Race Rouge, n. pr.

Déf. 1/1. Peuple autochtone d'Amérique.

Cit. « Denys Tremblay vit dans une région que l'on appelle communément " le Royaume du Saguenay ", référence lointaine à une époque durant laquelle vivaient des géants de race rouge qui hantent encore les lieux » source BDTS (Yves Robillard, Vous êtes tous des créateurs ou le mythe de l'Art, 1998, 209 pages)

Réf. « [...] comprend les peuples désignés sous le nom collectif de peaux rouges. Cependant, tous n'offrent pas cette couleur [...] » source BESCHERELLE, Louis-Nicolas (1851). Dictionnaire national, ou Dictionnaire universel de la langue française, Paris, Garnier, vol. 2, p. 1067.

Rem. Cet emploi est vieilli.

Voir la section « Aspects lexicologiques ».


radar, n. m.

Déf. 1/1. Système coûteux d'écoute et d'observation de l'atmosphère dans le but d'obtenir rapidement des renseignements sur la venue d'objets aériens pouvant présenter un danger.

Cit. « Les postes de radar de Saint-Adolphe-d'Howard, de Senneterre et de la ligne Dew constituent des avant-gardes fédéraux » source BDTS (Rosaire Morin, Le Québec un pays à portée de main (5e partie) : les valeurs en jeu, L'Action nationale, Décembre 1994, Vol. 84, No. 10, pages 303 à 425)

Rem. Radar, pour RAdio Detection And Ranging. || Ce dispositif aurait été utilisé par la marine militaire transatlantique, durant la Seconde Guerre.

Voir DEW, Mid-Canada Line.


radeau de bois, n. m.

Var. [radeau de bois, radeau]

Déf. 1/2. Train flottant hors océan, composé de sections détachables qui comprennent des billots et des madriers équarris, retenus par des chevilles de bois ou des chaînes de fer.

Réf. CLAPIN, Sylva (1974). Dictionnaire canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, (1re édition : 1894), 388 p.

Rem. En anglais, raft. || L'utilisation du radeau de bois appartient à un époque historique. || Le radeau de bois correspond à un type de navigation à charge plus ou moins massive mais sans navire. || Les billes de bois, ou « plançons », forment un « cribe » (parfois appelé cage); plusieurs cages composent un « drame » et plusieurs « drames », un radeau de bois.

Voir drave, homme de cage, radelier, raftsman, timber cove, train de bois.


radeau de bois, n. m.

Déf. 2/2. Champ flottant de fûts assemblés, non liés, et dérivant sous contrôle.

Rem. Dans ce sens, le radeau de bois résulte du ramassage tardif des billes échouées que le courant d'eau précédent n'avait pas descendues. Il est ici question d'une opération d'automne.

Voir glanage de billes de bois, rivière à drave.


radelier, n . m.

Déf. 1/1. Travailleur qui s'occupe de la dérive ordonnée de trains de fûts sur une nappe d'eau flottable jusqu'à la tête de navigation désignée.

Voir cageux, radeau de bois, raftsman.


Radissonia, n. pr.

Int. f2

Déf. 1/1. Baie de James ainsi que ses façades québécoise et ontarienne.

Rem. Ce désignant date de 1967. || Régionyme de langue anglaise.

Voir Radissonie.


Radissonie, n. pr. f.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Hudsonie méridionale tant continentale que marine.

Réf. LAPALME, Michel (1968). « Un pays dans un pays », Maclean, 8, 12, décembre, p. 30. (carte). || HAMELIN, Louis-Edmond (1994). « Le régionyme Radissonie », Onomastica Canadiana, Vancouver, 76, 1, p. 41-49.

Rem. Régionyme. || Le mot Radissonie est une entité lexicale dérivée du nom de Pierre-Esprit Radisson, qui parcourut une bonne partie de la région, par mer et par terre, au XVIIe siècle. || La Radissonie est plus étendue que la Jamésie. || Le mot Radissonie constitue un tronc de provignement produisant une famille lexicale d'une vingtaine d'entrées.

Voir bottom of the Bay.


Radissonien, n. pr.

Int. f2 s1

Déf. 1/1. Personne en rapport à l'une ou l'autre des Radissonies régionales.

Réf. Problèmes nordiques des façades de la Baie de James : recueil de documents / colligés par Hugues Morrissette et Louis-Edmond Hamelin à la suite d'une rencontre de nordistes à Moosonee, Ontario, en février 1967, Québec, Université Laval, 1972, p. V. (Collection Travaux divers / Centre d'études nordiques). || DUGAS, Jean-Yves (1995). Répertoire des gentilés du Québec : supplément, Québec, Commission de toponymie, p. 34. (Collection Études et recherches toponymiques).

Rem. Le mot s'emploie aussi comme adjectif.


Radissonie québécoise, n. pr. f.

Var. [Radissonie québécoise, Radissonie]

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Bassin hydrographique de la baie de James au Québec.

Réf. TURGEON, Pierre (1992). La Radissonie. Le pays de la baie James, Montréal, Libre Expression, 192 p.

Rem. La Radissonie québécoise comprend un espace terrestre et des cours d'eau.

Voir caribou, Hudsonie, Jamésie, radissonien.


Radissonie récréative, n. pr. f.

Déf. 1/1. Façade hudsonienne ouverte au tourisme.

Réf. « [...] la Radissonie récréo-touristique est située au nord des kiosques routiers d'enregistrement près de Matagami et de Chibougamau [...] » source HYDRO-QUÉBEC (1995). VP Environnement, Montréal.

Voir La Grande.


rafting des neiges, n. m.

Déf. 1/1. Sport communautaire de glisse rapide, pratiqué sur un site défini et dans une « embarcation » résistante.

Réf. « Avec des vitesses de pointe tournant autour des 100 km/h, c'est un rafting des neiges plus aventureux qui est offert aux Glissades de Tewkesbury. » source LAVOIE, Kathleen (1999). « Glissades de Tewkesbury », Le Soleil, Québec, 20 février, p. A11.

Rem. On parle de rafting des neiges par analogie avec la descente de rapides en canot pneumatique. || Il existe aussi le mini-rafting (ou mini-rafting de neige) pour jeunes enfants accompagnés.

Voir plaisirs d'hiver.


raftsman, n. m.

Déf. 1/1. Travailleur à la conduite des radeaux de bois.

Cit. « [...] sur le raft, on érigeait deux cabanes dont l'une était le dortoir des raftmen, presque toujours des indiens et des métis [...] » source CIMON, Hector (1966). Un siècle de yachting sur le Saint-Laurent : 1861-1964 : l'histoire du yacht club de Québec, Québec, Librairie Garneau, p. 90.

Réf. « rafter » source AVIS, Walter S., et autres (1983). Gage Canadian Dictionary, Toronto, Gage, p. 928. (Collection Dictionary of Canadian English).

Rem. Anglicisme. || Il est ici question d'une pratique vieillie. || Le travail du raftsman est différent de celui du draveur, qui dirige des pièces flottantes autonomes. Ici, les billes de bois sont, au préalable, assemblées et retenues entre elles.

Voir cageux, radelier, timber cove.


rainure, n. f.

Déf. 1/1. Rayures à l'échelle centimétrique, longitudinales ou transversales, mécaniquement inscrites sur un plancher routier nivo-glacique afin d'y accroître l'adhérence des véhicules.

Rem. Le mot s'emploie plutôt au pluriel.

Voir antidérapage des véhicules, déneigement des voies publiques.


raquette de neige, n. f.

Var. [raquette de neige, raquette à neige, raquette]

Déf. 1/1. Article lacé aux pieds facilitant le déplacement d'un individu sur un tapis nival, notamment en forêt.

Cit. « [...] tout aussi valable, la raquette lui arrache quasiment autant d'enthousiasme : " Ce sport reprend beaucoup de popularité et on ouvre de plus en plus de sentiers qui lui sont réservés. " » source LACROIX, Lilianne (2000). « Passer l'hiver en santé », La Presse, Montréal, 10 décembre, p. C2.

Réf. « [L'expression est comprise] au pluriel car la raquette ne s'emploie que par paires [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1971). Le parler canadien et le français universel, Trois-Rivières, Éditions du Bien public, (1re édition : 1969), p. 37.

Rem. La raquette était connue des Autochtones. || L'utilisation de la raquette nécessite une épaisseur optimale de neige. || L'article est de différents types quant à la forme (fuseau, losange, rectangle, cercle, poire), la dimension (largeur, longueur, épaisseur), l'horizontalité du fond (à bout droit ou retroussé, concavité au centre), la fonction (transport, travail, course, chasse, courrier, promenade en montagne avec crampons), la nature du cadre et des traverses (bois, plastique, aluminium), le matériel du support central (babiche, plastique, caoutchouc, lame, planchette, broche, peau), le poids de l'article, les attaches (suivant le genre de chaussures). || Par ailleurs, on note que l'usage de bâtons se développe. || Dans l'érablière, suivant l'état de la neige, on choisit l'un ou l'autre type de raquette.

Voir hiver, neige, plaisirs d'hiver, queue de castor, raquetteur.


raquetteur, n.

Déf. 1/1. Sportif ou travailleur dont l'article de marche est la raquette de neige.

Cit. « Ainsi, l'hiver, quittiez-vous les bois pour rentrer à la maison, à grandes enjambées régulières de raquetteur. Ces forêts, vous les connaissiez et en redoutiez les maléfices; mais combien plus terrible la solitude du lac Nipissing, en sa virginité » source BDTS (Jean-Éthier Blais, Dictionnaire de moi-même, 1987, 199 pages)

Réf. « [...] canadianisme remontant au régime français [...] » source MARTEL, Pierre, et Hélène CAJOLET-LAGANIÈRE (1996). Le français québécois : usages, standard et aménagement, Sainte-Foy, Institut québécois de recherche sur la culture et Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 50. (Collection Diagnostic). || LESSARD, Michel (1987). Histoire de la photographie au Québec, Montréal, Université du Québec à Montréal, Atelier de recherche sur l'image photographique, p. 14. (Il est ici question de l'oeuvre suivante : L'AFRICAIN, Eugène (1885). Les raquetteurs, « photo-composite », studio Notman, Montréal.)

Rem. Il existe des clubs de raquetteurs.

Voir manteau nival.


ravage, n. m.

Déf. 1/2. Territoire boisé caractérisé par des aires d'abri et de repos que les animaux fréquentent périodiquement.

Cit. « [...] terre ferme et colonisée à la foulée de l'orignal dans ses ravages [...] » source LAVERDIÈRE, Camille (1974). Glaciel : poèmes, Montréal, Fides, 99 p. (Collection Voix québécoises).

Rem. Canadianisme. || Le mot ravage sert à désigner les marques faites notamment par des orignaux, des caribous, des chevreuils et des ours.

Voir trace nivale.


ravage, n. m.

Déf. 2/2. Aire de nourriture principalement, visible par les battues dans la neige qu'inscrivent les ruminants broutant les ramilles.

Cit. « [...] le groupe de visiteurs observa un ravage d'orignal, site d'hivernage de l'élan apparaissant comme une éclaircie de neige piétinée et de branches cassées [...] » source TARDIF, Jacques (2000). La Route gourmande d'un Français au Québec, Sillery, Sigier, p. 94.

Rem. Canadianisme. || Le mot ravage sert à désigner les marques faites notamment par des orignaux, des caribous, des chevreuils et des ours.

Voir croûte nivo-glacique.


réduit, n. m.

Var. [réduit, réduit d'eau d'érable]

Déf. 1/1. Sève d'érable faiblement évaporée mais ayant déjà pris une couleur légèrement foncée.

Cit. « On faisait cuire nos oeufs dans le réduit, pis il y avait des fèves au lard. L'oeuf dans le réduit est très très important. Tu fais cuire un oeuf, pis tu vides du sirop d'érable dessus » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 14 - Femmes (Lourdes) - 48 ans / 18 ans scolarité / 7 heures TV)

Rem. Le liquide sucré dont il est ici question se boit chaud ou sert de matière d'immersion dans la trempette. || Le réduit correspond à une phase peu avancée dans l'ébullition et dans la densification de l'eau d'érable. Il est moins concentré en sucre que le sirop d'érable.

Voir la Note 3 : Érablière.


reef, n. m .

Déf. 1/1. Large terrasse rocheuse, faiblement ennoyée à marée haute et dangereuse pour la navigation proximale.

Cit. « D'après les sources orales, les ouvriers utilisèrent des pierres extraites du sol même d'Anticosti pour construire le four, l'extérieur, les pierres calcaires sont appareillées de façon irrégulière. Quant au parement intérieur, il se compose de pierres rondes de gneiss ou de granit ramassées sur le " reef " » source BDTS (Bernad Genest, Le four à chaux de Baie-Sainte-Claire, La Presse, Samedi 18 décembre 1993, page I15)

Rem. Anglicisme. || Le mot pourrait aussi découler de l'influence du norrois. || Le reef forme un « trottoir » naturel bien caractéristique autour d'Anticosti, où le mot est prononcé rife. || Le reef est à l'origine de très nombreux naufrages, de part et d'autre de 1900, qui ont fait naître l'expression de cimetière du golfe, de même qu'une littérature plutôt macabre. Sur le reef, on a compté jusqu'à 300 naufrages, au XIXe siècle seulement.

Voir batture de terre, batture de glace, Emmanuel Crespel.


réflexion des nuages, n. f.

Var. [réflexion des nuages, réflexion]

Déf. 1/2. Reflet blanchâtre de la glace sous les nuages servant d'indicateur des calottes glaciaires ou de la banquise.

Rem. Il est ici question de réflexion glacique. Un phénomène de clarté des cieux due au Groenland glacié guide les anciens navigateurs européens directement vers l'Amérique du Nord septentrionale. || En anglais, ice blink.


réflexion des nuages, n. f.

Var. [réflexion des nuages, réflexion]

Déf. 2/2. Indication noirâtre dont pourra bénéficier le marin d'expérience cherchant un passage sans glace au travers de la banquise.

Rem. La teinte des cieux aide les explorateurs des pays froids à naviguer à l'estime. Lors des Découvertes, la combinaison des horizons sombres et clairs fournit des indications en vue des déplacements dans l'Atlantique-Nord. || Il est ici question d'un phénomène de réflexion océanique. L'océan libre de glaces montre un faciès sombre qui obscurcit le dessous des nuages.


refroidissement éolien, n. m.

Déf. 1/1. Déperdition de chaleur suivant la rapidité du déplacement de l'air jumelée aux basses températures.

Cit. « De plus en plus, les médias aidant, les gens parlent du facteur de refroidissement éolien, et non plus seulement de la température » source BDTS (Luc Couillard, L'urbanisme climatique au service des piétons, Routes et transports, Hiver 1994-1995, Vol. 24, No. 4, pages 28 à 37)

Réf. « Comme le disent si poétiquement les météorologues, le " facteur éolien " a fait chuter la température à -35 degrés Celcius [sic], tôt hier matin, et devait l'entraîner à -40 la nuit dernière. » source SAMSON, Claudette (2001). « Dur, dur d'être Québécois », Le Soleil, Québec, 12 février, p. A1.

Rem. Il est ici question du concept de windchill développé en Antarctique, puis, en 1945, publié aux États-Unis par P. A. Sipple. || L'expression refroidissement éolien constitue une traduction préférable à celle de « froideur du vent ». || Il s'agit d'un concept utilisé dans les bulletins d'information en hiver sous le nom de facteur éolien. || L'iglou est un abri qui atténue le refroidissement éolien. || La conception dont il est question ici est plus météorologique et déterministe que physiologique et behavioriste. || Plusieurs méthodes mesurent le phénomène de refroidissement de tout être qui peut perdre de la chaleur.

Voir gélivent, gelure, nordet.


regel, n. m.

Déf. 1/1. Phase d'engel.

Cit. « Tout au long de l'hiver, à la faveur de courts dégels suivis de regel, l'acidité contenue dans un banc de neige se concentre dans le mètre de neige le plus près du sol » source BDTS (Carole Thibaudeau, Mais où sont donc passées les neiges d'antan... moins acides?, La Presse, Dimanche 28 avril 1991, page B5)

Réf. « [...] les chutes de neige étant séparées par des phases de fusion et de regel, le névé présente une stratification [...] » source BAULIG, Henri (1956). Vocabulaire franco-anglo-allemand de géomorphologie, Paris, Les Belles Lettres, p. 61. (Collection Publications de la Faculté des lettres de l'Université de Strasbourg).

Rem. Le regel correspond au début d'un cycle gélival, suite à un précédent cycle.

Voir gélival.


région, n. f.

Déf. 1/2. Territoire d'une certaine étendue, perçu, délimité, englobé, aménageable, nommé, animé, structuré et dirigé.

Cit. « Agent ou représentant vendeur à commission pour la distribution exclusive dans la région de Québec de jus d'orange de marque connue, bien introduite sur le marché et embouteillé en Floride » source BDTS (Jacques Godbout, Salut Galarneau!, 1967, 154 pages)

Voir aréal, pays.


région, n. f.

Déf. 2/2. Espace organisé.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1966). « Noms de régions », Cahiers de géographie de Québec, Québec, Presses de l'Université Laval, 20, p. 253-262.

Rem. Le mot région constitue le tronc d'une famille d'environ cent entités vocabulairiques en langue commune. || Quant à la superficie, on peut distinguer, par exemple, la gigarégion (le monde circumnordique), la mégarégion (le Québec total), la macrorégion (le Québec axial), la mésorégion (la Beauce), la microrégion (la Colline Blanche) et la minirégion (les alentours d'un inukshuk). || La régionymie s'applique à chacune des classes spatiales décrites ci-dessus.

Voir Québec régional.


rencontre, n. f.

Déf. 1/1. Solution locale aux problèmes de deux attelages qui ont à se croiser ou d'un attelage qui doit passer devant l'autre, dans le système de déplacement hippomobile.

Réf. « [...] baliser [de petits arbres verts] plantés aux détours et aux rencontres [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 55.

Rem. Dans le même sens, on dit aussi range de rencontre (n. m.). || La notion dont il est ici question concerne la circulation traditionnelle sur le tapis nival. || Le chemin parallèle à la voie maîtresse n'est pas aussi bien utilisable que cette dernière, d'où possibilité de débats entre usagers. || Les grelots ou les clochetons agités par l'animal attelé avertissent de l'achalandage de la voie.

Voir chemin d'hiver, saintmichel.


repas de cabane, n. m.

Var. [repas de cabane, repas de cabane à sucre]

Déf. 1/1. Consommation, en mi-journée et dans un édifice en forêt, de viandes, d'oeufs, de fèves, de sucreries et de boisson.

Cit. « [...] les oreilles de crisse, ces lanières de couenne de porc grillées qui nourrissaient autrefois les travailleurs forestiers constituent l'élément folklorique par excellence d'un repas à la cabane à sucre [...] » source TARDIF, Jacques (2000). La Route gourmande d'un Français au Québec, Sillery, Sigier, p. 93.

Voir nourriture de cabane.


réserve, n. f.

Déf. 1/1. Territoire autochtone reconnu par l'État, restreint en étendue et servant surtout d'écoumène de résidence.

Rem. Le nom de réserve a d'abord servi à désigner les aires destinées aux Amérindiens des États-Unis. || Au Canada, on compte 2200 réserves en 1964. || Beaucoup d'Indiens vivent en dehors des réserves. || Le bilan du système des réserves n'est pas que négatif.

Voir autochtonité, bande indienne.


Révillon, n. pr. m.

Var. [Révillon, Révillon Frères, Revillon]

Déf. 1/1. Entreprise française de fourrures ayant eu des postes de traite au Québec septentrional, du début du XXe siècle aux années 1930.

Cit. « [...] un jour d'hiver, le fils d'un ex-Factor (agent) anglophone de la compagnie Révillon me montre des manuscrits personnels [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1996). Écho des pays froids, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 285.

Rem. Il est ici question d'une entreprise qui était en concurrence avec l'Hudson's Bay Company au Canada.

Voir écoumène d'exploitation.


riprap, n. m.

Déf. 1/1. Digue de recouvrement, composée de gros cailloux non arrondis et non cimentés entre lesquels l'énergie fluvio-glacielle venue du large vient s'épuiser.

Rem. Anglicisme. || Le riprap est constitué d'une accumulation de blocs déposés à l'avant d'ouvrages à protéger. Il s'agit d'une pré-muraille faite de boulders multiformes. Ce type de construction est en usage dans les chantiers péri-lacustres du Moyen Nord, par exemple en amont des remblais retenant les réservoirs de La Grande (rivière).

Voir Hydro-Québec.


Rive-Sud, n. pr. f.

Déf. 1/1. Dénomination logique de la section méridionale d'un écoumène transfluvial.

Cit. « Dr Robitaille, vous dites avoir cherché un endroit surtout sur la rive nord du Saint-Laurent; pourquoi pas ailleurs, sur la Rive Sud, par exemple? Si vous avez regardé les cartes de sensibilité du territoire, au point de vue des sols, de la végétation et des lacs, c'est sur ce côté du Saint-Laurent, dans les Laurentides, que la sensibilité est la plus élevée » source BDTS (Benoît Barry, Pluies acides vs productivité forestière, Milieu, Automne 1982, Vol. 26, pages 15 à 20)

Rem. La région située face à Montréal, où se trouve Longueuil, constitue un exemple d'une région ainsi dénommée. || Pour éviter une répétition vocabulairique en des endroits similaires, le régionyme Aire sud a été proposé pour le territoire d'extension au sud de Trois-Rivières.

Voir Mauricie/Bois-francs, Saint-Laurent.


rivière à drave, n. f.

Déf. 1/1. Lit de rivière utilisé lors des hautes eaux pour la descente guidée des billes de bois.

Rem. Le Saint-Maurice est un exemple de rivière à drave. || Dans ce sens, l'organisme hydrographique est vu en fonction du transport du bois par flottage. || Des secteurs lacustres intermédiaires, où les billes flottent plus aisément, peuvent être présents. || La rivière à drave se présente comme un phénomène naturel, non construit, contrairement à la glissoire hydraulique, qui, de plus, est beaucoup moins longue.

Voir draveur.


rivière du CEN, n. pr. f.

Int. f1

Déf. 1/1. Petit cours d'eau situé au sud de la Grande rivière de la Baleine, dans l'Hudsonie québécoise.

Rem. Le nom date de l968. || Il est ici question d'un organisme hydrographique auparavant innommé par les non-Autochtones. || Le sigle réfère au Centre d'études nordiques de l'Université Laval. || L'appellation Rivière du CEN constitue un hydronyme non officiel permettant de désigner la localisation des recherches consacrées aux palses environnantes.

Voir Moyen Nord.


rivière Saint-Jean, n. pr. f.

Déf. 1/1. Frontière orientale du Québec en 1763-64.

Cit. « À cause du rachat des filets des pêcheurs commerciaux à l'embouchure de la Rivière Saint-Jean, de l'aménagement de nouvelles fosses ralentissant la montaison du saumon et de l'interdiction de la pêche commerciale autour de Terre-Neuve et du Labrador, il y a plus de saumons dans la rivière » source BDTS (André Bellemare, Chasse et pêche. Mission accomplie, Le Soleil, Dimanche 10 juillet 1994, page S11)

Réf. TRUDEL, Marcel (1999). Histoire de la Nouvelle-France, Montréal, Fides, vol. X, p. 516.

Rem. Rivière située sur la Moyenne Côte-Nord. || Il existe une confusion historique de la rivière Saint-Jean avec la rivière Romaine (Trudel 1999). || Autres raisons du choix de ce cours d'eau comme limite est du Québec en 1763 : intérêts de Terre-Neuve, situation vis-à-vis de la pointe ouest d'Anticosti et de la Gaspésie orientale, localisation à l'ouest de la Minganie seigneuriale, du « pays des Esquimaux », de la grande pêche à la morue et de la chasse à la baleine.

Voir Province de Québec.


robe de carriole, n. f.

Var. [robe de carriole, couverte de carriole, peau de carriole, robe de fourrure]

Déf. 1/1. Peau d'animal tannée ou couverture de chaude laine, parfois doublée, servant à protéger du froid un voyageur assis dans une voiture hippomobile non chauffée.

Cit. « [...] Maria cache ses mains sous la grande robe de carriole en chèvre [...] » source HÉMON, Louis (1980). Maria Chapdelaine, Montréal, Art Global, 206 p.

Rem. Emploi vieilli. || La robe de carriole est un article servant à se protéger du froid, peu utile si le transport des personnes se fait dans un cabanon.

Voir carriole, chemin d'hiver, refroidissement éolien.


Roi de la Côte-Nord, n. pr. m.

Déf. 1/1. Napoléon Comeau (1848-1923).

Voir Côte-Nord.


Roi du Nord, n. pr. m.

Déf. 1/1. Antoine Labelle.

Réf. « [...] apôtre incontesté de la colonisation du Nord de Montréal, d'où un surnom éclatant de Roi du Nord [...] » source QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, et Henri DORION (1994). Noms et lieux du Québec : dictionnaire illustré, Sainte-Foy, Publications du Québec, p. 318.

Rem. Dans cette expression, le mot Nord est utilisé au sens de Pré Nord seulement. || Il est ici question d'un célèbre curé de Saint-Jérôme de 1868 à 1891. || Roi du Nord est le titre d'une sculpture d'Alfred Laliberté érigée en 1924 à Saint-Jérôme.

Voir Nord de Montréal.


ropak, n. m.

Déf. 1/1. Glaçon conglomératique, dressé, portant échancrure et échoué sur la batture.

Rem. Slavisme.

Voir tourelle de glace.


route d'hiver, n. f.

Déf. 1/1. Voie saisonnière, importante, entretenue et fiable.

Cit. « [...] en 1909, le gouvernement de Québec nous vote un crédit de 10 000 dollars pour la construction d'une route d'hiver dans les terrains miniers [...] » source WILSON, Lawrence M. (1956). L'Appel du Chibougamau, Montréal, Chez l'auteur, p. 57.

Réf. « [...] la construction d'une route de neige compactée, appelée route d'hiver, permet la circulation de véhicules automobiles et de certains véhicules lourds durant une période d'environ trois ou quatre mois; les coûts sont nettement inférieurs à ceux qui devraient être engagés pour la construction d'une route permanente [...] » source SOCIÉTÉ D'ÉNERGIE DE LA BAIE JAMES (QUÉBEC), DIRECTION INGÉNIERIE ET ENVIRONNEMENT (1987). Le défi environnement au complexe hydroélectrique de La Grande Rivière, Montréal, Société d'énergie de la Baie James, Direction ingénierie et environnement, p. 101.

Voir chemin d'hiver, pont de glace.


Sagamie, n. pr. f.

Déf. 1/1. Saguenay/Lac-Saint-Jean.

Cit. « C'est cette région que feu Mgr Victor Tremblay, grand historien de la Sagamie, nommait le Croissant Vermeil. C'est là qu'est située la Pourvoirie du lac Dégelis » source BDTS (André Bellemare, Chasse et pêche. La pourvoirie du Lac Dégelis. Un bijou du Croissant Vermeil, Le Soleil, Dimanche 14 août 1994, page S11)

Réf. DUFOUR, Jules (1977). Annales de l'ACFAS, Montréal, Association canadienne-française pour l'avancement des sciences, vol. 44, 2, p. 105-110.

Rem. Régionyme. || De : Saguenay, Piekouagami et e (Dufour 1977). || L'abréviation Saglac (pour Saguenay/Lac -Saint-Jean existe également.

Voir Canaval-Souvenir de Chicoutimi.


sagamien, adj.

Déf. 1/1. Relatif à la Sagamie.

Rem. Le mot sagamien est aussi le titre d'une revue de géographie à Chicoutimi.


Saguenay, n. pr. m.

Déf. 1/2. Affluent majestueux du Saint-Laurent.

Cit. « [...] le Saguenay s'ouvre / aspirant la lune / au creux de son fjord [...] » source DÉSY, Jean (1988). Pour moi... la mer, Québec, Palindrome, p. 63.

Réf. MERCATOR, Gerardus (1569). Carte, Duisburg.

Rem. Hydronyme. || Le mot Saguenay a été spontanément attribué à l'autochtonie, mais des influences viking, basque et romanes sont possibles. || On relève la forme saguenaiensium dans la carte de Mercator.

Voir fjord du Saguenay.


Saguenay, n. pr. m.

Déf. 2/2. Entité régionale.

Cit. « L'un d'eux avait eu la visite d'un oncle du Saguenay. Les gens de Cyriac s'étaient débattus longtemps là-bas contre les ingénieurs, les compagnies » source BDTS (Félix-Antoine Savard, Menaud maître-draveur, 1937, 149 pages)

Rem. Le mot Saguenay est un formant de désignation institutionnelle : royaume, parc, comté, raison sociale.

Voir Saguenay/Lac-Saint-Jean.


Saguenay/Lac-Saint-Jean, n. pr. m.

Déf. 1/1. Région administrative du Québec.

Réf. QUÉBEC, BUREAU DE LA STATISTIQUE (1996). Le Québec, chiffres en main, Québec, Bureau de la statistique, p. 32.

Rem. La part de la population du Québec résidant dans cette région en 1995 s'élève à 4,1 %.

Voir Passes Dangereuses, Pré Nord, Québec régional, Sagamie.


saignée d'eau claire, n. f.

Déf. 1/1. Espace local sans glace sur une nappe d'eau, pourtant glacée.

Cit. « [L'homme du canot de glace] sait naviguer par toutes les issues, coupes ou saignées d'eau claire que le courant lui ouvre [...] » source SAVARD, Félix-Antoine (1950). « La traverse d'hiver à l'Île aux Coudres », Archives du folklore, Québec, 4, p. 15.

Rem. Canadianisme. || La saignée d'eau claire est une polynie du Québec méridional. || La saignée constitue aussi un lieu de chasse.

Voir clairière glacielle, traverse d'hiver.


Saint-Laurent, n. pr. m.

Déf. 1/3. Petite baie en Minganie.

Rem. Le mot Saint-Laurent est un hagionyme se trouvant à la base d'un abondant provignement formel et sémantique au Canada. || Cette désignation fut donnée par Jacques Cartier les 8-10 août 1535 suivant la fête du diacre Laurentius, martyrisé en l'an 258.

Voir batture, Côte-Nord, Fleuve, Laurent.


Saint-Laurent, n. pr. m.

Déf. 2/3. Golfe et estuaire oriental du Saint-Laurent.

Réf. « Sinus St Laurentij » source MERCATOR, Gerardus (1569). Carte, Duisburg. (Le mot sinus est alors un terme appliqué à des contours hydrographiques.)

Rem. Le mot Saint-Laurent est un hagionyme se trouvant à la base d'un abondant provignement formel et sémantique au Canada.

Voir estuaire, Fleuve, golfe du Saint-Laurent, Laurent.


Saint-Laurent, n. pr. m.

Déf. 3/3. Lit du Fleuve, du lac Ontario jusqu'à l'Atlantique.

Cit. « [...] le français s'est adapté à notre réalité nord-américaine [...] le mot fleuve, par exemple, a le même sens en France et au Québec. Mais, en France, on parle rarement du fleuve car il n'y a rien de comparable au Saint-Laurent [...] » source MARTEL, Pierre, et Hélène CAJOLET-LAGANIÈRE (1996). Le français québécois : usages, standard et aménagement, Sainte-Foy, Institut québécois de recherche sur la culture et Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 105 (Collection Diagnostic).

Réf. ROUSSEAU, Jacques (1967). « Pour un aperçu biogéographique du Saint-Laurent », Cahiers de géographie de Québec, Québec, Presses de l'Université Laval, 23, p. 181-241.

Rem. Le mot Saint-Laurent est un hagionyme se trouvant à la base d'un abondant provignement formel et sémantique au Canada. || L'expression est utilisée dans ce sens à partir du XVIIe siècle.

Voir batture, estuaire, Fleuve, Grands Lacs/Saint-Laurent, Laurent, laurentin, Laurentides, plaine du Saint-Laurent, vallée du Saint-Laurent.


saintmichel, n. m.

Var. [saintmichel, saint-michel, p'tits saintmichels]

Déf. 1/3. Peuplement serré de conifères branchus, noueux et dont la faible hauteur tient, d'une part, à la protection du manteau nival et, d'autre part, à l'érosion par le vent glacé.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1965). Photographie de saintmichels enneigés en haute Gaspésie, à la fin d'octobre. || « [En Alaska,] des sapins rabougris étirent leurs branches [...] » source ROUQUETTE, L.-F. (1982). Le grand silence blanc, Montréal, Art global, (1re édition : 1921), p. 95.

Rem. L'expression est liée à la vie et au mythe de Saint Michel. || On dit aussi sapinage, sapins, mais le sens est générique. || Dans le sens donné ici, il est question d'un groupement d'arbres vivants en conditions nivo-éoliennes sévères.


saintmichel, n. m.

Var. [saintmichel, saint-michel, p'tits saintmichels]

Déf. 2/3. Suite de jeunes conifères saisonnièrement installés dans le tapis de neige pour identifier le tracé d'un chemin de ferme ou d'une rencontre.

Réf. « [...] les jeunes sapins plantés de distance en distance qui avaient marqué le chemin étaient presque tous tombés et gisaient dans la neige mi-fondue [...] » source HÉMON, Louis (1980). Maria Chapdelaine, Montréal, Art Global, p. 18.

Rem. L'expression est liée à la vie et au mythe de Saint Michel. || Dans le sens donné ici, il est question d'arbres morts utilisés comme aide à la circulation.

Voir baliser, plantation du mai, rencontre.


saintmichel, n. m.

Int. f1

Déf. 3/3. Sapinière dense mais de taille arbustive.

Réf. LACHAPELLE, Yves (1997). Sillery, verbatim.

Rem. Dans ce sens, on dit du saintmichel. || L'énoncé remue les concepts d'une évolution végétale lente, un peuplement très fourni, une phase initiale dans la croissance des arbres et l'horizon d'une coupe bien lointaine.


Saint-Nicolas, n. pr. m.

Déf. 1/1. Personnage analogue au père Noël.

Cit. « Celui-ci s'avança et commença sa déclamation qui parlait de Saint Nicolas et d'étrennes. Le deuxième enchaîna, sans accroc. Il parla des pauvres qui avaient faim et froid mais qui se réjouissaient dans leur foi » source BDTS (Arlette Cousture, Les filles de Caleb - Tome 1 : Le chant du coq [Édition revue et corrigée], 1995, 459 pages)

Réf. « [...] depuis le XVIe siècle, Nicolas était le donateur le plus évoqué dans le monde chrétien [...] » source FORTIER, Yvan (1991). « Et Noël vint », Cap-aux-Diamants, Québec, Société historique de Québec, 24, p. 71.

Voir Santa.


saison, n. f.

Int. f1

Déf. 1/1. Période caractérisée par des traits climatiques de durée variable, notamment suivant les latitudes.

Cit. « Et les jours coulent. Octobre vient toujours trop vite. Il annonce l'automne pour de bon. Cette saison morne entre les jeux d'été et les jeux d'hiver. Novembre sera le mois de l'attente la plus longue car la neige n'y sera pas encore » source BDTS (Claude Jasmin, La petite patrie, 1972, 141 pages)

Rem. En principe, durée de trois mois ou période monosaisonnière. || Ce concept de référence temporelle est utile dans les territoires comme le Québec qui connaissent de fortes variations physiques à l'intérieur de l'année. Par exemple, la durée de l'hiver pourrait être bisaisonnière au Moyen Nord et trisaisonnière au Grand Nord. || Par ailleurs, la saison des sucres dure beaucoup moins que trois mois. || Les types de saison influencent les genres de vie régionaux.

Voir hiver.


Sanikiluaq, n. pr. m.

Déf. 1/1. Village et archipel dans la mer d'Hudson.

Rem. Appellation d'une communauté inuite.

Voir Nunavut.


Santa, n. pr.

Déf. 1/1. Générique dans le nom de divers aménagements récréatifs ayant le père Noël comme thème central.

Cit. « [...] Santa Park [1998] veut recréer toute l'année l'ambiance de Noël [...] » source BÉLIVEAU, Annie (1999). « La nordicité [...] », Téoros, Montréal, 18, 2, p. 38.

Rem. Santa, comme dans Santa Claus, équivalent germanique et anglais du père Noël. || Exemples : Santaland, Santapark, Santaworld.

Voir Saint-Nicolas.


sapin de Noël, n. m.

Déf. 1/1. Décoration arborée, de durée limitée et pouvant abriter des lumières et des cadeaux.

Cit. « En Amérique, c'est grâce aux immigrants allemands que le sapin s'est popularisé, et c'est à Sorel, au Québec, que l'on peut s'enorgueillir d'avoir eu le premier sapin de Noël, en 1781. » source PICARD, Michèle (1999). « Le Noël nouveau », Le Devoir, Montréal, 24 décembre, p. D8.

Voir arbre de Noël, période des fêtes ainsi que la Note 7 : Noël.


sauvage, n.

Déf. 1/1. Autochtone.

Cit. « [...] mon trisaïeul, coureur de bois, vit une sauvagesse [...] et ceux qui sont nés d'elle ont l'horreur de la consigne [...] » source DESROCHERS, Alfred (1979). À l'ombre de l'Orford, Montréal, Fides, (1re édition : 1929), p. 55.

Réf. « [...] par rapport à Indien qui évoque une aire géographique, sauvage véhicule une idée de primitivité [...] » source POIRIER, Claude (1998). Dictionnaire historique du français québécois : monographies lexicographiques de québécismes, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 314. || « [...] selon Trigger, Marc Lescarbot (circa 1570-1642) aurait présenté les Micmacs de la Nouvelle-France comme de bons sauvages dont le mode de vie exemplaire n'avait pas encore été entaché par les vices de la France civilisée [...] » source RITCHOT, Gilles (1999). Québec, forme d'établissement : étude de géographie régionale structurale, Montréal, L'Harmattan, p. 100. (Collection Géographies en liberté).

Rem. Le mot sauvage vient de sylva, « forêt ». || L'énoncé devient péjoratif au cours du XIXe siècle. || On note une diminution de la fréquence du mot sauvage à partir du milieu du XXe siècle. || Les auteurs ont davantage appliqué le terme sauvage aux Indiens qu'aux Inuits.

Voir la section « Aspects lexicologiques ».


savane, n. f.

Déf. 1/1. Marécages de mousses, d'herbes, de baies et parfois d'arbres.

Cit. « [...] dans l'arrière Côte-Nord, en plus de la forêt dense et de l'inextricable fouillis des brûlés, sont des savanes marécageuses, toutes gorgées d'eau [...] » source BLANCHARD, Raoul (1935). L'Est du Canada français : Province de Québec, Montréal, Librairie Beauchemin, p. 257. (Collection Publications de l'Institut scientifique franco-canadien).

Rem. Le mot savane est d'origine tropicale, puis a ensuite été hispanisé. Il s'écrit avec un seul n en français. || La savane est un paysage ouvert, répandu au Moyen Nord proche.

Voir muskeg, tourbière figurée.


scieur de glace, n. m.

Déf. 1/1. Travailleur d'hiver affairé à la séparation de cubes de glace à même une carapace ferme et propre.

Rem. Ce métier était pratiqué autrefois.

Voir coupe de la glace, glace bleue.


scorbut, n. m.

Déf. 1/1. Maladie d'origine alimentaire.

Cit. « [...] les Esquimaux cueillent les feuilles et les racines [de la plaquebière] au printemps et les font bouillir; mangent et boivent le tout pour lutter contre le scorbut dont ils ont souffert l'hiver [...] » source KALM, Pehr (1977). Voyage de Pehr Kalm au Canada en 1749, traduction annotée du journal de route par J. Rousseau et G. Bethune, avec le concours de P. Morisset, Montréal, P. Tisseyre, p. 360.

Rem. Le mot scorbut est d'origine scandinave ou néerlandaise. || Il existe deux types de scorbut. Le scorbut de navigation ou « de mer » et le scorbut de résidence hivernale ou « de terre », appelé scorbut nordique.

Voir annedda.


sculpture sur neige, n. f.

Var. [sculpture sur neige, sculpture sur glace, sculpture de glace, sculpture de neige]

Déf. 1/1. Technique de fabrication de monuments de neige, de glace ou d'une composition nivo-glacique.

Cit. « [...] Noah et Lucie Meeko de Poste-de-la-Baleine [haut Moyen Nord, Québec] ont remporté, avec leur " Légende de l'Arctique ", le premier prix d'expression figurative du concours de sculpture sur neige à Rovaniemi en Finlande [...] » source Le Soleil, Québec, 23 mars 1987, p. C14.

Voir bloc de neige, plaisirs d'hiver.


SDBJ, n. pr. f.

Déf. 1/1. Société de Développement de la Baie-James.

Réf. « [...] SDBJ, sigle désignant une société para-gouvernementale [...] » source BÉDARD, F., et H. HUARD (1999). « Le tourisme dans la région du Nord-du-Québec », Téoros, Montréal, UQAM, 18, 2, p. 57.

Rem. La SDBJ est une filiale d'Hydro-Québec.

Voir BJ, Convention, jamésien.


SEBJ, n. pr. f.

Déf. 1/1. Société d'Énergie de la Baie-James.

Cit. « Pas étonnant qu'en 1978, la Société de l'énergie de la Baie James (SEBJ) ait eut recours au même procédé, à une échelle encore plus grande, pour restaurer les rives de la rivière La Grande et de ses réservoirs » source BDTS (Michel Groulx, André Fortin, le chercheur symbolique, Interface, Mars 1996, Vol. 17, No. 2, pages 8 à 12)

Rem. La SEBJ est une filiale d'Hydro-Québec dont le siège social est situé à Montréal.

Voir BJ, Convention, Jamésien.


Secrétariat aux Affaires autochtones, n. pr. m.

Déf. 1/1. Organisme du gouvernement du Québec consacré aux questions amérindiennes.

Rem. Créé en 1978, le Secrétariat aux Affaires autochtones succède à la Direction générale du Nouveau-Québec.

Voir Nord-du-Québec.


sentier des Jésuites, n. m.

Var. [sentier des Jésuites, chemin des Indiens, sentier des Montagnais]

Déf. 1/1. Itinéraire de déplacement fluvial et pédestre de Québec au lac Saint-Jean et vice-versa, révélé par les missionnaires.

Cit. « Le sentier des Jésuites partait du lac Saint-Charles jusqu'à la rivière Jacques-Cartier, à Tewkesbury, se poursuivait par les sources ouest de cette rivière jusqu'aux sources de la rivière Métabetchouane puis, finalement, par celle-ci, se rendait jusqu'au lac Saint-Jean. » source PERRON, Normand, et Serge GAUTHIER (2000). Histoire de Charlevoix, Sainte-Foy, Éditions de L'IQRC, 387 p. (Collection Les Régions du Québec). (Texte de Louis Lefebvre et Guy Godin.)

Rem. Le sentier est situé à l'ouest du boulevard de Québec à Chicoutimi. || Le sentier des Jésuites est une voie probablement connue des Autochtones avant l'arrivée des missionnaires.

Voir écoumène de liaison, Laurentides, portage, Québec.


Septentrionalium Terrarum descriptio, loc.

Déf. 1/1. Zone froide vue d'après une projection polaire.

Réf. MERCATOR, Gerardus (1569). Carte, Duisburg.

Rem. Sur la carte de Mercator, on peut noter qu'en ce qui concerne l'océan Arctique, la surface en dur pourrait correspondre au pack permanent. Des traits d'Extrême Nord et de Grand Nord sont représentés. La pointe nord-est du Québec-Labrador est apparemment indiquée.

Voir monde circumnordique.


sève d'érable, n. f.

Déf. 1/1. Liquide un peu sucré circulant sous l'écorce des érables et facilement récoltable.

Cit. « Et rien n'est perdu à l'âge d'une retraite on ne peut plus active. Back est né en 1924, puisque Gallimard se dit intéressé à certaines de ses illustrations sur les légendes indiennes créations remontant à 1949 et 1950 et vraisemblablement ses dessins sur la cueillette de la sève d'érable » source BDTS (Clément Trudel, Frédéric Back, semeur d'espoir, Le Devoir, Samedi 14 mars 1998, page A1)

Réf. « [...] plus la neige tarde à fondre au printemps, plus la sève coule de l'érable [...] » source KALM, Pehr (1977). Voyage de Pehr Kalm au Canada en 1749, traduction annotée du journal de route par J. Rousseau et G. Bethune, avec le concours de P. Morisset, Montréal, P. Tisseyre, p. 470.

Rem. La sève d'érable constitue la matière première des produits de l'érable. || Le même mot sève est utilisé, d'une part, pour l'eau claire du début de la saison (sève ascendante) et, d'autre part, pour l'eau foncée et un peu âpre de fin de saison (sève descendante).

Voir eau d'érable, érable.


Shaputuan, n. f.

Var. [shaputuan, shapetuan]

Déf. 1/1. Grande habitation et lieu de manifestations culturelles chez les Autochtones.

Cit. « [...] journées culturelles innues (montagnaises) qui se tiendront sous le shaputuan [...] » source Au fil des événements (1999). Québec, Université Laval, 35, 6, p. 5. (photo).

Rem. Le mot se rencontre sous différentes graphies, dont celles données ci-dessus. || La shaputuan est une espèce de longue case collective ou carbet.

Voir makoucham.


sibérien, adj.

Déf. 1/1. Déterminatif appliqué aux basses températures d'hiver.

Cit. « En dépit du froid sibérien de la dernière fin de semaine, les frères Gilles et Benoît Boudreau ont connu beaucoup de succès avec les journées " portes ouvertes " de leur école de golf dans le parc Colbert de Sainte-Foy... » source BDTS (Sports et Loisirs, Sport local en bref, Le Soleil, Vendredi 21 janvier 1994, page S10)

Rem. De siver, sever. Le mot a possiblement une origine tartare. || Le mot sibérien a pu entrer en français standard au tout début du XVIIIe siècle. Au siècle suivant, le mot est appliqué à des situations canadiennes par Joseph Bouchette. || L'adjectif sibérien qualifie le climat russe de Verkhoïansk, lieu jadis réputé « le plus froid sur Terre ».

Voir froid, hiver, refroidissement éolien.


sirop à l'érable, n. m.

Déf. 1/1. Sirop qui ne vient pas directement ou suffisamment de l'érable à sucre.

Réf. « [Cont


rairement au sirop à l'érable,] le sirop d'érable doit provenir exclusivement de la sève d'érable [...] » source CANTIN, Charlotte et QUÉBEC, MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA COLONISATION, DIVISION DES PRODUCTIONS HORTICOLES (1971). Les délices de l'érable, Québec, ministère de l'Agriculture et de la Colonisation du Québec, p. 5.

Voir produit à l'érable, sirop de poteau.

sirop de poteau, n. m.

Déf. 1/2. Produit d'apparence semblable au sirop d'érable, mais ayant une origine autre, celle-ci pouvant être le maïs.

Cit. « Les amateurs de sirop d'érable peuvent dire adieu au sirop de poteau. » source LACOMBE, Réjean (2001). « Fini le sirop de poteau », Le Soleil, Québec, 24 mars, p. B10.

Rem. L'expression sirop de poteau constitue un énoncé populaire dépréciatif.


sirop de poteau, n. m.

Déf. 2/2. Sirop d'érable, mais de mauvaise qualité, falsifié ou déterioré.

Cit. « Trois québécois ont développé une méthode quasi infaillible pour distinguer le sirop d'érable du sirop de poteau. Et protéger un marché qui, au Québec, est estimé à 100 millions de dollars » source BDTS (Gilles Drouin, Les chiffres du cancer : ceux qui régressent, ceux qui progressent, Québec Science)

Réf. « [...] sirop de poteau, sirop d'érable synthétique [...] » source BERGERON, Léandre (1980). Dictionnaire de la langue québécoise, Montréal, VLB éditeur, p. 457. || « [...] Il y aurait une centaine d'acheteurs, dont certains sont carrément des profiteurs, qui se foutent complètement de la qualité et qui n'hésitent pas à vendre du " sirop de poteau " [...] » source TURCOTTE, Claude (2000). « Point d'ébullition », Le Devoir, Montréal, 15 avril, p. C3.

Voir sirop à l'érable.


sirop d'érable, n. m.

Var. [sirop d'érable, sirop d'érable pur]

Déf. 1/1. Résidu visqueux et doux, issu de l'évaporation de la sève d'érable suivant un degré mesurable d'épaississement et de densité.

Cit. « [...] du bon sirop d'érable sur des crêpes odorantes, c'est délicieux [...] » source BÉGUIN, Louis-Paul (1977). Un homme et son langage, Montréal, Éditions de l'Aurore, p. 241. (Collection Connaissance des pays québécois - Littérature).

Réf. « Depuis quelques jours, le sirop d'érable de la région de Québec [...] est disponible en " vinier " d'un litre qui ne nécessite aucune réfrigération [...] » source CHAMPAGNE, Pierre (2000). « L'art de bien servir l'or blond », Le Soleil, Québec, 15 avril, p. I3.

Rem. Il est ici question du produit le plus populaire et le plus caractéristique de l'érable à sucre. || Le sirop d'érable correspond à un stade de concentration entre le réduit et la tire d'érable. Il doit être retiré du feu au bon moment, c'est à dire être « bien fini », ni trop cuit, ni pas assez.

Voir la Note 3 : Érablière.


skating, n. m.

Déf. 1/1. Manière de faire du ski de fond à la façon d'un patineur.

Cit. « Mais on y va aussi pour patiner sur un anneau de vitesse de 400 m (y en a-t-il d'autre dans la région de Montréal?), faire de la raquette, glisser en tube ou en traîneau dans un ravin (!), faire du skating sur une piste très intéressante, faire du traîneau à chiens dans une piste exclusive de huit kilomètres » source BDTS (Richard Chartier, Oxygène : des ravins en pays plat, La Presse, Vendredi 4 février 1994, page S2)

Réf. « Bref, de février à la miavril [sic], le fleuve de glace se transforme en patinoire fabuleuse pour les mordus du skating (du ski de fond où l'on utilise la technique du pas de patin, d'où le nom). » source SAMSON, Bernard (1995). « En ski sur la plage », L'Actualité, Montréal, vol. 20, no 4, 15 mars, p. 34.

Rem. De l'anglais skate, « patiner ». || Le mot skating semble être utilisé davantage en France qu'au Québec. || Le sport exige plus d'espace de manoeuvre que le ski pratiqué linéairement.

Voir patinage, ski de batture.


ski, n. m.

Déf. 1/3. Lame ou planche faite de divers matériaux et utilisée sur des surfaces surtout nivales.

Cit. « À cause de sa forme particulière - bouts plus larges et taille fine -, les [sic] skis paraboliques facilitent de beaucoup les virages. » source FOURNIER, Lise (2000). « Le parabolique », Le Soleil, Québec, 1er mars, p. C1.

Réf. « Laurent Bilodeau [l'ex-marathonien] a pu admirer un paysage bien différent en faisant le tour de l'île d'Orléans sur les glaces [de rive] du fleuve en skis de fond. » source LABBÉ, Réal (1999). « Comme une grand-messe », Le Soleil, Québec, 23 mars, p. D6.

Rem. Il est ici question du ski en tant qu'article de sport. || Le ski est un objet qui accroît la mobilité physique d'une personne. || Dans la définition donnée ici, on reprend l'idée ancienne de « bois fendu », d'où le mot planche, à ne pas confondre avec planche à neige. || Le ski était anciennement désignée soulier de bois chez les Lapons de la Scandinavie, où l'usage du ski est connu depuis des milliers d'années.

Voir miniski, monoski.


ski, n. m.

Déf. 2/3. Sport et mode de locomotion individuels.

Cit. « J'allais pas vite. C'est que nous autres, on commençait à faire du ski, pis c'est la première fois qu'on allait faire du ski au mont Orford » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 03 - Femme (Victoriaville) - 25 ans / 17 ans scolarité / 10 heures TV)

Réf. « [...] petit vocabulaire du ski [...] » source CHANTAL, René de (1961). Chroniques du français, Ottawa, Éditions de l'Université d'Ottawa, p. 122-133. || « [...] dès les années 1950, on installe un éclairage électrique pour permettre le ski nocturne dans les Laurentides [...] » source LAROUCHE, Daniel (1999). Téoros, Montréal, 18, 2, p. 20.

Rem. Il est ici question du ski en tant que sport. || Le ski, en tant que sport d'agrément, s'est développé au dernier quart du XIXe et, présentement, est en pleine évolution, tant au plan du vocabulaire qu'à celui de l'imbrication des façons d'en faire. || Quelques expressions autres que celles mentionnées dans les articles : alliance des moniteurs de ski, bâtons de ski, cabine de ski (à la remontée), centre de ski, chalet de ski, chalet des skieurs, Club de ski, Coupe du monde de bosses, Coupe du monde de ski alpin, descente en tornade, descente en toupie, docteur du ski (médecin), domaine skiable, école de ski, fart, Fédération internationale du ski, héliski, guide des pistes de ski (information), journaliste du ski, kite-ski (ski cerf-volant), Loppet, musée du ski, Ordre de la renommée du ski, patrouille de ski, piste de ski, raid de ski (en haute montagne), rampe pour saut en ski, remonte-pente, saison de ski, septième art, ski aérien, ski de soirée, ski nautique, station de ski, surfaceuse, technicien des pistes, télésiège, tire-fesses, train de skieurs, tremplin, vol à ski.

Voir faire du ski, plaisirs d'hiver, skieur.


ski, n. m.

Déf. 3/3. Double plaque glissante fixée sous un appareil volant afin de favoriser son interface avec la piste nivale.

Rem. Il est ici question du ski comme élément de transport public.

Voir avion sur skis.


skiable, adj.

Déf. 1/1. Se dit des conditions propres à la pratique de toutes façons de skier.

Cit. « Passionnés de glisse. Que vous soyez débutants, confirmés, freeriders ou freestylers, à vous les 2000 mètres de dénivelés sur tous les versants du domaine skiable. » source OFFICE DU TOURISME (2000). Grenoble magazine, 7. (Publicité sur la station « Les 2 Alpes »).

Rem. L'idée vaut aussi pour la planche à neige.

Voir neige skiable, planche à neige, ski alpin, snowboard.


ski acrobatique, n. m.

Déf. 1/1. Descente spectaculaire plutôt aérienne comportant vol, sauts, vrilles et autres exercices tant gracieux que périlleux.

Cit. « [...] lors des duels de bosses présentés au centre de ski Le Relais dans le cadre de la Série canadienne de ski acrobatique. » source TARDIF, Jean-François (2000). « Série canadienne de ski acrobatique », Le Soleil, Québec, 31 janvier, p. D6.

Voir ski, ski de bosses.


ski alpin, n. m.

Déf. 1/1. Descente rapide d'une pente nivale par un sportif installé sur deux lames et équipé de bâtons.

Cit. « Les meilleurs endroits pour la pratique du ski alpin actuellement se trouvent dans Charlevoix et au Saguenay-Lac Saint-Jean » source BDTS (Jean-Paul Charbonneau, Conditions de ski. Au jour le jour, La Presse, Vendredi 8 mars 1991, page S12)

Cit. « [...] en France, les années 1960 marquent l'explosion du ski alpin [...] » source BALLU, Yves (1991). L'hiver de glisse et de glace, Paris, Gallimard, p. 141. (Collection Découvertes Gallimard).

Rem. On parle de ski alpin pour indiquer que ce sport se pratique en montagne. || Le ski de descente, le ski de gravité, le ski de montagne, le ski de vitesse, le Kandahar ou le downhill exigent de l'adresse et donnent du prestige au sportif. || Au Québec, le ski alpin est pratiqué surtout dans les Laurentides et les Appalaches. || Au début de ce sport, la remontée des pentes n'était pas mécanique. || Le ski-alpinisme, quant à lui, constitue un sport qualifié d'« extrême ».

Voir canon à neige, glisse, monoski, neige damée, neige poudreuse, slalom.


ski attelé, n. m.

Déf. 1/1. Sport où le skieur se laisse traîner, en terrain relativement plat, par un attelage.

Réf. « [...] le sport de se faire tirer en ski par un cheval est depuis longtemps en honneur en Suède où l'on fait de très longues courses du genre [...] » source BALLU, Yves (1991). L'hiver de glisse et de glace, Paris, Gallimard, p. 48. (Collection Découvertes Gallimard).

Rem. Le cheval peut être remplacé par un autre moyen de locomotion. || En anglais, skijoring, mot d'origine norvégienne.


Ski carving, n. m.

Déf. 1/1. Fait de se mouvoir à pleine vitesse sur les carres des skis en inclinant le corps en conséquence.

Rem. Anglonyme. || Ce type de déplacement laisse des traces particulières sur la neige. || Le ski carving est un type de glisse.

Voir ski alpin.


ski cerf-volant, n. m.

Déf. 1/1. Déplacement récréatif par assistance éolienne sur une surface nivo-glacique plutôt uniforme.

Rem. Il est ici question d'un sport récent. L'énergie est fournie par l'air en mouvement. Ce type de ski se pratique de préférence sur un lac gelé.


ski de batture, n. m.

Déf. 1/1. Ski de fond pratiqué sur la partie haute de la batture glacielle par un skieur de rive.

Réf. « L'expérience ultime pour le skieur de fond, c'est une randonnée sur les battures du Saint-Laurent. » source SAMSON, Bernard (1995). « En ski sur la plage », L'Actualité, Montréal, vol. 20, no 4, 15 mars, p. 34.

Rem. Québécisme. || Ce type de ski est propre à la basse terrasse, large et faiblement inclinée de l'estuaire du Saint-Laurent, où le matériel de neige et de glace, suffisamment dur, n'a pas à être damé. Cette batture glacielle offre au sportif une pente longitudinale nulle et une glissité moyenne. Le skieur évite les bourguignons coniques de même que les crêtes de pression. Si le skieur choisit de se déplacer le vent dans le dos, il doit prévoir une navette de service pour le retour au point de départ. || Le ski de batture se fait souvent au « pas de patin ».

Voir ski de printemps.


ski de bosses, n. m.

Déf. 1/1. Descente acrobatique d'un versant nival dont la surface est caractérisée par des irrégularités concaves/convexes tant profondes que rapprochées.

Cit. « Je suis pas une passionnée qui y va tous les week-ends là. J'ai déjà essayé de faire du ski de bosses, pis vraiment, j'ai eu de la misère, pis j'en ai eu pour quelques jours à être ben raquée pis tout ça » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 11 - Femme (Princeville) - 21 ans / 16 ans scolarité / 8 heures TV)

Rem. Il est ici question d'activités récréatives récentes. || La pratique du ski de bosses nécessite l'aménagement d'une pente, des skis courts ainsi qu'une grande agilité chez le sportif. || Le ski de bosses est un jeu qui rappelle les voltiges du cow-boy au stampede de Calgary.


ski de fond, n. m.

Var. [ski de fond, ski de randonnée]

Déf. 1/1. Déplacement généralement sans assistance d'un skieur sur un sentier nival aménagé.

Cit. « L'activité physique par excellence durant la saison froide : le ski de fond. Un bon entraînement cardiocasculaire et musculaire... avec la nature en prime. » source LACROIX, Lilianne (2000). « Passer l'hiver en santé », La Presse, Montréal, 10 décembre, p. C2.

Réf. « [Au Lac-Simon,] les cervidés flânent avec nonchalance aux alentours des habitations et des sentiers de ski de randonnée. » source PERREAULT, Denyse (2000). « Hiver québécois », Le Devoir, 25 novembre, p. E8.

Rem. Au Québec, le ski de fond est un sport qui se développe au deuxième quart du XXe siècle. || Johannsen, Norvégien, fut un célèbre fondeur du Nord de Montréal. || Le ski de fond est pratiqué comme ski utilitaire ou ski de loisirs. || En ski de fond, on peut aller au pas de marche, au pas de course ou au pas de patineur (de patinage ou skating). Quant à la vitesse de déplacement, on distingue le ski des débutants, le ski du milieu, le ski de performance et le ski de compétition. || Le ski de fond non sauvage se pratique dans de légers sillons inscrits, souvent en double, par le « pisteur » (au Québec) ou le « traceur » (en France). || En principe, le ski de fond, évitant les versants raides, n'est pas un « ski de gravité ». || On parle aussi, dans le même sens, de ski de randonnée, sport pratiqué par les skieurs de randonnée.

Voir glisse, ski de batture.


ski de printemps, n. m.

Déf. 1/1. Sport de glisse sur lames fartées, pratiqué par temps ensoleillé et exigeant des vêtements légers.

Cit. « En résumé, les conditions demeurent relativement bonnes, c'est du ski de printemps sauf que le soleil ne sera probablement pas au rendez-vous très longtemps » source BDTS (Jean-Paul Charbonneau, Conditions de ski. Un congé de Pâques incertain..., La Presse, Jeudi 28 mars 1991, page S10)

Rem. La pratique du ski de printemps vaut pour le ski alpin ou le ski de fond, et se fait parfois sur de la neige en sel.

Voir fin d'hiver, luminosité en hiver, mal de neige, neige pelotante, ski de batture.


skidou, n. m.

Var. [skidou, skidoo]

Déf. 1/1. Véhicule hivernal d'agrément et de service en vue de randonnées situées en dehors des voies réservées aux automobiles, skieurs et piétons.

Cit. « [...] j'ai finalement débouché sur un rang de campagne, un endroit que je n'avais jamais vu de ma vie, isolé, creux, Marc, il y avait une maison avec des vitres cassées bouchées avec du carton, un vieux skidoo dans la cour et des cordes de bois à moitié écroulées, un moteur démonté, des affaires qui traînaient [...] » source BDTS (Louis Hamelin, Betsi Larousse ou l'ineffable eccéité de la loutre, 1994, 273 pages)

Voir motoneige.


skieur, n.

Déf. 1/1. Sportif principalement installé sur deux lames spatulées à un seul bout et évoluant sur une pente nivale plus ou moins forte.

Cit. « " La première vague de skieurs arrivent [sic] seulement à la fin des classes prévue autour du 23 décembre. " [Citation de Caroline Cossette, directrice au marketing du Massif de Petite-Rivière-Saint-François.] » source NÉRON, Jean-François (1999). « Les centres de ski de Charlevoix manquent de neige », Le Soleil, Québec, 17 décembre, p. A7.

Cit. « La deuxième manche d'hier, en début d'après-midi, a permis aux quatre skieuses canadiennes d'améliorer leur classement par rapport à la première descente. » source LABBÉ, Réal (2001). « Ski alpin : deux descentes plutôt qu'une », Le Soleil, Québec, 18 janvier, p. E35.

Voir fondeur, ski, ski alpin, ski de batture, ski de fond.


ski nordique, n. m.

Déf. 1/1. Sport consistant à s'auto-mouvoir sur des lames longues et étroites hors des terrains fortement inclinés.

Cit. « Berceau du ski nordique, la Norvège a raflé un podium entier en combiné de ski... alpin » source BDTS (Jean-Luc Chandelier, Lilehammer 1994 : Bilan des Jeux olympiques d'hiver de Lillehammer. Un fête réussie, Le Devoir, Mardi 1er mars 1994, page B5)

Réf. « [...] on entend le swish-swish continu des skis [nordiques] sur la neige [...] » source O'NEIL, Jean (1999). Hivers, Montréal, Libre expression, 208 p.

Rem. Il est ici question d'un sport pratiqué à la manière finno-scandinave. || Le ski nordique est une discipline olympique.

Voir ski de fond.


slalom, n. m.

Déf. 1/1. Descente sinueuse en ski, libre ou devant contourner des marques parfois rapprochées.

Cit. « Le Norvégien Kjetil Andre Aamodt a enlevé le slalom de Wengen disputé malgré le brouillard. » source AP (2000). « Aamodt passe à l'histoire », Le Soleil, Québec, 17 janvier, p. D8.

Rem. Le slalom est un type de ski sportif d'origine norvégienne. || Il existe aussi une discipline sportive combinant le slalom et le ski de descente. || Exemples de provignement : slalomeur, slalom géant.

Voir sports d'hiver.


sleigh, n. m.

Déf. 1/1. Voiture hippomobile légère permettant un déplacement véloce sur une surface nivo-glacique.

Cit. « [...] le sleigh américain monté sur de hauts patins est rapide comme le vent [...] » source HÉBERT, Anne (1970). Kamouraska, Paris, Éditions du Seuil, p. 136.

Rem. Anglicisme. || Cet emploi est vieilli. || Le sleigh est différent du bobsleigh, qui est une grosse voiture de travail.

Voir véhicule d'hiver.


sloche, n. f.

Var. [sloche, slotche, slutch]

Int. s1

Déf. 1/1. Matière hétérogène, plastique et adhérente où la neige fondante sert de constituant essentiel.

Cit. « Le printemps vient de commencer à Montréal, un soleil cru sur la neige sale, la sloche et les eaux ruisselantes » source BDTS (Paul Chamberland, L'assault contre les vivants, 1994, 275 pages)

Rem. Anglicisme, de l'anglais slush. || Il existe plus de trente équivalents ou mots voisins dont boueige, bouette, foulange, frasil, gadoue, neige détrempée, purée de neige. || Suivant la dominance du matériel, la sloche est nivale, glacique, boueuse, immonde, huileuse ou industrielle. || La sloche de neige est surtout liquide, mais l'engel, toujours menaçant, peut rapidement la transformer en une masse figée et résistante. Dans ce cas, le terme de sloche ne s'applique plus et doit être remplacé, par exemple par neige glacée.

Voir hydronival, neige en eau.


sloché, adj.

Déf. 1/1. Se dit d'un objet enveloppé par une matière hydronivale contraignante.

Réf. « [...] anglais, slushy, " détrempée ", " neige fondante " [...] » source DAVIAULT, Pierre (1962). Langage et traduction, Ottawa, Bureau fédéral de la traduction, Secrétariat d'État, p. 355. || « sluche » source MENEY, Lionel (1999). Dictionnaire québécois français, Montréal, Guérin, p. 1599.

Rem. Le mot sloché appartient à l a langue populaire. || On note une analogie de sens et de dérivation avec verglacé.


sloche de rue, n. f.

Déf. 1/1. Mélange visqueux et malpropre de neige fondante, de cristaux et de grumeaux de glace ainsi que de divers débris fins.

Rem. La sloche de rue est un phénomène hivernal bien connu du piéton dont les pieds barbotent dans un matériel froid et mouvant. || La notion est incomplètement rendue par boueige, et pas du tout par frasil.

Voir purée de neige, sloche.


sloche des motoneiges, n. f.

Déf. 1/1. Matière nivale gluante, astringente, gênant la manoeuvre du véhicule.

Réf. « [...] mal maudit, [...] aux embouchures, à la marée montante, les rivières laissent des trouées par lesquelles l'eau de mer s'engouffre et lorsqu'il y a de la neige fraîche, il se crée un matériel semi-liquide, semi-solide, caché par le manteau blanc qui le recouvre [...] la slush gelée enlise et emprisonne la motoneige dans un véritable bloc de glaces [...] » source DÉSY, Jean (1986). L'aventure d'un médecin sur la Côte-Nord, Ville Saint-Laurent, Trécarré, p. 43-44.

Rem. La sloche des motoneiges se forme sur fond de neige mouilleuse de faible résistance.

Voir foulange, sloche.


slocheux, adj.

Déf. 1/1. Se dit des conditions atmosphériques favorables à la production et aux méfaits de la sloche.

Voir sloché.


Snice, n. f.

Déf. 1/1. Mélange de neige et de glace se manifestant à l'une ou l'autre phase du cycle hivernien.

Cit. « L'hôtel [de glace] Absolut, c'est le plus grand igloo du monde [...]. Évidemment, il n'y a aucun Hilton dans ce village de 400 habitants [...] Par contre, on y trouve une quantité industrielle de snice (un mélange de neige et de glace). Chaque hiver, 22 000 tonnes de ce mélange sont récupérées sur les berges de la rivière Torne et transformées par 30 artisans afin de créer les murs, les lits et les chaises de l'hôtel. » source BRANCH, Shelly (1999). « Mon lit de glace », L'Actualité, Montréal, vol. 24, no 17, 1er novembre, p. 79-80.

Rem. Anglonyme. || Le mot snice est un acronyme de snow et ice. || Le snice peut servir de surface sportive. || Le concept de snice pourrait être rendu en français par l'adjectif nivo-glacique.


snow, n. m.

Déf. 1/1. Véhicule fermé, monté sur patins et chenilles en vue d'un déplacement sur un tapis de neige, même non aménagé.

Cit. « [...] yavait un magasin pis c'est d'même que ça s'passait / yavait un étable / pis envoye / yavait des étables avec des ch'vaux / yavait un chow-boy / yavait un cook qui faisait à manger / un chow-boy / on montait avec un snow / on partait du dépôt pis on montait au camp / des fois ça prenait une heure / une heure et d'mie / ça dépendait d'la place [...] » source BDTS (Enquêtes orales, 076H Saguenay 54 Trav. I.)

Rem. Le mot snow est ici l'abréviation d'un mot anglais (snowmobile) désignant le moyen de transport qu'est l'autoneige; dans ce sens, il ne constitue pas l'abréviation de snowboard.


snowboard, n. m.

Var. [snowboard, snow, board]

Déf. 1/1. Article de sport constitué d'une unique lame sur laquelle le sportif, debout sur un milieu nival en pente, pratique différentes activités dont certaines sont des prouesses.

Rem. Anglicisme. || Vocabulaire associé : boarder et snowboarder (planchiste), snowboarding (pratique du sport), snow park (site de sauts), Transworld Snowboarding (magazine), mini rider (type d'athlète).

Voir planche à neige, skiable, surf des neiges.


snowscoot, n. m.

Déf. 1/1. Appareil de glisse composé de deux planches qui sont disposées successivement et dont la première sert de conduite.

Réf. « Cet engin qui ressemble à un vélo tout-terrain chaussé de miniplanches à neige s'appelle un snowscoot. Inventé par le Français Frank Petoud, il fait fureur dans les centres de ski un peu partout sur la planète. » source « Sport », L'Actualité, Montréal, vol. 25, no 5, 1er avril 2000, p. 12.

Rem. Anglicisme. || Le mot scoot est possiblement dérivé du norse pour désigner un moyen rapide de déplacement sur une surface de neige et de glace. || Le snowscoot est un type de véloneige.

Voir kick-sled, plaisirs d'hiver, trottinette des neiges.


Sommet mondial de la Nordicité, n. pr. m.

Déf. 1/1. Manifestations scientifiques, technologiques et commerciales des pays circumnordiques.

Cit. « L'exposition Mirages du Nord, présentée jusqu'au 25 avril à la maison Hamel-Bruneau en marge du premier Sommet mondial de la nordicité, n'a de froid que le thème. Étonnant assemblage d'une trentaine d'oeuvres d'artistes contemporains tels Lemieux, Riopelle, Derouin et McEwen et touchant toutes le thème du nord, ces mirages prennent différentes formes sculptées tant par la vision unique de chacun des artistes que par les techniques utilisées pour les exprimer » source BDTS (François Simard, Arts visuels : «Mirages du Nord». Chaleur nordique, Le Soleil, Samedi 30 janvier 1999, page D9)

Réf. « [...] un seul Sommet ne suffit pas à apprivoiser l'hiver, et ce, malgré la qualité des techniques et la prise de conscience de la population [...] » source PÂQUET, Bernard (1999). Revue des routes, Paris, 771, mars 1999.

Rem. Le premier Sommet s'est tenu à Québec en février 1999.

Voir nordisme, nordologie, pays froids, plaisirs d'hiver, plein hiver, Villes d'Hiver.


sortie de route, n. f.

Int. s1

Déf. 1/1. Fait pour un véhicule motorisé de quitter rapidement la chaussée.

Cit. « La première bordée de neige provoque près de 40 sorties de route. » source VAILLANCOURT, Claude (1999). « Comme sur une allée de curling », Le Soleil, Québec, 21 décembre, p. A5.

Rem. Il est ici question d'un phénomène d'hiver touchant la circulation des voitures, des autobus et des camions. || Le déplacement insolite des véhicules se fait en fonction de la vitesse, de l'anticipation de la situation, et de l'adresse du conducteur, de la visibilité atmosphérique, de la glissité de la voie et de l'encombrement du trafic. La sortie de route est conditionnée par la hauteur et la résistance des bordures nivales, la topographie de l'espace d'accueil ainsi que la présence d'arbres. Un automobiliste imprudent risque de se retrouver dans le décor.

Voir déneigement des voies publiques, glace noire, pneu d'hiver, rainure.


sortir du bois, loc.

Déf. 1/1. Quitter soi-même un isolat où la vie a été perçue comme difficile.

Cit. « [...] j'avais enlevé du linge sur moi parce que j'avais trop chaud / ça avait pas d'allure / puis c'était pesant / puis j'étais fier / je faisais mon / mon / fier / ben croire / surtout ma femme était là / hein / elle était découragée de ça / tout ça / puis là / j'avais hâte de sortir du bois parce que c'est dur [...] » source BDTS (Enquêtes orales, 018H Saguenay 25)

Réf. « [...] les draveurs [...] au sortir du bois [...] [se rendent à la] taverne où déjà se faufile un groupe turbulent d'invétérés buveurs [...] » source DESROCHERS, Alfred (1979). À l'ombre de l'Orford, Montréal, Fides, (1re édition : 1929), p. 23.

Rem. L'expression s'emploie proprement au sujet des non-Autochtones. || L'expression sortir du bois répond à un concept de déplacement vers le sud qui fait s'éloigner surtout de la forêt boréale du Pré Nord et du Moyen Nord.

Voir homme de chantier.


soufflage, n. m.

Déf. 1/1. Rejet latéral de la neige lors du déblaiement.

Cit. « A.Q.T.R. Qu'en est-il du soufflage de la neige? V. de M. Nous estimons que les zones où l'on peut souffler la neige représentent à peu près 6% du territoire » source BDTS (Alain Trudeau, Montréal, une ville et sa «nordicité», Routes et transports, Hiver 1994-1995, Vol. 24, No. 4, pages 6 à 11)

Rem. Le mot soufflage est un québécisme exprimant le jet de la matière nivale.

Voir déneigement des voies publiques, souffleuse.


souffleuse, n. f.

Var. [souffleuse, grosse souffleuse]

Déf. 1/2. Puissant véhicule de déblaiement hivernal équipé pour prendre en charge la bordure nivale qu'avait d'abord créée la charrue à neige et projeter la neige sur les terrains privés voisins ou dans des camions en partance pour les dépôts de neige.

Cit. « Le p'tit gars en face de chez nous s'est caché dans l'banc d'neige pour faire ça. La souffleuse a passé. Y était trop occupé, y l'a pas entendue v'nir. Elle non plus l'a pas entendu v'nir. Quand c'est arrivé, ma mère a dit : " Ton p'tit chum est en enfer. " » source BDTS (Yvon Deschamps, Tout Deschamps : trente ans de monologue, 1998, 548 pages)

Réf. ANDRÉ, Pierre, et autres (1998). Dans MANZAGOL, Claude, et Christopher R. BRYANT, éd. (1998). Montréal 2001 : visages et défis d'une métropole, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, p. 31-34.

Rem. Il est ici question d'un appareil destiné à l'entretien des aires publiques. || En France, on parle plutôt de chasse-neige ou de turbofraise. || La projection d'une neige déjà polluée sur les terrains de résidence a l'inconvénient, en hiver, de diminuer la visibilité des urbains sur la voie et, en été, de retarder la reprise végétale (André 1998).

Voir déneigement, neige soufflée, neige usée.


souffleuse, n. f.

Var. [souffleuse, petite souffleuse]

Déf. 2/2. Mécanisme de faible capacité qui lance chez les propriétaires eux-mêmes le matériel déneigé.

Cit. « Pis moé, ma femme a pas 50 ans. Et j'y ai promis que quand à va avoir 50 ans, j'vas y acheter une souffleuse. Alors j'y donne la pelle, à commence à s'habiller pis à dit : " J'sais pas si y fait ben froid. " » source BDTS (Yvon Deschamps, Tout Deschamps : trente ans de monologue, 1998, 548 pages)

Rem. Il est ici question d'un petit appareil destiné à l'entretien des aires privées.

Voir déneigement domestique.


sports d'hiver, n. m. pl.

Déf. 1/1. Activités individuelles ou communautaires de saison froide, nécessitant des efforts physiques généralement faits à l'extérieur et pouvant se déployer dans un horizon de compétition.

Cit. « À ce chapitre, ce n'est pas le choix des activités qui manque, d'autant plus que la panoplie des sports d'hiver s'est enrichie de nombreuses activités nouvelles au cours de la dernière décennie » source BDTS (Robert Choquette, L'hiver apprivoisé, Franc-Vert, Janvier-Février 1991, Vol. 8, No. 1, pages 8-11)

Réf. « Non, les pires ennemis des adeptes de la glisse sont les animateurs de radio et de télévision. Au petit matin, ils vous claironnent qu'il fait extrêmement froid ou qu'une tempête va déferler sur la région et, donc, qu'il vaut mieux demeurer à la maison. » source VAILLANCOURT, Claude (2000). « Souriez... et mettez vos tuques », Le Soleil, Québec, 15 décembre, Extra, p. 21.

Rem. Outre les entrées données comme renvois ci-dessous, le thème fait référence à diverses activités : le fait d'aller à la neige, le biathlon, le camping d'hiver, le championnat mondial de voile sur neige et glace, la course automobile sur glace, la course de piétons sur glace vive, la course de vélo sur neige, le golf sur neige, la moto sur neige, la nage dans la glace, la nage sous la glace, le raid nordique, le rallye des neiges, le ski-alpinisme, le véloneige, la voile sur glace et le voleyball.

Voir bain de neige, ballon sur glace, canot à glace, curling, escalade de glace, glisse, jeux d'hiver de l'Arctique, monoski, motoneige, patinage, plaisirs d'hiver, planche à neige, plein air hivernal, rafting des neiges, raquette, raquetteur, ski de tous types, slalom, snowboard, snowscoot, surf des neiges, toboggan, tourisme d'hiver.


sports nordiques, n. m.

Déf. 1/1. Programme d'entraînement des athlètes du Québec au niveau des sports amateurs.

Réf. « 572 000 $ de plus pour le " train " du centre national d'entraînement de sport nordique » source TARDIF, Jean-François (2000). « Sur ses rails », Le Soleil, Québec, 31 mars, p. D1.

Rem. L'énoncé dont il est ici question constitue une abréviation de Centre national d'entraînement de sport nordique.

Voir Nordiques, sports d'hiver.


Stoneham, n. pr. m.

Déf. 1/1. Township, puis canton, dans les Laurentides de Québec.

Rem. Le nom Stoneham vient d'un emprunt direct à l'anglais britannique. || Au Québec, en 1791, Stoneham fait l'objet de la première demande d'arpentage d'un township, mais le lieu ne sera érigé qu'en 1800, après plusieurs autres townships. || L'entité territoriale deviendra partie des Cantons unis de Stoneham et Tewkesbury. || Le canton de Stoneham est le site d'un centre de ski dont l'appellation est parfois abrégée en Sto.

Voir Québec.


subarctique, n. m.

Var. [Subarctique, subarctique]

Int. s2

Déf. 1/1. Zone biogéographique située entre le monde arctique et la frange septentrionale des pays tempérés.

Cit. « C'est une espèce pélagique vivant dans les zones arctique et subarctique de l'océan Atlantique. En hiver, il descend jusqu'au sud du golfe du Saint-Laurent » source BDTS (Jean-Pierre Sylvestre, Des phoques à capuchon à Rimouski, Franc-Vert, Décembre 1997, Vol. 14, No. 6, page 8)

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1975). « De la néologie en géographie. Exemples québécois », Cahiers de géographie, 48, Québec, p. 436. (tableau).

Rem. Le terme subarctique désigne une aire portant diverses significations et limites. Le subarctique équivaut plus ou moins à l'espace du Moyen Nord et est caractérisé par la présence du pergélisol discontinu. La tranche septentrionale du subarctique se trouve rognée par l'hémiarctique. Les termes arctique et polaire ne sont pas appropriés lorsqu'il s'agit de rendre la notion « subarctique ». || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir Labrador intérieur, taïga.


sucre d'érable, n. m.

Déf. 1/1. Produit d'érable à l'état de cristallisation.

Cit. « Il goûta les fruits du jardin de Jeanne, les fraises sur le pain sorti du four, avec du sucre d'érable et de la crème fraîche; il goûta les mets de la table familiale quand il revenait du collège [...] » source BDTS (Madeleine Gagnon, Le vent majeur, 1995, 202 pages)

Réf. MASSICOTTE, Micheline (1978). Le parler rural de l'Île-aux-Grues (Québec) : documents lexicaux, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 469. (Collection Langue française au Québec).

Rem. L'expression sucre d'érable apparaît sous la plume des voyageurs français depuis La Hontan, 1704 (Massicotte 1978). || La formation du sucre d'érable constitue une étape postérieure au sirop d'érable dans la concentration de la sève à la cabane. || Le sucre d'érable se présente en pain de sucre de forme rectangulaire ou suivant la grande variété des moules. Le sucre d'érable est un produit pur, nutritif, qui se consomme seul ou dans des mets cuisinés.

Voir faire le sucre, sucrier ainsi que la Note 3 : Érablière.


sucre d'érable râpé, n. m.

Var. [sucre d'érable râpé, sucre râpé]

Déf. 1/1. Miettes, poudre ou très fines tranches produites à même un pain de sucre.

Cit. « Délicieux fromage enrichi de crème fraîche, originaire de la Seine-Maritime et vendu en petits cylindres emballés de papier. Servi, par exemple, avec du sucre ou du sucre d'érable râpé et des fraises » source BDTS (Josée Mercier, Corpus : extraits de l'ouvrage de Mme Jeanne Benoît « L'encyclopédie de la cuisine », Mars 1998)

Rem. Cette expression constitue un emploi vieilli. || Le sucre d'érable râpé est différent de la cendre de sucre et du sucre granulé. Le sucre d'érable râpé se consomme directement à la cuillère ou saupoudré sur des crêpes. On obtient le sucre d'érable râpé en utilisant un tranchoir de sucre dur.

Voir la Note 3 : Érablière.


sucre qui tombe, du, loc.

Int. s1

Déf. 1/1. À la fin de la saison des sucres, se dit à propos d'une légère précipitation nivale suivie d'un faible refroidissement, le tout devant se traduire par une bonne coulée de sève lors du prochain jour de réchauffement.

Rem. Le phénomène est interprété comme « une bénédiction du Ciel », en situation de petit printemps de sucre. || Une expression entendue est celle de bordée de sucre.

Voir la Note 3 : Érablière.


sucrerie, n. f.

Déf. 1/1. Terre d'érables, cabane, équipement et personnel en rapport à l'exploitation d'une érablière.

Cit. « [...] la terre à bois fournit aussi le sucre et le sirop. Pendant le mois qui termine l'hiver, les hommes se transportent sur leur sucrerie [...] » source GÉRIN, Léon, dans FALARDEAU, Jean-Charles (1968). Léon Gérin et l'habitant de Saint-Justin, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, p. 60. (Textes de Jean-Charles Falardeau, Philippe Garigue, Léon Gérin).

Réf. FURETIÈRE, Antoine (1978). Le dictionnaire universel d'Antoine Furetière, Paris, S.N.L.-Le Robert, 3 vol. (Réimpression de l'édition de La Haye, A. et R. Leers, 1690).

Rem. Le terme sucrerie concerne le sucre de canne, selon Furetière (1690).

Voir faire le sucre, industrie de l'érable à sucre.


sucreries, n. f. pl.

Déf. 1/1. Produits d'érable.

Voir la Note 3 : Érablière.


sucres sont finis, les, loc.

Déf. 1/1. Se dit lorsqu'arrive la fin de la période de la cueillette de la sève en forêt et de la production des produits d'érable à la cabane.

Rem. Cette locution appartient à la langue populaire.

Voir fermeture de la cabane, goûter la sève, ainsi que la Note 3 : Érablière.


sucrier, n. m.

Déf. 1/1. Travailleur d'autorité qui, à l'intérieur de la cabane à sucre, s'affaire à surveiller l'épaississement de la sève, à couler le sirop, à faire la tire, à brasser et à mouler le sucre d'érable.

Rem. Le sucrier est un homme de métier spécialisé, différent de l'exploitant et de l'approvisionneur des feux avec du bois. L'expression grand maître sucrier est utilisée pour désigner un sucrier ayant atteint, dans sa profession, le niveau suprême et reconnu.


Sud, n. pr. m.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Partie du Québec réduite en étendue, puissante et en majorité francophone.

Rem. Il est ici question d'une aire située à l'intérieur du Québec méridional. || Pour sa part, l'extrême Sud du Québec, de nordicité minimale, répond à un bon niveau de développement économique. || Le Sud constitue un écoumène dont les limites approximatives sont le Cap Tourmente, le 45e degré de latitude et le bas Outaouais. À l'intérieur de ce triangle fertile, la Montréalie constitue la région dominante.

Voir nordicité saisonnière, Québec axial, Québec laurentien, Sud/Nord/Sud intra-québécois.


sudiste, n.

Int. s1

Déf. 1/1. Individu d'un pays froid qui, au plan des mentalités et des activités, tient insuffisamment compte des réalités nordiques.

Cit. « Frissons garantis pour " sudistes " en manque de sensations froides » source GIGUÈRE, Monique (2000). « Hôtel de glace », Le Soleil, Québec, 30 décembre, p. A3.

Réf. « [...] une mousse au chocolat servie en dessert. Ce plat sucré était sans nul doute une des contributions des " Sudistes " au repas d'hier. » source PERREAULT, Laura-Julie (2000). « Conférence sur le Nunavut à l'Université Laval », Le Soleil, Québec, 11 mars, p. A13.

Rem. Cet emploi particulier date de 1961. || Le mot existe aussi comme adjectif. || Il est ici question d'une personne qui a des comportements différents de ceux du nordiste.

Voir nordique, Nord provincial, Sud.


sud-Nord/Nord-Sud international, loc.

Déf. 1/1. Énoncé lié aux échanges multiples entre les pays développés de la zone tempérée et les pays en voie de développement de la zone tropicale.

Réf. « Hier matin encore, les duchesses ne devaient pas aller dans le Sud à la fin du Carnaval de Québec. Quelques heures plus tard, toutefois, au moins trois projets de voyage leur étaient offerts [...]. » source BÉRUBÉ, Caty (1996). « Finalement les duchesses vont goûter au sud en hiver », Le Soleil, Québec, 9 février, p. A1. || « " J'expliquais ma démarche Nord-Sud à des gens venus du Sud. [...] Puis, je me suis vu en 1999, expliquant ma démarche à ces gens et aux membres du consulat mexicain [...] " » source LEBLANC, Madeleine (1999). « Prix Paul-Émile-Borduas : L'homme du Nord et du Sud », Le Devoir, Montréal, 27-28 novembre, p. G5. || [Citation de René Derouin, lauréat du Prix Paul-Émile Borduas.] « [...] dans le dernier chapitre de Nord-Sud, [Léo-Paul Desrosiers, 1931] décrit le départ de Vincent Douaire (région de Lanaudière) pour la Californie [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 229.

Rem. Il est ici question des relations mondiales entre les pays d'hiver froids et les pays chauds et de la participation du Québec à des circuits intercontinentaux et vice-versa.

Voir tourisme en hiver doux.


sud/Nord/Sud intra-québécois, loc.

Déf. 1/1. Énoncé évoquant la dualité méridionale/septentrionale des climats, des populations, des techniques et des cultures à l'intérieur du Québec.

Réf. « [Ici,] les mots Sud et Nord ne sont pas employés dans les sens onusiens d'après lesquels le premier renvoie à « pays en voie de développement » et le second à « pays développés »; au contraire, à l'intérieur du Canada, c'est le Sud qui a connu la plus grande croissance économique [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1989). « L'étude du Nord au Canada », Hommes et terres du Nord, Lille, Société de géographie, 3, p. 122. || « [...] Marie Le Franc [dans un texte de 1936] a décrit longuement cette âme du Nord si différente de l'âme du Sud [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 109.

Rem. La notion évoquée ici s'applique à l'intérieur du Québec total. || Au Québec, le Sud et le Nord se trouvent de part et d'autre de l'isoligne de 200 vapos.

Voir nordicité mentale, Sud.


surf des neiges, n. m.

Var. [surf des neiges, surf]

Déf. 1/1. Manifestations sportives effectuées surtout sur une planche à neige.

Cit. « Le surf des neiges est tout à fait adapté aux régions où l'on trouve de la neige profonde en abondance, conditions plutôt rares dans nos régions. Au Québec, une forte majorité de stations accueillent maintenant les adeptes du surf des neiges » source BDTS (Robert Choquette, L'hiver apprivoisé, Franc-Vert, Janvier-Février 1991, Vol. 8, No. 1, pages 8 à 11)

Réf. « [...] forme la plus raffinée de la glisse [...] » source BALLU, Yves (1991). L'hiver de glisse et de glace, Paris, Gallimard, p. 106. (Collection Découvertes Gallimard). || JOHNSTON, Kevin (1999). « Coupe du monde de surf des neiges : à l'assaut du mont Sainte-Anne », Le Soleil, 18 décembre, p. C8.

Rem. L'expression s'emploie plutôt en France. || Le surf des neiges est un sport d'hiver froid emprunté à une pratique nautique des pays chauds. || Il existe des fédérations de surf des neiges.

Voir glisse, snowboard, surfeur.


surfeur des neiges, n.

Var. [surfeur des neiges, surfeur]

Déf. 1/1. Celui ou celle qui, avec style et parfois risque, pratique le surf des neiges.

Cit. « Les fous de la planche. [...] Rien n'arrête les surfeurs québécois. » source KROL, Ariane (2000). « Sport », L'Actualité, Montréal, vol. 25, no 5, 1er avril, p. 51.

Voir planchiste.


surgélation, n. f.

Déf. 1/1. Abaissement rapide et profond des températures allant rapidement saisir le centre même du produit.

Cit. « La surgélation impose en effet de faire traverser aux aliments la zone de cristallisation de l'eau, contenue dans les tissus animaux et végétaux, en moins de 30 minutes. Les cristaux ainsi formés sont très petits et ne brisent que très peu les cellules » source BDTS (Cemec, Module 25 - Cuisine)

Rem. L'opération assure un niveau de refroidissement plus intense que ceux de la réfrigération et de la congélation.

Voir cycle du froid.


Tadoussac, n. pr. f.

Déf. 1/1. Lieu historique et touristique sur le Saint-Laurent à l'embouchure du Saguenay.

Cit. « [...] Tadoussac dotée d'un décor exceptionnel, fait de montagnes et d'eau, de roc et de verdure, cette municipalité [se situe] à l'entrée du fjord du Saguenay [...] » source QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, et Henri DORION (1994). Noms et lieux du Québec : dictionnaire illustré, Sainte-Foy, Publications du Québec, p. 764.

Réf. « [...] niché au confluent du roi des fleuves et du prince des fjords, Tadoussac [...] est devenue le diamant de la Côte-Nord [...] » source TARDIF, Jacques (2000). La Route gourmande d'un Français au Québec, Sillery, Sigier, p. 167.

Rem. En montagnais, Tadoussac signifie « mamelles ». Le mot pourrait venir du micmac. || Par bateau, à partir de Charlevoix, la traversée du Saguenay se termine à Tadoussac, en Haute Côte-Nord.

Voir Saint-Laurent.


taïga, n. f.

Var. [taïga, tayga]

Déf. 1/1. Zone climatique, forestière et faunique, faiblement peuplée.

Cit. « [...] les traînes de chasse indienne doivent se glisser dans les taillis impénétrables de la forêt canadienne, dans la taïga des épinettes, dans les gorges rocheuses des portages entre deux lacs [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 67. (Collection Clefs de l'aventure).

Rem. La taïga est une zone différente de la toundra, qui est située plus au nord. La taïga répond à la notion de subarctique. Suivant les auteurs, elle inclut la totalité de la forêt boréale ou seulement sa partie septentrionale. || La végétation taïgale constitue l'un des principaux caractères du Moyen Nord.

Voir hémiarctique, transtaïga.


Tantaré, n. pr. m.

Int. f1

Déf. 1/1. Appellation d'une réserve écologique.

Cit. « Les réserves écologiques sont des milieux naturels légalement protégés pour sauvegarder la diversité biologique. Ainsi, la réserve écologique de Tantaré protège un échantillon représentatif des écosystèmes forestiers des Basses-Laurentides de la région de Québec » source BDTS (Clôde de Guise, Milieux protégés : plantes protégées?, Franc-Vert, Mai-juillet 1992, Vol. 9, No. 3, p. 30-31)

Réf. QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE (1987). Répertoire toponymique du Québec, Québec, Les publications du Québec, p. 1726.

Rem. Le mot constitue une adaptation d'un autochtonyme iroquoien, proposé en l975, puis accepté par la Commission de toponymie du Québec. || Cette réserve est constituée d'une région lacustre et boisée dans les Laurentides au nord de Québec.

Voir Québec autochtone.


tapis de neige, n. m.

Var. [tapis de neige, tapis nival]

Déf. 1/1. Nappe construite par les précipitations solides et qui dure environ quatre mois dans la plaine du Saint-Laurent.

Cit. « Pas de lune; et pourtant, une lumière pâle et diffuse, dont la source paraissait être partout et les rayons nulle part, était répandue dans l'air; on eût dit une émanation du blanc tapis de la neige. Pas de lune; mais, au ciel sans nuage, une innombrable poussière d'or » source BDTS (Louis-Philippe Geoffrion, Zigzags autour de nos parlers : simples notes, 1925, Tome I)

Réf. « [...] la neige dormait à pleins bords [...] » source ZOLA, Émile (1965). La bête humaine, Montréal, CEC, (1re édition : 1890), p. 86. (Collection Lagarde et Michard). (La citation est donnée ici pour évoquer le résultat d'une tempête.)

Rem. La situation décrite ici est rendue par l'expression populaire « la neige est à pleine clôture ».

Voir manteau nival, neige tombée.


Tasiujarjuaq, n. pr. f.

Déf. 1/1. Vaste nappe d'eau froide située entre la péninsule du Québec-Labrador et le Keewatin [Kivalliq] du Nunavut.

Rem. Le mot est un autochtonyme en inuktitut romanisé.

Voir mer d'Hudson.


Tchichémanitou ouitchchouap, loc.

Déf. 1/1. Principale cavité d'un versant de roche dure attirant l'attention des Autochtones et des non-Autochtones.

Réf. CHARTRAND, Luc (1992). « Pèlerinage chez le Grand Esprit », L'Actualité, Montréal, vol. 17, no 17, 1er novembre, p. 99.

Rem. L'énoncé est un autochtonyme pour « Maison du Grand Esprit ».

Voir Antre de marbre, Colline Blanche, Québec autochtone.


Témiscamingue, n. pr. m.

Déf. 1/1. Région frontalière dans le haut Outaouais.

Cit. « Les forêts du Témiscamingue, plus mélangées, ont également subi des dégradations par suite de l'exploitation industrielle. C'est dans cette région, ainsi qu'en Outaouais, que l'épidémie de la tordeuse des bourgeons de l'épinette a pris naissance à la fin des années 1960 » source BDTS (BAPE, Administration publique, Rapport #44C)

Voir Abitibi-Témiscamingue, Nord-Ouest du Québec, Pré Nord.


tempête de neige, n. f.

Var. [tempête de neige, tempête nivale, tempête]

Déf. 1/1. Mécanisme atmosphérique violent, responsable d'une épaisse couche nivale.

Cit. « [...] tempêtes qui emplissent les sentiers de neige, grosses bordées qui tombent en rafales [...] » source DESROSIERS, Léo-Paul (1980). Nord-Sud, Montréal, Fides, (1re édition : 1931), p. 193.

Rem. Les précipitations solides d'hiver sont surtout le fait des tempêtes. La tempête de neige constitue un phénomène récurrent au cours de la saison. || Le Québec méridional a connu des maxi-tempêtes : le 4 mars 1971 (43 cm, à Québec) et les 8-9 avril 2000 (77 cm, à Roberval).

Voir blizzard, bordée, chute de neige, cycle nival, déneigement des voies publiques, gros hiver, hiver blanc, nivo-éolien, pelleter, plein hiver, poudrerie, queue de tempête.


temps des sucres, n. m.

Var. [temps des sucres, les sucres, un mois de sucre, période des sucres, saison des sucres]

Déf. 1/1. Période entre l'ouverture des chemins de cabane au travers d'une neige qui est à sa hauteur jusqu'à la fermeture de la cabane.

Cit. « Une foule d'érablières se préparent à accueillir les gourmands du temps des sucres. » source CHAMPAGNE, Pierre (1999). « Préparez vos papilles », Le Soleil, Québec, 20 février, p. H12.

Voir la Note 3 : Érablière.


Tenois, n. pr.

Déf. 1/1. Désignation des francophones des Territoires-du-Nord-Ouest.

Voir francophonie.


Terra glacia, loc.

Déf. 1/1. Surface océanique glacielle, vue légalement.

Rem. Le terme récent, formé à l'ancienne, est calqué sur terra firma (terre ferme). || Terra glacia s'applique particulièrement aux glaces flottantes sises en bordure des mers polaires et sur l'océan Arctique. Cet espace est insuffisamment couvert par l'ancien droit de la mer.

Voir glace de mer, plate-forme de glace.


terre, n. f.

Int. s1

Déf. 1/1. Terres fermes, îles et masses d'eau (douces, estuariennes, marines) qui englobent les composantes naturelles (air, faune, flore, glaciel) où s'exercent des activités économiques (chasse, cueillette, déplacement, pêche, prélèvement de matières) et qui se traduisent dans une culturalité propre (aire taboue, cache, campement, cimetière, paysage, portage, site religieux).

Cit. « [...] de nombreuses Premières nations perçoivent les terres et les ressources naturelles comme le plus important facteur de création d'emplois et de développement économique [...] » source CANADA, MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADIEN (1997). Rassembler nos forces : le plan d'action du Canada pour les questions autochtones, Ottawa, ministère des Affaires indiennes et du Nord, p. 34.

Rem. Le mot est ici employé en référence à l'écoumène des Autochtones.

Voir autochtonisme, écoumène, foncier, titre aborigène.


terre de cabane, n. f.

Déf. 1/1. Lot boisé (ou série de lots) d'érables, possédé ou loué dans le but d'établir et de commercialiser une sucrerie « arborigène ».

Rem. L'expression terre de cabane appartient à la langue populaire.

Voir érablière.


terre de Caïn, n. f.

Int. s1

Déf. 1/1. Basse Côte-Nord du Saint-Laurent.

Cit. « Finie la g êne d'habiter une sorte de terre de Caïn située à l'autre bout du monde. Les habitants de Rouyn-Noranda, et avec eux, ceux de l'ensemble de l'Abitibi-Témiscamingue, viennent de rompre les distances qui les séparaient du reste du Québec » source BDTS (Yvon Leclerc, La culture, facteur de développement au Québec, L'Action nationale, Avril 1993, Vol. 83, No. 4, pages 435 à 453)

Réf. « [...] la terre que Dieu donna à Cayn [...] Jacques Cartier, 11 juin 1534 [...] flèche accérée, sentence abstruse, troublante ambrouille [...] » source BUREAU, Luc (1991). La terre et moi, Montréal, Éditions du Boréal, p. 147.

Rem. Cet énoncé biblique utilisé par Jacques Cartier apparaît inapproprié aux plans des ressources biologiques et de la présence autochtone du territoire.

Voir écoumène.


Terre de Rupert, n. pr. f.

Déf. 1/1. Territoire colonial de commerce des fourrures d'une compagnie britannique au Canada, du XVIIe au XIXe siècle.

Cit. « L'opinion la plus répandue au sujet de la Terre de Rupert a été durant longtemps qu'elle s'étendait à tout le bassin hydrographique de la baie d'Hudson et à son prolongement, la baie de James. En fait, les termes mêmes de la Charte de 1670 sont imprécis [...] » source COURVILLE, Serge (2000). Le Québec : genèses et mutations du territoire. Synthèse de géographie historique, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 14. (Collection Géographie historique).

Rem. Il est ici question d'un territoire situé au Canada septentrional.

Voir Hudson's Bay Company, ligne de partage des eaux, Province de Québec.


terre ferme, n. f.

Déf. 1/2. Espace terrestre vaste et prometteur.

Rem. Dans ce sens, l'énoncé s'applique à l'échelle des continents. || En anglais, main land. || Historiquement, le concept de terre ferme exprime l'aptitude offerte par les terra incognita au débarquement et au peuplement des fondateurs d'empire. Il est ici question de territoires autres que des façades étroites, petites îles, rives marécageuses et basses battures, peu habitables et peu défendables.


terre ferme, n. f.

Déf. 2/2. Côte étendue et salvatrice que l'on rejoint à partir d'un îlot difficile.

Cit. « " À quoi c'est qu'elle jongle tout le temps ? " se demanda le père Didace, inquiet. " Elle est jamais avec nous autres. On dirait une île éloignée de la terre ferme. Chaque fois qu'elle vient nous retrouver, c'est comme si elle faisait un effort, comme si elle devait traverser de l'eau, ben de l'eau. Ça doit donc être ennuyant ! " » source BDTS (Germaine Guèvremont, Marie-Didace [Édition critique], 1980, 229 pages)

Rem. Dans ce sens, l'énoncé s'applique à l'échelle locale, notamment le long de l'estuaire du Saint-Laurent. || En langue populaire.


Terre ferme de Mingan, n. pr. f.

Déf. 1/1. Domaine seigneurial de Mingan sur la Côte-Nord du Saint-Laurent, concédé en 1661.

Cit. « Du Cap Cormoran à la Rivière St. Jean se trouve la seule partie [de la Terre ferme de Mingan] actuellement renfermée dans la province du Bas Canada [...] » source BOUCHETTE, Joseph (1815). Description topographique de la province du Bas Canada : avec des remarques sur le Haut Canada, et sur les relations des deux provinces avec les États-Unis de l'Amérique, Londres, W. Faden, p. 587.

Rem. Au Québec.

Voir Minganie.


terres de catégories I, II, III, loc.

Déf. 1/1. Classement localisateur du Québec conventionné en fonction des ethnies et du développement économique.

Rem. L'énoncé est tiré des termes légaux de la Convention, l975.

Voir Autochtone, Nord-du-Québec.


terres stériles, n. f. pl.

Déf. 1/1. Région rocheuse, sèche ou froide mais non nulle.

Réf. « [...] limite sud de la terre stérile [...] » source BULIARD, Roger (1951). Inuk « Au dos de la terre! », Paris, Éditions Saint-Germain, Pères Oblats, p. 12. (carte).

Rem. L'expression se dit surtout au pluriel et correspond à une traduction de l'anglais barren grounds. Les deux expressions, française et anglaise, sont plus sévères que les réalités visées. L'exagération vocabulairique peut refléter la déception générale des découvreurs qui cherchent désespérément des terres à cultiver. Au Canada, dans ce que l'on appelle pourtant des terres stériles, on note la présence de plantes et d'animaux, la poursuite d'activités économiques de niveau primaire de même que des opérations militaires.

Voir Arctique, DEW, môle , Nunavut, toundra.


territoire, n. m.

Déf. 1/1. Espace territorial de niveau limité aux plans administratif et politique.

Rem. Au Canada, le degré d'autorité d'un Territoire sur ses propres affaires est inférieur à celui d'une province. Depuis 1999, le Canada a trois territoires : Nunavut (voisin du Québec), Territoires-du-Nord-Ouest, Yukon.

Voir Nord canadien.


Territoire d'Abitibi, n. pr. m.

Déf. 1/1. Espace historique au nord de l'Abitibi.

Rem. Ce territoire, localisé au Québec occidental, comprend une section du Pré Nord et du Moyen Nord proche. || Le Territoire d'Abitibi fait l'objet d'une administration légère, postérieure à l898, et est devenu de moins en moins étendu au fur et à mesure que la colonisation et l'établissement des comtés le grignotaient du sud. Il fait partie de la Convention de 1975.

Voir Nord-Ouest du Québec.


Territoire d'Ashuanipi, n. pr. m.

Déf. 1/1. Espace historique dans l'arrière Côte-Nord, au sud du fleuve Hamilton ou Churchill.

Rem. Il est ici question d'une situation postérieure à l898 et mise en cause en l927. || Le Territoire d'Ashuanipi est associé à la partie orientale du Moyen Nord proche. || Ce territoire fait l'objet d'une administration territoriale légère.

Voir Labrador intérieur.


Territoire de Mistassini, n. pr. m.

Déf. 1/1. Bassin de la rivière Rupert au Moyen Nord occidental.

Rem. Ce territoire, situé au sud du Québec de 1912, fait l'objet d'une administration territoriale légère, postérieure à l898 et antérieure à la Convention de l975.

Voir Mistassini.


Territoires-du-Nord-Ouest, n. pr. m. pl.

Var. [Territoires-du-Nord-Ouest, TNO]

Int. f1

Déf. 1/1. Étendue politique à l'intérieur du Canada nordique.

Cit. « [...] tout en pêchant, chassant et piégeant dans les Territoires-du-Nord-Ouest, Pierre Cadorai, depuis dix ans, cherche sa voie. Il tente d'établir ses responsabilités envers lui-même et le monde [...] » source HESSE, M. G. (1985). Gabrielle Roy par elle-même, Montréal, Stanké, p. 107.

Réf. Debates (1974). Yellowknife, Council, 28 mars, p. 59.

Rem. L'énoncé Territoires-du-Nord-Ouest constitue une vénérable expression du Canada politique. || Adjectif formé à partir du nom propre : territorien. || Le Québec du Nord, pourtant situé dans le v ersant atlantique, a déjà fait partie de ces territoires. || L'emploi de traits d'union est recommandé, car il s'agit d'une région administrative et, depuis 1967, d'un siège de gouvernement. || Les TNO sont limités au sud par le 60e degré de latitude, hors l'Hudsonie. En 1999, l'espace englobé par les TNO est rétréci vers l'est et vers le Nord par la création du Nunavut.

Voir Conseil des Territoires-du-Nord-Ouest, Nord canadien, territoire.


territorialité, n. f.

Int. s1

Déf. 1/2. Concept qui met en relation des hommes avec un espace déterminé en tenant compte des liens préhistoriques et historiques, des émotions, des intérêts économiques et des objectifs de sécurité.

Cit. « Malgré les demandes qui avaient été faites de fonder l'exemption sur le critère de la territorialité, en l'occurrence les territoires visés par la Convention de la Baie James et du Nord québécois, les rédacteurs ont préféré exempter les personnes qui, dans ces territoires, sont admissibles aux bénéfices de la Convention » source BDTS (Michel Sparer et Wallace Schwab, Rédaction des lois : rendez-vous du droit et de la culture, Publications du Conseil de la langue française, 1980, 352 pages)

Rem. Le mot englobe davantage que ne le fait la seule mention « terre ».

Voir écoumène, Québec, géoculturel.


territorialité, n. f.

Int. s1

Déf. 2/2. Notion géopolitique exprimée par l'autochtonie originale du Québec nordique.

Voir Convention, Nunavik, titre aborigène.


thufur, n. m.

Déf. 1/2. Petites buttes organico-terreuses sans cailloux, massives, plus ou moins semblables, croissant dans des milieux humides et associées à des migrations internes de la matière vers le haut.

Rem. En anglais, earth hummocks. || Le mot entre dans la géologie du Quaternaire au début du XXe siècle. Il est généralement employé au pluriel comme dans champ de thufurs. || Dans les pays froids, maints thufurs présentent l'aspect de mini dômes d'environ 40 cm.

Voir Quaternaire.


thufur, n. m.

Déf. 2/2. Couverture herbeuse chapeautant un bloc rocheux.

Réf. « tête de femme » source DULONG, Gaston et Gaston BERGERON (1980). Le parler populaire du Québec et de ses régions voisines : Atlas linguistique de l'Est du Canada, Québec, Éditeur officiel du Québec, vol. 6, p. 1516-1517. (Collection Études et dossiers - La Documentation québécoise).

Rem. Le thufur dont il est question dans ce contexte est un simple rehaussement gazonné qui rappelle une chevelure.


timber cove, n. m.

Déf. 1/1. Série d'anses naturellement avantagées, aménagées par la construction de longues jetées perpendiculaires à la rive, d'estacades résistants et de piliers d'ancrage, le tout permettant d'entreposer près des battures de grandes quantités de pièces de bois venant d'ailleurs, jusqu'à leur chargement sur des navires de haute mer.

Réf. CANADA (1915). Atlas of Canada, Ottawa, Department of Interior, p. 70. (carte).

Rem. Anglicisme disparu. || Le mot cove désigne une anse ou un petit rentrant le long d'une côte. Le mot timber désigne du bois de construction. || Au XIXe siècle, la région littorale de Québec entre le cap aux Diamants et Cap-Rouge pouvait comprendre 20 timber coves qu'identifiait un spécifique. Par exemple, le Spencer Cove à Sillery, relevé dans l'Atlas of Canada (1915). || Les concavités riveraines sont les lieux d'arrivée des radeaux de bois. Les anses servent non seulement à l'entreposage des matières ligneuses mais aussi à d'autres activités.

Voir cage, radeau de bois, raftsman.


tipi, n. m.

Déf. 1/1. Habitation à sommet conique, à feu ouvert, utilisée par diverses nations autochtones du Canada méridional.

Cit. « Peu après, Maltais lui montre une vieille photo jaunie d'une Indienne devant un tipi et déclare : " C'est ma mère. " Le vieux prince tressaille : il reconnaît la femme qu'il avait aimée » source BDTS (Luc Chartrand, L'homme qui se prenait pour d'autres, L'Actualité, 1er août 1994, Vol. 19, No. 12, page 52)

Rem. Le mot se rencontre sous différentes graphies. || Les tipis sont des tentes autonomes ou jumelées. Une concentration de tipis compose un hameau ou un village.


tire d'érable, n. f.

Déf. 1/1. Produit visqueux, doré, délicieux et prestigieux de l'érable à sucre.

Cit. « [...] oui / j'aime bien le / le sucre / le vrai sucre / pas de la cassonade là / du vrai sirop de / de la vraie tire d'érable / vous devez connaître d'abord le fonctionnement d'une cabane à sucres / pis comment ça marche oui / ça au juste [...] » source BDTS (Enquêtes orales, 164 Estrie 164H 35 9 Trav. Spec.)

Réf. « [Le mot] tire désigne deux sortes de sucreries bien différentes, la tire à la mélasse ou tire de la Sainte-Catherine [25 novembre] et la tire d'érable [printemps] [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1971). Le parler canadien et le français universel, Trois-Rivières, Éditions du Bien public, (1re édition : 1969), p. 41.

Rem. L'expression appartient à la langue populaire et se retrouve aussi dans les marques de commerce. || La tire d'érable se consomme à la cabane, à la maison ou au restaurant, dans un bocal ou une assiette, à la cuillère, avec une palette ou à l'aide d'une spatule. Les consommateurs les plus gourmands grattent le chaudron ou le bac de cuisson.

Voir la Note 3 : Érablière.


tire d'érable sur la neige, n. f.

Déf. 1/1. Produit sucré et froid dont, à la cabane, on se sert soi-même.

Réf. MASSICOTTE, Micheline (1978). Le parler rural de l'Île-aux-Grues (Québec) : documents lexicaux, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 468. (Collection Langue française au Québec).

Rem. L'expression appartient à la langue populaire. || La tire d'érable sur la neige est une création québécoise, selon Massicotte (1978). || Le sucrier se préoccupe de l'état de la neige sur laquelle il versera le produit chaud. Le consommateur lui-même dégage la tire du tablier nival à l'aide d'une palette, d'une cuillère, d'une spatule ou d'une petite branche autour de laquelle il enroule une torquette de tire d'érable.

Voir neige de la tire d'érable, tire d'érable.


Tissekau, n. m.

Déf. 1/3. Mont.

Réf. « [...] tissekau, je propose l'adoption de ce terme commode pour une colline [à versants dissymétriques.] » source ROUSSEAU, Jacques (1949). À travers l'Ungava, Montréal, Jardin botanique de Montréal, p. 93. (Collection Mémoires du Jardin botanique de Montréal).

Rem. Le mot tissekau est un autochtonyme à graphie imprécise.

Voir montagne.


Tissekau, n. m.

Déf. 2/3. Sommet toundrique apparemment en mouvement par suite de l'agitation saccadée des caribous panachés qui y broutent.

Cit. « Les tissekau sont l'objet de l'illusion des " montagnes qui marchent "; ce phénomène optique se produit lorsqu'un observateur sis en contrebas d'une crête dénudée voit celle-ci envahie par les panaches d'une bande de caribous atteignant le sommet par l'autre côté. » source HAMELIN, Louis-Edmond (1975). « Aspects biogéographiques d'un écoumène pour caribou au Québec nordique », Études géographiques : mélanges offerts par ses amis et disciples à Georges Viers, Toulouse, Université de Toulouse-Le Mirail, p. 316.

Rem. Le mo t tissekau est un autochtonyme à graphie imprécise.

Voir caribou.


Tissekau, n. m.

Déf. 3/3. Étage supérieur peu ou non arboré des massifs du Québec-Labrador.

Rem. Le mot tissekau est un autochtonyme à graphie imprécise. || Dans le sens donné ici, le mot relève du domaine de la biogéographie d'altitude.

Voir barren.


titre aborigène, n. m.

Var. [titre aborigène, titre autochtone]

Déf. 1/1. Droit virtuel basé sur les liens intimes que les Autochtones ont avec les terres.

Cit. « [...] le juge Lamer (1997) rejette l'argument des gouvernements selon lequel les titres autochtones sont limités à l'utilisation que les peuples autochtones faisaient de leurs terres avant d'entrer en contact avec les Européens [...] » source McNEIL, Kent (1999). « Le jugement Delgamuukw », Confluences, Montréal, Éditions françaises, 1, 2, p. 34.

Rem. L'expression relève du langage juridique. Le concept de titre aborigène concerne les terres. La définition de ce concept pose le problème du droit inhérent.

Voir autochtonisme, foncier, Indien, infinition, territorialité.


toboggan, n. m.

Var. [toboggan, tabagan, tabagane, tobagan, tobagane, tobogan, tobogane, toboggane]

Déf. 1/1. Article de glisse, retroussé et même rabattu à l'avant, sans moteur, sans frein, sans manchon de conduite, sans patin et sans rebords, utilisé dans le déplacement de biens personnels ou comme article de sport.

Cit. « [...] équipé de ses raquettes, l'Amérindien tire ses bagages placés sur la tobagane [...] en neige profonde [...] » source COUTURE, Pierre, et Camille LAVERDIÈRE (2000). Jacques Rousseau : la science des livres et des voyages, Montréal, XYZ, p. 100.

Rem. Autochtonyme qui existe en plusieurs langues. || Le mot s'emploie parfois au féminin.

Voir glissade, kick-sled, plaisirs d'hiver, traîne sauvage.


toque de tire, n. f.

Déf. 1/1. Calotte de tire chaude que l'on fait figer sur une boule de neige.

Voir tire d'érable ainsi que la Note 3 : Érablière.


toundra, n. f.

Déf. 1/1. Formation herbeuse des hautes latitudes rendue chétive par l'inclinaison du soleil, le froid de l'air, le pergélisol, les faibles précipitations et d'autres facteurs.

Cit. « C'est tout le contraire de la situation dans le nord du Québec, où le loup n'a aucun impact sur les caribous de la toundra, notamment ceux de la rivière George. Mais il faut dire que ce troupeau compte plusieurs centaines de milliers d'individus. Autre différence, les caribous de la toundra effectuent des migrations qui peuvent les mener de la baie d'Ungava à la forêt boréale, tandis que les caribous des bois sont plutôt sédentaires » source BDTS (Anne Vézina, Les reculs du caribou, Franc-Vert, Avril-mai 1998, Vol. 15, No. 2, pages 20 à 23)

Réf. « [...] selon le sens, la toundra est une région vaste ou une formation végétale définie [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1949). À travers l'Ungava, Montréal, Jardin botanique de Montréal, p. 96. (Collection Mémoires du Jardin botanique de Montréal).

Rem. Le mot toudra est d'origine lapone. || La notion évoquée à l'origine est celle de « tête chauve », de « sommet de colline sans arbres ». Cependant, la toundra n'existe pas qu'en haute montagne, puisqu'elle montre une extension circumterrestre. Ici, elle caractérise surtout le Grand Nord. || Le mot toundra désigne un état biogéographique autre que celui de la taïga.

Voir Inuit, mollisol, lac des Terres sans arbres, ligne des arbres, polaire, tissekau.


toundrique, adj.

Déf. 1/1. Se dit de la formation végétale caractéristique de l'Arctique.

Rem. Adjectif dérivé du mot toundra.

Voir barren.


tourbière figurée, n. f.

Var. [tourbière figurée, tourbière cordée, tourbière réticulée, tourbière]

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Formation minéro-organique spongieuse dont les lanières de végétation séparées par des mares d'eau peu profondes s'agencent en des patterns allongé, circulaire ou anastomosé.

Cit. « [...] les plantes de tourbière se décomposent en tourbe, déchets organiques qui s'accumulent d'année en année [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1949). À travers l'Ungava, Montréal, Jardin botanique de Montréal, p. 96. (Collection Mémoires du Jardin botanique de Montréal).

Rem. Malgré le mot tourbière, il ne s'agit pas d'une formation de tourbe évoluée et exploitable. || Le phénomène date du Quaternaire récent. || Exemple de tourbière figurée : muskeg ou swamp du bottom of the Bay dans le Moyen Nord ontarien. || Ces figures originales sont représentées dans l'art, par exemple dans une mégagravure sur bois par René Derouin intitulée Suite nordique (Val-David, 1979).

Voir savane.


tour de carriole, n. m.

Déf. 1/1. Promenade hivernale de vacanciers dans un véhicule hippomobile suivant un itinéraire et un coût déterminés.

Voir carriole, plaisirs d'hiver, robe de carriole, partie de sucre.


tourelle de glace, n. f.

Var. [tourelle de glace, tourelle]

Déf. 1/1. Entité glacielle sale qui, par accumulations nivo-glaciques et turbations multiples, prend des dimensions et positions extravagantes par rapport au faciès plus régulier soit du pied de glace voisin, soit des glaces à la dérive.

Réf. « Sur les berges de Cap-Rouge [...] une nouvelle forme d'art se pratique sur les blocs de glace laissés en héritage par la marée basse [...] » source FM (2001). L'Appel, Sainte-Foy, 18 mars, p. 15.

Rem. L'expression tourelle de glace remplace avantageusement hummock. || Il est ici question d'un genre de monument naturel fait de glace (non de rocher, comme sur les côtes de Mingan ou celles de la Gaspésie). La tourelle de glace forme une sorte de sentinelle gauche, grand format et prenant différentes formes, dont celles de champignon, de pot à fleur, de table, de casquette, de profil humain. La colonne peut comprendre un vaste socle à la base, une encoche rétrécie au centre ainsi qu'un chapeau à large bord. On trouve de nombreux exemples de tourelles de glace printanières le long de l'estuaire du Saint-Laurent, notamment à la Pointe du Platon dans Lotbinière. || Ces blocs de glace liés à la congélation des eaux du fleuve ne sont pas de la glace de glacier.

Voir laçon, ropak.


tourisme d'hiver, n. m.

Int. s1

Déf. 1/1. Activités sportives et de loisirs en plein air dans les milieux froids.

Cit. « Car si le maire [...] voit la pêche blanche comme un nouveau produit récréotouristique d'avenir, c'est la sécurité sur la banquise qui doit primer avant tout. » source WELLS, Ernie (2000). « Rimouski : Rififi sur la banquise », Le Soleil, Québec, 30 décembre, p. A6.

Réf. « [...] les vacanciers qui s'absentent momentanément des pays froids choisissent les zones méditerranéenne, subtropicale ou tropicale; étant donné l'a-nordicité de ces destinations lointaines, on devrait qualifier ces dernières de tourisme en hiver plutôt que de tourisme d'hiver [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1999). « Espaces touristiques en pays froids », Téoros, Montréal, 18, 2, p. 7.

Rem. La notion de tourisme d'hiver implique que l'individu passe la saison, y compris les vacances, à l'intérieur de la zone froide. || Un exemple de tourisme d'hiver est fourni par les croisières de glace.

Voir activités d'hiver, hôtel de glace, nordicité touristique, plein air hivernal, tourisme nordique au Québec.


tourisme en hiver doux, n. m.

Déf. 1/1. Fait pour un résident d'un pays froid d'aller faire un séjour, entre l'automne et le printemps, dans des régions thermiquement douces.

Rem. Activités différentes de celles du tourisme d'hiver. || La notion de tourisme en hiver doux implique un déplacement transzonal de l'individu.

Voir croisière hivernale, infrahivernie.


tourisme nordique au Québec, loc.

Déf. 1/1. Organismes, programmes et événements récréatifs qui se passent surtout en dehors de l'hiver dans le Nord du Québec.

Cit. « [...] parcs au Nunavik [...] à développer avec l'appui de la population nordique [...] » source QUÉBEC, SOCIÉTÉ DE LA FAUNE ET DES PARCS (2000). Parc des Pingualuit, Québec, Gouvernement du Québec, p. 45.

Rem. Au-delà du Pré Nord, les centres nordiques les plus achalandés touristiquement seraient Manic-Cinq, Anticosti et La Grande. || Un itinéraire maritime a même une dimension internationale, car il relie les îles de Mingan sur la Côte-Nord, l'Anse-aux-Meadows dans l'île de Terre-Neuve, le fjord de Nachvak au Labrador, Kuujjuaq au Nunavik, le Cercle Arctique au Nunavut et Nuuk au Groenland.


trace nivale, n. f.

Var. [trace nivale, trace]

Déf. 1/1. Chemin de neige naturel, battu par les animaux.

Cit. « [...] pour nous réchauffer, nous courons sur le lac gelé où les caribous ont laissé dans leur fuite une trace large de dix à vingt mètres. Sur la neige dure [...] le renard blanc suit le loup, lequel suit les caribous [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 108. (Collection Clefs de l'aventure).

Voir c'est bon pour le lièvre, chevreuil, ravage.


train de bois, n. m.

Déf. 1/1. Série de billots ou de bois équarris préalablement assemblés et, sous surveillance, se déplaçant au fil du courant.

Cit. « [...] cet appel [de la liberté et de l'aventure], Vincent le ressent, surtout à la vision d'un train de bois qui descend le fleuve [...] » source DESROSIERS, Léo-Paul (1980). Nord-Sud, Montréal, Fides, (1re édition : 1931), 229 p. (Préface de Maurice Lemire, p. 10).

Rem. Plus tard, l'expression train de bois va s'employer à propos d'un assemblage de wagons de chemin de fer chargés de billots, pitounes ou copeaux.

Voir cage, drave, flottage, radeau de bois.


train de neige, n. m.

Var. [train de neige, train des neiges, p'tit train du Nord, petit train du Nord]

Déf. 1/1. Transport hivernien aller-retour de sportifs et vacanciers à partir de Montréal jusqu'aux Laurentides de l'Ouest.

Cit. « Le document de ce soir est entièrement consacré au Petit Train du Nord [...] voilà que cette même ligne permet un développement imprévu, celui du tourisme (imprévu parce que le curé Labelle, lui, voulait construire cette voie ferrée pour développer la colonisation et l'agriculture).  » source CAUCHON, Paul (2000). « Vie et mort du petit train du nord », Le Devoir, Montréal, 14 novembre, p. 32.

Rem. Il est ici question de transport par rail. || En anglais, snow express.

Voir Laurentides, Nord de Montréal, ski alpin, plaisirs d'hiver.


train d'hiver, n. m.

Déf. 1/1. Série d'engins de traction et de sleds chargés de marchandises pondéreuses se déplaçant sur des voies nivo-glaciques en régions éloignées qui, autrement, ne seraient pas desservies par des transports terrestres.

Cit. « Les trains de tracteurs sont des convois de slées chargées de camions, de jeeps, de pelles et de béliers mécaniques [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1953). « Le fer et le chemin de fer du Québec-Labrador » , Revue de l'Université Laval, 7, 9, p. 757.

Rem. Dans l'emploi dont il est question ici, l'expression réfère à la route, et non au chemin de fer.

Voir chemin d'hiver, chemin de glace, pont de glace.


traîne sauvage, n. f.

Déf. 1/1. Matériel de transport et de plaisirs en pays de neige.

Cit. « L'hiver règne. Dans la cour, on a la glissoire. Ceux qui ne possèdent pas un traîneau ou une traîne sauvage se débrouillent avec des bouts de carton épais, des pièces de vieux tapis ou de prélart » source BDTS (Claude Jasmin, La petite patrie, 1972, 141 pages)

Réf. « [...] la traîne des Indiens est la légèreté même [comparée au cométique des Inuits de l'Arctique]. Sa partie glissante est faite d'une seule planche d'érable d'environ trente centimètres de largeur, recourbée vers l'avant et dont la principale caractéristique est la souplesse; cette planche est carénée par des flancs de toile soutenus par des haubans. Le conducteur se tient debout sur une plate-forme à l'arrière de la traîne, il la dirige grâce à deux poignées placées comme des mancherons de charrue [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 67. (Collection Clefs de l'aventure).

Rem. Le mot sauvage, en plus de référer aux Indiens, peut exprimer la différence entre l'article canadien et le traîneau européen, mû également à la main, mais monté sur patins et se déplaçant sur le sol recouvert ou non d'un pontage en bois. || La traîne sauvage est un objet utilisé par les Autochtones et les non-Autochtones. On dit parfois traîne à charge.

Voir kick-sled, toboggan.


trans-Québec, adj.

Déf. 1/1. Se dit du quadrillage de grandes voies nord-sud et est-ouest qui tiennent compte du Fleuve, des peuplements, de la nordicité, du désenclavement et des coûts.

Rem. Ici, la notion rendue par les itinéraires trans-Québec ne considère que les transports routiers au Québec méridional. || La « 40 » et la « 138 » sur la rive gauche, la route Lévis-Jackman, la transquébécoise de l'Estrie à la Mauricie, une section de la route transcanadienne ainsi que la route de l'Abitibi au Saguenay par Chibougamau constituent des exemples de voies trans-Québec.

Voir écoumène de liaison.


trans-taïga, n. f.

Var. [trans-taïga, transtaïga]

Déf. 1/1. Série de tronçons de route totalisant environ 1500 kilomètres construits par la Société d'Énergie de la Baie-James qui, du sud au nord, vient de l'Abitibi et, d'ouest en est, relie les installations de La Grande près de la baie de James au lac Caniapiscau à l'intérieur de la péninsule du Québec-Labrador.

Réf. « [...] la municipalité de Baie-James a dégagé un plan [sic] grand nombre d'espaces de stationnement et a aménagé cinq terrains de camping le long de la route Transtaïga (entre les km 195 et km 358). » source BELLEMARE, André A. (1999). « Orignal en réserve », Le Soleil, Québec, 25 novembre, p. D6.

Rem. Il s'agit d'une série de routes situées au Moyen Nord du Québec. || L'expression date du quatrième quart du XXe siècle. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.


travail, n. m.

Déf. 1/1. Montants parallèles en bois entre lesquels on installe l'animal de trait.

Cit. « Un bon jour / Saint-Amour s'aperçut que son cheval blanc n'attirait plus autant l'attention/ il lui fallait trouver autre chose / quoi / alors / sachant comme tout le monde le vieux dicton qui dit qu'on ne met pas la charrue avant les boeufs/ notre homme décida de mettre le dicton en défaut / et de mettre son buggy avant son cheval / oui / on vit passer dans les rues cet étrange attelage / le cheval blanc poussait le buggy devant lui / tout en étant bien attelé entre les travails et en regardant son maître qui parvenait malgré tout à tourner la tête et à conduire son équipage sans trop de difficultés [...] » source BDTS (Émile Coderre, La publicité, 1948, Vol. 2, pages 320 à 324)

Réf. « [...] un travail de voiture [...] » source SOCIÉTÉ DU PARLER FRANÇAIS AU CANADA (1930). Glossaire du parler français au Canada, Québec, L'action sociale, p. 676.

Rem. Le mot travail est ici un canadianisme utilisé au sens de « brancard », comme on le dit en France. || Le travail s'utilise dans le cas d'un attelage simple.

Voir chemin croche.


traverse d'hiver, n. f.

Déf. 1/1. Liaison par canot mû à bras au travers des glaces dérivantes de l'estuaire du Saint-Laurent, entre les îles et la terre ferme.

Cit. « [...] nous n'avions pas pressenti qu'en se frayant à force un chemin à travers les glaces, [les brise-glaces] abolissaient les jambes alertes d'une batelée, les canots delphinidés, la véhémence des avirons dans la bouille des neiges et la soupe du frasil, la nage à toutes rames dans l'eau claire des saignées, et tous ces gens de l'île en bottes de beu avec des jambes de vache, en mitaines de laine, en surtout de coutil, couverts de glace comme d'une armure, la main sur le carreau et l'ambine à l'épaule, la bébitte aux doigts, le frimas dans les moustaches, la morve au nez, en un mot le bel exploit des traverses d'hiver qui relient [l'Île aux Coudres] à la terre du nord [...] » source PERRAULT, Pierre (1999). Le mal du Nord, Hull (Québec), Vents d'Ouest, 380 p. (Collection Passages. Récit).

Réf. « [...] traverse d'hiver [...] » source SAVARD, Félix-Antoine (1950). « La traverse d'hiver à l'Île aux Coudres », Archives du folklore, Québec, 4, p. 15.

Rem. Il est ici question d'un fait de navigation manuelle transfluviale. || Ne pas confondre ce type de trajet avec celui d'un traversier d'hiver.

Voir glace conglomératique, glace de dérive, glace en bouillie, mâgonne, saignée d'eau claire, sloche.


traversée d'hiver, n. f.

Déf. 1/1. Aller d'une rive à l'autre ou d'un point à l'autre d'un cours d'eau en se déplaçant sur une carapace de glace ou un manteau nival.

Réf. « La Traversée de Charlevoix. Raid de 7 jours, parcours de 100 kilomètres en territoire sauvage pour skieurs intermédiaires-avancés. » source QUÉBEC (1999). Charlevoix. Guide touristique, Québec, Association touristique régionale, p. 100. || « [...] activités de neige du Carnaval de Québec : la traversée du pont de glace aux flambeaux de la Côte-de-Beaupré [...] » source TARDIF, Jacques (2000). La Route gourmande d'un Français au Québec, Sillery, Sigier, p. 62.

Rem. Il est ici question d'un déplacement sur une surface solide.

Voir pont de glace.


traversier d'hiver, n. m.

Var. [traversier d'hiver, traversier]

Déf. 1/1. Bateau de passagers moyennement renforcé pour naviguer dans les glaces.

Cit. « Prisonnier des glaces : Le traversier N.M. Trans Saint-Laurent contraint à demander du secours. [...] Parti de Rivière-du-Loup en direction de Saint-Siméon hier à 8 h pour une traversée d'une heure quinze minutes, le navire a finalement passé plus de six heures sur le fleuve [...] » source NÉRON, Jean-François, et Marc LAROUCHE (2000). « Prisonnier des glaces », Le Soleil, Québec, 27 décembre, p. A3.

Rem. Il est ici question d'un navire, et non de traverse d'hiver ou de traversée d'hiver.


tree line, n. m.

Déf. 1/1. Limite septentrionale en zigzag de la forêt subarctique en plein monde circumnordique.

Cit. « [...] les collines deviennent de plus en plus chauves, les épinettes diminuent de taille; bientôt seuls quelques petits sapins rabougris dans les lits de rivières rappellent un semblant de végétation. Puis, plus rien. Nous avons franchi la Tree Line, la ligne des arbres [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 159. (Collection Clefs de l'aventure).

Réf. « [...] ligne au-delà de laquelle les conditions climatiques [et topographiques] ne permettent plus la croissance d'une végétation ligneuse élevée [...] » source VILLENEUVE, G.-Oscar (1980). Glossaire de météorologie et de climatologie, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 265. (Collection Choronoma).

Rem. Anglicisme. || L'énoncé exprime le concept d'une frontière zonale majeure.

Voir Grand Nord, hémiarctique, ligne des arbres, terres stériles.


Tremblay, Alfred, n. pr. m.

Déf. 1/1. Explorateur de l'Arctique de l'Est, vers 1910-1930.

Rem. Marin originaire du Québec, ayant vécu de 1887 à 1975. || Tremblay Sound, éponyme d'un « bras de mer » dans l'île de Baffin, au Nunavut.


trempette, n. f.

Déf. 1/1. Mets élémentaire constitué de morceaux de pain baignant dans des liquides d'érable chauds et peu concentrés.

Cit. « Il emmenait son pain, pis en arrivant, il se prenait du réduit, pis il imbibait son pain dedans, pis il mangeait une trempette. Il aimait ben ça, il aimait le sucré mais jamais en grosse quantité, mais il en mangeait tout le temps, par exemple » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 14 - Homme (Norbertville) - 58 ans / 9 ans scolarité / 10 heures TV)

Réf. « [...] morceau de pain trempé dans un liquide, attesté depuis 1611 [...] » source MASSICOTTE, Micheline (1978). Le parler rural de l'Île-aux-Grues (Québec) : documents lexicaux, Québec, Presses de l'Université Laval, 554 p. (Collection Langue française au Québec).

Rem. La trempette est moins sucrée que la tranche de pain dans le sucre et que la tire d'érable. || Le consommateur à la cabane même fait la trempette, fait trempette ou mange de la trempette.

Voir réduit, sirop d'érable.


trottinette des neiges, n. f.

Déf. 1/1. Traîneau léger, à lames, muni d'un certain mécanisme de contrôle et utilisé comme article de glisse sur les pentes nivales.

Cit. « Ceux qui sont moins solides sur leurs skis peuvent opter pour la trottinette des neiges [...] » source PERREAULT, Denyse (2000). « Hiver québécois », Le Devoir, 25 novembre, p. E8.

Rem. Rarement, le mot décrit un traîneau à traction canine se déplaçant en terrain plutôt plat et accommodant plus d'une personne.

Voir kick-sled, plaisirs d'hiver, traîne sauvage.


tube, se mettre au, v.

Var. [se mettre au tube, être au tube]

Déf. 1/1. Adopter la technique de prélèvement automatique de la sève d'érable et transporter celle-ci sous pression jusqu'à la cabane.

Réf. « [...] l'effet de succion dans le chalumeau force la sève à s'écouler plus rapidement et en plus grande quantité [...] » source Principe du vacuum (1974). Saint-Damien, p. 2.

Rem. Cette locution appartient à la langue populaire. || L'idée de se mettre au tube concerne l'érablière moderne où les arbres sont reliés par un circuit de tubulures hiérarchisées, une installation qui remplace les chaudières aux érables et exige une nouvelle façon d'entailler. || En réaction à la disparition des chaudières, devenues folkloriques, une certaine publicité concernant les parties de sucre annonce une « érablière avec chaudières ». || L'enchevêtrement des tuyaux restreint le libre accès aux forêts d'érables.

Voir cabane à sucre.


tuque, n. f.

Déf. 1/1. Tissu épais en forme de cône servant de filtre au moment de la coulée du sirop d'érable à la cabane.

Rem. La tuque est utilisé dans le cadre d'une activité traditionnelle.

Voir cendre de sucre, temps des sucres ainsi que la Note 3 : Érablière.


Ungava, n. pr. m.

Déf. 1/1. Ancien district fédéral des Territoires-du-Nord-Ouest.

Cit. « Le problème des écoles françaises de l'Ontario, l'annexion, en 1912, de l'Ungava qui doublait le territoire de la province de Québec, les élections provinciales du 15 mai 1912 où Henri Bourassa se vit déloger de Saint-Hyacinthe, car T.-D. Bouchard y avait restauré l'influence libérale [...] » source BDTS (Arsène Bessette [Présentation de Madeleine Ducrocq-Poirier], Le débutant, 1996, 315 pages)

Réf. « [...] l'origine inuite du nom Ungava demeure enveloppée de mystère, comme ses paysages de toundra arctique, mais l'idée d'une terre lointaine est omniprésente dans les interprétations [...] » source QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, et Henri DORION (1994). Noms et lieux du Québec : dictionnaire illustré, Sainte-Foy, Publications du Québec, p. 792.

Rem. Le mot Ungava constitue une entité lexicale autochtonoïde. || Le mot Ungava est utilisé dans l'administration et en toponymie.

Voir Nouveau-Québec, péninsule d'Ungava, péninsule du Québec-Labrador, Québec de 1912.


utilidor, n. m.

Déf. 1/1. Coffre hors-terre anti-froid reliant les é difices et servant à isoler les fils de communications de même qu'à protéger les conduites d'eau, de vapeur et d'égout.

Réf. HYDRO-QUÉBEC (1992). Vocabulaire des études environnementales, Montréal, Hydro-Québec, Groupe Équipement, (1re édition : 1981), p. 83.

Rem. Le mot utilidor constitue un emprunt par le français d'un canadianism de langue anglaise. || Ce dispositif est installé au-dessus du terrain pergélisolé.

Voir pergélisol.


vague de neige, n. f.

Var. [vague de neige, ride de neige, houle de neige]

Déf. 1/1. Inégalités topographiques du manteau nival dues surtout au vent.

Cit. « Je ne sais pourquoi cette scène au milieu du vent qui se lamentait aussi entra en moi pour toujours. Une haute vague de neige se dressa entre nous, et je les perdis de vue, à peine à quelques pas de moi. De l'obscure blancheur seule émergeait la noire crinière ondulante » source BDTS (Gabrielle Roy, Ces enfants de ma vie [nouvelle édition], 1993, 195 pages)

Réf. CORMIER, Yves (1999). Dictionnaire français acadien, Montréal, Fides, p. 251. || « [...] n'imaginez pas que même sur un lac la glace soit unie. Elle a été ciselée par le vent, elle forme des vagues comme si une houle assez forte avait été figée par le froid. On passe d'une crête à l'autre, en tanguant et roulant comme un chalut de haute mer. Les chiens ne s'arrêtent jamais, et ces vagues ils les abordent généralement de face, le traîneau pointe alors son avant vers le ciel puis tout à coup plonge sur le dos de la vague [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 72. (Collection Clefs de l'aventure).

Rem. En russe, zastrugi. || La vague de neige constitue un exemple d'un phénomène nivo-éolien.


vallée du Saint-Laurent, n. f.

Déf. 1/1. Territoire composé du Fleuve, des terrasses bordières ainsi que des rebords montagneux des Laurentides et des Appalaches, drainés vers le Saint-Laurent.

Cit. « [...] accomplissement de nos destinées qui sont sans aucun doute la formation d'une grande nation Catholique dans la belle et riche vallée du St.-Laurent [...] » source LAFLÈCHE, Louis François (1866). Quelques considérations sur les rapports de la société civile avec la religion et la famille, Montréal, E. Senécal, p. 271.

Rem. Régionyme. || Il est ici question d'une macrorégion dont les limites vers le golfe sont imprécises.

Voir Québec laurentien, région.


vapo, n. m.

Var. [vapo, VAPO]

Int. f2 s3

Déf. 1/1. Unité de nordicité géographique représentant la millième partie de celle du Pôle Nord.

Rem. Le terme date de 1964. || Le mot vapo correspond au sigle pour « valeur polaire ». || Le vapo permet d'exprimer le degré de la zonation circumnordique. || La valeur maximum de 1000 vapos est atteinte au Pôle Nord. || Il faut recueillir au moins 200 vapos pour être dans le vrai Nord.

Voir isonord, isovapo, nordicité des lieux.


véhicule d'hiver, n. m.

Var. [véhicule d'hiver, voiture d'hiver]

Déf. 1/1. Moyen de transport, tracté ou non, durant les neiges, pour passagers, marchandises ou services.

Cit. « Chez nous, surtout dans la partie orientale de la province de Québec, on donne le nom de banneau, non seulement au tombereau ordinaire, mais à une grande carriole basse, ainsi qu'à une autre voiture d'hiver qui sert à transporter la neige, le charbon, etc., et qui n'est qu'un tombereau sur patins » source BDTS (Louis-Philippe Geoffrion, Zigzags autour de nos parlers : simples notes, 1925, Tome I)

Rem. La catégorie des véhicules d'hiver comprend : autoneige, avion sur skis, berline à neige, bobsleigh, brise-glace, cabanon, canot à glace, carriole, charrue à neige, cométique, dameuse, gratte d'hiver, motoneige, sleigh, snow, souffleuse, train de neige, train d'hiver. Il existe aussi des véhicules appelés épandeuse de sel, grenouille (excavatrice de glace sur flotteurs) et surfaceuse des sentiers.

Voir chemin d'hiver, kick-sled, monoski, plaisirs d'hiver, planche à neige, pneu d'hiver, raquette, route d'hiver, ski, sports d'hiver, traîne sauvage, trottinette des neiges.


veillée de Noël, n. f.

Déf. 1/1. Demi-journée ou soirée consacrée à des occupations de vigile, profanes ou pieuses, en référence à une Messe de « minuit » à laquelle on assiste à l'heure de son choix.

Réf. «  La veillée de Noël » source FORTIER, Yvan (1991). « Et Noël vint », Cap-aux-Diamants, Québec, Société historique de Québec, 24, p. 70. (Reproduction d'une figure apparaissant dans le Canadian Illustrated News, 1876).

Rem. Pour le 24 décembre, les Québécois souhaitent de la neige au sol de même qu'une petite chute de neige, sans grand froid.

Voir bûche de Noël, période des fêtes ainsi que la Note 7 : Noël.


ventre de boeuf, n. m.

Var. [ventre de boeuf, ventre-de-boeuf]

Int. s1

Déf. 1/1. Fondrière plutôt circulaire causée par la fonte printanière d'une lentille convexe de glace formée durant l'hiver précédent, puis envahie par du matériel fin, détrempé et inconsistant.

Réf. « [...] ventres-de-boeuf, nom par lequel on désigne des replis produits par la force expansive de la glace sur les routes mal drainées [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1949). À travers l'Ungava, Montréal, Jardin botanique de Montréal, p. 123. (Collection Mémoires du Jardin botanique de Montréal).

Rem. Dans le même sens, on emploie aussi le nom féminin panse de boeuf (ou panse-de-boeuf). || L'expression appartient à la langue populaire. || Cet emploi est vieilli. || En anglais, thaw boil. || En russe, raspoutitsa. || L'apparition de ventres de boeuf est un phénomène se produisant lors de la fonte du gélisol et constitue un aspect du défoncement des routes en fin d'hiver et durant le post hiver. Le ventre de boeuf correspond à un stade antérieur au nid-de-poule.

Voir bouette, mollisol.


verglacé, adj.

Déf. 1/1. Se dit d'une couche pluvio-glacique qui envahit des surfaces ponctuelles plus ou moins étendues.

Cit. « Dominique n'en roula pas moins à la renverse sur le macadam verglacé; mais tout le papier dont il était enveloppé ayant fait tampon, il se releva sans aucun mal » source BDTS (Louis Fréchette, Originaux et détraqués, 1972, 285 pages)

Réf. « Après une superbe journée samedi, l'hiver a repris ses droits avec des chutes de neige, poudrerie, grésil, verglas et pluie, selon l'heure et selon les régions. [...] À Montréal, par exemple, la température est passée de -12 à +2° C en quelques heures, hier, de quoi vernisser de glace l'abribus que l'on voit ci-dessus. » source PC (2001). « Abri de glace », Le Soleil, Québec, 26 février, p. A10. (Photo).

Voir glaçage, sloché, verglas.


verglas, n. m.

Déf. 1/1. Ajout glacique se déposant sur des objets au sol ou subaériens.

Cit. « Des fleurs abondent tout autour. Le vieux chêne n'a pas résisté au verglas, on a dû l'abattre. On lui a dit adieu. La rivière cascadeuse bouillonne » source BDTS (Florence Nicole, Neige, 1998, 402 pages)

Cit. « Le temps était calme; mais, de fois à autre, une brise froide passait comme un frisson à travers les arbres, faisant cliqueter comme des ossements le verglas des branches » source BDTS (Joseph-Charles Taché, Forestiers et voyageurs [Préface de Maurice Lemire], 1981, 200 pages)

Réf. « [...] verglas. Glace unie qui s'étend sur la terre et le pavé & qui se fait par la pluie qui s'y gèle [...] » source FURETIÈRE, Antoine (1978). Le dictionnaire universel d'Antoine Furetière, Paris, S.N.L.-Le Robert, vol. 3. (Réimpression de l'édition de La Haye, A. et R. Leers, 1690). || « [À propos de la fonte du manchon de glace qui s'installe sur les fils, on cherche un conducteur qui agirait] comme la lame chaude d'un couteau dans le beurre [...] » source HYDRO-QUÉBEC (1999). Hydro-Presse, Montréal, Hydro-Québec. || CANADA (1964). Manuel du déneigement et de la lutte contre le verglas, Ottawa, Conseil national des recherches, 9904F, 147 p.

Rem. Lors de la formation de verglas, la pellicule de glace se forme non seulement au niveau du sol, mais aussi sur le réseau électrique suspendu, comme en Montréalie durant le coeur de l'hiver, en 1998.

Voir givre, pluie verglaçante, verglacé.


Viking, n. pr.

Déf. 1/1. Peuple du Nord de l'Europe connu pour ses expéditions maritimes sur la façade orientale de l'Amérique.

Cit. « À proprement parler, les Vikings étaient des Normands qui s'adonnaient à des raids, bien que le terme " Vikings " soit utilisé dans un sens plus large de nos jours et inclue tous les Normands (la période viking s'étendit en fait de 800 à 1050 ap. J.-C.) » source LYNCH, Allen (2000). « Sur les traces des Vikings », La Revue de l'Impériale, Toronto, 439, p. 27.

Rem. Le Markland des Vikings pourrait correspondre au Québec-Labrador. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir Nord canadien, Norden.


Villa americaner, n. pr.

Déf. 1/1. Autochtone.

Réf. « [...] naturel américain [...] » source KALM, Pehr (1977). Voyage de Pehr Kalm au Canada en 1749, traduction annotée du journal de route par J. Rousseau et G. Bethune, avec le concours de P. Morisset, Montréal, P. Tisseyre, Fo 564.

Rem. Le suédois vill rappellerait le wild anglais.

Voir la section « Aspects lexicologiques ».


village continu, n. m.

Int. s2

Déf. 1/1. Suite presque ininterrompue de rangs, de hameaux et d'autres faits d'habitat le long du Saint-Laurent.

Rem. L'expression a d'abord reflété la perception du peuplement d'après les observations faites par les Jésuites à partir d'embarcations sur le Fleuve. || Le mot village est ici inexact, car l'écoumène d'apparence linéaire correspond à un habitat composite rassemblant des occupations de nature et de densité différentes. En outre, l'énoncé de village continu laisse entendre que le peuplement n'est qu'en façade alors que des « Deuxième rang » existent dès 1650.

Voir Québec laurentien, Québec géoculturel.


village du père Noël, n. m

Déf. 1/1. Lieu d'activités commerciales et touristiques en hiver, et, depuis peu, adaptées à l'été.

Cit. « J'étais encore à l'état de zygote, évidemment, ayant été conçu au village du père Noël. Tu as été conçu au village du père Noël ? La chronique familiale a toujours été très claire là-dessus » source BDTS (Louis Hamelin, Betsi Larousse ou l'ineffable eccéité de la loutre, 1994, 273 pages)

Rem. L'expression existe aussi en tant que nom propre. || Il existe un tel « village » dans le Nord de Montréal.

Voir père Noël.


Villes d'Hiver, n. pr. f. pl.

Déf. 1/1. Nom donné à la structure de liaisons biennales établies entre les villes des pays froids dans un but d'améliorer l'habitabilité urbaine.

Réf. « Aucune métropole de l'importance du Grand Montréal n'aurait ses analogues climatiques [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1992). « Les hivers canadiens et la nordicité internationale », Résumé des conférences, 5e Biennale internationale des Villes d'Hiver, Montréal, p. 2.

Rem. En anglais, Winter Cities Association. || L'organisme Villes d'Hiver a été fondé à Sapporo, au Japon et tient une réunion à Québec en 2001.

Voir écoumène de résidence, hivernie principale, hiver socio-météorologique.


voiture chauffée, n. f.

Var. [voiture chauffée, traîneau chauffé]

Déf. 1/1. Véhicule d'hiver hippomobile, fermé et comprenant un petit appareil de chauffage.

Réf. « [...] dans quelques paroisses du Québec, on utilise un traîneau fermé [...] qui peut même posséder un petit poêle à l'intérieur [...] » source DEFFONTAINES, Pierre (1949). L'homme et la forêt, Paris, Gallimard, (1re édition : 1933), p. 145.

Rem. L'expression évoque la culture campagnarde.

Voir cabanon.


voyageur, n. m.

Déf. 1/1. Traiteur, trappeur ou homme de peine, autonome ou engagé, se rendant dans les Pays d'en Haut.

Cit. « Quel nouveau sentiment de la patrie en est-il résulté? Il n'est pas homogène : entre le voyageur des pays d'en haut, l'élite de la colonie et l'habitant des campagnes, les disparités sont évidentes » source BDTS (Fernand Dumont, Génèse de la société québécoise, 1996, 400 pages)

Réf. « [...] il parlait de sa jeunesse, tout pimpant dans ses habits de voyageur, de plumes d'autruche à son chapeau, une ceinture de laine multicolore autour de sa taille [...] » source DESROSIERS, Léo-Paul (1980). Nord-Sud, Montréal, Fides, (1re édition : 1931), p. 175.

Rem. Au Canada, le mot passe à l'anglais au dernier quart du XVIIIe siècle. || Le voyageur évolue dans deux domaines majeurs de travail : fourrures (cueillette, transport et commerce), canotage d'expédition (par exemple, au service d'Alexander Mackenzie au fleuve du même nom, 1789-1793). || Les Canadiens français et les Métis jouent un important rôle comme voyageurs.

Voir coureur de bois, pays d'en haut (2/4).


vrai Nord, n. m.

Déf. 1/2. Arctique.

Rem. Le sens donné ici correspond à une notion ancienne.

Voir Extrême Nord, Grand Nord.


vrai Nord, n. m.

Int. f1 s3

Déf. 2/2. Nord proprement dit.

Rem. Le sens donné ici date de 1962. || Il est ici question du Nord au sens strict, et non du « Nord magnétique ». || Il faut 200 vapos pour être dans le vrai Nord. || Le vrai Nord qui correspond au monde circumnordique se subdivise en zones, désignées (à partir du pôle) : Extrême Nord, Grand Nord, Moyen Nord.

Voir indice nordique, nordicité annuelle.


wampum, n. m.

Var. [wampum, wampun]

Déf. 1/1. Objet ornementé et précieux, caractéristique de cultures autochtones, en particulier de celle des Mohawks.

Cit. « [...] les bandes ou colliers de wampum servent d'arrhes dans les négociations importantes, de tributs ou de monnaie [...] » source DESROSIERS, Adélard et Camille BERTRAND (1925). Histoire du Canada, Montréal, Librairie Granger Frères, 3e édition, p. 35. (Collection Nouveau cours d'histoire du Canada).

Rem. Autochtonyme. || Le mot se rencontre sous différentes graphies, dont wampun. || Les matériaux utilisés peuvent comprendre : coquillages, cuir, fil, écorce, grain, paille tressée, perles, teinture, tendons, tissu. || Le dessin peut être de tout type, incluant les lignes parallèles et les chevrons. || Les fonctions varient selon la couleur du matériel et les circonstances : aide-mémoire, banderole, cadeau, ceinture, collier, échange, expression d'amitié, de paix et de respect, monnaie, oeuvre d'art, ornement, témoin de décision, traité. || Une route du wampum reliait Montréal à New York, à l'ère coloniale.

Voir wampum à deux rangs.


wampum à deux rangs, n. m.

Déf. 1/1. Symbole de deux entités vivant côte à côte.

Rem. Le wampum à deux rangs peut prendre la forme de rangs de perles fixées sur un tissu. || Le wampum à deux rangs symbolise l'idée de séparation ou d'absence de chevauchement entre deux groupes. Dans l'hypothèse d'une forte dénivellation entre les peuples, une telle structure parallèle protège le membre le plus faible, mais l'expose à un apartheid de fait. Le wampum à deux rangs est une formule utilisée dans le discours politique des Autochtones.

Voir interculturel, wampum.


Wapouchekamouk, n. pr. m.

Déf. 1/1. Appellation d'un vide inscrit dans la paroi d'un monticule rocheux.

Rem. Autochtonyme. || Littéralement, « maison du lièvre », ou « rabbit hole », terme profane équivalent du terme sacré de « maison du Grand-Esprit » dans le parler missionnaire.

Voir Antre de marbre.


Whapmagoostui, n. pr. m.

Déf. 1/1. Communauté crise sur la rive orientale de la mer d'Hudson.

Réf. « [...] le plus septentrional des établissements cris, au 55e de latitude [...] » source SIMARD, Jean-Jacques, et autres (1996). Tendances nordiques : les changements sociaux 1970-1990 chez les Cris et les Inuit du Québec. Une enquête statistique exploratoire, Sainte-Foy, Université Laval, Gétic, vol. 1, p. 8.

Rem. Autochtonyme. || Le mot signifie « béluga » ou « baleine blanche ». || Ce toponyme est doublé par celui de Kuujjuarapik chez les Inuits.


Whiteout, n. m.

Déf. 1/1. Aveuglement nivo-glacique.

Rem. Anglonyme.

Voir éblouissement nival.


Wilderness, n. m.

Déf. 1/1. Espace de sauvagerie naturelle peu pénétré par le non-Autochtone.

Rem. Anglonyme. || De wild. || La surface de la région peut prendre le faciès barrennique.

Voir barren, môle.


Windchill, n. m.

Déf. 1/1. Froidure de l'air accentuée par le vent, affectant un être ou une chose pouvant perdre de la chaleur.

Rem. Anglonyme.

Voir gélivent, hypothermie, refroidissement éolien.


Winter, n. m.

Déf. 1/1. Saison, espace, raison, émotion et symbole de l'hiver.

Rem. Anglonyme.

Voir la Note 10 : Winter qui comprend sept entrées.


York boat, n. m.

Déf. 1/1. Batellerie fluviale nordique, prenant de lourdes charges de fourrures.

Rem. Anglonyme. || L'expression York boat est reconnue comme canadianism. || Le York boat a commencé à être fabriqué à York Factory, au Manitoba (Hudsonie occidentale). Il s'agit d'une embarcation historique de la HBC caractérisée par un équipage d'une dizaine d'hommes (dont des Autochtones), de volumineuses rames et une voile plutôt quadrangulaire. La navigation du York boat exigeait une pénible manoeuvre des bateliers au droit des hauts-fonds et des méandres, de même que dans les sections à fort courant. Le York boat était surtout utilisé sur les voies d'eau du Moyen Nord de l'Ouest canadien.

Voir écoumène de liaison.


Yukon, n. pr. m.

Déf. 1/1. Espace administratif dans l'extrême nord-ouest du Canada.

Cit. « C'est curieux comme la couronne britannique a toujours eu un faible pour le " joual ", dit Paquin, en se tapant sur les genoux; enfin l'un des derniers sur la liste de ses amants n'était nul autre qu'un aventurier canadien-anglais, un certain colonel Joseph Whiteside Boyle qui s'était illustré par sa brutalité tant au Yukon en tant que chercheur d'or que durant la guerre des Boers » source BDTS (Ubald Paquin, Jules Faubert le roi du papier et les caprices du coeur, 1991, 472 pages)

Rem. Au plan topographique, le Yukon prolonge vers le nord les Cordillères de la Colombie-Britannique. Il est situé à l'ouest des Territoires-du-Nord-Ouest. || Vers 1897-1900, le Yukon est rendu célèbre par la ruée vers l'or du Klondike qui attire notamment des Québécois. || Depuis la Seconde Guerre, le Yukon est traversé par la route d'Alaska qui se termine à Fairbanks.

Voir territoire.


zastrugi, n. m.

Var. [zastrugi, sastrugi, zastrougi]

Déf. 1/1. Dunes éoliennes de neige dure dont les crêtes sont aiguës.

Rem. Slavisme. || Il est ici question d'une forme qui se répète dans le paysage. || Le terme est utilisé par les explorateurs.

Voir vague de neige.


zonation circumnordique, n. f.

Int. f1 s3

Déf. 1/1. Fait de zoner les pays froids à partir de critères définis.

Réf. « [Le concept de zone reflète] les formes du relief, le climat, la flore, la faune, les saisons, les systèmes de culture, les animaux domestiques, les maladies et la santé, l'alimentation, le costume, l'habitat et, par suite, pourquoi pas en grande partie nos comportements [...] » source BASTIÉ, Jean (1997). Apologie pour la géographie, Paris, Société de géographie, p. 19.

Rem. L'expression zonation circumnordique relève de la nordicité géographique.

Voir indice nordique.


zones circumnordiques, n. f. pl.

Déf. 1/1. Moyen Nord, Grand Nord, Extrême Nord.

Rem. Il est ici question de la subdivision du monde circumnordique. || Le concept de zones circumnordiques ne s'applique pas complètement au Québec qui, lui, n'a pas de Nord au niveau « extrême ». || Ici, la lecture des trois zones planétaires se fait à partir du sud en direction du pôle.