleur, pour la lumière [...] » source BDTS (Alfred Desrochers, À l'ombre de l'Orford précédé de l'Offrande aux vierges folles [Édition critique], 1993, 290 pages)

Rem. Lorsque la température atteint celle du gel, l'individu subit en conséquence une déperdition de chaleur sensible. || Le gel est un processus d'évolution du relief dans les pays froids.

Voir cycle gélival, froid, hypothermie.


gelée à glace, n. f.

Déf. 1/2. Aiguilles de glace verticales ou cristaux de glace à l'horizontale qui se développent à même la rosée et dont la durée est brève.

Rem. Phase d'engel automnal se manifestant localement. || Dans le sens donné ici, le phénomène se produit au niveau du sol.

Voir pipkrake.


gelée à glace, n. f.

Déf. 2/2. Couverture de glace poreuse et mince.

Rem. Dans le sens donné ici, le phénomène se produit sur les flaques d'eau. || Il s'agit d'une phase initiale de l'englacement.

Voir geler à glace.


gelée blanche, n. f.

Déf. 1/1. Plaque éclatante composée de cristaux glaciques se formant par l'engel d'un dépôt de vapeur d'eau.

Cit. « Le chien se tranquillisa et Didace put regarder en paix autour de lui : sous la gelée blanche, la terre grisonnait de partout » source BDTS (Germaine Guèvremont, Le Survenant [Édition critique], 1989, 305 pages)

Réf. VILLENEUVE, G.-Oscar (1980). Glossaire de météorologie et de climatologie, Québec, Presses de l'Université Laval, 645 p. (Collection Choronoma).

Rem. Il est ici question d'un phénomène qui se produit au niveau du sol, durant le préhiver. || Ce type de gelée est parfois appelée givre mou. || La gelée blanche est plus faible que la gelée noire.

Voir gelée à glace.


gelée noire, n. f.

Déf. 1/1. Engel d'automne, hâtif, destructeur et donnant aux végétaux touchés une apparence foncée.

Réf. HÉMON, Louis (1980). Maria Chapdelaine, Montréal, Art global, p. 88.

Rem. L'adjectif noir a aussi le sens de « degré élevé ».

Voir gélivure.


geler à glace, loc.

Déf. 1/1. Subir une congélation plus apparente et annonciatrice que profonde.

Rem. Ce phénomène, qui se produit généralement durant le préhiver et qui touche la surface du sol ou celle des eaux, constitue un indice de la venue prochaine de la saison froide.

Voir gelée à glace.


geli-, préfixe

Var. [geli-, géli-]

Déf. 1/1. Préfixe d'une famille lexicale utilisé dans les pays froids.

Réf. BRIAN, Kirk (1946). « Cryopedology », The American Journal of Science, Chicago, University of Chigago Press, vol. 51, no. 244, p. 622-642.

Rem. Cet élément fut développé par Kirk Brian et adapté au français (d'où géli-). || Le formant grec cryo- est parfois employé comme équivalent de géli-.

Voir gélifluxion, gélifract, gélisol, gélival, gélivent.


gélifluxion, n. f.

Déf. 1/1. Glissement de matériaux meubles répondant à l'action de divers facteurs dont le gélival, la gravité et un lubrifiant.

Réf. « [...] dans les régions nordiques, de quinze à vingt pouces de sol dégelé recouvrent en été une glace permanente. La couche superficielle, gonflée d'eau comme une éponge, glisse sur le sol gelé quand il y a une légère pente [...] » source ROUSSEAU, Jacques. Livre de l'année 1951, Société Grolier, Montréal, p. 251.

Rem. Le phénomène de la gélifluxion, qui correspond à un genre de solifluxion des pays froids, comprend plusieurs types. || Cette façon d'écrire le mot (gélifluxion, au lieu de gélifluction) correspond à l'orthographe française.

Voir cycle gélival.


gélifract, n. f.

Int. f1

Déf. 1/1. Bloc rocheux plutôt petit à l'isolement duquel le cycle gélival contribue d'une façon majeure.

Cit. « [...] gélifracts en leurs angles, en leurs fraîches cassures vives comme au coeur de chaque pierre [...] » source LAVERDIÈRE, Camille (1983). Ce cri laurentique, Saint-Lambert, Éditions du Noroît, p. 99.

Réf. QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE (1990). Toponymix : note toponymique, Québec, Gouvernement du Québec, Commission de toponymie, vol. 14, carte.

Rem. De l'anglais congelifract (1946), puis gélifract (1960), de gélifraction. || L'expression s'utilise plutôt au pluriel. || Le mot gélifract est aussi utilisé comme spécifique de nom propre, par exemple, dans Mont Gélifract, un mont situé dans la réserve faunique de Sept-Îles-Port-Cartier.

Voir gélival.


gélisol, n. m.

Déf. 1/1. Matériel minéral ou organique saisi par un approfondissement gélival.

Réf. « La sonde peut être utilisée dans des sols gelés à des températures près du point de fusion. » source LADANYI, Branco (2000). « Résumé », Colloque : Une nouvelle méthode [...] pour la mesure des sols, Québec, Centre d'études nordiques, 19 décembre, p. 30.

Rem. Le terme gélisol relève d'un domaine de spécialité. || En anglais, gelisol (1946). || Le terme gélisol correspond à une forme francisée, d'où l'accent. || Le mot a permis la formation de plusieurs dérivés : gélisolation, gélisolé. || Il existe trois types de gélisols, selon la durée : le gélisol saisonnier, le gélisol ne durant que quelques années, et le gélisol se maintenant à long terme.


gélisol temporaire, n. m.

Var. [gélisol temporaire, gélisol saisonnier]

Int. f1

Déf. 1/1. État gélival d'une couche minéro-terreuse entre deux étés consécutifs.

Rem. L'expression gélisol temporaire remplace l'entité sémantiquement contradictoire de permafrost saisonnier. || Dans les pays tempérés froids, le sol, gelé durant un hiver, dégèle l'été suivant; il s'agit d'un gélisol saisonnier ou temporaire. || Le gel plurimensuel du sol sur une profondeur maximale de deux mètres, dans la plaine du Saint-Laurent, constitue un exemple de gélisol temporaire. || Le concept du gélisol temporaire est contraire à celui du mollisol qui, lui, exprime un dégel.

Voir gélisol.


gélival, adj.

Déf. 1/1. Se dit de l'aventure du gel dans divers matériaux.

Cit. « [...] froids, vous érigez en pierres tombales tant de blocs détachés [...] par soulèvement gélival [...] » source LAVERDIÈRE, Camill e (1995). Ce froid longuement descendu, Trois-Rivières (Québec), Écrits des Forges, p. 48. (Collection Écrits des Forges).

Rem. La notion date de 1958.

Voir pays froids.


gélivent, n. m.

Déf. 1/1. Accentuation, par le simple mouvement de l'air, des effets de la froidure sur les humains.

Réf. HUFTY, André (1999). Introduction à la climatologie, Notes de cours, Québec, Université Laval, vol. 4.

Rem. Mot formé à l'aide du préfixe géli-. || Le mot gélivent correspond à une traduction de windchill, et a été proposé par Hufty.

Voir refroidissement éolien.


gélivure, n. f.

Déf. 1/1. Fente longitudinale sur des troncs d'arbres due au gel et à d'autres facteurs.

Cit. « Le moment le plus propice pour la taille des végétaux est au printemps, avant l'ouverture des bourgeons et à l'automne, après la chute des feuilles, en tenant compte du danger de gélivure pour certaines espèces et cultivars » source BDTS (Jean Lamontagne, Entretien des arbres et arbustes, Centre collégial de formation à distance, 1994)

Réf. PERRAULT, Pierre (1977). Gélivures, Montréal, Éditions de l'Hexagone, 209 p. (Collection Rétrospectives).

Rem. Le sens donné ici au mot gélivure relève du domaine végétal.

Voir gelée noire.


gelure, n. f.

Déf. 1/1. Impact du froid sur l'épiderme.

Réf. « [La gelure cause des] lésions plus profondes que l'engelure avec perte de sensation du froid et absence d'engourdissement; la peau est blanchâtre, dure et insensible; il peut y avoir un oedème [...] » source FATTORUSSO, Vittorio, et Otto RITTER (1995). Vademecum clinique : du diagnostic au traitement, 14e édition revue et mise à jour, Paris, Masson, p. 1532.

Rem. Dans les cas de gelure, le dégel est douloureux.

Voir hypothermie, refroidissement éolien.


gens du Nord, n. m. et f. pl.

Déf. 1/1. Résidents des pays froids, caractérisés par une mentalité appropriée.

Cit. « Or, selon le mythe grec, en plus de symboliser la force du poète et de la poésie, le cygne est le lien qui, par ses migrations saisonnières, fait correspondre les peuples méditerranéens (disons ici les gens du Sud) et les mystérieux Hyperboréens (les gens du nord) » source BDTS (Yves Lenoir et Philippe Joannert, Sens des didactiques et didactique du sens, 1993, 430 pages)

Réf. « [...] nous apprécions toujours les lainages anglais, les shetlands écossais, les cachemires et les duvets finlandais [...] » source MATHIEU, Jocelyne (1991). « S'emmitoufler comme les gens du Nord », Cap-aux-Diamants, Québec, Société historique de Québec, 24, 1991, p. 33.

Voir Jean du Nord, nordiste.


géoculturel, n. m.

Int. s2

Déf. 1/1. Caractères d'un territoire national construits et exprimés par les connaissances générales, les faits de langue, les activités économiques des habitants et, cela, en fonction des milieux.

Rem. Le terme géoculturel a une signification différente de celle d'une politique de rapprochement entre les ethnies, qu'elle soit désignée multiculturelle ou interculturelle. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir écoumène, mode d'hiver, Pôle Nord, Québec géoculturel, territorialité.


Gétic, n. pr. m.

Déf. 1/1. Centre de recherches circumnordiques en sciences humaines.

Cit. « [...] les activités de recherches du Gétic sont regoupées selon deux axes principaux, l'axe ethnoculturel et l'axe socio-économique [...] » source GÉTIC (1997). Québec, Université Laval, dépliant.

Rem. Sigle pour Groupe d'études inuit et circumpolaire, organisme universitaire fondé en 1988 à Québec.


giboulée, n. f.

Déf. 1/1. Précipitations nivales à gros flocons, sans violence atmosphérique.

Cit. « Une neige gluante et large tourne au vent, Qui raidit le visage et qui donne l'onglée; Sans aube, sur un ciel sali de giboulée, Un jour terne d'avril s'élargit au levant » source BDTS (Alfred Desrochers, À l'ombre de l'Orford précédé de l'Offrande aux vierges folles [Édition critique], 1993, 290 pages)

Réf. « [La giboulée est une] pluie avec neige, grêle ou grésil [...] » source VILLENEUVE, G.-Oscar (1980). Glossaire de météorologie et de climatologie, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 195. (Collection Choronoma).

Rem. La giboulée correspond à une façon dont la neige peut tomber, par exemple, en ouate fondante.

Voir chute de neige, neige mouillante.


givrage, n. m.

Déf. 1/1. Glaçage naturel relativement mince se déployant sur une surface exposée.

Cit. « L'UQAC inaugure son Pavillon de recherche sur le givrage [...] Le pavillon est doté d'équipements uniques [...] permettant de produire plusieurs types de précipitations, notamment de la pluie verglaçante, du brouillard givrant et de la neige fondante. Chercheurs et étudiants disposent également d'un tunnel réfrigéré, lequel favorise l'élaboration de modèles physiques de givrage dans les situations de haute tension. » source « Chicoutimi », Le Soleil, Québec, 28 février 2000, p. A4.

Voir givre, glaçage, verglas.


givre, n. m.

Déf. 1/1. Glace opaque, constituée de granules venant de l'engel de la vapeur d'eau et ayant la propriété de s'épaissir.

Cit. « [...] derrière le voilage de la fenêtre de ma chambre [...] je gratte le givre avec mes ongles [...] » source HÉBERT, Anne (1970). Kamouraska, Paris, Éditions du Seuil, 249 p.

Réf. « [Le givre est] plus épais que le frimas, plus léger que le verglas [...] » source VILLENEUVE, G.-Oscar (1980). Glossaire de météorologie et de climatologie, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 196. (Collection Choronoma). || « Yolande qui se sent déprimée au départ de Gros-Louis a du givre dans l'âme [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 242.

Rem. Il existe plusieurs types de givre. || Comme dans le cas du verglas, le recouvrement glacique peut affecter fenêtres, vitres d'auto, fils électriques, branches d'arbres, cordages de navire, ailes d'avion, ponts de glace. || Le mot givre s'emploie aussi au figuré.

Voir agent déglaçant, déglaçage, gelée blanche, givrage, glaçage.


glaçage, n. m.

Int. f2

Déf. 1/1. Revêtement glacique, naturel ou voulu, d'un objet, horizontal ou non, aérien ou non.

Cit. « [...] l'eau du réservoir lacustre servait à effectuer le glaçage du chemin pour le charroyage du bois [...] » source GIRARD, Sylvio (1983). La forêt, mon amie, Dolbeau, Éditions Marie-M, p. 54 (photo).

Rem. Le terme glaçage est une traduction de l'anglais icing et peut désigner à la fois le processus et le résultat d'un englacement. || Le glaçage se développe sur divers types de surfaces soumises à l'engel, par exemple sur des fils à découvert.

Voir croûte de neige, givrage, glace de patinoire, glace noire, glissité, plaque de glace, verglas.


glace, n. f.

Déf. 1/1. Matière gelée de diverses origines, solide, blanchâtre, en mouvement ou non et pouvant prendre plusieurs formes.

Cit. « On fait fondre la neige avec du gros sel, on joue aux employés de la voirie en cassant la glace sur le trottoir qui avec une hache, qui avec un pic, qui avec de simples barres de fer arrachées à de vieilles clôtures délabrées » source BDTS (Claude Jasmin, La petite patrie, 1972, 141 pages)

Rem. La glace est de différents types : glace dans l'air, glace dans le sol, glace d'eau, glace de terre. || La glace vient surtout de la congélation de l'eau ou de la transformation de la neige. || Le mot glace fournit un tronc de provignement pour de nombreuses entités qui forment ainsi toute une famille lexicale.

Voir glace naturelle, glacique.


glace à la dérive, n. f.

Déf. 1/1. Étendue plus ou moins volumineuse d'eau gelée, flottante et en mouvement.

Réf. « glaces mouvantes » source CORMIER, Yves (1999). Dictionnaire du français acadien, Montréal, Fides, p. 282.

Rem. L'identification d'une glace à la dérive correspond au constat d'une « glace qui marche ». || Le phénomène des glaces à la dérive est non seulement visuel mais aussi acoustique. || Les causes principales de la mobilité des glaces sont la débâcle, les marées, les courants, le vent, les brise-glaces.

Voir descendre, canot à glace, croisière de glace, traverse d'hiver.


glace armée, n. f.

Déf. 1/1. Masse glacique qui incorpore des matériaux de consolidation et qui acquiert ainsi une plus grande résistance.

Rem. Le mot armée fait référence au fait que la glace peut être considérée comme du béton.

Voir glace de sécurité, glace fabriquée, pont de glace.


glace artificielle, n. f.

Déf. 1/1. Matière glacique non venue de la congélation naturelle de l'eau.

Voir glace de boisson, glace de monuments, glace de patinoire, glace fabriquée, glace pure, pont de glace.


glace blanche, n. f.

Déf. 1/1. Partie supérieure d'une carapace de glace qui vient de la congélation d'eau de neige et d'eau libre.

Réf. HUFTY, André, et autres (1999). Englacement du lac Délage, Québec, CEN (panneau d'affichage).

Rem. Le phénomène de la glace blanche concerne un étage d'eau gelée recouvrant une nappe d'eau. || Se dit en fonction de la tranche de glace noire sise au-dessous de la glace blanche.

Voir englacement.


glace bleue, n. f.

Déf. 1/1. Eau naturellement gelée ayant peu d'apports nivaux, minéraux ou végétaux.

Cit. « [...] on suivait pis / dans c'hiver là / l'darnier qui / qui était avec là / on arrive su a / su l'lac / pis c'était un belle glace bleue / là fallait / on mettait un billot à terre pis on mettait des rances dessus pour / pour rouler not'bois [...] » source BDTS (Enquêtes orales, 089H Saguenay 71)

Rem. La glace bleue peut venir de la congélation de l'eau issue de la neige fondue et se retrouver dans les crevasses des glaciers et dans les mares des bourguignons. || La glace bleue étendue et profonde constitue un matériau recherché pour la coupe de la glace en vue de la conservation des aliments. || La glace bleue compose la fenêtre de l'iglou inuit.

Voir glace de lumière, glace verte.


glace bosselée, n. f.

Déf. 1/1. Nappe d'eau solidifiée dont la surface n'est pas uniforme.

Rem. L'expression date de 1966.

Voir bourguignon, glace chaotique.


glace chaotique, n. f.

Déf. 1/1. Surface glacielle ayant une topographie fort inégale.

Rem. L'expression glace chaotique remplace celle de glace hummockée. || La glace chaotique est une glace empilée, différente du chaos glaciel qui, lui, est de nature minérale. || La glace chaotique est un phénomène de chevauchement qui s'observe en plusieurs endroits, par exemple sur les glaces dérivantes au large ou, le cas échéant, sur les bas rivages qui avaient été d'abord inondés par le fluvio-glaciel.

Voir bouscueil, débarris, embâcle, glace bosselée, glace conglomératique.


glace conglomératique, n. f.

Déf. 1/1. Formation constituée de floes et de glaçons de différents processus, âges, couleurs, dimensions et formes.

Réf. « [...] quelle étrange vision que celle des plaques de glace énormes qui parsèment le golfe, comme s'il s'agissait d'un casse-tête géant [...] » source TARDIF, Jacques (2000). La Route gourmande d'un Français au Québec, Sillery, Sigier, p. 106.

Rem. La glace conglomératique présente un faciès glacique disparate.

Voir banquise, île de glace.


glace dans l'air, n. f.

Déf. 1/2. Congélation de vapeur d'eau ou d'eau libre dans l'atmosphère elle-même.

Rem. Rendues au sol, ces particules nivo-glaciques vont devenir des précipitations solides.

Voir chute de neige.


glace dans l'air, n. f.

Déf. 2/2. Couche glacique se développant sur des objets subaériens, naturels ou construits.

Rem. Ce phénomène est observé près du niveau du sol.

Voir givre, grêle, verglas.


glace dans le sol, n. f.

Var. [glace dans le sol, glace de sol]

Déf. 1/1. Engel des couches superficielles de la terre, même celles contenant peu d'eau.

Voir cycle gélival, gélisol.


glace d'eau, n. f.

Déf. 1/1. Congélation plus ou moins profonde et consistante de la matière hydrique.

Réf. « [...] la rivière se laissera prendre par la glace et permettra aux enfants de patiner, de jouer au hockey [...] » source O'NEIL, Jean (1999). Hivers, Mon tréal, Libre expression, p. 77.

Rem. La glace d'eau à la surface peut se retrouver au large ou en bordure d'une nappe hydrographique.

Voir frasil, glace blanche, glace de lumière, glace de mer, glaciel.


glace de batture, n. f.

Int. s2

Déf. 1/1. Tranches différenciées d'une rampe nivo-glacielle recouvrant un substrat solide.

Rem. En saison froide, la glace de batture recouvre la batture de terre. || La glace de batture est une glace de rive locale et saisonnière à la bordure de laquelle peuvent venir s'ajouter des glaçons migrant du large. || La glace de batture présente un aspect statique et constitue une étape antérieure à celle où les battures descendent.

Voir batture glacielle, descendre, estuaire du Saint-Laurent.


glace de boisson, n. f.

Déf. 1/1. Eau congelée en petits cubes du diamètre maximum d'un verre, utilisée comme rafraîchissement dans les consommations d'alcool, de jus de fruits, d'eau plate et d'autres liquides.

Rem. La glace de boisson est un produit qui répond à une demande populaire et qui est fourni dans les bacs à glace des réfrigérateurs ou dans les couloirs des hôtels. En principe, il s'agit d'une matière glacique, solide, transparente et dont la fabrication a évité les impuretés.

Voir eau douce, glace artificielle.


glace de congélation, n. f.

Déf. 1/1. Résultat de l'engel de l'eau.

Rem. La glace de congélation est de nature autre que celle de la glace de glacier et correspond à un type de glace d'eau.

Voir frasil, glace, glace naturelle, glace fabriquée, pain de sucre.


glace de conservation, n. f.

Déf. 1/1. Eau à l'état solide et servant à la protection des denrées périssables.

Rem. L'expression glace de conservation réfère à l'utilité de la glace.

Voir cycle du froid, glace bleue, glacière.


glace de dérive, n. f.

Déf. 1/1. Champ de glaces flottantes en condition d'être en mouvement.

Cit. « Autrefois protégées par un couvert de glace continu durant la période hivernale, les rives du Saint-Laurent, suite à l'ouverture de la voie navigable, subissent de nos jours les effets négatifs de la glace de dérive qui forme par endroits des embâcles » source BDTS (Sans auteur, Restauration naturelle des rives du Saint-Laurent... entre Cornwall et l'île d'Orléans..., Les Publications du Québec, 140 pages)

Réf. « La circulation des glaces sur le fleuve est le plus beau spectacle de Québec » source BOUCHARD, Alain (2001). « La poésie glaces [sic] sur le Saint-Laurent », Le Soleil, Québec, 23 mars, p. E1. [L'auteur cite Louis-Edmond Hamelin.]

Rem. La glace de dérive diffère de la glace de rive surtout par le site où elle se trouve. || La glace de dérive est dans un état de mobilité virtuelle, mais elle n'est pas constamment à la dérive.

Voir glace à la dérive.


glace de fond, n. f.

Déf. 1/1. Masse glacique qui touche la base du lit hydrographique.

Rem. La glace de fond influence l'écoulement des eaux et l'évolution du relief des pays froids.

Voir batture glacielle, frasil, glace de glacier.


glace de glacier, n. f.

Déf. 1/1. Manteau nival s'épaississant, se transformant en glace, devenant plastique et se déplaçant lentement.

Rem. L'expression glace de glacier relève de la langue technique. || Il est ici question d'une glace de terre venue surtout par l'évolution des cristaux de neige. || On note une vaste extension des glaciers au Quaternaire. || Actuellement, il s'agit d'un type de glace rencontré sur les continents (par exemple, en Antarctique), sur les grandes îles (par exemple, le Groenland) ou en haute montagne. || La glace de glacier a une origine autre que celle des glaces de congélation de l'eau.

Voir glacier, iceberg, neige éternelle.


glace de gouttière, n. f.

Var. [glace de gouttière, digue de glace]

Déf. 1/1. Matière nivo-glacique remplissant les canaux d'évacuation des eaux des toitures de même que s'étendant au-dessus et au-dessous de ces canaux.

Rem. La glace de gouttière, appelée aussi digue de glace, est une espèce de bombement de glace qui s'installe à la périphérie du toit.

Voir arrêt de neige, déglaceur de toit, déneiger le toit, glaçon.


glace de lumière, n. f.

Int. f2

Déf. 1/1. Masse glacique peu opaque qui facilite la localisation de la percée où un sous-marin peut faire surface.

Réf. Dictionnaire de termes nouveaux des sciences et des techniques (1983). Sous la direction de G. QUEMADA, Paris, Conseil international de la langue française, p. 144. || ARMSTRONG, Terence, et autres (1966). Illustrated Glossary of Snow and Ice, Cambridge, Scott Polar Research Institute, p. 26. (Collection Scott Polar Research Institute).

Rem. L'expression date de 1965. || Les mots glace de lumière constituent une traduction de ice skylight (Armstrong 1966). || « Glace de lumière » est un énoncé pertinent pour un observateur localisé sous la glace, et non au-dessus d'elle. || L'été, la glace de lumière annonce la clarté lointaine de l'atmosphère. || Localement, la glace de lumière présente une masse plus claire que celle des sites environnants. || L'expression glace de lumière est utilisée en contexte de navigation sous-glacielle.

Voir banquise, navigation sous-glacielle.


glace de mer, n. f.

Déf. 1/1. Glaces flottantes sur l'océan Arctique ou les mers périphériques des pays froids.

Cit. « Plus récemment, nous avons conçu, en collaboration avec Joël Guiot et Jean-Louis Turon, une méthodologie similaire en utilisant la distribution des kystes organiques de dinoflagellés - des micro-organismes pour la plupart marins - pour retracer les variations de la température et de la salinité saisonnière ainsi que la durée hivernale du couvert de glace de mer dans les bassins subarctiques » source BDTS (Anne De Vernal, SOS glaciers?, Interface, Mai-juin 1993, Vol. 14, No. 3, p. 28-37)

Rem. La glace de mer appartient à une catégorie autre que celles de glace de terre et de glace dans le sol. || La glace d'un iceberg qui vient des glaciers continentaux n'est pas de la glace de mer d'origine, mais plutôt une glace qui vient terminer son existence à la surface de la mer.

Voir banquise, floe, foulange, glace, plateforme, terra glacia.


glace de monuments, n. f.

Déf. 1/1. Congélation d'eau naturelle ou industrielle, neige durcie et autres matières utilisées dans les constructions carnavalesques.

Rem. Ici, le terme glace peut comprendre des matières autres que de la vraie glace. || On note la préférence récente des constructeurs de monuments à l'endroit de produits nivo-glaciques fabriqués ou de produits faits de mousse blanchâtre de polyuréthane.

Voir Carnaval d'hiver de Québec, glace artificielle, hôtel de glace, monument de neige, snice, tourisme d'hiver.


glace de patinoire, n. f.

Var. [glace de patinoire, anneau de glace, allée de glace, couloir de glace, corridor de glace]

Déf. 1/1. Nappe congelée, à surface vive, industriellement produite au plancher d'un édifice.

Cit. « À l'anneau de glace de Sainte-Foy, il faudra dépenser quelque 5 millions $ pour la construction d'un mur servant d'écran contre le vent, des estrades temporaires pour accueillir 10 000 personnes et le réaménagement des locaux pour accueillir athlètes et journalistes de la télé et des médias écrits » source BDTS (Guy Benjamin, Pour les 14 lieux de compétition et le village olympique de Québec 2002, Le Soleil, Lundi 14 février 1994, page B1)

Rem. On trouve un exemple de glace de patinoire dans l'anneau de glace sur lequel évolue le patineur. || Ce type d'englacement ne vient plus d'un arrosage manuel jumelé à un engel atmosphérique attendu. || Les expressions allée de glace, couloir de glace et corridor de glace s'utilisent en situation linéraire.

Voir glace artificielle, glissité, hockey, patinoire, période de glace, plaisirs d'hiver.


glace de rivage, n. f.

Déf. 1/1. Matière nivo-glacique localisée sur le littoral ou près de lui.

Rem. La glace de rivage peut venir d'une congélation hydronivale sur place ou d'une arrivée inattendue de glaçons.

Voir batture glacielle, glace de rive, tourelle de glace.


glace dérivante, n. f.

Déf. 1/1. Nappe glacique effectivement en mouvement, peu éloignée de la côte ou évoluant au grand large.

Cit. « [...] le traversier d'hiver, entraîné par les glaces dérivantes, a retardé la livraison du dossier [...] » source ROY, Jean-Marie (1955). Lévis, verbatim.

Réf. « [...] le pack [de glace] avançait toujours sous la poussée du vent et la voie d'eau libre rapetissait à vue d'oeil [...] » source O'NEIL, Jean (1999). Hivers, Montréal, Libre expression, p. 132.

Voir glace à la dérive, pack.


glace de rive, n. f.

Déf. 1/1. Nappe nivo-glacielle fixée par le fond et plus ou moins directement accolée au rivage par la tranche.

Cit. « L'érosion glacielle (par les glaces) se traduit alors par l'arrachement de la glace de rive suivi d'une exposition du talus aux assauts et à la friction des plaques de glace qui dérivent. La rive ainsi déstabilisée est alors plus vulnérable aux autres agents et processus d'érosion (courant, vagues et mouvement gravitationnel) » source BDTS (Sans auteur, Restauration naturelle des rives du Saint-Laurent... entre Cornwall et l'île d'Orléans..., Les Publications du Québec, 140 pages)

Rem. Malgré le mot rive, la glace de rive fait partie des glaces flottantes. || Du côté de la nappe d'eau, la glace de rive peut se terminer par un petit abrupt, parfois appelé bordage. || La glace de rive correspond à un type de glace à considérer en relation avec celui de glace à la dérive.

Voir batture glacielle, englacement, glace de rivage, pied de glace.


glace de sécurité, n. f.

Déf. 1/1. Nappe glacielle qui ne défonce pas lorsqu'elle supporte une charge raisonnable.

Rem. L'expression réfère à la capacité portante des glaces flottantes. || Évidemment, la glace de sécurité est autre qu'une glace mince ou qu'une glace pourrie.

Voir carapace de glace, glace armée, pont de glace.


glace de terre, n. f.

Déf. 1/1. Masse glacique plus ou moins étendue, épaisse et se développant à la surface ou sous la surface des continents.

Rem. Les glaces sur les continents (au Groenland), les plaques de glace et le pergélisol sont des glaces de terre. || L'expression glace de terre s'utilise notamment en opposition à glace d'eau.

Voir glaçage, glace dans le sol, glace noire, glacier.


glace en bouillie, n. f.

Déf. 1/1. Matière visqueuse faite de cristaux de glace et de grumeaux de neige, mal liés, et n'ayant qu'une très faible capacité de support.

Réf. « [...] quand les glaces ont consistance de bouillie épaisse [...] il faut peser sur l'aviron [...] » source SAVARD, Félix-Antoine (1950). « La traverse d'hiver à l'Île aux Coudres », Archives du folklore, Québec, 4, p. 15.

Rem. L'expression glace en bouillie désigne un état de glacement qui n'est pas franc. || La glace en bouillie gêne la petite navigation, par exemple, dans la traverse d'hiver à l'Île-aux-Coudres. || La glace en bouillie, contrairement à la glace pourrie, n'existe pas qu'à la fin de l'hiver. || Par analogie, la glace en bouillie rappelle à la fois les sables mouvants et la matière organique en suspension dans le lit d'un cours d'eau.

Voir foulange, frasil, mâgonne, sloche.


glace en taffy, n. f.

Déf. 1/1. Champ glaciel de faible résistance et de couleur beige.

Rem. Cet emploi est vieilli. || « Glace en taffy » : analogie avec l'anglais taffy, une sorte de « sucrerie de mélasse ». || L'expression glace en taffy s'utilise en rapport à un déglacement avancé correspondant à une situation de printemps.

Voir glace en bouillie.


glace fabriquée, n. f.

Var. [glace fabriquée, glace industrielle]

Déf. 1/1. Eau dont la congélation est contrôlée en usine.

Réf. « [...] fabriquer de la glace à l'intérieur en pays froid. Inutile d'insulter la nature davantage [...] » source ARCAND, Bernard (1999). Abolissons l'hiver!, Montréal, Boréal, p. 68.

Rem. La glace fabriquée constitue pour certains un objet d'humour, comme l'atteste la référence ci-dessus. || La glace fabriquée est différente de la glace bleue naturelle.

Voir glace armée, glace artificielle, glace pure.


glace fondue, n. f.

Déf. 1/1. Résultat de la fusion industrielle d'un iceberg en vue de produire de l'eau de boisson.

Cit. « Les travailleurs de la Iceberg Industries capturent au lasso d'immenses icebergs pour les faire fondre. Que fait-on avec la glace fondue? De l'eau pure que l'on embouteille. » source « Chasseurs d'icebergs », Le Soleil, Québec, Extra, 8 décembre 2000, p. 9.

Rem. On parle du métier de chasseurs d'icebergs.

Voir eau douce.


glace hummockée, n. f.

Déf. 1/1. Champ glacique dont la topographie est fort irrégulière et désordonnée.

Réf. MALAURIE, Jean (1988). Les derniers rois de Thulé, Paris, Plon, (1re édition : 1955), p. 485-486.

Rem. De l'anglais hummock. || Au Québec, l'expression glace hummockée est prise pour un anglicisme. || Chronologiquement, l'expression anglaise a été utilisée à propos de la surface du sol, puis de celle des glaciers avant de s'appliquer aux glaces flottantes. || La suggestion est faite d'employer plutôt glace chaotique.


glacement, n. m.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Fait des glaces sur toute nappe d'eau.

Rem. Le terme date de 1954. || L'expression concerne les glaces flottantes. || Le cycle glaciel saisonnier suppose une phase initiale d'englacement, un climax et une phase finale de déglacement. || Le mot glacement désigne un phénomène différent de ceux de glaçage et de glaciation. || Le glacement porte des conséquences sur l'écoulement fluvial, la végétation côtière, la navigation, la pêche, la chasse et l'habitation.

Voir coefficient de glacement.


glace mince, n. f.

Déf. 1/1. Strate glacielle pelliculaire.

Cit. « [...] je me suis aventuré dans un bassin grisâtre où la glace a cédé sous mon poids; je suis parvenu à saisir le bord mais la glace très mince craquait et je devais recommencer [...] » source PURDY, Alfred (1999). La revue de l'Impériale, Toronto, hiver 1999, p. 10.

Rem. L'expression concerne la mécanique des glaces. || La glace mince est une glace à laquelle on ne peut se fier quant à sa capacité portante, car elle correspond à une surface glacique fragile « comme une vitre ».

Voir gelée à glace.


glace molle, n. f.

Déf. 1/1. Matière glacique dont la consistance et la résistance sont faibles.

Rem. Ici, l'expression est appliquée aux glaces flottantes tant à l'englacement qu'au déglacement. || Au printemps, les signes avant-coureurs donnés par la présence d'un état de glace molle sur les ponts de glace consacrent la fin du service de ce transport saisonnier.

Voir glace en bouillie, glace pourrie.


glace naturelle, n. f.

Déf. 1/1. Nappe glacique d'origine physique.

Cit. « [...] les joueurs de hockey là / ça venait pratiquer chez nous / parce qu'y avait pas la glace dans / dans l'aréna / c'était de la glace naturelle / disons / et puis on / nous autres / au premier novembre toujours / on patinait toujours pour le premier novembre [...] » source BDTS (Enquêtes orales, 192 Estrie 192H 47 8 Trav. II)

Rem. La glace naturelle n'est pas partout de la glace bleue et de la glace pure. || Il est ici question d'une glace dont la nature est autre que celle de la glace artificielle.

Voir frasil, glace, glace de glacier, glace verte, glaciel, grêle, pergélisol.


glace nivale, n. f.

Déf. 1/1. Stratification ou simple mixture de neige ou de glace.

Voir batture glacielle, neige glacée, nivo-glaciel, pont de glace.


glace noire, n. f.

Int. s1

Déf. 1/2. Surface de glisse non décelée, devenant de plus en plus polie et pouvant être traître tant pour le piéton que pour le conducteur de tout véhicule.

Cit. « [...] l'adhérence des pneus diminue avec le froid et la glace noire est invisible et toujours imprévisible. » source THERRIEN, Yves (1999). « L'hiver ne tolère aucun compromis », Le Soleil, Québec, 22 novembre, p. C1.

Rem. Deux apports sémantiques de noir sont relevés ici. Premièrement, comme dans « froid noir », « noirs frimas » (Nicolas Boileau, XVIIe siècle), le mot noir, au sens de « grand », maximalise l'énoncé tenu par le substantif. Il faut entendre, alors, une glace de haute capacité glissante. Deuxièmement, le mot noir introduit l'idée d'un mince glaçage transparent reflétant son propre fond sombre, tel l'asphalte. || Il est ici question de la glace noire en tant que glace de terre. || La congélation vient du froid à la fois de l'air extérieur et du gélisol en dessous, double source qui saisit une matière hydrique qui peut être en faible quantité. || La glissité de la voie glacée varie selon l'état initial de la surface, l'eau disponible et la fréquence des passages émoussant le tablier de la route. La perte d'équilibre du piéton ou le dérapage du véhicule est fonction de ces facteurs et de l'adresse du marcheur sur le trottoir ou de l'habilité de l'automobiliste. || La glace noire provoque une perte d'équilibre qui s'acquiert très rapidement. || Cette glace résiste aux abrasifs par temps très froid.

Voir glace peignée, glace vive, pneu d'hiver, sortie de route.


glace noire, n. f.

Déf. 2/2. Tranche glacique sombre se développant sous la glace nivale de surface, dite blanche.

Rem. Il est ici question de glace noire en tant que glace d'eau profonde. || Ici, le mot noir est utilisé pour évoquer un fond sans lumière et l'absence de la neige comme constituant. || La glace noire est différente de la glace de fond.

Voir carapace de glace.


glace peignée, n. f.

Déf. 1/1. Surface glissante de circulation sur laquelle les services d'entretien des voies inscrivent de fines rayures.

Rem. La plupart du temps, il s'agit de glace et de neige durcie suite au déneigement des voies, de sorte que l'expression glace et neige peignées rendrait mieux l'aspect composite de la surface. || L'opération brise l'uniformité du tablier de la route par un « couteau », travaillant comme un rateau. Les traits favorisent l'adhésion des pneus des voitures, des pneus des avions de même que des chaussures des marcheurs sur les trottoirs.

Voir antidérapage des véhicules, glissité, gratte, rainure.


glace pourrie, n. f.

Déf. 1/1. Glaciel alvéolé n'offrant aucune sécurité comme surface de transport ou même de marche.

Réf. « glace spongieuse » source CLAPIN, Sylva (1974). Dictionnaire canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, (1re édition : 1894), p. 255.

Rem. La formation de glace pourrie constitue une phase dans l'évolution usuelle des glaces flottantes. || Au fini glaciel, la glace pourrie trahit un affaiblissement naturel d'une carapace de glace pour causes thermique, hydrologique ou mécanique. || La glace pourrie, comme la glace en bouillie, est une glace molle, opposée à la glace qui supporte ou glace de sécurité.

Voir glace en taffy.


glace pure, n. f.

Déf. 1/1. Masse glacée stérilisée, produite industriellement.

Rem. La pureté de la glace constitue un objectif.

Voir glace artificielle, glace bleue, glace de boisson.


glaces flottantes, n. f. pl.

Var. [glaces flottantes, les glaces]

Déf. 1/1. Champ d'eau congelée, souvent conglomératique, chaotique à la surface et pouvant être en mouvement.

Cit. « Ces sortes de poèmes parlés qu'on pourrait appeler parlêmes, ont trouvé terre d'élection dans ce pays des gibards, des dauphins blancs, des glaces flottantes et des hommes. Les gens de Charlevoix, qui ont inventé un langage sans pareil, ont aussi imaginé ce mot mousquetaire et joualeresque dont les linguistes n'ont pas réussi à démêler la généalogie » source BDTS (Gilles Pellerin, Récits d'une passion : florilège du français au Québec, 1997, 158 pages)

Réf. « La majorité des rivières de la région sont débarrassées de leurs glaces. » source SAMSON, Claudette (2000). « Pas de saison d'inondations », Le Soleil, Québec, 29 mars, p. A7.

Rem. Le pluriel pourrait s'expliquer par suite de la découverte de gros blocs de glace à la dérive qui gênaient la navigation nordique au Moyen Âge. || Les glaces flottantes, plutôt que de flotter en permanence, peuvent être échouées. De toute façon, elles influencent le rythme de l'évacuation des eaux. Elles sont situées soit au-dessus de la nappe d'eau, soit en stricte bordure des terres.

Voir banquise, bruits de glace, descendre, floe, fluvio-glaciel, glace de dérive, glaciel, glaçon, iceberg, île de glace, tourelle de glace.


glace verte, n. f.

Déf. 1/2. Tranche congelée, solide et immobile d'une nappe hydrographique.

Rem. La glace verte est une glace naturelle. Elle exprime la dureté du matériel. || Même si elle donne une apparence blafarde au profil glaciel, elle ne renvoie pas à la couleur annoncée.

Voir carapace de glace, glace bleue.


glace verte, n. f.

Déf. 2/2. Glacon épais menaçant les objets riverains, lors des inondations fluvio-glacielles.

Réf. RHÉAUME, Raoul (1939). Photographie d'une glace verte sur le rivage, Sainte-Marie-de-Beauce (Québec), 23 avril.

Rem. La glace verte est un morceau de glace qui, en mouvement, fait butoir.

Voir débâcle, glace à la dérive.


glace vive, n. f.

Déf. 1/1. État miroir et traître d'une surface hydrique glacée.

Cit. « Il était sept heures quand un policier sonna à notre porte. Il m'apportait la nouvelle que maman, à la suite d'un accident dans la rue, avait été transportée à l'hôpital Miséricordia qui se trouvait non loin justement de chez ma tante. En avançant sur la glace vive de la rue pour prendre son tram, elle avait glissé et s'était fracturé une hanche » source BDTS (Gabrielle Roy, La détresse et l'enchantement : autobiographie, 1996, 507 pages)

Rem. La glace vive est une glace de terre glissante. || La glissité de la surface favorise la perte de l'équilibre du piéton et le dérapage des véhicules.

Voir chaîne à neige, glace noire, neige peignée.


glacial, adj.

Déf. 1/1. Se dit notamment des basses températures de l'air.

Cit. « La température sous la tente atteint -10C » source MORIN, Annie (1999). « Jam des neiges à Québec : Enfer glacial », Le Soleil, Québec, 29 décembre, p. A7.

Rem. Le mot glacial vient du latin glacies. || Le mot helada, en langues ibériques, est appliqué aux étages froids des hautes montagnes tropicales. || Les mots glacial et glaciel ne sont pas synonymes.


glaciation, n. f.

Déf. 1/1. Présence, état et action des glaciers sur les continents, les îles ou en bordure des terres.

Cit. « Dans la partie centrale, hors des zones de transgression marine, des dépôts glaciaires composent la majeure partie du dépôt de surface. Les dépôts d'origine glaciaire sont responsables de la formation de la plupart des lacs, ces lacs ayant été emprisonnés parmi les labours de la dernière glaciation. L'activité biologique des tourbières et des marécages contribue à la formation de dépôts organiques (podzols humoferriques orthiques et ferro-humiques) qui recouvrent une partie importante de l'horizon supérieur » source BDTS (Laurier Poissant et Patrick Béron, Mise en évidence d'une contamination atmosphérique des eaux de surface au nord du 55e parallèle québécois, Science et techniques de l'eau, Février 1993, Vol. 26, No. 1, pages 13 à 19)

Rem. Le terme glaciation s'utilise en relation avec l'époque glaciaire. || La glaciation a résulté en une calotte couvrant tout le Québec, il y a 13 000 ans environ.

Voir Quaternaire, Québec géoculturel.


glaciel, n. m.

Int. f3 s3

Déf. 1/4. Glaces flottantes et leurs effets naturels et humains.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond, et Peter C. CLIBBON (1962). « Vocabulaire périglaciaire bilingue », Cahiers de géographie de Québec, Québec, Presses de l'Université Laval, 12, p. 210. || QUÉBEC (PROVINCE) (1980). Gazette officielle, Québec, Éditeur officiel du Québec, 7 juin, p. 6781. || DIONNE, Jean-Claude (1972). Vocabulaire du glaciel, Québec, Centre de recherches forestières des Laurentides, Région de Québec, 47 p. (Collection Rapport d'information - Centre de recherches forestières des Laurentides). || HAMELIN, Louis-Edmond (1959). Dictionnaire franco-anglais des glaces flottantes, Québec, Institut de géographie, Université Laval, 64 f. (Collection Travaux de l'Institut de géographie de l'Université Laval).

Rem. Le dictionnaire donné en référence ci-dessus comporte 363 entités dont environ 10 % comprennent le mot glaciel. || En 1999, une famille de plus de 200 entrées, dont cycle glaciel, prend sa source dans ce tronc. || Le mot glaciel est une entité développée à partir du latin glacies. || Le concept de glaciel dépasse celui de l'aspect glaciologique porté par glaces flottantes. || Le milieu propre du glaciel est l'interface terre/nappe d'eau. || Le québécisme glaciel apparaît sous forme publiée en l959, puis est l'objet d'un avis de recommandation dans la Gazette officielle. || Le mot se trouve dans le Petit Larousse et le Grand Robert. || La notion de glaciel constitue un champ multidisciplinaire qui s'appréhende notamment par la glaciologie, l'hydrologie, la géomorphologie, la géographie, la littérature et les arts. || En anglais, on parle de floating ice system (Hamelin et Clibbon 1962). || Les glaçons à la dérive donnent un spectacle original de son, de lumière et d'action.

Voir banquise, batture glacielle, bourguignon, bruits de glace, bloc glaciel, clairière glacielle, eau franche, glacique, Lac Glaciel, métier des glaces, nivo-glaciel, Pointe du Glaciel, ski de batture, terra glacia ainsi que la section « Aspects lexicologiques ».


Glaciel, n. pr. m.

Déf. 2/4. Aspects nordiques du Québec.

Réf. « Glaciel » source LAVERDIÈRE, Camille (1974). Glaciel : poèmes, Montréal, Fides, 99 p. (Collection Voix québécoises). || LAVERDIÈRE, Camille (1983). Ce cri laurentique, Saint-Lambert, Éditions du Noroît, p. 83.

Rem. Oeuvre de Richard Lacroix, graveur, Montréal, 1983. « Glaciel » est le titre d'une eau-forte reproduite dans l'ouvrage Ce cri laurentique, de Camille Laverdière.

Voir pays froids, Québec.


Glaciel, n. pr. m.

Int. f1 s2

Déf. 3/4. Désignation d'une chaloupe de course sur une nappe d'eau glacée.

Réf. Le Nouvelliste, Trois-Rivières, 1er février 1982. (Photo).

Rem. Dans l'article mentionné ci-dessus, il est question du nom d'une embarcation se déplaçant sur les glaces flottantes laurentiennes, lors du Carnaval d'hiver de Québec ou de celui du lac Ontario.

Voir canot à glace, course en canot, glace à la dérive.


glaciel, adj.

Déf. 4/4. Relatif aux glaces sur une nappe d'eau et ses rivages.

Cit. « [...] le Saint-Laurent, un fjord remodelé par l'érosion fluviale glacielle en face du cap aux Diamants [...] » source RITCHOT, Gilles (1999). Québec, forme d'établissement : étude de géographie régionale structurale, Montréal, L'Harmattan, p. 27. (Collection Géographies en liberté).

Rem. L'estuaire du Saint-Laurent, par suite du froid, d'un fort coefficient de glacement, de la batture, de la marée et des courants, offre un grand intérêt glaciel.


glaciel de mer, n. m.

Déf. 1/1. Couverture glacique d'un océan, au large ou près des côtes.

Rem. Par définition, la notion exclut les glaces occupant les nappes d'eau douces et estuariennes. || Le glaciel de mer peut être vu en référence au droit international appliqué aux eaux polaires.

Voir glace de mer, océan Arctique, terra glacia.


glacier, n. m.

Déf. 1/1. Vaste étendue, sur un substrat continental, de glace durable, épaisse, moulante et mouvante.

Cit. « À perte de vue, ce sont les collines du Bouclier canadien, vieilles montagnes râpées par le glacier, invariablement couronnées de trembles et de conifères; et chaque fois que se rencontre une cuvette, un lac, de moyenne étendue. Le paysage est rarement grandiose, toujours austère » source BDTS (Georges-André Vachon, Une tradition à inventer, 1997, 230 pages)

Réf. « [...] il y a davantage de langues glaciaires descendues à la mer que d'icebergs perdus à la dérive [...] » source LAVERDIÈRE, Camille (1983). Ce cri laurentique, Saint-Lambert, Éditions du Noroît, p. 100.

Rem. Il est ici question du terme glacier au sens strict. || Le glacier est une glace de terre venant de la transformation des précipitations nivales. || En montagne, la nappe glaciaire peut n'occuper qu'une vallée ou ne coiffer que les sommets. || Rendu à la mer, le glacier vêle des icebergs qui, alors, commencent leur existence comme glaces flottantes. || Depuis le XIXe siècle, les glaciers offrent un grand attrait touristique.

Voir glace de fond, glace de glacier, glaciation.


glacière, n. f.

Déf. 1/1. Lieu d'entreposage, dans un édifice isolé hors sol ou non, de cubes de glace destinés à la conservation de produits périssables.

Cit. « [...] Roméo Coulombe s'occupait à construire une glacière dans laquelle nous entassions des tonnes de glace potable et ayant la transparence du cristal [...] » source WILSON, Lawrence M. (1956). L'Appel du Chibougamau, Montréal, Chez l'auteur, p. 176.

Rem. La glacière est une construction autonome peu élaborée, mais apte à diminuer les échanges de chaleur entre l'intérieur et l'extérieur : murs à double paroi et isolés par du bran de scie, entretoit aéré, site à l'ombre sans emprisonner d'humidité, absence de fenêtre. || Il existait aussi, comme ancêtres des réfrigérateurs, des glacières de maison, meuble ou armoire à glace, localisées non loin du comptoir de la préparation des repas. || Homonyme : glaciaire. || Il s'agit d'un mot voisin de neigère.

Voir carapace de glace, coupe de la glace, froid, glace bleue.


glacio-, préfixe

Déf. 1/1. Préfixe utilisé dans la composition de mots appartenant au vocabulaire de tous les types de glace.


glacique, adj.

Int. f2 s3

Déf. 1/1. Qualifie tout état, lieu et action des glaces : glacier, glaces flottantes, glace dans le sol, glace dans l'air, givre, glace fabriquée.

Rem. Le terme date de 1997. || Le mot glacique s'applique à tout ce qui est « glace » et relève de la glaciologie. || Le phénomène « glace » ne s'exprime pas seulement par le mot glaciel. || L'iceberg porte en double le qualificatif de glacique, car il est une glace de glacier par son origine et une glace flottante par sa situation dérivante.

Voir glace, nivo-glacique.


glaçon, n. m.

Déf. 1/4. Pièce de glaces flottantes, en mouvement ou fixe, d'environ un à dix mètres de diamètre.

Cit. « [...] Rivière du Sud, pleine de crevasses et de glaçons [...] » source AUBERT DE GASPÉ, Philippe (1961). Les anciens canadiens : récits, Montréal, Fides, (1re édition : 1864), p. 51. (Collection Alouette bleue).

Rem. Il est ici question de glace sur l'eau. || Des glaçons peuvent venir s'échouer sur les basses terrasses suite à une défluviation printanière. || Un glaçon est moins étendu qu'un floe.

Voir pack, tourelle de glace.


glaçon, n. m.

Déf. 2/4. Stalactite mural, en forme de long cône, à surface lisse ou à bourrelets, venant de l'engel irrégulier des gouttes d'eau de fonte ou de pluie verglaçante.

Cit. « Il buvait ça à même le goulot; il m'en a servi un verre. Il n'avait pas d'eau, il a ouvert la fenêtre, cassé un glaçon qui pendait du toit, l'a écrasé, il a ajouté un peu de neige dans le verre » source BDTS (Jacques Godbout, Salut Galarneau!, 1967, 154 pages)

Réf. FURETIÈRE, Antoine (1978). Le dictionnaire universel d'Antoine Furetière, Paris, S.N.L.-Le Robert, 3 vol. (Réimpression de l'édition de La Haye, A. et R. Leers, 1690).

Rem. Régionalisme. || Le glaçon est un objet situé en bordure du toit. || Le glaçon est aussi décrit comme une « chandelle de glace » par Furetière. Ailleurs, on trouve « chandelle, tête en bas ».

Voir déglaceur de toit.


glaçon, n. m.

Déf. 3/4. Cube d'eau congelée dont le volume entre dans un verre à boire et qui maintient le liquide qui s'y trouve dans l'état de froidure désiré.

Cit. « [...] affiche vantant les délices d'un appéritif sur glace, en suivant l'anglais on ice; rectifions, avec glaçons [...] » source BÉGUIN, Louis-Paul (1977). Un homme et son langage, Montréal, Éditions de l'Aurore, p. 58. (Collection Connaissance des pays québécois - Littérature).

Voir glace de boisson.


glaçon, n. m.

Déf. 4/4. Résultat de l'englacement de la figure d'un voyageur.

Réf. « [Quand le vent descend de la mer du Labrador et s'engouffre dans le détroit de Belle-Isle, il] fait froid et vos sourcils deviennent lourds de glaçons [...] » source O'NEIL, Jean (1999). Hivers, Montréal, Libre expression, p. 160.

Voir hypothermie.


glanage de billes de bois, n. m.

Var. [glanage de billes de bois, glanage annuel]

Déf. 1/1. Récupération annuelle des billes échouées sur les berges, assemblées sur la surface hydrographique puis déplacées en radeaux de bois guidés.

Rem. L'expression glanage de billes de bois est chargée de signification historique. || Dans cette expression, le mot glanage fait l'objet d'une extension de sens. || L'activité de glanage de billes de bois vaut à la fois pour les billots et la pitoune. || Lors du glanage de billes de bois, deux niveaux des eaux sont en cause : l'un, élevé, correspondant au maximum printanier de l'écoulement pluvio-nival, l'autre, très bas, pluvial, au minimum d'automne. || La défluviation qui s'étend du printemps jusqu'à la fin de l'été provoque l'échouage de fûts en bordure du lit ou sur les hauts-fonds. || Le glanage annuel, peu dangereux, équivaut à une post drave ou à un flottage tardif différent du dépitounage final.

Voir glaneur de billes de bois.


glaneur de billes de bois, n. m.

Int. f1

Déf. 1/1. Qui s'affaire au ramassage des fûts de bois échoués et à leur acheminement, généralement à l'usine.

Rem. Ce travailleur forestier est différent du draveur.

Voir glanage de billes de bois.


glissade, n. f.

Déf. 1/1. Déplacement volontaire, rapide et agréable d'un individu sur pied ou installé sur support, dans une piste glacée et pentueuse.

Cit. « [À Montréal,] jeunes hommes et jeunes femmes, vêtus de couleur éclatantes, en longues files, en tirant derrière eux des traîneaux légers, la face rouge, les yeux brillants, dans la hâte de recommencer leur voluptueuses et affolantes glissades [...] » source HURET, Jules (1905). Dans : BUREAU, Luc (1999). Pays et mensonges : le Québec sous la plume d'écrivains et de penseurs étrangers : anthologie géo-littéraire, Montréal, Boréal, p. 240.

Rem. Le mot glissade est voisin de glissoire.

Voir bobsleigh, glisse, glissité, glissoire, pain de sucre.


glisse, n. f.

Déf. 1/1. Action récréative d'un individu ou d'un groupe utilisant toutes manières de se mouvoir, en piste ou hors piste, sur une surface nivo-glacique, naturelle ou artificielle.

Cit. « [...] les skis évalués ne présentent pas de différence significative par rapport à leur qualité de glisse [...] » source LAMARRE, Mathieu (1999). « Destinations hivernales préférées », Espace, Montréal, Trimédia, novembre, p. 35.

Rem. Le mot glisse est un helvétisme qui serait arrivé au Québec par la France. || Le site de la glisse peut bénéficier d'un aménagement topographique. || Le mot glisse appartient à la langue sportive de quatre saisons, car la glisse se pratique en d'autres milieux que la neige et la glace : sable, herbe, eau, bois, matériel durci. || Parmi les sources d'énergie de la glisse ou les éléments qui servent à la faciliter, on compte : l'élan, le poids, la gravité, les animaux de trait, le lubrifiant, la mécanique, le vent. || Les articles, les appareils et les instruments utilisés pour la glisse comprennent : anneau de glace, ballon sur glace, bobsleigh, bouclier, botte, canot à glace, canot pneumatique, carriole, carton, chambre à air, chaussure, crazy carpet, culotte, douve (petite planche courbée d'un tonneau), glissade, glissoire, kick-sled, luge (pieds avant ou tête avant), patinage, patinage artistique, peau, pelle, pelure, piste de circuit pour véhicule, piste familiale de ski, piste de ski de compétition, planche à neige, pneu, raquette, ski, soucoupe, surf des neiges, tapis, toboggan, tôle, traîneau tiré par des chevaux, traîneau individuel à lames, traîne à charge, traîne sauvage, trottinette des neiges, véloneige, vêtement, voile, voiture. || On fait aussi de l'après-glisse.

Voir glissette, plaisirs d'hiver.


glissette, n. f.

Déf. 1/1. P erte d'équilibre à cause de la glissité de la surface de déplacement.

Réf. « [...] il a fait une glissette sur la glace et s'est fait mal à un genou [...] » source DULONG, Gaston (1999). Dictionnaire des canadianismes, Québec, Septentrion, p. 251.

Rem. La glisse est à la fois un plaisir et un sport alors que la glissette est un chute malencontreuse, généralement faite hors glissade.

Voir nivo-glacique.


glisseur, n.

Déf. 1/1. Individu sur pied ou en traîneau s'adonnant à la glisse.

Rem. Le mot glisseur appartient à la langue populaire.

Voir crazy carpet, croûte nivo-glacique, glissité, kick-sled, manteau nival, plaisirs d'hiver, trottinette des neiges.


glissité, n. f.

Int. f2 s1

Déf. 1/2. Aptitude des surfaces et matériels au déplacement volontaire d'une personne, d'un véhicule ou d'un appareil.

Cit. « [...] la glissité [...] est appréciée des enfants, des amateurs de bobsleigh et des sportifs des courses sur glace [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1999). « Espaces touristiques en pays froids », Téoros, Montréal, 18, 2, p. 7.

Rem. Le mot glissité vient de glisse. || Le matériau glissant sous les lames du traîneau inuit est appelé ibjo.

Voir cométique, glissade, glissette.


glissité, n. f.

Int. f2 s1

Déf. 2/2. Capacité de divers plans lisses à déséquilibrer dramatiquement l'objet ou l'individu qui se meut sur leur surface.

Réf. « [...] la glissité peut être traître, et pas seulement pour le touriste sans expérience des pays froids [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1999). « Espaces touristiques en pays froids », Téoros, Montréal, 18, 2, p. 7.

Rem. L'état glissant ne vient pas que de la glace noire.

Voir sortie de route.


glissoire, n. f.

Déf. 1/1. Lieu glacique, naturel ou aménagé, où, par agrément, un individu ou un groupe descend une pente, en vitesse et en sécurité.

Cit. « Reposant à plat sur trois tiges d'acier que l'on appelait des lisses et qui servaient de patins, ainsi lestées d'un poids considérable, les traînes, dévalant en trombe la pente glacée, traversaient tout le parc, franchissaient la rue Saint-Barthélémy et allaient s'arrêter assez loin rue Archambault. On s'attelait alors à la traîne pour la remonter au sommet de la glissoire et on refaisait le même trajet dans l'autre sens avec le même succès » source BDTS (Georges-Émile Lapalm e, Le bruit des choses réveillées, 1969, 358 pages)

Rem. Il s'agit ici d'un terme lié au domaine du sport. || Régionalisme. || L'allée glacée de la glissoire peut utiliser une inclinaison naturelle ou être construite plus ou moins entièrement, n'importe où. La haute glissoire, près du Château Frontenac, à Québec, est un exemple bien connu d'une telle construction.

Voir glissade, glisse, plaisirs d'hiver.


glissoire hydraulique, n. f.

Var. [glissoire hydraulique, auge, dalle, dalot, glissoir, passe à billes, rivière-à-pattes, arboriduc]

Déf. 1/1. Chenal artificiel rempli d'une eau active qui, à peu de frais, entraîne les billes de bois jusqu'au lieu désiré.

Cit. « [...] au Canada, dans les ports à bois, l'organe essentiel donnant une silhouette très spéciale, c'est la dalle; on appelle ainsi une sorte d'aqueduc hissé sur une forêt de chevalets et destiné à transporter les billes depuis l'usine ou l'entrepôt jusqu'au quai. C'est une véritable rivière aérienne [...] » source DEFFONTAINES, Pierre (1949). L'homme et la forêt, Paris, Gallimard, (1re édition : 1933), p. 114.

Cit. « Pour sa part, la municipalité y injecterait un total de 603 000 $, soit 234 500 $ pour la rénovation du Château d'eau et la salle adjacente, de même que 367 000 $, 148 500 $ pour refaire la route et aménager le site avec une allée piétonnière sur une portion de l'ancienne glissoire à billes de la Maclaren et qui se prolongerait jusqu'au pont ferroviaire du Progrès » source BDTS (Yves Soucy, Mise en valeur du château d'eau de Buckingham, Le Droit, Jeudi 9 juin 1994, page 13)

Réf. « arboriduc » source SAINT-PIERRE, Annie (1996). « La traverse Manicouagan », Le Soleil, Québec, 16 janvier, p. A3.

Rem. Il est ici question d'une construction servant au transport des billes de bois. || En anglais, flume ou sluice.

Voir pitoune, rivière à drave.


golfe du Saint-Laurent, n. pr. m.

Var. [golfe du Saint-Laurent, golfe Saint-Laurent]

Déf. 1/1. Vaste nappe d'eau intérieure entre l'Atlantique et l'estuaire du Saint-Laurent.

Cit. « À cause du peu de glace dans les eaux du golfe Saint-Laurent, [...] des milliers de femelles [phoques] pourraient cette année venir mettre bas près des rives [...] » source PC (2000). « Chasse aux phoques », Le Soleil, Québec, 2 février, p. A7.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1974). « The St. Lawrence River. The Gulf of St. Lawrence », The New Encyclopaedia Britannica, Chicago et Toronto, Encyclopaedia Britannica, p. 172-174.

Rem. Ce régionyme est postérieur au localisme baie Saint-Laurent sur la Côte-Nord donné en 1535 par Jacques Cartier, mais est antérieur à l'hydronyme généralisé Saint-Laurent pour l'ensemble du Fleuve en aval du lac Ontario. || La limite occidentale du golfe est fixée à la façade ouest de l'île d'Anticosti. Les deux portes orientales du golfe sont le détroit de Belle-Isle et, au sud, le détroit de Cabot. || La masse d'eau du golfe du Saint-Laurent est subdivisée en plusieurs secteurs (Hamelin 1974).

Voir Côte-Nord, estuaire du Saint-Laurent, French Shore, Îles-de-la-Madeleine, Provinces maritimes.


goûter la sève, v.

Déf. 1/1. En parlant de l'eau d'érable et des produits de l'érable, prendre un goût fort et une teinte sombre, reflétant la transformation naturelle de la ressource à mesure que la saison avance.

Rem. Locution : l'eau goûte la sève. || Cette expression appartient à la langue populaire. || Ici, le mot sève ne désigne justement pas l'eau d'érable transparente produite au début de la saison. L'évolution chimique du liquide affecte le goût de l'eau d'érable, du sirop d'érable et du pain de sucre. La sève d'érable de fin de printemps donne du sirop de sève.


Grande-Baleine, n. pr. m.

Déf. 1/1. Avant-projet d'Hydro-Québec en l993 situé au Moyen Nord éloigné.

Cit. « Ce coût évité représente ce qu'il en coûtait pour la construction du projet Grande-Baleine en 1991 (0,044¢/Kwh) Il est modulé à la hausse par la suite suivant un ensemble de facteurs qui considèrent les économies engendrées pour Hydro-Québec, tel que le profil de production en période de pointe hivernale, l'absence de construction de ligne de transport, etc. » source BDTS (BAPE, Administration publique, Rapport # 79)

Rem. L'expression a été établie à partir de l'hydronyme Grande rivière de la Baleine. || Ne pas confondre l'avant-projet de Grande-Baleine avec le complexe de La Grande où se trouve la très puissante centrale LG-Deux. || Grande-Baleine peut être considérée comme une Hudsonienne en perspective.


Grande, La, n. pr. f.

Déf. 1/2. Appellation d'un cours d'eau est-ouest qui se jette dans la baie de James.

Rem. L'expression constitue un désignant de forme pauvre, étant composée d'un article et d'un adjectif sans substantif. La Grande Rivière est l'expression sous-entendue et correspond à l'autochtonyme Chisasibi. || La Grande est localisée dans le Moyen Nord proche.


Grande, La, n. pr. f.

Déf. 2/2. Mégadéveloppement comprenant communautés autochtones, terres conventionnées, investissements massifs, rivières, détournements, barrages, réservoirs, liaisons inter-bassins, centrales, emprise de ligne, voies de circulation, fréquentation touristique et aménagement environnemental.

Cit. « Par contre, il n'y a aucune restriction pour les poissons non prédateurs du complexe La Grande et ce, depuis 1989 » source BDTS (Rollande Parent, Hydro dément que la contamination au mercure s'étendrait sur un siècle, La Presse, Samedi 17 août 1991, page A16)

Rem. Domaine de l'énergie : La Grande est l'un des plus puissants bassins hydro-électriques du monde. || La centrale LG-Deux du réseau d'Hydro-Québec s'appelle Robert-Bourassa.

Voir Convention, Hudsonienne, méthylation du mercure, panache, riprap.


grande palette, n. f.

Déf. 1/1. Instrument qui sert à brasser et coaguler la tire d'érable dans un bac.

Rem. La grande palette est utilisée à la cabane à sucre pour faire du sucre.

Voir palette.


grandes mers, n. f. pl.

Déf. 1/1. Agitation pluridielle des eaux de l'estuaire du Saint-Laurent qui, au printemps et en automne, atteignent des hauteurs exceptionnelles, le tout accompagné de vents soutenus, de fortes pluies et d'une baisse des températures.

Cit. « Mais les chasseurs qui iront là bientôt devraient faire une bonne récolte... si le mauvais temps se manifeste et oblige les oies à quitter le fleuve, durant les " grandes mers " de mai, pour se réfugier dans les champs et s'y alimenter. » source BELLEMARE, André A. (2000). « Les oies sont dans l'Islet! », Le Soleil, Québec, 4 mai, p. D5.

Réf. « À Saint-Vallier [...], les records extrêmes des pleines mers et des basses mers procurent un écart allant jusqu'à 8 mètres. » source GAUTHIER, Benoît (2000). L'estuaire du Saint-Laurent : synthèse phytogéographique, Québec, Gouvernement du Québec, ministère de l'Environnement, p.19. (Collection Sauvegarde du patrimoine écologique).

Rem. Le mot mer est ici utilisé pour « marée », en langue populaire. || Les grandes mers constituent des jours de manifestations climatiques maussades en réponse à des systèmes perturbateurs affectant les masses d'air.

Voir Nordet.


grand hiver, n. m.

Déf. 1/1. Saison froide dont les valeurs météorologiques dépassent la moyenne.

Réf. « [...] un hiver rigoureux est celui dont la somme du nombre de jours de précipitations nivales et celui de verglas sur la chaussée dépasse cinquante [...] » source LA SOUDIÈRE, Martin de (1987). L'hiver : à la recherche d'une morte-saison, Lyon, La Manufacture, p. 148. (Collection Homme et la nature). (L'auteur cite le ministère des Transports, France, 1978).

Voir gros hiver, hiver rude.


Grand Nord, n. pr. m.

Déf. 1/3. Chemin de fer localisé au pied des Laurentides occidentales et centrales.

Rem. Dans ce contexte, le mot Nord est utilisé au sens restreint de localisation; il correspond à un faible niveau de nordicité. || Historiquement, il s'agit d'un réseau ferroviaire installé au nord d'un autre, au Québec méridional. || L'expression correspond à une traduction de Great Northern Railway.


Grand Nord, n. pr.

Int. s3

Déf. 2/3. Zone froide circumterrestre de l'hémisphère boréal.

Cit. « [...] je me suis enfoncé dans les solitudes vierges du Grand Nord [...] La vie était rude mais j'avais la santé physique et morale [...] » source ROUQUETTE, L.-F. (1982). Le grand silence blanc, Montréal, Art global, (1re édition : 1921), p. 9.

Réf. « [...] Grand Nord s'emploie ici dans le sens d'arctique et de hémiarctique [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1967). « Pour un aperçu biogéographique du Saint-Laurent », Cahiers de géographie de Québec, Québec, Presses de l'Université Laval, 23, p. 195.

Rem. Il est question ici d'un sens précis donné à une expression ancienne. || Le Grand Nord constitue une mégarégion ou zone qui fait le tour de la Terre et qui est située entre le Moyen Nord et l'Extrême Nord. || Le Grand Nord est avant tout un pays de toundra, de pergélisol et d'Inuits. || À l'indice nordique, le Grand Nord compte de 500 à 800 vapos. || En anglais, Far North.

Voir barren, tree line.


Grand Nord, n. pr.

Déf. 3/3. Marque de bière.

Rem. Le nom date de 1995. || Le terme publicitaire symbolise le caractère rafraîchissant d'une consommation. || La même expression est utilisée en anglais.


grand portage, n. m.

Déf. 1/3. Sentier autochtone, alternativement hydrographique et terrestre, se déroulant, à partir de l'arrière Côte-Nord occidentale, jusqu'au lac Mistassini, en traversant la Péribonca probablement au lac Onistagan.

Réf. HIND, Henry Youle (1863). Explorations in the Interior of the Labrador Peninsula : The Country of the Montagnais and Nasquapee Indians, Londres, Longman, Green, Longman et Roberts, 2 vol.

Rem. Dans cet emploi, l'expression relève du domaine de l'hydrographie. || Dans cette expression, le mot grand peut référer à la dimension linéaire de l'obstacle, à plusieurs petits portages le long d'un itinéraire étendu ainsi qu'à des difficultés locales supplémentaires liées à la topographie, à la nature du terrain, à l'encombrement végétal, à l'orientation du vent. Ces phénomènes sont mentionnés dans Hind (1863).

Voir portage et la Note 4 : Grand portage.


grand portage, n. m.

Déf. 2/3. Sentiers vis-à-vis de rapides spectaculaires sur la haute rivière Sainte-Marguerite, Côte-Nord.

Réf. Uemashtan, Le grand portage, vidéo, Sotrac, Sept-Îles, 1995, 16 minutes.

Rem. Le vidéo donné en référence ci-dessus illustre la culture montagnaise.


Grand portage, n. pr. m.

Déf. 3/3. Titre d'ouvrage en rapport à des aires de traite dans les Territoires-du-Nord-Ouest.

Réf. DESROSIERS, Léo-Paul (1967). Les engagés du grand portage, Montréal, Fides, (1re édition : 1938), 207 p.

Rem. Dans ce sens, l'expression relève en partie de l'imaginaire.


Grands Lacs/Saint-Laurent, n. pr. m.

Var. [Grands Lacs/Saint-Laurent, Saint-Laurent/Grands Lacs]

Déf. 1/1. Continuum de secteurs hydrographiques originaux mais liés, s'étendant du Minnesota jusqu'à l'Atlantique et relevant de plusieurs autorités politiques.

Cit. « Au sein du Conseil, le Ministère participe aux études sur les fluctuations du niveau des eaux dans le bassin Grands Lacs-Saint-Laurent afin de remédier aux conséquences néfastes de ces fluctuations » source BDTS (Ministère de l'Environnement du Québec, Rapport annuel 1996-1997)

Rem. Abréviation commode : GLSL. || L'ensemble de la rive gauche longe généralement le Pré Nord. || La diagonale Windsor-Lévis compose une section des GLSL. || L'artiste Lorado Taft, de Chicago, est l'auteur d'une sculpture représentant les cinq Grands Lacs réalisée en 1913.

Voir Ontario français, Québec axial.


gratte d'hiver, n. f.

Var. [gratte d'hiver, gratte]

Déf. 1/2. Puissant mécanisme servant à amincir périodiquement la pellicule nivo-glacique résiduelle qui adhère à une voie de circulation ou à un parking.

Cit. « Le cauchemar des conducteurs de déneigeuses, de saleuses, de souffleuses et de niveleuses ou de " grattes ", ce sont les automobilistes, les conducteurs d'autres véhicules lourds qui tentent de les dépasser ou de les coincer dans l'accotement. » source THERRIEN, Yves (2000). « Déneiger, envers et contre les autos », Le Soleil, Québec, 18 décembre, p. C3.

Rem. Canadianisme. || La gratte d'hiver, ou niveleuse, est un engin différent de la charrue à neige et de la « grosse souffleuse ». || La gratte d'hiver se produit en ville comme à la campagne.

Voir déneigement des voies publiques, glace peignée.


gratte d'hiver, n. f.

Déf. 2/2. Outil plus large qu'une petite pelle et qui permet à un déneigeur manuel de seulement pousser devant lui une matière nivale qui serait lourde à soulever.

Voir déneigement domestique, faire son pelletage.


gravelle, n. f.

Int. s1

Déf. 1/1. Formation composite de sable, gravillons et petits cailloux, compactée mais non consolidée, poussiéreuse, utilisée comme matériau de remplissage et de recouvrement routier.

Cit. « Pendant qu'il se relevait en se frottant la mâchoire, j'avais ramassé les lunettes dans la gravelle et les lui tendais. Il se tourna vers moi en avançant ses mains à tâtons » source BDTS (Louis Hamelin, Betsi Larousse ou l'ineffable eccéité de la loutre, 1994, 273 pages)

Réf. « [...] un bon chemin de colonisation se fait avec un peu de gravelle et beaucoup de bon sens [...] » source Littérature électorale des années 1950 exprimant que le coût de construction doit demeurer bas et que le geste gouvernemental mérite reconnaissance!

Rem. Le mot gravelle est un vieux mot français qui était employé en médecine. || On note gravel en anglais au sens de « banc de cailloux » (Londres, 1768). || Le mot appartient à la langue populaire au Québec. || La gravelle correspond à une accumulation moins homogène que le gravier industriel. || Les « roches » qui composent la gravelle sont un peu plus volumineuses que celles des graves littorales de France. || Au Québec, le dépôt caillouteux comporte une origine fluvioglaciaire prépondérante. || La gravelle compose le matériel de maints bancs d'emprunt dans la construction routière.


grêle, n. f.

Déf. 1/1. Précipitation de petites masses glaciques destructrices.

Cit. « Le 3 août une forte tempête s'abat sur Montréal. Des arbres sont déracinés à Notre-Dame-de-Grâces et à Saint-Laurent, des voitures sont endommagées par la grêle. Et une partie de la verrière du Complexe Desjardins vole en éclats sous la pression du vent et la réverbération des coups de tonnerre » source BDTS (Paul Chamberland, L'assaut contre les vivants, 1994, 275 pages)

Réf. « Sur les toits, globule à globule / Pétillent grésil et grêlons; / Et la vitre tintinnabule : / on croit ouïr des carillons. » source BEAUCHEMIN, Nérée (2000). Patrie intime et autres poèmes, Montréal, Les Herbes rouges, p. 27. (Collection Five O'Clock). (Choix et présentation de Clément Marchand. Première édition de Patrie intime : 1928.) || « [...] précipitation de globules ou grêlons dont le diamètre est de 5 à 50 mm, et parfois plus [...] » source VILLENEUVE, G.-Oscar (1980). Glossaire de météorologie et de climatologie, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 208. (Collection Choronoma).

Rem. Le mot grêlon est un diminutif de grêle. || La grêle est un produit nivo-glacique d'été.

Voir bruits de glace, grésil.


grésil, n. m.

Déf. 1/1. Précipitation translucide composée de granules glaciques ou de fines gouttes de pluie congelées.

Cit. « Quand la tombée du crépuscule irise un grésil argentin! » source BEAUCHEMIN, Nérée (2000). « Le bel hiver », Patrie intime et autres poèmes, Montréal, Les Herbes rouges, p. 99. (Collection Five O'Clock). (Choix et présentation de Clément Marchand. Première édition de Patrie intime : 1928.)

Réf. « [Dans le Nord canadien,] une tempête de neige grésillante dont on attend la fin sous la tente-iglou portative [...] » source MORISSET, Jean (1993). Cahiers de géopolitique, Actes du colloque international, Nîmes, p. 62. || VILLENEUVE, G.-Oscar (1980). Glossaire de météorologie et de climatologie, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 207. (Collection Choronoma).

Rem. Le grésil est une forme irrégulière de précipitation froide. || Le grésil fait du bruit au moment de son impact, quoique pas autant que la grêle.

Voir glace dans l'air.


grisaille de l'hiver, n. f.

Déf. 1/1. État sombre, terne et sans intérêt de la saison froide.

Cit. « Des Québécois parlant de la grisaille de l'hiver alors que la Laurentie, par la neige, éclate de lumière. » source HAMELIN, Louis-Edmond (1999). « Espaces touristiques en pays froids », Téoros, Montréal, 18, 2, p. 6.

Rem. L'arrivée de l'expression pourrait tenir aux traits paysagiques de ceux des pays froids qui sont presque sans neige.

Voir hivernie mentale, hivernisme, luminosité en hiver.


gros hiver, n. m.

Déf. 1/1. Niveau élevé de l'hivernité globale de telle saison froide.

Cit. « Tout à coup, l'hiver est tombé. Un gros hiver bête qui vous arrive dessus sans s'excuser. La porte du ciel s'est d'abord ouverte un tout petit peu, puis les nuages se sont décrochés » source BDTS (Jacques Savoie, Les portes tournantes, 1984, 159 pages)

Rem. L'expression correspond à l'appréciation panoramique d'une saison, au Québec méridional. || L'hiver s'évalue par les basses températures ou les vagues de froid accompagnées de vent, le nombre de fortes tempêtes nivales, la durée du tout hivernal et les coûts. || Un gros hiver comprend des événements spéciaux comme le verglas en Montréalie en 1998 ainsi que des chutes de pont (Trois-Rivières, décennie 1950) suite à la contraction des matériaux métalliques. || L'expression gros hiver n'est pas synonyme de plein hiver. || Au plan de la sévérité, un gros hiver est à l'opposé d'un petit hiver.

Voir hivernien, hiver rude.


halfpipe, n. m.

Déf. 1/1. Demi-concavité où évoluent des planchistes.

Cit. « [...] a fini troisième dans le halfpipe dans une importante compétition de surf des neiges tenue à Sierra, en Californie. » source « Sport local en bref », Le Soleil, Québec, 1er mars 2000, p. D6.

Rem. Anglicisme pour demi-lune.

Voir planche à neige, sports d'hiver.


Haute Côte-Nord, n. pr. f.

Var. [Haute Côte-Nord, Haute-Côte-Nord]

Déf. 1/1. Façade septentrionale de l'estuaire du Saint-Laurent à partir du Saguenay jusqu'à la rivière Betsiamites ainsi que ses deux hinterlands, l'un étant hydrographique au sud et l'autre étant continental au nord.

Cit. « De récents travaux archéologiques ont montré, par exemple, que l'occupation humaine en Haute-Côte-Nord remonte à au moins 5000 ans; plusieurs groupes culturels, qui se distinguent chacun par des modes de vie et de fabrication d'objets usuels sensiblement différents, se sont succédé dans ce vaste territoire » source BDTS (Daniel Arsenault, Des images dans la préhistoire, Interface, Septembre-octobre 1994, Vol. 15, No. 5, encart pages 6-7)

Cit. « Les habitants de la Haute-Côte-Nord se situent à un carrefour géographique et culturel. Ce ne sont ni des gens de Charlevoix, ni des gens du Saguenay/Lac-Saint-Jean, ni des gens de la Moyenne Côte-Nord. Ce ne sont ni des agriculteurs, ni des marins, ni des forestiers. Ils appartiennent aux trois à la fois sans être tout à fait l'un ou l'autre [...] » source POULIOT, Yvan (1999). « La pêche aux chevrettes à Tadoussac », Le naturaliste canadien, Québec, 123, hiver, p. 76.

Rem. Tadoussac s'y trouve.

Voir Côte-Nord.


haute Gaspésie, n. f.

Int. f1 s1

Déf. 1/2. Étages subalpin et alpin sis dans l'intérieur élevé de la péninsule gaspésienne.

Rem. L'expression date de 1959. || Type de moyenne montagne dont le sommet tabulaire était désigné tabletop. || Ces régions sont d'un grand intérêt pour les études du Quaternaire. || En haute Gaspésie, on note la présence de toundra et de caribous.

Voir Gaspésie, Jacques-Cartier, nordicité d'altitude.


Haute-Gaspésie, n. pr. f.

Déf. 2/2. Nom d'une municipalité régionale de comté.

Cit. « Sainte-Anne-des-Monts, chef-lieu de la Haute-Gaspésie [...] » source Tourisme jeunesse (2000). 17, 2, p. 24.

Rem. Cette MRC couvre une superficie différente de celle couverte par la haute Gaspésie. || La fonction touristique joue un rôle important en Haute-Gaspésie.

Voir Gaspésie, Jacques-Cartier, nordicité d'altitude.


Hautes-Gorges, n. pr. f.

Déf. 1/1. Vallée profonde encadrant le cours moyen de la rivière Malbaie dans Charlevoix.

Cit. « À voir cet été à proximité : le magnifique parc des Hautes Gorges de la rivière La Malbaie. On s'y promène en canot ou sur le bateau-mouche » source BDTS (Réal Pelletier, Auberges et relais de campagne. Deux bourlingueurs qui ont jeté l'ancre en pays de Charlevoix, La Presse, Samedi 4 juin 1994, page I16)

Réf. QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, et Henri DORION (1994). Noms et lieux du Québec : dictionnaire illustré, Sainte-Foy, Publications du Québec, p. 215. || « [...] la fissure à l'origine de la vallée des Eaux-Mortes date d'au moins 50 millions d'années avant la chute de la météorite qui a creusé l'astroblème de Charlevoix et accéléré l'érosion des Gorges de la Malbaie [...] » source RONDOT, Jehan (1999). « Les Hautes-Gorges de la rivière Malbaie », Revue d'histoire de Charlevoix, Baie-Saint-Paul, 31, p. 20.

Rem. Le mot gorge est ici utilisé au sens de creux topographique et de passage entre les montagnes. || Les Hautes-Gorges sont le site d'un parc de conservation créé par le gouvernement en 2000. || Le plateau environnant comprend le mont Félix-Antoine Savard à 910 mètres d'altitude (CTQ et Dorion 1994). || La surface sommitale des Hautes-Gorges se rattache au Moyen Nord. || Les Hautes-Gorges sont un lieu de sports d'hiver dont celui de l'escalade de glace.

Voir norditude.


hautes latitudes, n. f. pl.

Déf. 1/1. Espace compris entre le Pôle Nord et le Cercle arctique.

Cit. « Toutes les simulations prévoient, par ailleurs, que le réchauffement sera plus accentué aux hautes latitudes que dans les régions intertropicales, et plus marqué en hiver qu'en été » source BDTS (Anne De Vernal, SOS glaciers?, Interface, Mai-juin 1993, Vol. 14, No. 3, p.28-37)

Rem. L'expression relève ici du domaine de la cosmographie.

Voir hyperhivernie, mégahivernie.


haut estuaire du Saint-Laurent, n. m.

Déf. 1/1. Section hydrographique dont les limites approximatives sont l'est du lac Saint-Pierre en amont et l'Île d'Orléans en aval.

Cit. « De nos jours, la cache creusée constitue la manière la plus courante de chasser l'oie blanche dans l'archipel du haut-estuaire du Saint-Laurent, elle sert également aux chasseurs de bernache canadienne dans l'extrême ouest du territoire (sud de la baie James et Abitibi) » source BDTS (Paul-Louis Martin, La chasse au Québec, 1990, 405 pages)

Rem. Le haut estuaire du Saint-Laurent comporte un élément original, soit la marée d'eau douce.

Voir estuaire, estuaire du Saint-Laurent.


haut Moyen Nord, n. m.

Déf. 1/1. Partie du vrai Nord dont la nordicité géographique s'élève à près de 500 vapos.

Rem. Ici, le mot haut est utilisé au sens de « valeur élevée ». || L'expression haut Moyen Nord est également synonyme de Moyen Nord éloigné. || Le haut Moyen Nord est différent du bas Moyen Nord ||. On note une certaine équivalence entre le haut Moyen Nord et l'hémiarctique.

Voir Moyen Nord.


Havre de l'hivernement, n. pr. m.

Int. f1

Déf. 1/1. Petite baie englacée située sur la façade septentrionale du détroit de Parry et utilisée par l'équipage du navire CGS Arctic pour un long hivernage en 1908-09.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond et George JACOBSEN (1964). Île Melville, Québec, Institut de géographie, Université Laval, p. 3, carte. (Collection Travaux divers / Centre d'études nordiques).

Rem. L'expression Havre de l'hivernement correspond à la francisation de Winter Harbour. || Le Havre de l'Hivernement est situé dans l'Extrême Nord du Canada.

Voir croix du capitaine Joseph-Elzéar Bernier.


hémiarctique, n. m.

Var. [hémiarctique, hémi-arctique]

Déf. 1/1. Zone biogéographique comprise entre l'Arctique et un Subarctique devenu amputé.

Réf. ROUSSEAU, Jacques (1952). « Les zones biologiques de la péninsule du Québec-Labrador et l'hémiarctique », Canadian Journal of Botany, Ottawa, CNR, 30, 4, p. 436-474.

Rem. Ce concept circumpolaire est surtout applicable au Québec nordique. || Au plan végétal, l'hémiarctique comprend des arbres isolés, de petits boisés abrités ainsi que de vastes étendues de toundra. || L'espace hémiarctique s'étend à même celui du subarctique défini antérieurement. || Le mot hémiarctique s'emploie aussi comme adjectif.

Voir haut Moyen Nord.


hémihivernie, n. f.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Espace influencé par au moins six mois froids dans l'année.

Rem. L'hémihivernie correspond à la méso-hivernité du Moyen Nord ou au climat subarctique.

Voir le tableau Comparaison transzonale dans la section « Aspects lexicologiques ».


hémisphère boréal, n. m.

Déf. 1/1. La Terre au nord de l'Équateur.

Rem. L'hémisphère boréal est en situation opposée à celle de l'hémisphère austral. || En ce sens, le mot boréal intéresse un territoire beaucoup plus étendu que ne le fait le vrai Nord.

Voir hivernie zonale.


Hexagone, n. pr. m.

Déf. 1/1. France continentale, Corse, îles côtières et eaux marines périphériques.

Cit. « Et puis, côté prononciation, ils crurent assez rapidement, tant je sais faire le caméléon, que je débarquais d'une quelconque province de L'Hexagone. Mais passer pour un Parisien, ça je n'ai jamais pu. Impossible » source BDTS (Gilles Pellerin, Récits d'une passion : florilège du français au Québec, 1997, 158 pages)

Rem. Le concept de l'Hexagone a été initialement utilisé dans l'enseignement de la géographie et de la cartographie en France afin de décrire le territoire national. || Le mot a été internationalisé par Léopold Senghor du Sénégal. || Le mot Hexagone est employé au Québec.


hiver, n. m.

Int. s3

Déf. 1/2. Phénomène froid, nival et glacique des interfaces air-terre-mer, variable suivant les types de temps, les lieux, les jours et les années ainsi qu'influencé par l'imaginaire des individus, la santé des hivernants, les niveaux techniques, les services publics, la pression sociale et la pratique des sports.

Cit. « [...] l'hiver, [...] on se promène partout sur les neiges, par le moyen de certaines chaussures faites par les Sauvages, qu'on appelle Raquettes, qui sont fort commodes [...] » source BOUCHER, Pierre (1964). Histoire véritable et naturelle des moeurs et productions du pays de la Nouvelle-France vulgairement dite le Canada, Boucherville, Société historique de Boucherville, p. 19. (Réimpression en fac-similé de l'édition de 1664 publiée à Paris chez Florentin Lambert.)

Rem. Le mot vient d'une forme d'origine latine au sens de « temps d'hiver ». || Ici, le terme hiver ne concerne que le Québec méridional et le Pré Nord. || Durant le jour, l'hiver est un « cosmétique lumineux du Nord ». || L'hiver se caratérise par l'alternance irrégulière de trois mécanismes : précipitations solides, temps froid anticyclonien, relâchement thermique. || L'hiver n'est pas une « morte-saison », comme on le disait jadis.

Voir cycle hivernien, grisaille de l'hiver, gros hiver, hivernie, les neiges, navigation d'hiver, paysages d'hiver, pêche d'hiver, père Noël, petit hiver, plein hiver, tourisme d'hiver, les autres dérivés du mot hiver, les entrées froid, gel, glace, glaciel, luminosité en hiver, neige et Nord de même que la section « Aspects lexicologiques ».


hiver, n. m.

Int. f1 s1

Déf. 2/2. Mois les plus originaux de l'année, tant au plan météorologique qu'au plan des attitudes.

Cit. « Il nous a beaucoup aimés, Aldéric, surtout moi parce que tout le monde disait : tu lui ressembles qu'on dirait Aldéric qu'a refoulé au lavage. Chaque hiver, à Noël, il nous donnait des patins, des C.C.M., des hockeys : " Les Galarneau, un jour, vous jouerez pour les Bruins de Boston! " qu'il disait chaque fois, avec une voix que je n'oublierai jamais, une voix comme la mienne aujourd'hui » source BDTS (Jacques Godbout, Salut Galarneau!, 1967, 154 pages)

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1993). « Le vocabulaire de l'hiver », La banque des mots, Paris, Presses universitaires de France, 45, p. 14-32.

Rem. Le concept de l'hiver peut être vu comme une période ou un écoumène. || Le tronc de provignement du mot hiver fournit une corpus de plus l00 entrées, mais la famille sémantique du mot contient au moins dix fois plus d'entités, dont certaines se retrouvent, avec adaptation, dans chacun des deux hémisphères. || Le mot hiver fait naître des jeux de mots : hivertissant, hivervescence, hivernite.

Voir nordicité saisonnière.


HiverActif, n. pr. m.

Déf. 1/1. Concours d'activités physiques conduites à l'extérieur dans le cadre d'un circuit interurbain et même euraméricain.

Rem. Organisme créé en 1989.

Voir activités d'hiver, L'hiver en Nord, plaisirs d'hiver, plein air hivernal.


hiver blanc, n. m.

Déf. 1/1. Saison froide caractérisée par des chutes de neige ainsi que par la présence du manteau nival.

Réf. « [Pendant les mois de nuit arctique,] à midi, s'il fait calme, une certaine lumière, une lueur diaphane émanant plutôt de la blancheur de la neige donne au paysage la luminosité d'un beau clair de lune [...] » source CHOQUE, Charles (1998). Guy Mary-Rousselière, 1913-1994, Montréal, Médiaspaul, p. 41. || « [...] au coeur de Charlevoix, toute une gamme de plaisirs d'hiver n'ont d'égal que la beauté de la plus blanche des saisons [...] » source « L'Agenda », Le Devoir, Montréal, 11 mars 2000, p. 40 (publicité). || ROUQUETTE, L.-F. (1982). Le grand silence blanc, Montréal, Art global, (1re édition : 1921), 235 p.

Rem. L'hiver blanc est aussi appelé grande blanche et manne blanche. || « Blanc comme neige » est une expression courante.

Voir aveuglement nivo-glacique, glace blanche, glisse, luminosité en hiver, lunette inuite, magie blanche, mal de neige, or blanc, sports d'hiver.


hiver des montagnes tropicales, n. m.

Déf. 1/1. Climat des étages élevés dans les basses latitudes.

Rem. Vocabulaire conforme aux concepts des pays froids avec fria pour « froid », helada pour « glacial » et nevada pour « nival », mots que le touriste québécois peut entendre lors de ses vacances dans les pays chauds.

Voir neige éternelle.


Hiver en Nord, L', n. pr.

Déf. 1/1. Raison sociale reflétant la saison froide à Sainte-Agathe-des-Monts..

Rem. L'expression est constituée d'un jeu de mots rappelant l'or blanc et le Nord de Montréal.

Voir fête d'hiver, hivernisme.


Hiver, Le bel, n. pr. m.

Déf. 1/1. Titre d'un poème sur le paysage froid et neigeux de la vallée du Saint-Laurent.

Cit. « [...] Blanc de perle et l'albâtre, azur foncé, bleu clair [...] » source BEAUCHEMIN, Nérée (2000). « Le bel hiver », Patrie intime et autres poèmes, Montréal, Les Herbes rouges, 108 p. (Collection Five O'Clock). (Choix et présentation de Clément Marchand. Première édition de Patrie intime : 1928.)

Rem. L'expression bel hiver appartient aussi au langage courant.

Voir hivernisme, Québec géoculturel.


hivernal, adj.

Déf. 1/1. Se dit des aspects naturels de la saison qui durent de l'automne au printemps.

Cit. « [...] la période hivernale s'est finalement installée [...], ne pas craindre le froid [...] » source Prestige, Québec, 4, 7, 1999, p. 32.

Rem. Le mot hivernal est vieux d'environ 1000 ans. || Le sens du mot hivernal est opposé à celui du mot estival, qui désigne un temps chaud jugé agréable et idéal. || Le mot hivernal a souvent renvoyé aux seuls éléments physiques : froid, gel, neige, glace, vent, poudrerie, durée limitée de la lumière solaire quotidienne. || Le concept évoqué ici par le mot hivernal est différent de ceux d'hivernien et d'hivernisme.

Voir hiver.


hivernant, n.

Déf. 1/2. En saison froide, individu des pays tempérés se rendant dans les pays chauds.

Rem. Le concept peut s'appliquer aussi aux animaux et aux phénomènes. || Dans l'esprit du dictionnaire, est hivernant le Québécois qui va en vacances aux Tropiques, par exemple au « Sunbelt » des États-Unis. || Le mot peut aussi être employé comme adjectif.

Voir tourisme en hiver doux.


hivernant, n.

Int. s2

Déf. 2/2. Résident des pays froids qui, d'une manière optimale, vit l'entièreté de son hiver aux mêmes latitudes.

Cit. « C'est que le climat n'est pas tendre pour ce nouvel hivernant, encore peu habitué aux rigueurs du Québec. Les premières incursions de la tourterelle en sol québécois remontent au début du siècle » source BDTS (Serge Beaucher, L'hiver triste des tourterelles, Franc-Vert, Décembre 1996, Vol. 13, No. 6)

Rem. L'idée évoquée ici est celle d'hiverner normalement dans son propre milieu. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir tourisme d'hiver.


hivernement, n. m.

Déf. 1/1. Fait pour tout être de passer l'hiver, d'une manière ou d'une autre, ici ou ailleurs.

Cit. « [...] l'hivernement des humains réclame des préparatifs considérables [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 20.

Réf. « Isles d'hivernement » source BLAIS, Suzelle (1983). Apport de la toponymie ancienne aux études sur le français québécois et nord-américain : documents cartographiques du régime français, Québec, Gouvernement du Québec, Commission de toponymie, p. 47. (Collection Études et recherches toponymiques). (L'auteur cite D'Anville, 1755).

Rem. Le concept de l'hivernement ne s'applique pas seulement aux humains.

Voir Havre de l'hivernement, hiverner.


hiverner, v.

Déf. 1/4. Passer l'hiver à l'abri, par exemple, dans le cas de navires ou de troupes.

Rem. Ce sens se trouve dans les dictionnaires.


hiverner, v.

Déf. 2/4. Labourer une terre avant l'hiver.

Rem. Ce sens se trouve dans les dictionnaires.


hiverner, v.

Déf. 3/4. Mettre les bestiaux à l'étable, l'hiver.

Rem. Ce sens se trouve dans les dictionnaires.


hiverner, v.

Int. s2

Déf. 4/4. Vivre normalement dans sa région, de l'automne au printemps.

Cit. « [...] à tous les bûcherons avec qui j'hiverne [...] » source DESROCHERS, Alfred (1979). À l'ombre de l'Orford, Montréal, Fides, (1re édition : 1929), p. 24.

Rem. Il est ici question d'individus résistant à la « fuite aux Tropiques » et, sans déprime, continuant sur place leurs occupations courantes.

Voir hivernie principale ainsi que la section « Aspects lexicologiques ».


hivernie, n. f.

Int. f2 s2

Déf. 1/1. Aire naturelle caractérisée par la saison froide.

Rem. Le mot est formé à partir de hiver. || L'expression date de 1991. || En anglais, winterland. || Le mot hivernie désigne un espace et se présente donc différemment de hiver, qui désigne une période. || Le mot hivernie rappelle le sens ancien de climat qui renvoyait à une « étendue » (Le Robert). || Dans ce sens, le mot hivernie touche les latitudes appropriées de l'un ou l'autre hémisphère.

Voir hivernal, hivernie mentale.


hivernie dielle, n. f.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Aire comprenant, par an, quelques jours de froid de faible intensité.

Rem. Le mot diel est utilisé ici pour « jour de vingt-quatre heures ». || L'hivernie dielle est un genre de mini-hivernie. || L'hivernie dielle correspond à un espace d'hiver situé à la frange septentrionale des pays subtropicaux.

Voir le tableau Comparaison transzonale dans la section « Aspects lexicologiques ».


hivernie légère, n. f.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Zone des latitudes 40-30 où peuvent se produire des manifestations hivernales de faible intensité.

Rem. L'expression da te de 1995. || L'hivernie légère comprend deux types : l'infrahivernie et l'hivernie dielle. || L'hivernie légère ne concerne pas le Québec qui est trop au nord pour connaître des situations hivernales aussi douces.

Voir tourisme en hiver doux.


hivernie mentale, n. f.

Int. f2 s2

Déf. 1/1. Espace mental de l'hiver.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1993). « Le vocabulaire de l'hiver », La banque des mots, Paris, Presses universitaires de France, 45, p. 14-32.

Rem. Le mot est formé à partir de hiver. || L'énoncé suivant exprime le fait de l'hivernie mentale : On reparle toute sa vie de la tempête nivale du siècle qui, pourtant, n'avait duré qu'un jour. || En anglais, winter in the mind. || Il s'agit d'une hivernie immatérielle, très variable suivant l'imaginaire des individus.

Voir hivernisme.


hivernien, adj.

Int. f2 s2

Déf. 1/1. Se dit de la totalité physique, humaine et régionale de la saison froide.

Rem. Le mot est dérivé de hiver. || Le terme hivernien répond à l'amplitude nature/culture du concept de l'hiver. || Le concept évoqué par le mot hivernien est plus englobant que ceux évoqués par les mots hivernal et hiverniste.

Voir cycle hivernien, hivernie principale.


hivernie principale, n. f.

Déf. 1/1. Écoumène vu quant à la répartition des populations suivant les niveaux de sévérité de l'hiver.

Cit. « On peut jumeler le nombre d'habitants avec leur degré d'hiver, en d'autres termes évaluer l'écoumène par la froidure. Vues ainsi, 80 % des valeurs issues de cette combinaison [...] se logent entre le monde circumnordique peu peuplé et les aires populeuses à faible, voire nulle, hivernité. D'où, la dominance d'une zone médiane. » source HAMELIN, Louis-Edmond (1999). « Espaces touristiques en pays froids », Téoros, Montréal, 18, 2, p. 8.

Rem. L'hivernie principale correspond aux territoires où la saison froide dure en moyenne de trois à cinq mois. || Dans l'échelle spatiale de l'intensité du froid dans l'hémisphère, l'hivernie principale occupe une position intermédiaire. || Québec, Montréal, Toronto, Boston se trouvent dans l'hivernie principale.

Voir climat tempéré, hivernie zonale, hiver socio-météorologique, nordicité saisonnière, Villes d'Hiver.


hivernie sévère, n. f.

Déf. 1/1. Étendue caractérisée par les plus durs hivers de l'hémisphère boréal.

Rem. L'hivernie sévère comprend l'hyperhivernie et la mégahivernie. || L'hivernie principale (rapport hiver/population) ne fait pas partie de l'hivernie sévère.

Voir le tableau Comparaison transzonale dans la section « Aspects lexicologiques ».


hivernie zonale, n. f.

Déf. 1/1. Aire s'étendant, suivant des intensités diverses, du Pôle aux franges subtropicales.

Rem. L'hivernie zonale comprend l'hyperhivernie, la mégahivernie, l'hémihivernie, l'hivernie principale, l'infrahivernie et l'hivernie dielle. || L'hivernie zonale est une notion parallèle à celle de zonation circumnordique.

Voir le tableau Comparaison transzonale dans la section « Aspects lexicologiques ».


hiverniser, v.

Var. [hiverniser, hiveriser]

Déf. 1/1. Se préparer à la saison froide, au plan matériel.

Cit. « [...] hivernisez votre auto par l'entretien du système de chauffage » source L'Appel, Sainte-Foy, 17 octobre 1999, p. 15.

Réf. « hiveriser » source BÉLISLE, Louis-Alexandre (1957). Dictionnaire général de la langue française au Canada, Québec, Bélisle, p. 609.

Rem. L'expression hiverniser suggère l'idée de s'adapter à l'hiver et s'emploie principalement en rapport aux engins construits dans des pays plus chauds. || Le mot hiveriser correspond à une dérivation plus usuelle et conforme à la racine latine.


hivernisme, n. m.

Int. f2 s2

Déf. 1/1. Registre d'attitudes positives, neutres ou négatives, prises par les individus et groupes à l'égard de l'hiver.

Réf. « [...] l'hiver est presque toujours une saison de tristesse qui sert de cadre à des événements douloureux et des personnages qui souffrent [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 256.

Rem. En anglais, winter in the mind. || L'hivernisme en soi concerne autant les comportements favorables que les comportements défavorables. || Ici, l'hiver est une émotion, une raison et un symbole qui répond au concept de nordicité mentale.

Voir grisaille de l'hiver, hivernie mentale, hivernitude, Le bel hiver, neige.


hiverniste, adj.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Qualifie l'hiver vécu d'une manière ou d'une autre.

Réf. « [un journaliste] hiverniste » source CLOUTIER, Jean, et Roger DROLET (1999). Vivre avec l'hiver, vidéo, Télé-Québec, Québec, 60 minutes.

Rem. Le mot hiverniste réfère aux seuls aspects humains de l'hiver, au contraire de hivernal.


hivernité, n. f.

Int. f2 s2

Déf. 1/1. Le fait, l'état et la qualité du tout de l'hiver perçu et vécu.

Cit. « Hivernité. Les substances de la neige et de la glace en hiver, dans tous leurs états féériques suscitent dans l'âme éprise de beauté une ivresse frôlant le surnaturel. » source CHOQUETTE, Phil., et autres (1999). Mirages du Nord, Sainte-Foy, communiqué d'exposition de peinture.

Réf. « [...] toute hivernité transposée [dans les tableaux des artistes] stimule les visiteurs [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1996). Écho des pays froids, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 228.

Rem. L'expression date de 1991. || L'hivernité peut être de niveau faible, usuel ou élevé. Elle varie suivant les latitudes, les traits météorologiques et le comportement des individus. || La nordicité saisonnière exprime l'un des aspects de l'hivernité.

Voir activités d'hiver, hivernisme.


hivernitude, n. f.

Int. f2 s2

Déf. 1/1. Pénibilités objectives et surtout subjectives de l'hiver.

Cit. « Dans hivernitude, l'angoisse et la tristesse face à l'hiver sont exprimées notamment par une toile un peu surréaliste de Lauréat Marois, Vue de Québec, sorte de vision apocalyptique d'une capitale frigorifiée » source BDTS (François Simard, «Mirages du Nord», Chaleur nordique, Le Soleil, Samedi 30 janvier 1999, page D9)

Réf. « [...] l'hiver mange le printemps, l'été et l'automne [...] » source BESCHERELLE, Louis-Nicolas (1851). Dictionnaire national, ou Dictionnaire universel de la langue française, Paris, Garnier, p. 147.

Rem. La terminaison du mot rappelle le mot solitude et exprime une notion d'hivernisme négatif.

Voir cabin fever, cafard de l'hiver, nordicitude.


hivernophobe, n.

Int. f2 s1

Déf. 1/1. Qui exagère, craint et déteste la saison froide.

Réf. « [...] l'hiver fait parler. Souvent avec excès [...] » source LA SOUDIÈRE, Martin de (1987). L'hiver : à la recherche d'une morte-saison, Lyon, La Manufacture, p. 14. (Collection Homme et la nature). || « [...] il est assez inquiétant de songer au sort d'un peuple qui chante Mon pays, c'est l'hiver et qui, du même souffle, ajoute que cet hiver est détestable [...] » source ARCAND, Bernard (1999). Abolissons l'hiver!, Montréal, Boréal, p. 108.

Rem. L'hivernophobe est un mal-hivernant ou un hiverniste négatif qui, par une névrose phobique, ne voit que tempêtes, accidents routiers, marches glissantes, pluies d'hiver, inondations de fonte, pannes de courant, ennuis de santé, déboursés supplémentaires.

Voir chimonophobie, hivernie mentale.


hiver rude, n. m.

Déf. 1/1. Saison froide de haute pénibilité.

Réf. « [...] ces Russes, [...] leur puissant hiver : c'était leur allié naturel et le plus terrible [...] » source LITTRÉ, Émile (1873). Dictionnaire de la langue française : contenant... La nomenclature... La grammaire... La signification des mots... La partie historique... L'étymologie..., Paris, Hachette, p. 2030. (En référence à la Campagne de Russie par la France en 1812.)

Rem. Le phénomène de l'hiver rude peut aussi se produire en dehors de la zone des hivernies sévères.

Voir gros hiver.


hiver socio-météorologique, n. m.

Int. s1

Déf. 1/1. Saison froide vue comme une série de manifestations naturelles et culturelles imbriquées.

Réf. « [...] à l'Université Laval, une trentaine d'étudiants étrangers sont venus suivre un cours théorique d'une heure sur l'hiver québécois. » source LAFERRIÈRE, Michèle (2000). « Les étudiants étrangers se familiarisent avec le froid », Le Soleil, Québec, 10 novembre, p. A3. || « [...] pas de criage contre l'hiver. Tes démènements et tes disputements et tes doctrinages ne dérangeront pas le Bon Dieu [...] » source LACROIX, Benoît (1989). Mélanges offerts au cardinal Louis-Albert Vachon, recteur, 1960-1972, de l'Université Laval, archevêque de Québec et primat du Canada, Québec, Université Laval, p. 238-246. (En référence au langage populaire sur les rivages du moyen estuaire du Saint-Laurent.)

Rem. Par le composant socio, le mot évoque une notion à l'effet que l'hiver total représente davantage qu'un simple phénomène atmosphérique.

Voir activités d'hiver, hiver, hivernie mentale, hivernien.


hockey, n. m.

Var. [hockey, hockey sur glace]

Déf. 1/1. Jeu de deux équipes opposées évoluant sur une glace de patinoire généralement à l'intérieur d'un édifice et essayant de faire entrer à l'aide d'un bâton à bout courbé une seule rondelle noire (palet) dans le filet gardé de l'équipe adverse.

Cit. « La planche à neige et le départ de Gretsky pourraient achever ce sport [le hockey] au pays. » source BOUCHARD, Alain (1999). « Bilan de l'historien Donald Guay : Le déclin du hockey canadien », Le Soleil, Québec, 30 octobre, p. A17.

Rem. À partir de la Seconde Guerre, puis de l'arrivée de la télévision en 1952, les parties de hockey du samedi soir deviennent tellement populaires que l'on parle de « sport national ». Depuis, les choses évoluent, si l'on en croit la citation ci-dessus.

Voir patinage, sports d'hiver.


homme de bois, n. m.

Var. [homme de bois, homme des bois, homme du bois]

Déf. 1/1. Travailleur pratiquant divers métiers forestiers dont celui de l'abattage.

Cit. « Une gélinotte en moins. Le costume du chasseur, du guide ou de l'homme de bois comprenait des mitasses, sorte de chausses de toile protectrice couvrant le bas de la jambe de la botte au genou » source BDTS (Paul-Louis Martin, La chasse au Québec, 1990, 405 pages)

Cit. « Émilie et Ovila s'enfoncèrent dans le bois, elle derrière lui qui prenait un soin méticuleux à empêcher les branches de la fouetter au visage. Émilie souriait de la facilité avec laquelle il se frayait un passage à travers les sentiers encombrés de branches et de feuillages. « Ovila est vraiment un homme des bois », pensa-t-elle » source BDTS (Arlette Cousture, Les filles de Caleb Tome 1 : Le chant du coq [Édition revue et corrigée], 1995, 459 pages)

Réf. « [...] les bûcherons ont le choix entre un salaire fixe, en plus duquel ils sont logés et nourris dans les camps aménagés par le contracteur, et un salaire à la tâche, à la corde; dans ces cas, ils sont obligés de payer pension [...] » source BLANCHARD, Raoul (1935). L'Est du Canada français : Province de Québec, Montréal, Librairie Beauchemin, vol. 1, p. 293. (Collection Publications de l'Institut scientifique franco-canadien).

Rem. L'énoncé donné en référence ci-dessus réfère à des travaux sur la Côte-Nord. || Le bûcheron est le prototype de l'homme de bois. || Le terme homme de bois désigne une réalité différente de celle évoquée par les mots coureur de bois et draveur.

Voir homme de chantier, lumberjack.


homme de cage, n. m.

Déf. 1/1. Travailleur qui, sur terre, manutentionne des pièces de bois parfois volumineuses et, sur l'eau, conduit les trains de bois à destination.

Rem. Expression vieillie.

Voir cage, cageux, radelier.


homme de chantier, n. m.

Déf. 1/1. Homme de bois travaillant hors de chez lui dans le cadre communautaire d'une entreprise forestière.

Réf. « [...] le sac à dos, vêtus d'un rouge mackinaw, / le jarret musculeux étranglé dans la botte, / les shantymen partants s'offrent une ribote / avant d'aller passer l'hiver à Malvina [...] » source DESROCHERS, Alfred (1979). À l'ombre de l'Orford, Montréal, Fides, (1re édition : 1929), p. 11.

Rem. L'expression s'emploie surtout au pluriel. || En anglais, shanty pour « chantier ».

Voir bûcheron, homme de bois, sortir du bois.


homme de neige, n. m.

Déf. 1/1. Travailleur qui se rend disponible à des travaux de déneigement surtout domestiques.

Rem. Emploi vieilli. || L'expression homme de neige n'est pas synonyme de bonhomme de neige et ne désigne pas non plus le mythique « abominable homme des neiges ».

Voir déneigeur, tempête de neige.


homme du Nord, n. m.

Déf. 1/1. Personne résidant dans le Nord ou ayant la mentalité du vrai Nord.

Cit. « [...] c'était le Père Brohau, bâti comme un homme du Nord, remarquable de savoir faire [...] » source DUCHAUSSOIS, Pierre (1921). Aux glaces polaires : indiens et esquimaux, Lyon, Oeuvre apostolique de Marie Immaculée, p. 303.

Rem. Peut être autochtone ou non. || La notion d'homme du nord est millénaire. || L'expression de femme du nord est moins fréquente.

Voir nordiste.


horloge grand-mère, n. f.

Int. s1

Déf. 1/3. Appareil-temps dont le sommet de l'habillage est taillé en demi-lune comme un chapeau rond.

Rem. Emploi rare. || La notion évoquée par l'expression horloge grand-mère est mal fixée et ne présente pas d'originalité fondamentale en horlogerie.


horloge grand-mère, n. f.

Déf. 2/3. Horloge composite, de moyenne dimension par rapport à la haute horloge, et comportant une porte vitrée dans le style des pendules de cuisine venues des États-Unis.

Cit. « Martha Yeghiayan prend beaucoup de soins à faire la table de style Queen Anne qu'elle présentera lors du prochain congrès des découpeurs. Elle a réalisé l'an dernier une magnifique horloge grand-mère » source BDTS (Danielle Bonneau, Des doigts de fée pour le découpage, La Presse, Samedi 9 décembre 1995, page J1)

Rem. L' expression est relevée à l'Île d'Orléans, dans la décennie 1940.


horloge grand-mère, n. f.

Déf. 3/3. Horloge de style grand-père dont l'acquisition par les descendants passe par la propriété ou la décision finale de la grand-mère.

Rem. Sens : « horloge de grand-mère ».


horloge grand-père, n. f.

Déf. 1/1. Appareil-temps de prestige installé dans la principale pièce de la résidence.

Cit. « C'est bien loin ça, monsieur Valcourt. Mais, oui, j'en ai connu quelques-uns, en effet. L'horloge grand-père tinta clair et annonça la demie de dix heures, puis elle se tut, comme si elle aussi attendait la vraie question » source BDTS (Florence Nicole, Neige, 1998, 402 pages)

Rem. L'expression horloge grand-père est un anglicisme de traduction, non utilisé en France, où l'on emploie plutôt horloge comtoise, horloge de parquet. || L'horloge grand-père est une haute horloge, c'est-à-dire un « meuble qui se rend jusqu'au plafond » et dont la fréquence du remontage manuel est notamment fonction de la hauteur de la gaine.

Voir horloge grand-mère.


hôtel de glace, n. m.

Déf. 1/1. Édifice fait de glace et offrant un gîte luxueux à une clientèle circumnordique.

Cit. « Mais l'igloo le plus " in " du Québec sera sans contredit celui du très confortable Hôtel de Glace Québec-Canada, qui ouvrira ses portes gelées le premier janvier 2001, au Parc de la Chute-Montmorency. » source PERREAULT, Denyse (2000). « Hiver québécois », Le Devoir, Montréal, 25/26 novembre, p. E8.

Rem. L'expression hôtel de glace correspond à une extension des concepts d'iglou avec ses lits de glace recouverts de peaux de caribou.

Voir glace de monuments, snice, palais de glace, tourisme d'hiver.


Hudsonie, n. pr. f.

Var. [Hudsonie, Hudsonie marine et continentale]

Déf. 1/1. Ensemble de la baie de James, de la mer d'Hudson, du détroit d'Hudson, du golfe de Foxe ainsi que de leurs bassins situés au Québec, au Manitoba, au Nunavut ainsi qu'en Ontario.

Réf. MALTE-BRUN, Conrad (1832). Traité élémentaire de géographie. Contenant un abrégé méthodique du précis de la géographie universelle en quatre volumes. Divisé en deux parties, celle des principes et celle des descriptions. Précédé d'une introduction historique, et suivi d'un aperçu de la géographie ancienne, sacrée et profane, Bruxelles, Meline, p. 605. || « [...] en Hudsonie, terre de givre et de solitude [...] » source LAVERDIÈRE, Camille (1976). « Il neige en mer d'Hudson », Liberté, Montréal, 105, p. 24.

Rem. Le mot Hudsonie constitue une adaptation lexicale formée à partir du nom de Henry Hudson, navigateur et découvreur du XVIIe siècle. || L'expression ne désigne pas qu'un espace marin : la façade continentale de l'Hudsonie, côté est, a été désignée Eastmain alors que celle du côté ouest a reçu, d'après Malte-Brun (1832), le nom de Nouvelles Galles ou Maine Occidentale.

Voir Eastmain, mer d'Hudson.


hudsonien, adj.

Déf. 1/1. Se dit au sujet de tous les aspects des Hudsonies.

Rem. Qualificatif d'emploi général.


Hudsonienne, n. pr. f.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Méga-opération hydro-électrique sur la façade québécoise de l'Hudsonie méridionale.

Rem. Seule l'Hudsonienne Un, correspondant à La Grande, est en production. En anglais, cette centrale est appelée James Bay I. L'Hudsonienne Deux serait Grande-Baleine ou, en anglais, James Bay II. L'Hudsonienne Trois se rapporterait au complexe NBR.

Voir Hydro-Québec, Radissonie.


Hudson's Bay Company, n. pr. f.

Var. [Hudson's Bay Company, La Baie, Compagnie de la Baie d'Hudson]

Déf. 1/1. Entreprise britannique de fourrures, de commerce et de finance dans le Nord canadien et le Canada de base.

Cit. « Le gouvernement fédéral, propriétaire actuel du Fort Témiscamingue, glisse un peu sur cette histoire française régionale; il y célèbre davantage l'épopée de la Hudson's Bay Company du Régime anglais... » source BDTS (Jean-Pierre Bonhomme, Un pays de contrastes qui plonge ses racines dans l'histoire, La Presse, Samedi 13 août 1994, page G3)

Cit. « [...] adroitement, [l'employeur signalait à l'employé] le petit jeu de mots qui n'était pas toujours à la vérité si faux, ni si vantard, traduisant les initiales de la Compagnie de la Baie d'Hudson - H. B. C. - par " Here before Christ "! Ici, avant le Christ! » [Entendre avant les missionnaires, surtout les catholiques] - BULIARD, Roger (1951). Inuk « Au dos de la terre! », Paris, Éditions Saint-Germain, Pères Oblats, p. 228.

Rem. La fondation officielle de cette compagnie se fixe au 2 mai 1670 et, depuis, elle a beaucoup changé.

Voir Eastmain, Hudsonie, Kuujjuaq, Révillon.


Huron-Wendat, n. pr.

Déf. 1/1. Peuple autochtone dont le territoire a pour centre Lorette ou Wendake.

Cit. « La construction de ce bâtiment de 60 pieds sur 40, reposant sur une structure permanente, a débuté la semaine dernière et est presque achevée. " Lieu cérémonial et coutumier Huron-Wendat de la famille Sioui ", peut-on lire sur une affiche posée sur l'un des murs de la maison » source BDTS (Arts et spectacles, Requête pour interdire une maison longue huronne dans le parc, Le Soleil, Lundi 25 octobre 1993, page B7)

Réf. « [Jadis,] les Hurons échangeaient du maïs et des filets de pêche avec les Algonquins contre du poisson et des fourrures [...] » source COURVILLE, Serge (2000). Le Québec : genèses et mutations du territoire. Synthèse de géographie historique, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 35. (Collection Géographie historique).

Voir Autochtone, Québec autochtone.


hydronival, adj.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Se dit d'eau libre délayant de la neige locale.

Rem. Le mot sert à identifier la nature du matériel. || L'expression hydronival est distincte de fluvio-nival, terme qui s'applique à un type d'écoulement.

Voir neige détrempée, sloche.


Hydro-Québec, n. pr. f.

Déf. 1/1. Méga-entreprise publique constituée en 1944 et dont le but premier est de fournir au Québec une part importante de ses besoins en énergie.

Cit. « Deux ans plus tard, Pierre Laporte publia un reportage sur les grands travaux de l'Hydro-Québec dans la rivière Bersimis, sur la côte nord du Saint-Laurent » source BDTS (Georges-Émile Lapalme, Le vent de l'oubli, 1970, 296 pages)

Réf. « [...] le coût de l'électricité au Québec est l'un des plus avantageux en Amérique du Nord [...] » source HYDRO-QUÉBEC (2000). HydroContact, Montréal, Hydro-Québec, 16.

Rem. Hydro-Québec est une institution industrielle, commerciale et de services surtout connue par ses grands complexes de Manic-Cinq et de La Grande, les deux situés au Moyen Nord.


hygromètre à sapin, n. m.

Var. [hygromètre à sapin, hygromètre à branche de sapin]

Déf. 1/1. Installation murale d'une petite branche vive de sapin dont la dilatation, sensible aux variations de l'humidité de l'air, exprime, sur une échelle grossièrement graduée, une certaine prévision du temps.

Réf. « hygromètre à branche de sapin » source COLLARD, Éric (1995). Folklore de France, Nîmes, Confédération nationale des groupes folkloriques français, 43, 1, p. 19. || HAMELIN, Louis-Edmond (1980). Photographie d'un appareil artisanal installé sur un hangar à Maskinongé, Mauricie.

Rem. L'hygromètre à sapin était un instrument élémentaire utile dans les camps du Pré Nord avant l'arrivée des stations météo, de la radio et des avions de brousse.


hyperboréen, adj.

Déf. 1/1. Se dit d'une situation circumnordique maximale.

Cit. « Suarès s'opposait-il à la " haute humanité " de Maurras, pour choisir le barbare hyperboréen? Se liait-il au symbolisme " d'origine parisienne et flamande "? Il ne pouvait tout de même pas mépriser, comme Huysmans, les terres de langue d'oc, pour ne s'en tenir qu'à la France... » source BDTS (Fernand Ouellette, Journal dénoué : essai [Préface de Gilles Marcotte], 1988, 265 pages)

Réf. Le nouveau Petit Robert. Dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française (1993). Paris, Le Robert, 2467 p.

Rem. Le mot date de 1542, selon Le nouveau Petit Robert. || Mot vieilli.

Voir Extrême Nord, hyperhivernie.


hyperhivernie, n. f.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Étendue caractérisée par l'hiver de l'Extrême Nord.

Réf. « [Hyperhivernie,] hiver aussi vaste que l'année moins un jour entier de lichen [...] » source PERRAULT, Pierre (1977). Gélivures, Montréal, Éditions de l'Hexagone, p. 115. (Collection Rétrospectives).

Rem. L'hyperhivernie correspond à la plus haute sévérité des hivers. || Le concept d'hyperhivernie est exprimé par le mot fimbulvert dans une saga de la fin du XIIe siècle. (Exposition, Vikings, Grand Palais, Paris, 1992).

Voir hivernie sévère.


hypothermie, n. f.

Déf. 1/1. Ralentissement de toute activité et apparition de troubles de la conscience, suite à l'exposition au froid ou à l'immersion dans l'eau froide.

Cit. « N'oublions pas que nous sommes dans un milieu marin où l'eau est très froide (maximum 8° C, l'été. Brrr...!) : prévoir tout ce qu'il faut pour les cas d'hypothermie. En plus des courants de marées qui peuvent être particulièrement puissants par endroits, il y a aussi les bancs de brouillard qui arrivent sans crier gare - la boussole est un " must " » source BDTS (Denyse Perreault, De Havre-Saint-Pierre à Natashquan : la voie est libre, Franc-Vert, Février-mars 1997, Vol. 14, No. 1, p. 17-22)

Réf. « hypothermie. La survie d'un malade est impossible au-dessous de 25o, sans circulation extracorporelle [...] » source FATTORUSSO, Vittorio, et Otto RITTER (1995). Vademecum clinique : du diagnostic au traitement, 14e édition revue et mise à jour, Paris, Masson, p. 1533.

Voir gelure, hivernitude, refroidissement éolien.


iceberg, n. m.

Déf. 1/1. Immense bloc de glace de terre ayant pris la mer, dérivant par les courants et le vent jusqu'à sa disparition naturelle.

Cit. « [...] iceberg long de 60 kilomètres dérivant en Antarctique [...] » source REUTERS (1999). Le Soleil, Québec, 6 octobre, p. B11, photographie.

Réf. « [...] icebergs indolents, comme endormis, grandes bêtes monstreuses, sans bras ni jambes, sans nage ni voile, emportés par les dérives vers la fatale destination de la fonte [...] » source PERRAULT, Pierre (1999). Le mal du Nord, Hull (Québec), Vents d'Ouest, p. 252. (Collection Passages. Récit).

Rem. La nature de l'iceberg relève de la glace de glacier par son origine, mais du glaciel par son caractère flottant et ses impacts. || Historiquement, il se peut que l'appellation Islande (Iceland) vienne davantage des icebergs environnants que des glaciers à l'intérieur de l'île, qui ne seront connus que plus tard. || Quittant principalement les bordures océaniques du Groenland, les masses flottantes descendent de l'Extrême Nord et du Grand Nord jusqu'au Moyen Nord et même au Pré Nord où, au large de Terre-Neuve, s'est produit l'accident du Titanic. Chaque année, durant la saison des icebergs, plus de mille entités passent ainsi le long de la Côte-du-Labrador. Quelques-uns de ces icebergs, s'échouant sur les hauts-fonds des rentrants côtiers, composent les éléments les plus spectaculaires du paysage local. || Vu de profil, l'iceberg est beaucoup plus volumineux qu'un floe.

Voir eau douce, glace de mer, glace fondue, glacier, glacique, île de glace.


Ice Day, n. pr. m.

Déf. 1/ 1. Célébration de la débâcle de la Chaudière en Basse Beauce.

Cit. « [...] le Ice Day est l'un des jours les plus attendus de l'année, sociologiquement. Loin d'accabler les Beaucerons, les hautes eaux printanières leur sont l'occasion d'une manifestation originale, pleine de gaieté et de charité [...] » source ROBITAILLE, André, et autres, dir. (1955). « Sainte-Marie-de-Beauce. Études d'urbanisme », Revue canadienne d'urbanisme, Ottawa, V, 3-4, tiré à part, p. 6.

Rem. Le Ice Day correspond à une fête du déglacement. || Anglicisme historique recueilli à Sainte-Marie. || Le Ice Day est l'occasion d'un concours populaire de prédiction du jour et de l'heure de la mise en mouvement des glaces à tel endroit.

Voir glaciel.


iglou, n. m.

Var. [iglou, igloo, iglu, maison de neige]

Déf. 1/1. Abri de forme hémisphérique accueillant peu de résidants, fait de morceaux de neige taillés et placés de manière à contribuer à la solidité de l'édifice, possédant une entrée en sous-sol, recevant la clarté d'une fenêtre de glace bleue ainsi qu'éclairé et chauffé par une lampe de pierre qui consume de l'huile de phoque « en chantant » discrètement.

Cit. « [...] le Qadjgieq, iglou des réunions, était haut de plafond [...] » source NULIGAK (1972). Mémoires d'un esquimau : la vie de Nuligak, traduit de l'esquimau par Maurice Métayer, Montréal, Éditions du Jour, p. 25. (Collection Les Éditions du jour).

Réf. « [...] l'iglu est le plus beau triomphe de l'Esquimau dans sa lutte avec le Grand Nord; c'est, j'ose le dire, le confort dans ce climat extrême [...] » source BULIARD, Roger (1951). Inuk « Au dos de la terre! », Paris, Éditions Saint-Germain, Pères Oblats, p. 90.

Rem. L'iglou est le domicile traditionnel des Inuits. || Historiquement, dans l'ensemble du monde polaire, l'iglou est une hutte faite, en partie ou en totalité, de tourbe, de peaux, de pierre, de bois de dérive, de neige et d'os de baleine. Il existe plusieurs types d'iglou de neige quant à la durée et à l'usage, sans compter la murette coupe-vent montée près d'un lieu glacique de chasse. || Un bloc de neige bien situé sur l'iglou peut servir de réflecteur à la fenêtre de glace translucide.

Voir iglou de passage, iglou de résidence, iglusaq, maison de neige, refroidissement éolien, et la Note 6 : Iglou.


iglou de passage, n. m.

Var. [iglou de passage, iglou de voyage]

Déf. 1/1. Abri temporaire en forme de dôme, fait de neige.

Réf. « [...] je commence à construire un abri pour la nuit, une hutte de neige, un igloo à la façon des Esquimaux [...] » source ROUQUETTE, L.-F. (1982). Le grand silence blanc, Montréal, Art global, (1re édition : 1921), p. 42.

Voir iglou.


iglou de résidence, n. m.

Déf. 1/1. Maison de neige destinée à durer plus d'un jour.

Rem. L'iglou d'hivernage nécessite des réparations étant donné la diminution de la qualité isolante du matériel nival, le rapetissement de l'hémisphère de résidence et la pollution par l'occupation des lieux.

Voir iglou.


iglou touristique, n. m.

Déf. 1/1. Adaptation plus ou moins fidèle de l'iglou authentique au plan des matériaux, de l'architecture, des dimensions, du site, de la porte, du chauffage, de l'éclairage, de l'ameublement et de la durée de l'utilisation.

Rem. Dans le Sud du pays, l'iglou présente une curiosité pour les visiteurs des carnavals. L'iglou fait par des amateurs est souvent un motif de rigolade chez ceux qui connaissent les pays arctiques.

Voir sudiste.


Iglusaq, n. m.

Déf. 1/1. Neige ferme, homogène, isolante et de bonne épaisseur, formant un matériau apte à la construction.

Rem. Le mot iglusaq appartient à la langue inuktitut du Québec et peut être rendu par « neige à iglou ». || La qualité iglusaq de la neige se rencontre rarement au Québec méridional.

Voir bloc de neige, iglou.


Île de glace, n. f.

Déf. 1/2. Unité glacique généralement conglomératique.

Rem. La formation d'îles de glace est un phénomène naturel. || L'île de glace peut constituer une pièce autonome ou être incorporée au pack. Il peut s'agir d'un floe, d'un débris d'iceberg ou de glace d'agrégation. L'île de glace atteint ses plus grandes dimensions dans les eaux antarctiques. Par analogie, dans les pays tempérés à hiver froid, l'île de glace existe en modèle réduit. Afin d'éviter que toutes les pièces glaciques soient considérées des « îles », une dimension insulaire minimale doit être identifiée, ici, plusieurs dizaines de mètres de largeur. Dans l'estuaire du Saint-Laurent, les glaçons et petits floes qui passent devant l'observateur sont désignés îlots de glace.

Voir descendre.


Île de glace, n. f.

Déf. 2/2. Étendue faite en partie de glace mobile ou fixe, spécialement aménagée et destinée à des activités précises.

Rem. Ce type d'île de glace résulte de l'intervention humaine. Il s'agit ici d'une île minéro-glacique artificielle pouvant servir à la pétrolerie d'exploration dans les mers froides.

Voir plateforme de glace.


Îles-de-la-Madeleine, n. pr. f. pl.

Déf. 1/1. Archipel québécois dans le golfe du Saint-Laurent.

Cit. « L'Irving Whale a coulé en 1970, au large des Îles de la Madeleine, et repose présentement à 65 mètres sous l'eau, dans le golfe du Saint-Laurent » source BDTS (Caroline Montpetit, Environnement : du poisson à consommer à petites doses, Le Devoir, Vendredi 28 juillet 1995, page A3)

Réf. « Les Îles sont surtout constituées de noyaux rocheux, de sable et de lagunes [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1959). Sables et mer aux Îles-de-la-Madeleine, Québec, ministère de l'Industrie et du Commerce, p. 35. || DULONG, Gaston (1999). Dictionnaire des canadianismes, Québec, Septentrion, p. 312.

Rem. La fonction administrative entraîne l'usage de traits d'union. || Le dérivé adjectival madelinienne permettrait d'éviter « madelinotte », finale peu appréciée, d'après un relevé fait sur place et confirmé par Dulong (1999).


indice nordique, n. m.

Int. f2 s3

Déf. 1/1. Méthode de calcul de la nordicité géographique.

Rem. Le terme date de 1963. || Le terme s'applique à l'intérieur de l'hémisphère boréal. || L'indice nordique s'exprime en vapos. La valeur maximale est de 1 000 vapos, au Pôle Nord. || Cet indice, qui prend en considération dix critères, n'est cependant pas l'unique moyen d'évaluer le niveau de Nord d'un lieu ou d'un phénomène.

Voir isonord, monde circumnordique.


Indien, n. pr.

Int. s2

Déf. 1/1. Autochtone du Québec de base et du Moyen Nord.

Cit. « Une fois de plus l'origine de l'étranger l'obséda. Serait-il descendant d'Indien, ainsi que le prétendait Provençal (3) ? Sa complexion de highlander (4) le niait, mais son habileté et diverses caractéristiques l'affirmaient comme tel » source BDTS (Germaine Guèvremont, Le Survenant [Édition critique], 1989, 305 pages)

Cit. « [...] le drame de l'iconographie européenne de l'Indien, c'est qu'elle ne semble pas pouvoir concevoir l'autre comme différent sans le déclarer du même coup inférieur et lorsqu'elle accepte de le voir comme égal, elle ne peut plus le voir comme différent [...] » source GAGNON, F.-Marc (1991). Présentation, Ottawa, SRC, 43, p. 17.

Rem. Le mot provient d'une confusion pré-XVIe siècle quant à la localisation des rivages ouest de l'Atlantique. L'erreur n'est pas convenablement corrigée par l'arrivée du mot Amérindien ou de l'expression Indien d'Amérique, à la fin du XIXe siècle. || Au Canada, il existe une distinction légale entre les Indiens qui ont signé des traités et les autres, une distinction sociale entre ceux des réserves et les autres, une distinction culturelle entre ceux qui vivent à l'ancienne et ceux qui vivent à la moderne, et une distinction administrative entre les structures traditionnalistes et les Conseils de bande établis par les non-Autochtones. || L'Indien de la forêt est un être tout autre que l'Inuit du Grand Nord. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir Algonquin, Atikamekw, Autochtone, Cris, Innu, Micmac, Mohawk, Montagnais, Naskapi et la section « Aspects lexicologiques ».


industrie de l'érable à sucre, n. f.

Déf. 1/1. Activités économiques saisonnières d'une certaine importance et utilisant une matière première végétale non importée.

Réf. « Exportations records [sic] de sirop d'érable en 1998. [...] On estime qu'en 1998, les quelque 10 000 producteurs québécois ont livré près de 54 millions de livres de sirop d'érable représentant une valeur de 120 millions $. » source LACOMBE, Réjean (1999). « Nouveau sommet », Le Soleil, Québec, 22 mars, p. B1.

Rem. L'industrie de l'érable à sucre est caractérisée par une longue phase artisanale animée par la famille de l'érablier (l'exploitant). || Les produits de l'érable, notamment par le développement récent des desserts d'érable, atteignent une grande diversité.

Voir tube, se mettre au, sucrerie.


infinition, n. f.

Int. f2

Déf. 1/1. Mode d'un contrat qui pourrait n'être jamais fermé.

Rem. Suivant les cultures aborigènes, l'infinition touche la durée des ententes et s'oppose à la « Termination Policy » (extinction définitive des droits aux terres) désirée par les non-Autochtones lors des règlements fonciers.

Voir droit inhérent, titre aborigène, Indien.


infrahivernie, n. f.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Aire des pays tempérés chauds connaissant des manifestations froides mais brèves et légères.

Rem. Le mot hivernie renvoie au thème « espace » de la saison d'hiver. || L'infrahivernie correspond à un type d'hivernie légère qui réflète une hivernité plus faible que celle de l'hivernie principale.

Voir tourisme en hiver doux et la section « Aspects lexicologiques ».


Innu, n. pr.

Déf. 1/1. Montagnais et Naskapis du Québec/Labrador.

Cit. « " Les Innus-Montagnais, nous sommes un peuple pacifique. Nous privilégions la voie de la négociation. " [Citation du négociateur innu-montagnais Rémy Kak'wa Kurtness.] » source GIGUÈRE, Monique (1998). « Mamuitun : Les Innus ont un " Plan B " », Le Soleil, Québec, 16 septembre, p. C1.

Réf. « George Arsenault devient adjoint au pdg [...] de la FAPAQ; il coordonnera les dossiers d'intégration et de concertation (relations fédérales-provinciales et intergouvernementales dans le domaine, négociations avec les Inuits et les Innus, avec Habitat faunique Canada et avec le Plan conjoint de l'habitat de l'Est). » source BELLEMARE, André A. (2000). « Appâtage de la sauvagine », Le Soleil, Québec, 16 décembre, p. C7.

Rem. Les productions vidéo innut de Sotrac sont localisées à Sept-Îles sur la Moyenne Côte-Nord. || Parmi les référents principaux des Innus, mentionnons le territoire, le peuple, la culture. || Les mots Innu et Inuit ne sont pas synonymes.

Voir Autochtone, Indien, Naskapi, shaputuan.


interculturel, adj.

Int. s1

Déf. 1/1. Qualifie les échanges volontaires, respectueux et profitables entre des ethnies autoparticipantes à l'intérieur d'un État.

Cit. « Ses effets bénéfiques sont nombreux et son maintien est essentiel notamment parce qu'une langue commune est indispensable à l'harmonie de tous les citoyens et au dialogue interculturel qui doit exister dans une société diversifiée comme la nôtre » source BDTS (Arlindo Vieira, La survie d'un Québec francophone dépend-elle uniquement des immigrants, Enjeux démographiques (États généraux), Vendredi 26 janvier 2001, 9 pages)

Réf. « [Le terme] interculturel laisse entendre qu'il s'agit d'harmonie dans les différences, de réciprocité, de relationnité constitutive, de dialogue et d'interaction » source VACHON, Robert (1995). « Guswenta ou l'impératif interculturel », Interculture, Montréal, cahiers 127-129. || « [...] l'écart interculturel ne peut trouver de solution automatique à partir de l'idéologie de l'uniformité [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond, éd. (1984). La gestion du nord canadien : défis et perspectives d'avenir. 16e colloque national, Toronto, Institut d'administration publique du Canada, p. 153. (Source : Administration publique du Canada, été 1984, vol. 27, no 2).

Rem. Le terme interculturel est utilisé pour qualifier un système de relations politiques où, entre autres, disparaissent les attitudes de domination, d'indifférence ou de non-participation. || La notion évoquée par le terme interculturel dépasse l'objectif de la stricte cohabitation administrative et diffère de l'idée rendue par l'expression multiculturalisme démonstratif. La notion d'un système interculturel interpelle les individus, les communautés et les structures d'autorité.

Voir autochtonisme, wampum.


interculturel premier, n. m.

Int. f1 s3

Déf. 1/1. Système politique global qui considère en priorité les relations entre les Autochtones et les non-Autochtones.

Rem. L'expression date de 1990. || Le circuit francogène/anglogène usuel n'occupe pas tout l'espace politique.

Voir Autochtone, interculturel.


interface autochtone, n. f.

Int. s2

Déf. 1/1. Système de relations démographiques, économiques, sociales et politiques entre deux groupes fort différents à l'intérieur d'un même pays.

Rem. L'expression vient des non-Autochtones, mais elle doit être comprise dans le sens de « interface autochtone/non autochtone ».

Voir interculturel.


interglaciel, n. m.

Int. f2 s1

Déf. 1/2. Période annuelle logée entre la disparition printanière des glaces flottantes et leur réapparition automnale.

Réf. « [...] en Amérique, la limite sud de l'interglaciel passe dans les États-Unis du Nord [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1961). « Périglaciaire du Canada », Cahiers de géographie, Québec, Presses de l'Université Laval, vol. 5, no 10, p. 174.

Rem. Le terme date de 1959. || L'interglaciel est caractérisé par le fait d'être sans glaces flottantes, état qui correspond à l'été. || Le terme interglaciel s'applique notamment en climatologie et en glaciologie, de même que dans l'étude des pêcheries.

Voir glacement.


interglaciel, adj.

Int. f2 s1

Déf. 2/2. Relatif à la période annuelle logée entre la disparition printanière des glaces flottantes et leur réapparition automnale.

Cit. « [...] saison dite estivale ou interglacielle [...] » source DIONNE, Jean-Claude (2000). « Érosion à Sainte-Anne-de-Beaupré », Géographie physique et Quaternaire, Montréal, PUM, 54, p. 80.

Rem. Le terme date de 1959.


internival, n. m.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Période sans neige au sol, de durée monomensuelle ou plurimensuelle.

Rem. Le mot internival exprime une notion estivale de temporalité analogue à celle de l'interglaciel. || La notion d'internival s'applique aux pays tempérés froids. || Dans le Nord du Québec, le phénomène se montre bref. || Le cas échéant, la disparition tardive d'une neige-galerie raccourcit l'internival. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir disparition de la neige.


internordique, adj.

Déf. 1/1. Se dit des liaisons à l'intérieur du monde circumnordique.

Rem. Le mot résulte de l'addition de deux affixes à la base nord. || Les attributs internordiques concernent les traits naturels, les gens et le développement. || Les relations binationales entre l'Alaska et le Yukon constituent un exemple de relations internordiques.

Voir pays froids.


Inuit, n. pr.

Déf. 1/1. Appellation du principal peuple autochtone du Grand Nord.

Cit. « L'Assemblée nationale reconnaît aux Amérindiens et aux Inuit du Québec, descendants des premiers habitants du pays, le droit qu'ils ont de maintenir et de développer leur langue et culture d'origine » source BDTS (BAPE, Administration publique, Charte de la langue française (Loi C-11))

Réf. « Innuits » source HALL, C. F. (1860-1862). Explorateur de l'Arctique canadien. || « [...] ceci se passait chez les Esquimaux Inuits, campés à l'extrême pointe que l'Amérique enfonce dans l'océan Glacial, et que les géographes ont dénommée Point-Barrow [...] » source ROUQUETTE, L.-F. (1982). Le grand silence blanc , Montréal, Art global, (1re édition : 1921), p. 69.

Rem. Domaine : onomastique. || Le mot Inuit compte comme dérivé inuitologie. || Dans l'Antiquité, le peuple des Inuits devait faire partie des peuples Hyperborei. || Au Canada, depuis les Conférences constitutionnelles des années 1980, l'appellation Inuit connaît une augmentation de fréquence par rapport à celle d'Esquimau. || On compte environ 9 000 Inuits au Grand Nord du Québec. || Par extension, le terme Inuit tend à s'appliquer aux populations comparables en Alaska, au Groenland et en Russie. || Il existe une organisation appelée Inuit Circumpolar Conference dont la fondation a été inspirée par les Inuits du Canada. || Certains linguistes proposent l'invariabilité de la forme Inuit. || Culturellement, l'Inuit est distinct de l'Innu et de l'Indien. || Le mot inuit s'emploie aussi comme adjectif.

Voir Inuk, inuksuit, Kablouna, nuna.


inuité, n. f.

Int. f1

Déf. 1/1. État, essence, langue, territorialité du peuple le plus caractéristique du Grand Nord.

Rem. Le mot inuité désigne l'un des faciès de l'autochtonie nordique. || Au Canada, les archéologues identifient généralement cinq âges culturels : Pré-Dorset, Dorset, Thule, historique, contemporain.

Voir autochtonité, Inuit, nunarité, Nunavik, Nunavut.


Inuk, n. pr.

Déf. 1/1. Autochtone de la toundra.

Cit. « [C'est] toute la vie ancestrale de l'Inuk, depuis le séjour du bébé sur le dos de sa maman jusqu'au mausolée de pierres qui abritera les restes du vieillard [...] » source CHOQUE, Charles (1998). Guy Mary-Rousselière, 1913-1994, Montréal, Médiaspaul, p. 187.

Rem. Certains auteurs disent Inuk au singulier et Inuit [ou Inuits] au pluriel.

Voir inukshuk.


Inukland, n. pr. m.

Int. f1

Déf. 1/1. Territoire culturel circumpolaire des Inuits en Amérique, en Europe et en Asie.

Réf. TESSIER, Claude (1976). Le voyage d'un brise-glace dans l'Inukland, Québec, Le Soleil, 105 p. (En référence au Nord canadien.)

Rem. L'expression utilise le formant land, ancien et largement reconnu.

Voir nuna.


inukshuk, n. m.

Var. [inukshuk, inuksuk]

Int. s2

Déf. 1/1. Point de repère généralement homoïde.

Cit. « La pièce est décorée avec sobriété. Un mobilier simple, quelques bibelots, dont un inukshuk (une sculpture inuite), qui vient rappeler que la vice-secrétaire générale de l'ONU est canadienne » source BDTS (Martine Turenne, Portrait : Miss Monde, L'Actualité, 1er novembre 1998, Vol. 23, No. 17, page 64)

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1956). « Les monuments de cailloux dans le paysage arctique », Cahiers de géographie, Québec, Presses de l'Université Laval, 1, p. 5-20.

Rem. Le mot peut avoir différentes graphies, dont celles données ci-dessus. || L'inukshuk est un petit monument durable et visible de loin, fait de cailloux habilement assemblés mais non cimentés. || L'inukshuk constitue un élément du paysage culturel propre aux Inuits, dans le Grand Nord. || Le monument peut prendre la forme d'une personne avec jambes, corps, bras étendus et tête. || Un inukshuk schématique apparaît sur le drapeau du Nunavut, 1999. || Le mot inukshuk, symbole d'orientation, s'emploie également au figuré.


inuksuit, n. m.

Déf. 1/1. Belvédère de champ de blocs utilisé comme lieu d'observation, de chasse, de réunion, de culte, de vénération, de bonheur, de repos et d'émotion.

Rem. L'inuksuit peut être formé d'un groupe d'inukshuks. || L'inuksuit est un parc de cailloux et de boulders symboliques montrant différents caractères. || Certaines pièces de taille mégalithique ont été délestées par les glaciers ou, selon la légende, mises en place par de puissants ancêtres.

Voir inuité.


inuktitut, n. m.

Déf. 1/1. Système langagier du peuple inuit.

Cit. « J'écrivais avec plaisir sur la répartition des tâches dans le couple, sur la chasse au petit gibier, l'aménagement d'un igloo, les tabous alimentaires, la fabrication d'un harpon à tête détachable ou la langue des Inuit, l'inuktitut, plus ancienne que le latin, et toujours vivante, parlée sur un territoire grand comme l'Europe » source BDTS (Georges-Hébert Germain, Mes héros les Inuit, L'Actualité, 1er novembre 1995, Vol. 20, No. 17, page 100)

Cit. « Étant donné, en premier lieu, l'importance de la Charte de la langue française pour l'avenir et la spécificité culturelle du peuple québécois, et en second lieu l'étendue des territoires visés par la Convention, il est certain qu'exempter des territoires représentant près des deux-tiers de la province faisait courir le danger de voir l'anglais s'y maintenir majoritairement et s'imposer au détriment du cri, de l'inuktitut et du français » source BDTS (Michel Sparer et Wallace Schwab, Rédaction des lois : rendez-vous du droit et de la culture, Conseil de la langue française, 1980, 352 pages)

Réf. « [...] langue parlée dans le nord-est du Canada, considérée comme un dialecte de la langue inuite [...] » source POIRIER, Claude (1998). Dictionnaire historique du français québécois : monographies lexicographiques de québécismes, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 318.

Rem. Le mot inuktitut signifie littéralement « à la façon des Inuits ». || L'inuktitut est une écriture syllabique de 1865 modifiant le système antérieur que le missionnaire James Evans avait en 1840 inventé pour le langage cri. || L'inuktitut se caractérise par un nombre restreint de consonances. || L'inuktitut est un système de signes graphiques doublé d'une écriture romanisée.

Voir nuna.


Iroquois, n. pr.

Déf. 1/1. Nation autochtone dont le territoire actuel touche le sud du bassin laurentien au Québec et en Ontario de même que l'État de New York, de l'Hudson aux Finger Lakes.

Cit. « Dans les premiers temps de la colonie, par exemple, quand les Iroquois allaient tremper leurs armes au ruisseau Jean et que les anciens ne pouvaient pas s'éloigner de la maison, au risque de se faire scalper, autrement qu'armés de mousquets; puis, quand les Sauvages enlevaient les femmes et les forçaient à vivre sous la tente comme des Sauvagesses » source BDTS (Germaine Guèvremont, Marie-Didace [Édition critique], 1980, 229 pages)

Réf. « [...] le fief de Châteaugay continuera à être desservi par le missionnaire des sauvages Iroquois du Sault Saint-Louis [...] » source Arrêt du Conseil d'État du Roi du 3 mars 1722 [...] pour le district des paroisses de ce pays (1853). Bas-Canada, Subdivisions du Bas-Canada, Québec, Assemblée législative, Fréchette. (Suite au procès-verbal de M.-B. Collet en 1721), p. 25.

Rem. Le terme Iroquois correspond à une ancienne appellation française, maintenant remplacée par Mohawk. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir Mohawk.


Iroquoisie, n. pr. f.

Déf. 1/1. Reconstitution pseudo-historique d'un peuple autochtone du Canada méridional.

Cit. « Bien au contraire : son mouvement est celui d'une surenchère de motifs plus irréalistes les uns que les autres, expression, pour le lecteur d'aujourd'hui, d'un désir véritablement compulsif, de conversion à l'altérité absolue de la forêt montréalaise, tout autant que d'un projet d'acculturation de l'Iroquoisie » source BDTS (Georges-André Vachon, Une tradition à inventer, 1997, 230 pages)

Réf. DESROSIERS, Léo-Paul (1998). Iroquoisie : 1534-1701, Sillery (Québec), Septentrion, 4 vol.

Voir Mohawk.


isonord, n. m.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Trait et espace exprimant une même intensité de Nord.

Rem. Le terme isonord relève d'une technique de représentation cartographique de phénomènes froids, semblable à celle couramment utilisée dans le cas des précipitations et des températures.

Voir indice nordique, isovapo.


isonordique, adj.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Qualifie une nordicité géographique de même niveau en des lieux différents.

Réf. « [...] la distance entre les lignes isonordiques permet l'établissement d'un gradient du Nord [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1964). « Essai de régionalisation du Nord canadien », North, Ottawa, XI, 4, p. 17.

Voir isonord.


isovapo, n. f.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Valeurs polaires égales.

Rem. Le terme date de 1964. || La ligne de 200 vapos ou valeurs polaires qui fait la limite sud du Moyen Nord constitue un exemple d'isovapo. || L'isovapo s'exprime sur carte. || La notion d'isovapo est à la base de l'identification des isonords.