Abitibi, n. pr. m.

Déf. 1/1. Région forestière, minière, agricole et d'activités tertiaires du Québec méridional.

Cit. « Au cours des premiers mois de son veuvage, mon père, après avoir distribué tous les plus jeunes parmi la famille, s'en alla en Abitibi avec ses aînés » source BDTS (Madeleine Gagnon, Le vent majeur, 1995, 202 pages)

Réf. Abitibi, lieu « où les eaux se divisent » source QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, Jean-Claude FORTIN et Pierre PARÉ (1999). La toponymie des Algonquins, Québec, Commission de toponymie, p. 37. (Collection Dossiers toponymiques).

Rem. En tant qu'aire administrative, l'Abitibi est parfois considérée avec le Témiscamingue et Rouyn-Noranda. || Cette région est caractérisée par la présence d'Autochtones. || Le niveau de nordicité de l'Abitibi est celui de Pré Nord. || L'Abitibi constitue l'une des portes du Moyen Nord.

Voir Abitibi-Témiscamingue, écoumène de colonisation, Nord-Ouest du Québec, Territoire d'Abitibi.


Abitibi-Témiscamingue, n. pr. m.

Déf. 1/1. Région administrative du Québec méridional entre le haut Outaouais et la Radissonie.

Réf. QUÉBEC, BUREAU DE LA STATISTIQUE (1996). Le Québec, chiffres en main, Québec, Bureau de la statistique, p. 34.

Rem. La part de la population du Québec résidant en Abitibi-Témiscamingue s'élève à 2,2 % en 1995.

Voir Abitibi, Pré Nord, Québec régional, Témiscamingue.


Aborigène, n. pr.

Déf. 1/2. Autochtone.

Cit. « [...] les Aborigènes d'Amérique sont moins démonstratifs et plus taciturnes que les blancs [...] » source DESROSIERS, Adélard et Camille BERTRAND (1925). Histoire du Canada, Montréal, Librairie Granger Frères, 3e édition, p. 29-30. (Collection Nouveau cours d'histoire du Canada).

Voir Premières Nations, titre aborigène, et la section « Aspects lexicologiques ».


aborigène, adj.

Déf. 2/2. Se dit d'un individu, d'un peuple ou d'une situation autochtone.

Cit. « [...] proposition d'une convention internationale revisant la convention relative aux populations aborigènes et tribales [...] » source ONU (1989). Convention 169, Organisation internationale du travail, Genève, préambule, dans Recherches amérindiennes au Québec, Montréal, XXIV, 4, 1994-1995, p. 71-77.

Voir la section « Aspects lexicologiques ».


ACFAS, n. pr. f.

Var. [ACFAS, Association canadienne-française pour l'avancement des sciences, AFS, Association francophone pour le savoir]

Déf. 1/1. Association canadienne-française pour l'avancement des sciences.

Cit. « Par ailleurs, lors des rencontres de cette catégorie tenues au Québec, surtout à l'occasion du congrès de l'ACFAS et des rencontres d'associations québécoises comme le Club de recherches cliniques, elles ont été données en français » source BDTS (Conseil de la langue française, La situation du français dans l'activité scientifique et technique, Avis du Conseil de la langue française, 1991)

Rem. Institution fondée à Montréal en 1923 et tenant un congrès annuel depuis 1933. || Publication d'annales. || Traitement informatique des documents. || Figures dominantes de Marie-Victorin et de Jacques Rousseau au deuxième quart du XXe siècle. || L'ACFAS constitue le principal rassemblement de chercheurs de langue française au monde.


activités d'hiver, n. f. pl.

Déf. 1/1. Actes visant à satisfaire sur place des objectifs de détente et de distraction, pendant la saison froide.

Rem. Dans les programmes municipaux, la grande majorité des loisirs, en hiver, se passent à l'intérieur et ne correspondent pas à des activités d'hiver au sens donné ici.

Voir HiverActif, hivernité, jamboree des neiges, plaisirs d'hiver, tourisme d'hiver.


affriques, les, n. m. pl.

Déf. 1/1. Étendues de dépôts fins, dénudés, ouverts à l'emprise du vent et rapidement évités des cultivateurs.

Rem. Le mot s'écrit avec deux f par erreur, à moins qu'il ne s'agisse d'un clin d'oeil au mot affreux, ou à la localité de Saint-Affrique en Aveyron, France. || Localisme. || L'expression suggère une analogie exagérée avec les déserts africains. || Au Québec, l'expression s'emploie à propos des deltas sableux fluvioglaciaires et éoliens, notamment au Lac-Saint-Jean. || Par déduction, on dit un affrique pour désigner l'une de ces grandes plaques de sable. || La désertification locale est liée au déboisement sévère ainsi qu'à la culture sur des sols bien légers.

Voir Quaternaire.


agent déglaçant, n. m.

Déf. 1/1. Procédés mécaniques, chimiques ou calorifiques dont l'apport en énergie permet de faire disparaître de petites plaques nivo-glaciques recouvrant des objets.

Rem. L'expression s'emploie surtout au pluriel. || Les agents déglaçants comprennent, entre autres, un liquide lave-glace à l'oeuvre sur les vitres givrées des automobiles.

Voir déglaçage.


Albanel, n. pr. m.

Déf. 1/1. Lac, ailes du lac, rivière, bassin, route et faits d'habitat situés à l'est du grand lac Mistassini.

Cit. « [...] au cours de ce voyage, le 17 juin 1672, le missionnaire [Charles Albanel] aurait découvert le lac qui, depuis 1915, porte officiellement son nom [...] » source QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, et Henri DORION (1994). Noms et lieux du Québec : dictionnaire illustré, Sainte-Foy, Publications du Québec, p. 10.

Rem. Anthroponyme.

Voir Antre de marbre.


albedo, n. m.

Déf. 1/1. Réflexion vers l'atmosphère des rayons solaires qui s'amènent sur un tapis de neige comme trop blanc.

Rem. Concept de langue de spécialité se rapportant à la neige au sol. L'albedo constitue une perte d'occasion de recevoir un réchauffement naturel. Il provoque un aveuglement nivo-glacique.

Voir croûte de neige.


Algonquin, n. pr.

Déf. 1/1. Peuple autochtone du Québec méridional.

Cit. « Algonkiens : Grande famille de peuples habitant le nord de l'Amérique du Nord et parlant des langues apparentées. Mot formé à partir d'Algonquin, nom du peuple le plus représentatif de l'ensemble. Jacques Rousseau a popularisé ce mot dans ses écrits à partir des années soixante. De nos jours, il s'écrit plutôt " algonquien ". D'autres auteurs avaient proposé " algique " pour désigner la même réalité tout en évitant la confusion possible avec Algonquin. Sans grand succès.  » source COUTURE, Pierre, et Camille LAVERDIÈRE (2000). Jacques Rousseau : la science des livres et des voyages, Montréal, XYZ, p. 109.

Réf. QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, Jean-Claude FORTIN et Pierre PARÉ (1999). La toponymie des Algonquins, Québec, Commission de toponymie, 178 p. (Collection Dossiers toponymiques).

Voir Autochtone, Québec autochtone et la section « Aspects lexicologiques ».


aller aux glaces, loc.

Var. [aller aux glaces, chasser le phoque sur les glaces]

Déf. 1/1. Pratiquer en saison le métier des glaces.

Cit. « [...] pour aller aux glaces, il faut être fort, être admis, appartenir à une escouade et être jugé apte [...] » source GEISTDOERFER, Aliette (1987). Pêcheurs acadiens, pêcheurs madelinots : ethnologie d'une communauté de pêcheurs, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 400.

Rem. Ce métier se rencontre aux Îles-de-la-Madeleine.

Voir banquise, batture glacielle, golfe du Saint-Laurent.


Allochtone, n. pr.

Déf. 1/2. Au Canada, personne de souche autre que française, britannique ou amérindienne.

Rem. Le substantif allochtone répond à une notion de socio-démographie. || Le terme est équivalent à celui de Néo-Canadien. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.


Allochtone, n. pr.

Déf. 2/2. Tout individu non-Autochtone.

Rem. Cet emploi du mot se rencontre chez certains auteurs récents. || Le mot allochtone répond à une notion de socio-démographie. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.


allumette à manche, n. f.

Déf. 1/1. Article pyrogène manuel utilisé notamment pour l'allumage des feux de poêle.

Rem. L'allumette à manche est un bâtonnet en bois plus long et plus résistant que le papier durci des « petits cartons » offerts comme objets publicitaires. || Le noir laissé par la combustion peut servir à l'assombrissement des traits du dessin d'un artiste. || L'expression allumette à manche se dit dans les franges pionnières où se trouvent des fumeurs de pipe.

Voir old timer.


Américain naturel, n. pr.

Déf. 1/1. Autochtone.

Cit. « [...] les Américains naturels sont tous idolâtres, ou n'ont point de Religion; ceux qui dépendent des Européens suivent celle des Princes à qui ils obéissent [...] » source CHEVIGNI, Sieur de (1723). La science des personnes de la Cour, Amsterdam, Chatelain, vol. II, p. 81.

Voir Autochtone et la section « Aspects lexicologiques ».


amérindianisme, n. m.

Déf. 1/1. Entité lexicale de langue autochtone.

Cit. « [...] amérindianismes, emprunts aux langues indigènes de l'Amérique [...] » source QUÉBEC. OFFICE DE LA LANGUE FRANÇAISE (1977). Canadianismes de bon aloi, Québec, Office de la langue française, p. 5. (Collection Cahiers de l'Office de la langue française).

Voir amérindien, autochtonyme.


amérindianité, n. f.

Déf. 1/1. Essence du fait amérindien.

Cit. « [...] mots métissés d'amérindianité [...] » source PERRAULT, Pierre (1998). Le visage humain d'un fleuve sans estuaire, Trois-Rivières (Québec), Écrits des Forges, p. 19. (Collection Écrits des Forges. Poésie).

Rem. Le terme date de 1971. || En anglais, on parle d'indian-ness.

Voir autochtonité.


amérindie, n. f.

Int. f1

Déf. 1/1. Autochtonie.

Cit. « [Ensemble des] aires culturelles des Inuits et des autres ethnies indigènes dans les Amériques. La partie canadienne de l'amérindie s'étend sur la presque totalité du Canada [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1975). « Petit glossaire nordique portant référence au Canada », La banque des mots, Paris, Presses universitaires de France, 9, p. 94.

Voir Amérindien.


Amérindien, n. pr.

Déf. 1/2. Autochtone de chaque ethnie du continent américain.

Cit. « [...] le jeu de la concurrence entre Français et Anglais dans le commerce des fourrures était à l'avantage des Amérindiens. La cession [traité, 1763] laisse ces derniers seuls en face des marchands britanniques [...] » source TRUDEL, Marcel (1999). Histoire de la Nouvelle-France, Montréal, Fides, vol. X, p. 539.

Réf. POWELL, J. W. (1899). Geology, Alaska. || QUÉBEC, COMMISSION D'ÉTUDE SUR L'INTÉGRITÉ DU TERRITOIRE DU QUÉBEC, et Henri DORION (1970). Rapport de la Commission d'étude sur l'intégrité du territoire du Québec, Québec, La Commission, vol. 4, 1, p. 154.

Rem. Il existe une certaine confusion de la notion suivant des auteurs pour qui Amérindien comprend ou ne comprend pas Inuit. À l'origine, le terme l'englobe; il en est ainsi chez Dorion. Le mot en est même venu à accueillir les Métis; de toute façon, le mot Amérindien tend à être remplacé par Autochtone. || Le mot viendrait de American Indian ou Amerind, selon Powell (1899). || Cet emploi du mot Amérindien est à distinguer de l'emploi selon lequel le mot sert à désigner un descendant d'un soldat états-unien et d'une Indochinoise, dans le contexte de la guerre du Vietnam.

Voir Premières Nations et la section « Aspects lexicologiques ».


amérindien, adj.

Déf. 2/2. Se dit d'une raison sociale, d'une personne ou d'une situation autochtone.

Cit. « Elle trouva irrésistible cet homme aux épaules droites comme des piquets de clôture, aux mains puissantes, aux pommettes saillantes et au nez aquilin qui, malgré le bleu des yeux, trahissait un mystérieux apport de sang amérindien » source BDTS (Arlette Cousture, Les filles de Caleb Tome 1 : Le chant du coq [Édition revue et corrigée], 1995, 459 pages)

Réf. Recherches amérindiennes au Québec, Montréal, depuis 1970.

Rem. La référence donnée ici correspond au titre d'une revue.

Voir Indien, Inuit.


anglogène, n.

Déf. 1/1. Personne d'ascendance britannique.

Rem. Au Québec, des anglogènes peuvent être à la fois anglophones et francophones. || Le même mot s'emploie comme adjectif.

Voir allochtone, francogène.


annedda, n. m.

Déf. 1/1. Flore dont une décoction combat la carence en vitamine C.

Cit. « Annedda » source ROUSSEAU, Jacques (1937). La botanique canadienne à l'époque de Jacques Cartier, Montréal, Université de Montréal, Institut botanique, p. 169. (Annales de l'ACFAS, 3).

Rem. Mot iroquoien, utilisé en référence au scorbut. La graphie du mot est mal fixée, et le sens peut exprimer la maladie et le remède. Le végétal dont il est question est probablement le Thuya occidentalis ou cèdre blanc, mais des préparations d'atocas, de chicouté, de gentiane, de gadelle, de savoyane, de même que de frêne, de bouleau et de sapin sont aussi utilisées comme thérapie. || Traitement moderne du scorbut : acide ascorbique par voie buccale. || Au cours de l'hiver 1535, les compagnons de Jacques Cartier souffrent de la maladie du scorbut, et des préparations d'annedda les aident à survivre.

Voir plaquebière, scorbut.


Anticosti, n. pr. f.

Déf. 1/1. Île du golfe du Saint-Laurent.

Cit. « [...] île acquise en 1974 par le gouvernement du Québec après sa vente en 1926 à l'Anticosti Corporation qui l'avait acquise de la famille d'Henri Menier [...] » source QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, et Henri DORION (1994). Noms et lieux du Québec : dictionnaire illustré, Sainte-Foy, Publications du Québec, p. 385.

Rem. Nom propre pouvant avoir été influencé par plus d'une langue autochtone et plus d'une langue européenne. || Le nom d'Anticosti désigne une masse insulaire située à la limite sud du Moyen Nord. || Parfois, par la Minganie, Anticosti est administrativement rattachée à la Côte Nord. || Critères du classement de l'île dans le golfe plutôt que dans l'estuaire : dimension, structure géologique, nordicité saisonnière, histoire politique, océanographie. || Martin Zédé, gouverneur d'Anticosti, a laissé un Journal comprenant 37 volumes concernant la période de 1895 à 1928.

Voir Côte-Nord, Emmanuel Crespel, entrepôt de chevreuil, reef.


antidérapage des véhicules, n. m.

Déf. 1/1. Prévention de la perte de contrôle des voitures sur des voies de circulation devenues trop lisses.

Rem. Moyens : utilisation de pneus d'hiver, inscription de rainures ainsi qu'intervention des « épandeuses de sel », de sable et de produits chimiques.

Voir déneigement des voies publiques, glace peignée, glissité, sortie de route.


antiglaçage, n. m.

Déf. 1/1. Procédés physiques ou chimiques de prévention du glaçage sur les objets.

Rem. Le terme date de 1966.


Antre de marbre, n. pr. m.

Int. s1

Déf. 1/1. Caverne célèbre localisée sur un versant de la Colline Blanche dans le bas Moyen Nord.

Réf. LEBLANC, Marcel (1993). « Excursion sur la route millénaire de l'Antre de marbre », Saguenayensia, Chicoutimi, vol. 35, nos 3-4, p. 60-67.

Rem. Maison du Grand-Esprit, tchichémanitou ouitchchouap, d'après la carte du père Pierre Laure sur la rivière Témiscamie, bassin du lac Albanel, 1731. || Cavité probablement causée par l'abrasion des eaux de fonte chargées de cailloux. || Pour les anciens shamans, l'Antre est un lieu de retraite sacré qui parle, fume, s'illumine et communique.

Voir Wapouchekamouk.


Appalaches, n. pr. f. pl.

Déf. 1/2. Long massif de roches plissées dans l'Est de l'Amérique du Nord.

Cit. « [...] le sentier s'étend sur 1045 kilomètres depuis Katahdin, le plus haut sommet du Maine, jusqu'au cap Gaspé, au Québec, en passant par le Nouveau-Brunswick. [Le sentier a été déclaré officiellement ouvert à l'occasion du Jour de la Terre 2000.] » source HARKAVY, Jerry (2000). « Sentier international des Appalaches », Le Soleil, Québec, 22 avril, p. A6.

Rem. Ces montagnes se sont formées il y a environ 500 000 000 d'années.

Voir Beauce.


Appalaches, n. pr. f. pl.

Déf. 2/2. Moyennes montagnes au sud-est du Québec.

Cit. « [...] la forêt, les champs de foin, les collines déboisées et plus loin les Appalaches, ces montagnes rondelettes aussi sympathiques dans leurs mamelons que dans leurs cols » source BDTS (Noël Audet, Quand la voile faseille [Avant-propos de Renald Bérubé], 1988, 202 pages)

Rem. Au Québec : versant montagneux dont le sommet peut prendre le trait biogéographique de la toundra.

Voir Estrie, Gaspésie, Jacques-Cartier.


arbre de Noël, n. m.

Déf. 1/1. Élément arboré, décoratif, parfois lumineux, installé à l'intérieur ou à l'extérieur des édifices à l'occasion de la période des fêtes.

Cit. « [...] on dirait qu'il a neigé des patins sous les arbres de Noël et tous les enfants semblent s'être donné rendez-vous sur la patinoire [...] » source O'NEIL, Jean (1999). Hivers, Montréal, Libre expression, p. 166.

Rem. En saison froide, l'arbre de Noël atteste de l'influence de la tradition allemande. Les arbres de Noël consistent habituellement en des fûts naturels de taille variée, issus de différentes espèces dont le sapin, mais peuvent parfois être construits de matières artificielles. Les boules de ouate déposées sur les branches symbolisent les champs de neige. L'arbre de Noël constitue le site de convergence des cadeaux avant leur distribution.

Voir lumières de Noël, manchon de neige, père Noël.


Arctic Institute of North America, n. pr. m.

Var. [Arctic Institute of North America, AINA]

Déf. 1/1. Organisme polaire à direction binationale.

Rem. L'Arctic Institute of North America (abréviation AINA) est une double corporation, Canada/États-Unis, fondée à Montréal en 1945. Le siège social canadien se trouve à Calgary. L'AINA s'intéresse tant à l'Arctique qu'à l'Antarctique et publie la revue Arctic.


Arctique, n. pr. m.

Déf. 1/5. Océan polaire situé entre trois continents.

Cit. « Les baleines de l'Arctique, libérées par les Américains et les Soviétiques réunis, n'ont plus que trois cents mètres à franchir pour retrouver la mer » source BDTS (Paul Chamberland, L'assault contre les vivants, 1994, 275 pages)

Rem. Le nom Arctique renvoie à une notion limologique imprécise.

Voir océan Arctique.


Arctique, n. pr. m.

Déf. 2/5. Pôle Nord et ses environs glaciels.

Voir Septentrionalium Terrarum descriptio.


Arctique, n. pr. m.

Déf. 3/5. Extrême Nord et Grand Nord réunis.

Voir iglou, terres stériles, zonation circumnordique.


Arctique, n. pr. m.

Déf. 4/5. Ensemble comprenant l'Arctique proprement dit ainsi que le Subarctique.

Cit. « Il y a donc introduit des lièvres de l'Arctique, des rennes (sans succès), des orignaux, des renards argentés, des rats musqués et des castors » source BDTS (Stéphane Gagné, Quand les nouveaux venus dérangent, Franc-Vert, Octobre-novembre 1995, Vol. 12, No. 5, pages 14 à 18)

Rem. Le concept peut connaître une extension d'emploi vers le sud.

Voir lac des Terres sans arbres, tree line.


arctique, adj.

Déf. 5/5. Qualifie l'océan Arctique, le Pôle Nord ou toute la zone polaire.

Cit. « La délégation scientifique en a profité pour tisser des liens avec les Inuits de cette région arctique. Ces derniers ont même eu droit à une visite fort appréciée du brise-glace, selon Louis Fortier. » source BOUCHARD, Alain (1999). « Louis Fortier rentre du pôle Nord : Le réchauffement de la planète n'est pas une blague », Le Soleil, 13 octobre, p. A12.

Réf. « [...] la végétation arctique est très pauvre; aucun arbre n'obstrue la vision et les plantes ne s'élèvent qu'à quelques centimètres de terre [...] » source CHOQUE, Charles (1998). Guy Mary-Rousselière, 1913-1994, Montréal, Médiaspaul, p. 47.

Voir circumnordique.


aréal, adj.

Déf. 1/1. Se dit de toute étendue.

Rem. Anglicisme. De areal. || Du latin area pour « espace ». || Générique utile qui, même dans la langue courante, permet de rendre, à la fois, « territorial » source niveau politique au Canada - « spatial » source dont le sens glisse d'ailleurs vers le cosmos - et « régional » source aire emboîtée dans une aire plus vaste.


arrêt de neige, n. m.

Déf. 1/1. Réglementation concernant la retenue de la neige sur les couvertures des édifices.

Cit. « Les arrêts de neige concernent donc principalement les citoyens des quartiers centraux de Québec. » source FORTIN, Francis (2000). « Des clôtures sur les toits », Le Soleil, Québec, 18 novembre, p. F8.

Rem. L'expression appartient au langage administratif dans certains pays à neige. || L'entité est surtout pertinente dans les régions hivernales à tapis nival épais et à habitations de forte structure.

Voir barre à neige, décharge de toit, glace de gouttière, glaçon.


arrière-pays, n. m.

Déf. 1/1. Espace économique beaucoup moins peuplé que la partie frontale, de base, qui lui sert d'appui.

Cit. « À l'automne de 1926, mon père avec deux de ses neveux, acquit un vaste terrain qui bordait tout un côté du lac Pierre, à Saint-Alphonse, à une vingtaine de milles au nord de Joliette. Dans cet arrière-pays, les Laurentides sont à proximité de la ville et leurs centaines de lac y ont de tout temps attiré les Joliettains » source BDTS (Georges-Émile Lapalme, Le bruit des choses réveillées, 1969, 358 p.)

Cit. « En parterres de mousses et de lichens délicatement ouvragés. En affleurements rocheux et en mares innombrables qui étincellent au soleil ou sourient aux nuages. L'arrière-pays compte presque autant de lacs qu'il y a de vagues sur le golfe du Saint-Laurent. » source BDTS (Denyse Perreault, De Havre-Saint-Pierre à Natashquan : la voie est libre, Franc-Vert, Février-Mars 1997, Vol. 14, No. 1, p. 17-22)

Rem. Par exemple, l'arrière Côte-Nord. || Le concept d'arrière-pays reflète l'idéologie des non-Autochtones qui, résidant dans les grandes villes, s'intéressent aux matières premières dans le lointain. || L'arrière-pays peut comprendre divers types : no man's land, sites ponctuels reliés, décision de non-développement.

Voir frontier, outland.


artéfact, n. m.

Déf. 1/1. Objet, phénomène ou événement tenant à l'intervention ponctuelle de l'homme et exprimant ses marques, même légères, dans l'écoumène.

Rem. Notion pertinente notamment dans la paléoculture autochtone.


ataronter, v.

Déf. 1/1. Faire des manifestations solennelles, religieuses, sociales ou spécifiquement revendicatrices.

Réf. SOCIÉTÉ DU PARLER FRANÇAIS AU CANADA (1902-1904). Bulletin du parler français au Canada, Québec, Société du parler français au Canada, 12 vol.

Rem. Le terme est relevé en Amérique vers 1750 par le père belge P.-Ph. Potier. || Langues algiques, groupe de parlers indiens apparentés, de l'Atlantique jusqu'au Mackenzie. || On relève une parenté de sens et même de forme du mot ataronter avec le mot haranguer. || Le terme fait référence à des activités des Autochtones, telles que « chanter la guerre » ou entreprendre des démonstrations parfois avertissantes.


Atikamekw, n. pr.

Var. [Atikamekw, Attikamek]

Déf. 1/1. Nation indigène à l'intérieur du Québec méridional.

Cit. « Par ailleurs, le Conseil des Attikamek et des Montagnais (CAM) a reproché à Hydro-Québec de ne pas avoir évalué la toxicité chronique chez les animaux » source BDTS (BAPE, Administration publique, Rapport #73)

Réf. « [...] le mot s'écrit ainsi par suite d'une décision de l'Institut linguistique atikamekw; conforme à l'orthographe standardisée, il reflète la prononciation vernaculaire; la forme ne heurte aucune habitude [...] » source SARRASIN, Robert (1994). Recherches amérindiennes au Québec, Montréal, 24, 4, p. 101.

Rem. Environ 5 000 de ces indiens sont localisés en Mauricie et Lanaudière. || Le mot est aussi employé comme adjectif et comme nom commun, pour désigner la langue parlée par les indiens appartenant à cette nation.

Voir Autochtone, Québec autochtone.


attelage, n. m.

Déf. 1/2. Mécanisme traditionnel de traction.

Cit. « [...] le conseil municipal faisait tracer une route sur laquelle glissaient les attelages [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 56.

Rem. Le mot renvoie à un système de déplacement, ici considéré en saison froide.

Voir chemin croche, travail.


attelage, n. m.

Déf. 2/2. Chevaux, boeufs, rennes, chiens.

Cit. « On ne reste pas là, le monstre nous écraserait sans pitié, c'est certain. Un cri d'épouvante et nous voilà juchés sur le perron, les yeux grands ouverts pour regarder passer cet attelage gigantesque de deux chevaux aux yeux cachés par des visières de cuir sombre, aux gueules décorées de glaçons, aux fessiers si hauts, et cette gratte-charrue impitoyable que rien n'arrête avec, grimpé dessus, ce bonhomme, géant rigide qui glousse à intervalles réguliers des ordres bizarres d'une voix carverneuse » source BDTS (Claude Jasmin, La petite patrie, 1972, 141 p.)

Rem. Le terme désigne ici des bêtes de trait. S'il y a plusieurs animaux, ils sont disposés côte-à-côte ou l'un derrière l'autre.


Autochtone, n. pr.

Var. [Autochtone, Indigène]

Int. s2

Déf. 1/3. Groupe d'individus, peuple ou nation, de souche antérieure aux colonisations européennes, conscient de former une entité culturelle distincte, mais vivant en situation bilingue ou plurilingue, référant à un territoire d'appartenance largement aux mains des sociétés dominantes, pratiquant un genre de vie traditionnel, actualisé ou moderne, enfin, désirant la promotion d'institutions locales, régionales et territoriales à l'intérieur du Canada ou du Québec.

Cit. « Entre toi pis moi, quelle différence qu'il y a entre un Autochtone pis moi ? La plus grande bêtise que les blancs ont commise, c'en est une flagrante. Ils ont occupé les terres, ils se sont pas préoccupés d'eux autres » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 04 - Homme (Nortbertville) - 58 ans / 9 ans scolarité / 10 heures TV)

Rem. L'emploi de la majuscule est recommandé quand le mot Autochtone est en situation de nom propre. || Le mot Autochtone tend à remplacer Amérindien. || Onze nations autochtones vivent à l'intérieur du Québec.

Voir Amérindien, ataronter, autochtonité, écoumène des Autochtones, non-Autochtone, nordiste, Peuples premiers, Québec autochtone, terres et la section « Aspects lexicologiques ».


Autochtone, n. pr.

Déf. 2/3. Terme qui rassemble Indiens, Inuits et Métis.

Rem. Par exemple, Innu du Québec-Labrador, Inuit du Nunavut. || Selon la Constitution canadienne, Ottawa, depuis 1982.


autochtone, adj.

Var. [autochtone, indigène]

Déf. 3/3. Se dit de la pensée, des expressions et du genre de vie des Indiens, Inuits et Métis.

Cit. « Pendant longtemps, les policiers autochtones ont été les seuls policiers du Québec à ne pas être armés, explique Jean-Paul Brodeur, professeur à l'École de criminologie de l'Université de Montréal. » source GAGNÉ, Jean-Simon (1999). « Ces policiers qui aiment trop... leurs armes », Le Soleil, Québec, 2 octobre, p. A18.

Réf. « [Peuples autochtones,] collectivités aujourd'hui non dominantes du point de vue économique, politique et socio-culturel, descendants des habitants originels d'un territoire donné, victimes de génocide, de conquête et de colonisation [...] » source SCHULTE-TENCKHOFF, Isabelle (1999). « Peuples autochtones : perspective internationale », Confluences, Montréal, Éditions françaises, 1, 1, p. 29.

Rem. Le terme se manifeste en de nombreuses langues.

Voir autochtonyme, inuktitut, Nunavut.


autochtonie, n. f.

Int. s2

Déf. 1/1. Tout ce qui concerne les Autochtones préhistoriques et contemporains, particulièrement quant au territoire et aux manifestations culturelles.

Cit. « En résumé, trois dérives phantasmatiques guettent le discours de formation fondamentale de type fondamentaliste : le phantasme de la grande culture élitiste qui invite à coller au savoir conçu trop souvent comme une collection de réponses plutôt que comme la source d'un pouvoir d'interroger; le phantasme de l'autochtonie qui invite à coller au pays plutôt que de contribuer à le bâtir dans l'accueil et l'approfondissement des différences essentielles [...] » source BDTS (Christiane Gohier, La formation fondamentale [Actes du Xie colloque interdisciplinaire de la Société de philosophie du Québec], 1990, 399 p.)

Rem. Le mot entre dans le français en 1861, mais c'est en 1983 qu'est suggéré le sens englobant, présenté ici. || L'autochtonie exprime une valeur d'« existence » ou trait permanent qui transcende les valeurs classiques d'« échange » et d'« usage » qui, elles, réfèrent davantage à l'« avoir » plutôt qu'à l'« être ».


autochtonien, adj.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Se dit de l'autochtonie et des Autochtones.

Rem. Le terme date de 1983. || Entité de portée générale.


autochtonisme, n. m.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Systèmes politiques, économiques et culturels au double plan de la pensée et de l'action.

Cit. BOUDREAULT, René (1999). « Pour un autochtonisme responsable », Confluences, Montréal, Éditions françaises, 1, 2, p. 38.

Rem. Le sens date de 1983. || Adaptation de l'anglonyme autochtonism, 1857, Oxford Dictionary. || L'autochtonisme est dit foncier en rapport au problème des terres.

Voir ataronter, autochtonité, écoumène de s Autochtones, interculturel premier, Nunavik.


autochtoniste, adj.

Int. f2

Déf. 1/1. Situation, phénomène ou individu engagé dans l'autochtonisme.

Cit. « [...] une politique autochtoniste : suggestions aux non-Autochtones [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1991). « Une politique autochtoniste », Environments, Waterloo (Ontario), 21, 2, p. 8-15.

Voir nordisme, Sud/Nord/Sud intra-québécois.


autochtonité, n. f.

Int. f2 s1

Déf. 1/1. Qualité d'être Autochtone ou de témoigner nommément de l'autochtonie.

Rem. Le terme date de 1990. || Par évolution vocabulairique, le mot tend à remplacer amérindianité.

Voir autochtonité contemporaine, autochtonité traditionnelle, autochtonyme.


autochtonité contemporaine, n. f.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Fait des caractères composites actuels des Peuples premiers.

Rem. Le terme exprime un objectif de symbiose par les Autochtones eux-mêmes des concepts d'ancienneté, d'actualisation et de modernité. On trouve un exemple de cette union dans Air Inuit, le nom d'une compagnie de transport.

Voir Autochtone.


autochtonité traditionnelle, n. f.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Traits millénaires amérindiens dont certains se sont prolongés dans le temps.

Réf. « [...] les Indiens courent, tirent, tuent, marchent, pour vivre, et dans une explosion de liberté telle que l'on comprend facilement qu'ils préfèrent ces joutes incertaines avec un gibier fuyant, à toute une sécurité sociale de meilleur aloi [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 73. (Collection Clefs de l'aventure).

Rem. Par exemple : un parka en peau de caribou. || L'autochtonité traditionnelle se manifeste par le genre de vie à l'ancienne.

Voir Autochtone.


autochtonoïde, adj.

Int. f2 s1

Déf. 1/1. Personnes, artéfacts ou entités vocabulairiques prenant ou suggérant une allure indigène.

Rem. Le mot autochtonoïde caractérise souvent les interventions des non-Autochtones. Par exemple, le mot Kebeckootut.


autochtonyme, n. m.

Var. [autochtonyme, amérindianyme]

Int. f2 s2

Déf. 1/1. Toute entité vocabulairique formée à partir d'une langue amérindienne ou d'une autre langue pourvu qu'elle exprime quelque chose de l'autochtonie.

Cit. « [...] le troisième problème concerne les amérindianymes de toute langue [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1972). « Caractères et problèmes de la choronymie du Nord canadien », Mémoires de la Société royale du Canada, Ottawa, Société royale du Canada, IV, X, p. 38.

Rem. Les autochtonymes constituent un très vaste corpus et sont de divers types : toponymes, autres noms propres, mots de la langue commune, termes proprement dits. || À cause des contacts interlangues, plusieurs de ces entités véhiculent des confusions de forme et de sens. Il en est ainsi du sens des mots esquimau, Québec. || Exemples d'autochtonymes : Katimavik, Denendeh, Montagnais et le toponyme Kuujjuaq. || Étant donné le glissement d'Amérindien en faveur d'Autochtone, le terme autochtonyme pourrait remplacer à la fois les entités voisines d'amérindianisme et d'amérindianyme. || Les autochtonymes créés au Québec peuvent, de part et d'autre de 1959, être qualifiés de canadianismes ou de québécismes.


autoneige, n. f.

Déf. 1/1. Véhicule motorisé de la taille d'une automobile, pouvant faire son propre chemin sur le manteau nival et utile dans le transport de quelques passagers.

Cit. « Ya pas de pollution encore / ya ben des gens qui prétendent de / de prendre de la bonne air en faisant de l'autoneige / c'est pas une bonne façon / comment ça / surtout dans le bois / les gens se suivent là / dix quinze de suite / dans le bois ya pas d'air / l'exhaust des moteurs reste là / pis on respire rien que de l'exhaust des moteurs [...] » source BDTS (Enquêtes orales, Estrie 137H 46 7 Trav. Spec.)

Cit. « Yena que c'est collecté à chaque érable / mais lui y s'est faite des bassins à différentes places / pis y ramasse l'eau en autoneige / pis là (la fillette / à pied à pied) y vide ça dans ses / ben à pied / y partent à pied / c'est certain qu'y courent pas les / l'érable avec chaque autoneige / mais y font un bout avec / pis ça descend en / en bas dans des / des grosses cuves là / c'est de même aujourd'hui [...] » source BDTS (Enquêtes orales, Estrie 207F 36 7 Trav. Spec.)

Réf. « [...] Joseph Armand Bombardier veut inventer un véhicule pour vaincre la neige et aider les travailleurs, l'hiver [...] » source O'NEIL, Jean (1999). Hivers, Montréal, Libre Expression, p. 148.

Rem. Le mot autoneige est parfois employé au masculin. || Dans la langue populaire, le mot snow est utilisé comme abréviation de snowmobile, mot anglais désignant l'autoneige. || On trouve une photographie d'un snowmobile prise à Bernard Harbour, dans la région de Coppermine, dans Canada's Western Arctic, Ottawa, ministère de l'Intérieur, 1931, p. 33. || Au cours des années 1950, l'autoneige est décrite comme suit : « autoneige à chenille, à patins-avant mobiles ». Ce mode de déplacement est antérieur à la motoneige.


autonomie gouvernementale, n. f.

Déf. 1/1. Position de l'État en fonction de laquelle des groupes autochtones obtiennent une autorité accrue dans la gestion de leurs affaires.

Cit. « [...] dans le cas des Autochtones, le droit à l'autonomie gouvernementale est conforté par trois autres sources [...] » source CANADA, COMMISSION ROYALE SUR LES PEUPLES AUTOCHTONES (1996). À l'aube d'un rapprochement : points saillants du Rapport de la Commission royale sur les peuples autochtones, Ottawa, Ministre des Approvisionnements et Services Canada, p. 24.

Rem. Les deux termes d'autonomie et de gouvernement devraient être suffisamment définis avant la mise en oeuvre des objectifs politiques. || En principe, des auteurs distinguent l'autonomie politique (coexistence de pays), l'autonomie gouvernementale (dévolution du pouvoir d'en haut) et l'autonomie administrative (simple gestion de programmes au niveau local).

Voir droit inhérent.


Autres, n. pr. m. pl.

Déf. 1/1. Individus autres qu'Indien, Inuit ou Métis.

Rem. Le mot s'emploie au sens de personnes, peuples ou nations. Il s'agit d'une expression vague, non souhaitable, mais qui permet d'éviter le mot Blancs.

Voir non-Autochtone.


avalanche, n. f.

Déf. 1/1. Descente brutale d'un tapis de neige mal fixée dans le haut d'un versant et qui produit en contre-bas une épaisse accumulation de matière nivale, minérale et végétale.

Cit. « [...] au Nouveau-Québec, l'avalanche du 1er janvier à Kangiqsualujjuaq a fait cinq morts et vingt-cinq blessés [...] » source GENEST, Claude-G. (2000). Dictionnaire de géomorphologie, Trois-Rivières, La Société de géographie de la Mauricie inc., p. 16.

Réf. « Le skieur a été victime d'une avalanche survenue [...] dans le parc de la Gaspésie. [...] Le redoux de février a créé une couche de glace maintenant recouverte de neige. Or, cette deuxième accumulation de neige poudreuse et granuleuse est particulièrement instable. » source MICHAUD, Henri (2000). « Avalanche mortelle en Gaspésie : Le corps retrouvé sous la neige », Le Soleil, Québec, 20 mars, p. A3.

Rem. Au Québec, les montagnes étant moins élevées et moins habitées que les Alpes, les risques d'avalanche et d'accidents sont moins nombreux.


averse de neige, n. f.

Déf. 1/1. Chute nivale, brève, locale, forte en intensité, mais faible en quantité.

Cit. « Le studio offre ainsi un ensemble d'outils simples et efficaces qui permet aux utilisateurs de mener rapidement à terme leurs projets. D'autant plus que le logiciel Taarna est ce qu'on appelle dans le milieu « un environnement ouvert » : on peut concevoir des outils particuliers et les brancher dans le logiciel pour répondre aux besoins précis d'une personne. " Une averse de neige, par exemple, n'est pas quelque chose que notre système général peut créer facilement, explique Pierre Lachapelle. On peut cependant très bien développer une option capable de le faire et la rentrer dans le système par la suite. " » source BDTS (Bruno Dubuc, Infographie : place à l'acteur de synthèse!, Interface, septembre-octobre 1994, Vol. 15, No. 5, p. 49-51)

Réf. « [...] le mot averse ne peut s'appliquer à la neige, à moins d'une extension de sens qui me semble exagérée et inutile [...] » source BÉGUIN, L.-P. (1976). « Averse de neige (sic) », Le Devoir, Montréal, 25 novembre, p. 7.

Rem. Le déterminatif précise la nature d'un matériel qui n'est pas liquide comme la pluie. || L'expression est critiquée par les puristes. || Dans le cas de l'averse de neige, l'apport atmosphérique produit une accumulation nivale bien plus faible que celle de la bordée.

Voir précipitations solides.


aveuglement nivo-glacique, n. m.

Int. f1

Déf. 1/1. Perte de la profondeur du champ de vision par suite des effets combinés d'une couverture légèrement nuageuse et de la réflexion solaire directe ou diffuse, sur des surfaces de neige et de glace, pâles et topographiquement uniformes.

Rem. Cette expression est préférée à celle d'éblouissement nival.

Voir albedo, hiver blanc, lunette inuite.


avion sur skis, n. m.

Déf. 1/1. Appareil aérien dont le dispositif d'atterrissage comprend des patins.

Réf. « À Fort-Providence, la neige était tellement abondante que nous n'arrivions pas à décoller; nous damèrent la neige avec des raquettes jusqu'à ce que les skis de l'avion ne s'enfoncent plus [...] » source FULLERTON, Elmer (1934). La revue de l'Impériale, Toronto, automne 1999, p. 27.

Rem. Expression utilisée en pays de neige.

Voir neige damée, ski, véhicule d'hiver.


babiche, n. f.

Déf. 1/1. Produit de cervidé servant de matériel dans le tressage artisanal ou comme courroie.

Cit. « Outre le fauteuil du chef de famille et la chaise berçante d'Amable sur lesquels nul n'osait s'asseoir, il y avait une dizaine de chaises, droites et basses, les plus anciennes taillées au couteau, à fond de babiche tressée et au dossier faiblement affaissé par l'usage; les autres cannées d'éclisses de frêne; toutes adossées au mur » source BDTS (Germaine Guèvremont, Le Survenant [Édition critique], 1989, 305 p.)

Cit. « L'anguille se garde bien dans le sel... et il y avait 120 jours maigres sur les calendriers de l'époque», rappelle l'historien. « On transformait la peau en " babiche ", utilisée pour tresser les fonds de chaise et les raquettes ou attacher les cheveux. Les surplus servaient d'engrais » source BDTS (Bernard Samson, Géographica : La manne de l'habitant, L'Actualité, 1er juillet 1999, Vol. 24, No. 11, page 16)

Réf. « [...] peau apprêtée, découpée en lanières servant à la fabrication de raquettes, fonds de chaise, etc., à la manière des Amérindiens [...] » source JUNEAU, Marcel (1977). Problèmes de lexicologie québécoise : prolégomènes à un Trésor de la langue française au Québec, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 103. (Collection Langue française au Québec, 3e section, Lexicologie et lexicographie). || ROUSSEAU, Jacques (1971). Le parler canadien et le français universel, Trois-Rivières, Éditions du Bien public, (1re édition : 1969), p. 18.

Rem. Babiche, nom amérindien, d'après Rousseau (1971).

Voir raquette de neige.


bac à glace, n. m.

Déf. 1/1. Récipient manuel pouvant contenir des cubes de glace destinés au refroidissement des boissons à consommer.

Voir glace de boisson.


baie, n. f.

Déf. 1/1. Échancrure évasée inscrite le long d'une côte.

Cit. « Lors de sa première exploration du golfe du Saint-Laurent (c'était au printemps de 1534), le navigateur malouin Jacques Cartier, après avoir longé les côtes de Terre-Neuve et celles du Labrador, dont l'aspect farouche et désolé lui fit écrire dans son livre de bord qu'elles étaient " la terre que Dieu donna à Caïn ", le capitaine mit le cap au sud-ouest, traversa l'immense fleuve, et pénétra dans une baie profonde qu'il nomma, surpris par la douceur de son climat, la baie des Chaleurs » source BDTS (Alain Grandbois, Proses diverses [Édition critique], 1996, 482 p.)

Réf. «  [Dans une baie,] la largeur de l'entrée est plus grande que la pénétration vers l'intérieur [...] » source DAINVILLE, François de (1964). Le langage des géographes : termes, signes, couleurs des cartes anciennes, 1500-1800, Paris, A. et J. Picard, p. 107.

Rem. La baie est plus vaste qu'une anse.

Voir baie d'Hudson.


baie de James, n. pr. f.

Var. [baie de James, baie James, James's Bay]

Déf. 1/1. Nappe hydrographique au sud de la mer d'Hudson.

Cit. « D'après les cartes dressées par les ingénieurs, ces territoires comprenaient des lacs, des vallées, des rivières, des montagnes, et s'allongeaient vers le grand Nord depuis le lac Saint-Joseph dans la direction de la baie de James, de la baie d'Hudson » source BDTS (Alain Grandbois, Proses diverses [Édition critique], 1996, 482 pages)

Réf. « James's Bay » source BOUCHETTE, Joseph (1832). || The British dominions in North America : or, A topographical and statistical description of the provinces of Lower and Upper Canada, New Brunswick, Nova Scotia, the Islands of Newfoundland, Prince Edward, and Cape Breton; including considerations on land-granting and emigration; to which are annexed the statistical tables and tables of distances, London, Longman, Rees, Orme, Brown, Green and Longman, vol. I, p. 29. || LAVERDIÈRE, Camille (1972). Sur l'utilisation de la préposition de, dossier manuscrit, Montréal, UDM, auteur, s. p.

Rem. Hydronyme descriptif. || Le de apparaît pour rendre l'inévitable James His Bay ou James's Bay des cartes originelles du XVIIe siècle. Au sujet de la structure de l'expression baie de James, voir Laverdière (1972). || Cette baie se situe dans la partie méridionale de l'Hudsonie et fait à la fois partie du Moyen Nord proche et du Moyen Nord de l'Ouest. || Les eaux de la baie de James sont sous juridiction fédérale, et celle-ci est disputée par des provinces riveraines.

Voir bottom of the Bay.


Baie-de-James, n. pr. f.

Var. [Baie-de-James, Baie James, Baie-James]

Déf. 1/1. Région proprement terrestre de développement à l'est de la baie du même nom.

Rem. 1966. || On note un flottement dans l'usage en ce qui concerne les formes orale et écrite de l'expression. || L'emploi des traits d'union est recommandé, car il s'agit d'un territoire à caractère administratif. || Le nom Baie-de-James désigne une aire localisée sur la façade ouest de la péninsule du Québec-Labrador. || Il n'est pas souhaitable d'utiliser un hydronyme marin pour désigner une étendue continentale. Cependant, cet usage est établi.

Voir BJ, municipalité de la Baie-James, Radissonie.


baie d'Hudson, n. pr. f.

Déf. 1/1. Nappe d'eau océanique située à l'intérieur du Canada.

Cit. « D'après les cartes dressées par les ingénieurs, ces territoires comprenaient des lacs, des vallées, des rivières, des montagnes, et s'allongeaient vers le grand Nord depuis le lac Saint-Joseph dans la direction de la baie de James, de la baie d'Hudson » source BDTS (Alain Grandbois, Proses diverses [Édition critique], 1996, 482 pages)

Rem. En réalité, et en dépit de l'utilisation ici du générique baie, il s'agit plutôt d'une mer quant aux caractères océaniques, et d'un golfe quant à l'enfermement d'une nappe d'eau ouverte sur un détroit. Ici, mer d'Hudson est une expression préférée à celle de baie d'Hudson, cette dernière ayant déjà comme affluent une autre baie, la baie de James.

Voir baie, Hudsonie.


Baie James, n. pr. f.

Déf. 1/1. Route de Matagami à Radisson en vue du développement hydro-électrique de La Grande Rivière par Hydro-Québec.

Rem. Il s'agit ici d'une voie terrestre de pénétration faisant partie de la trans-taïga.


bain de neige, n. m.

Déf. 1/1. Exploit de courte durée qui consiste à exposer directement à un manteau nival moelleux une partie dévêtue de son corps.

Cit. « [À Québec,] prendre un bain de neige sous le regard de centaines de spectateurs bien emmitouflés dans leurs vêtements d'hiver! » source PARENT, Anne-Marie (1999). « Carnavals, fêtes et ripailles », Québec-Canada. Grandeur Nature, La Rochelle, Atlantéa, janvier, p. 12.

Voir sports d'hiver.


bal des neiges, n. m.

Var. [bal des neiges, bal de neige]

Déf. 1/2. Festival d'hiver.

Cit. « Il y aura une tempête de plaisirs pendant 10 jours à Ottawa, à partir du bal de neige, le treizième. Le gala d'ouverture des festivités sera diffusé à Radio-Canada samedi à 22 h 30 » source BDTS (Francine Grimaldi, Triste fin de mois, La Presse, Mercredi 30 janvier 1991, page B4)

Rem. L'expression réfère au tourisme. || Le bal des neiges est un événement tenu annuellement à Ottawa-Hull. Certaines activités se font en sécurité sur la glace du canal Rideau. || Homonyme possible de balle de neige.

Voir fête d'hiver, plaisirs d'hiver.


bal des neiges, n. m.

Var. [bal des neiges, bal de neige]

Déf. 2/2. Soirée costumée tenue à l'occasion des festivités hivernales, notamment durant les carnavals.

Voir Carnaval d'hiver de Québec.


baliser, v.

Déf. 1/2. Agrémenter le paysage par des artifices de reconnaissance.

Cit. « [L'évêque venant,] les chemins conduisant à l'église étaient balisés, c'est-à-dire plantés de jeunes arbres de sapin, de peuplier et d'érable [...] » source CASGRAIN, Henri Raymond (1917). Une paroisse canadienne au XVIIe siècle [La rivière-Ouelle], Montréal, Beauchemin, p. 91.

Rem. En hommage.


baliser, v.

Déf. 2/2. Installer des marques d'orientation le long d'une voie nivale de circulation.

Cit. « [...] sur la glace du chenal, le chemin d'hiver est balisé [...] » source L'Ange-Gardien, verbatim, 1959.

Rem. Indicateur routier.

Voir saintmichel.


balle de neige, n. f.

Déf. 1/2. Projectile nival utilisé lors des assauts de forts de neige ou durant des jeux libres entre individus.

Réf. LA SOUDIÈRE, Martin de (1987). L'hiver : à la recherche d'une morte-saison, Lyon, La Manufacture, p. 244. (Collection Homme et la nature).

Rem. La référence donnée ci-dessus renvoie à un tableau représentant une « Bataille [de balles] de neige » (Italie, XVe siècle) et reproduit dans l'ouvrage de De la Soudière. || La balle de neige est une petite sphère nivale construite par la pression de la main. || L'expression appartient au langage pseudo-militaire d'enfants et d'amoureux et s'emploie généralement au pluriel. || La balle de neige est différente de la boule de neige.

Voir neige pelotante, plaisirs d'hiver.


balle de neige, n. f.

Déf. 2/2. Façade d'une pelotte de neige dure en immersion dans un sirop d'érable épais.

Rem. La balle de neige est une petite sphère nivale construite par la pression de la main.

Voir tire d'érable sur la neige.


ballon sur glace, n. m.

Déf. 1/1. Type de sport pratiqué sur une surface d'eau gelée et dont les équipes adverses s'échangent une grosse balle gonflée.

Cit. « Les préparatifs du 20e tournoi de ballon sur glace et de hockey-bottine de Clermont vont bon train. Au ballon sur glace (contact), chaque club se compose de six joueurs plus un gardien (24 équipes); au hockey à pied (compétition et participation), six joueurs et un gardien (36 équipes) » source BDTS (Sans auteur, Sport Local en bref : Limoilou inscription hiver 1994, Le Soleil, Vendredi 21 janvier 1994, page S10)

Voir glisse, sports d'hiver.


banc de glaces, n. m.

Var. [banc de glaces, banc de glaces flottantes, banc de glace]

Déf. 1/1. Masse glacielle hétérogène et généralement en mouvement.

Cit. « [...] en février, de l'île aux Grues à Cap Saint-Ignace, un banc de glace barre la route [aux canotiers insulaires] [...] » source O'NEIL, Jean (1999). Hivers, Montréal, Libre expression, p. 186.

Réf. « bancs de glace » source BESCHERELLE, Louis-Nicolas (1851). Dictionnaire national, ou Dictionnaire universel de la langue française, Paris, Garnier, vol. 1, p. 340.

Rem. Dans cette expression, le mot banc est utilisé au sens de « matière glacique plus ou moins épaisse, étendue et continue ». || On relève bancq de glasses au XVIe siècle. || Le banc de glace constitue une couche moins vaste que la banquise et est plutôt de la taille d'un floe. || Il s'agit d'un champ de glaces (de moyenne étendue).

Voir descendre.


banc d'emprunt, n. m.

Déf. 1/1. Site de sédiments meubles, terres, sables et graviers - et parfois rocheux - fournissant des matériaux de construction préférablement non éloignés des lieux d'utilisation.

Cit. « Les matériaux de remblai, sable, gravier et till proviendront d'exploitations commerciales locales. Il ne sera pas nécessaire d'ouvrir de nouveau banc d'emprunt ou de carrière » source BDTS (BAPE, Administration publique, Rapport # 82)

Cit. « Dans les travaux de la première phase de la Baie-James, l'aulne crispé a été utilisé avec succès pour restaurer certains secteurs. Mais si l'utilisateur du banc d'emprunt s'en donne la peine, une plus grande variété de plantes pourront coloniser le milieu » source BDTS (UQCN, L'environnement : machinerie lourde, Franc-Vert, Mars-avril 1991, Vol. 8, No. 2, p. 17-32)

Voir gravelle.


banc de neige, n. m.

Déf. 1/2. Accumulation naturelle de neige locale et excédentaire.

Cit. « Alors je me sentis plus seul au monde que je pouvais l'être, certains soirs, en hiver, tout en haut du gros banc de neige derrière chez nous, à regarder la nuit très noire tomber sur le bois mort et les maisons fermées » source BDTS (Robert Lalonde, Où vont les sizerins flammés en été?, 1996, 167 pages)

Réf. POIRIER, Claude (1991). « banc de neige ou congère », Québec français, Québec, AQPF, 80, notice, p. 92-93.

Rem. L'expression est relevée dans les parlers régionaux de France et utilisée sous le Régime français au Canada. || À la matière purement nivale peuvent s'ajouter de la glace et des particules minérales. || Le mot banc rappelle la fermeté relative de la neige, mais le siège du « banc » est rarement à l'horizontale. || D'après certains auteurs, alors que banc de neige renvoie à une forme, congère fait plutôt appel au processus d'accumulation. || Il existe plusieurs types de bancs de neige. || Depuis les Découvertes, les notions de banc de neige, de banc de sable référant à des dangers de navigation ainsi que de banc de glaces flottantes semblent s'être mutuellement influencées. || En zone polaire, quand plusieurs bancs de neige existent parallèlement, on parle de zastrugi.

Voir chemin de travers, décharge de toit, neige-galerie, neige glacée, neige tassée, nivo-éolien, souffleuse, vague de neige.


banc de neige, n. m.

Déf. 2/2. Dépôt de neige artificiel, linéaire ou massif, le long des rues, sur les terrains vagues à l'intérieur d'une zone construite ou en bordure des agglomérations.

Cit. « [...] les cols bleus avaient l'ordre de " baisser les bancs de neige " [élevés par le déneigement public] devant les résidences des Fidéens [...] » source CHAMPAGNE, Pierre (1995). « Champagne brut », Le Soleil, Québec, 12 avril, p. B2.

Rem. Il est ici question de bancs de neige artificiels.

Voir bordure nivale, congère, déneigement des voies publiques.


banc de poudrerie, n. m.

Déf. 1/1. Dépôt nival local dont l'excédent d'épaisseur tient au vent.

Rem. Il peut y avoir plusieurs bancs de poudrerie, plus ou moins parallèles.

Voir banc de neige, congère, poudrerie, vague de neige.


bande indienne, n. f.

Var. [bande indienne, bande]

Déf. 1/1. Communauté d'Indiens dont la structure administrative dite Conseil de Bande est reconnue par les gouvernements.

Cit. « Nous allons devoir apprendre à vivre avec les aspects positifs et négatifs de la route, avance Jules Wapistan, chef du conseil de bande. Nous ne serons plus isolés comme avant, tout sera plus facile au point de vue transport des marchandises... y compris celui de la drogue, ce qui nous inquiète beaucoup. » source BDTS (Denyse Perreault, De Havre-Saint-Pierre à Natashquan : la voie est libre, Franc-Vert, Février-mars 1997, Vol. 14, No. 1, p. 17-22.)

Rem. L'expression est une traduction de l'anglais indian band. || La bande n'est pas considérée par les Autochtones militants comme une autorité politique d'esprit traditionnaliste.

Voir Autochtone, Oujé-Bougoumou, réserve.


banquise, n. f.

Déf. 1/1. Champ de glaces flottantes, étendu et plutôt dérivant.

Cit. « [...] le navire transportant des hommes devient parfois prisonnier des banquises et doit être abandonné [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 146. (L'auteur cite Henri de Puyjalon, 1894.)

Réf. LAHOUD, Pierre, et Henri DORION (2001). Le Québec vu du ciel : au rythme des saisons, Montréal, Éditions de l'Homme, p. 70-71. (Photos).

Rem. D'après Le Robert, il s'agit d'un emprunt à une langue scandinave. || Le formant ne renvoie pas à la notion de « banc » comme dans banc de neige, mais à celle de « banc » dans banc de glaces flottantes. || Au plan de la composition, il s'agit d'une glace conglomératique, c'est-à-dire non homogène; de plus, elle contient généralement de la neige. || Il ne faut pas confondre la banquise, d'une part, avec l'iceberg et le floe et, d'autre part, avec le pied de glace qui, avant sa dislocation, n'était d'ailleurs pas en état de translation. || La banquise existe non seulement dans la zone hautement polaire de l'océan Arctique, mais aussi aux moyennes latitudes, en hiver, sur les grandes nappes d'eau dynamiques et ouvertes sur la mer, par exemple, sur le golfe du Saint-Laurent.

Voir aller aux glaces, banc de glaces flottantes, coefficient de glacement, glace de dérive, glaciel, île de glace, nivo-glacique, pack, terra glacia.


barbare, n.

Déf. 1/1. Autochtone.

Rem. Par extension de sens, le mot s'est, un temps, appliqué aux Indigènes.

Voir la section « Aspects lexicologiques ».


barre à neige, n. f.

Déf. 1/1. Article en bois ou en métal retenant la neige accumulée sur les parties supérieures des édifices et l'empêchant de tomber sur les trottoirs et voies publiques.

Rem. La barre à neige est un objet installé sur certaines habitations. || La barre à neige peut comprendre crochet, planche, piton, lame et autres dispositifs de blocage. || L'expression s'emploie généralement au pluriel.

Voir arrêt de neige, décharge de toit.


barren, n. m.

Int. s2

Déf. 1/1. Terrain sans arbres, mais non vide.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1990). « Pertinence du mot barren », La Terre et les hommes : mélanges offerts à Max Derruau, Clermont-Ferrand, Association des publications de la Faculté des lettres et sciences humaines de Clermont-Ferrand, p. 573-586. (Collection Faculté des lettres et sciences humaines de l'Université de Clermont-Ferrand II).

Rem. Le mot barren constitue la base d'un provignement d'environ 60 entrées. || Le mot barren désigne un paysage et une végétation de niveau Grand Nord || Anglonyme. || Dérivé : barrennique, adjectif.

Voir Arctique, Barren Grounds, ligne des arbres, terres stériles, toundra.


Barren Grounds, n. pr. m. pl.

Var. [Barren Grounds, Barren Lands, Barrens]

Déf. 1/1. Larges affleurements rocheux et largement dénudés.

Cit. « [...] quand la dernière épinette se dressera en bordure des Barren Lands nos hommes [venant du Sud] s'arrêteront, c'est le point maximum qu'ils ont décidé d'atteindre. Au-delà, c'est mauvais! Il n'y a pas de Fire! [de bois de feu] [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 73. (Collection Clefs de l'aventure).

Rem. Canadianisme de langue anglaise s'appliquant notamment au Keewatin ou Kivallik.

Voir arctique, barren, Grand Nord, Naskapi.


bas estuaire du Saint-Laurent, n. m.

Déf. 1/1. Nappe hydrographique approximativement située entre la partie occidentale de la Côte-Nord, sur la rive gauche, et le Bas-Saint-Laurent, sur la rive droite.

Rem. Régionyme d'une section de l'estuaire laurentin.

Voir estuaire, estuaire du Saint-Laurent.


bas Moyen Nord, n. m.

Déf. 1/1. Partie du Nord proprement dit.

Rem. Dans l'expression bas Moyen Nord, le mot bas est utilisé au sens de « nordicité géographique ayant une faible intensité de " nord " ». || Il faut distinguer le bas Moyen Nord du haut Moyen Nord. Le bas Moyen Nord est équivalent au Moyen Nord proche.

Voir indice nordique.


Bas-Saint-Laurent, n. pr. m.

Déf. 1/1. Région administrative du Québec localisée sur la rive sud de l'estuaire laurentien.

Cit. « En si peu d'années, l'Expo-Nature de Rimouski est devenue la principale activité touristique dans le Bas-saint-laurent et la Gaspésie, en dehors de la saison touristique estivale » source BDTS (André Bellemare, Chasse et pêche. Un marché aux puces géant à Charlesbourg, Le Soleil, Samedi 2 avril 1994, page S7)

Réf. QUÉBEC, BUREAU DE LA STATISTIQUE (1996). Le Québec, chiffres en main, Québec, Bureau de la statistique, p. 32.

Rem. La part de la population vivant dans cette région du Québec en 1995 s'élève à 2,9 %.

Voir Québec régional.


Basse Côte-Nord, n. pr. f.

Déf. 1/1. Région qui comprend un trait de côte et ses vis-à-vis, golfe du Saint-Laurent au sud et intérieur péninsulaire au nord.

Cit. « Un de nos premiers plans avait été d'atteindre Blanc-Sablon en canot, en pagayant tout le long de la Basse-côte-nord. C'était son invention à lui » source BDTS (Louis Hamelin, Betsi Larousse ou l'ineffable eccéité de la loutre, 1994, 273 pages)

Rem. La Basse Côte-Nord est une région située en aval de Kegaska. Blanc-Sablon s'y trouve.

Voir chicouté, Côte-Nord, détroit de Belle-Isle, Labrador canadien.


basses terres, n. f. pl.

Var. [basses terres, basses terres laurentiennes, basses terres du Saint-Laurent]

Déf. 1/1. Série de platons, talus, terrasses, buttes, marécages et petites vallées, de chaque côté du Fleuve, mais peu éloignée de lui.

Cit. « [...] l'évacuation [par les Autochtones] des basses terres du Saint-Laurent à la période protohistorique [...] » source RITCHOT, Gilles (1999). Québec, forme d'établissement : étude de géographie régionale structurale, Montréal, L'Harmattan, p. 117. (Collection Géographies en liberté).

Rem. Ces terres sont situées au Québec méridional.

Voir écoumène, mer de Champlain, plaine du Saint-Laurent.


bassin hydrographique, n. m.

Déf. 1/1. Espace d'écoulement, naturellement structuré, de toute forme et dimension, ayant une topographie locale irrégulière, non nécessairement limité par des montagnes, servant de cadre au peuplement ainsi qu'au développement économique.

Cit. « Réalisée ces dernières années par une équipe de professionnels de la Direction des écosystèmes aquatiques, cette étude dresse un portrait de la portion québécoise du bassin hydrographique de la rivière Châteauguay en ce qui a trait à l'abondance, à la diversité des communautés ichtyologiques (poissons) et benthiques (invertébrés vivant au fond des cours d'eau) » source BDTS (Pierre Bellemare, Premier bilan du bassin de la rivière Châteauguay, La Presse, Vendredi 18 octobre 1996, p. C11)

Cit. « Plus de 173 000 personnes habitent le bassin hydrographique de la rivière Chaudière. Les principales agglomérations urbaines sont : Saint-Georges, Sainte-Marie, Saint-Étienne-de-Lauzon, Saint-Nicolas et Charny » source BDTS (Nathalie Saint-Jacques et Yvon Richard, Développement d'un indice de qualité de la bande riveraine : application à la rivière Chaudière et mise en relation avec l'intégrité biotique, Ministère de l'Environnement du Québec, 1998)

Rem. On trouve la notion dans Philippe Buache, au milieu du XVIIIe siècle. || Exemple de bassin hydrographique : bassin international du Saint-Laurent.


bataille de claim, n. f.

Déf. 1/1. Dure chicane sur le terrain par des prétendants à de mêmes titres aréaux miniers.

Rem. Localisme vieilli. || La bataille de claim constitue un événement pouvant se produire en région sous-administrée.

Voir claim, Lac-Chibougamau.


batcher, se, v.

Déf. 1/1. Se faire une cuisine sommaire et peu nutritique.

Rem. Anglicisme. || De batch. || Activité d'homme en situation de célibataire et vivant isolé particulièrement dans la forêt.

Voir coureur de bois, old timer.


batture, n. f.

Déf. 1/4. Petits rochers insulaires faiblement émergés ou en émergence et sur lesquels se brisent ou s'agitent les flots.

Rem. Sens européen vieilli. || Terme de marine utilisé par Jacques Cartier. || L'acception décrite ici ne rend pas la situation québécoise.


batture, n. f.

Var. [batture, batture d'estuaire]

Déf. 2/4. Écoumène littoral alternativement soumis au battement des vagues suivant le marnage.

Cit. « [...] sur les hauts-fonds de Beauport, le projet [...] réduit à son strict minimum l'empiètement sur les marais intertidaux pour éviter le remplissage des battures [...] » source QUÉBEC, CONSEIL DES PORTS NATIONAUX. (1981). Étude des répercussions environnementales de l'extension du Port de Québec, Québec, Pluram inc., p. 13-14.

Rem. Dans cet emploi québécois du mot, la batture, plus qu'un frisson des eaux, désigne d'abord une rampe terrestre inclinée. || L'été, la batture d'estuaire n'a pas qu'une seule berge - trait mer/terre - mais deux, une basse berge et une haute berge, suivant le niveau de la marée.

Voir batture de terre, batture du Fleuve, reef.


batture, n. f.

Déf. 3/4. Trottoir de glaces riveraines.

Rem. Phénomène rencontré dans les pays froids où l'on constate la présence saisonnière de glaces de rive, notion déjà exprimée par les bordages chez Champlain. || Le glaciel complique pendant des mois le cycle batturier submersion/émersion.

Voir batture de glace, batture glacielle, glace de rive, pied de glace.


Batture, n. pr. f.

Déf. 4/4. Désignation de secteur d'estran.

Réf. « côte batturière » source MORISSONNEAU, Christian (1978). Le langage géographique de Cartier et de Champlain : choronymie, vocabulaire et perception, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 172. (Collection Choronoma). (L'auteur cite Champ lain, 1625).

Rem. Le mot batture, en tant que formant de noms de lieux, tient des fonctions de spécifique ou de générique. On relève environ 60 entrées dans le Répertoire toponymique du Québec (1987).

Voir batture du Fleuve.


batture d'eau douce, n. f.

Var. [batture d'eau douce, batture de rivière, batture de lac]

Déf. 1/1. Espace riverain et bas, subissant les variations du niveau hydrographique.

Rem. Les « battures du lac des Deux-Montagnes » sont signalées dans un acte de concession du 29 octobre 1732 à Rigaud. || La batture d'eau douce est une batture de rivière ou de lac qu'exprime un canadianisme par extension de sens. || La batture d'eau douce n'est pas une batture comme l'est la batture à marée de l'estuaire du Saint-Laurent.

Voir batture de terre, batture glacielle.


batture de chasse, n. f.

Déf. 1/1. Rivage laurentien ponctuellement aménagé au bénéfice des chasseurs.

Réf. « L'activité intensive de broutage des oies blanches sur la batture du Saint-Laurent, au printemps et à l'automne, est une cause de l'érosion rapide et de la dégradation étonnante des marais à scirpes du moyen estuaire du fleuve. La situation [...] inquiète vivement le géographe Jean-Claude Dionne, du département de géographie et du Centre d'études nordiques de l'Université Laval. » source BELLEMARE, André A. (2001). « Les oies blanches rétrécissent le Québec, le long du fleuve », Le Soleil, Québec, 19 avril, p. E28.

Voir cache, métier des glaces, oie des neiges.


batture de pêche, n. f.

Déf. 1/1. Rivage permettant de pêcher sous la glace.

Rem. La batture de pêche se rencontre en situation d'une certaine profondeur des eaux.

Voir batture glacielle, cabane de pêche, pêche blanche.


batture de terre, n. f.

Var. [batture de terre, batture d'été]

Int. f1

Déf. 1/1. Substrat rocheux ou meuble, plus ou moins vaste, soumis alternativement au battement des eaux du large et dont l'étage supérieur est recouvert d'une végétation basse.

Réf. « battures. Grandes formations herbeuses, denses, partiellement submergées [...] parmi les plus célèbres, celles de Montmagny, de l'Île aux Coudres et du Nord de l'Île d'Orléans [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1946-1948). || Notes sur l'ethnobotanique d'Anticosti, Montréal, Jardin botanique, 2, p. 7. || PRAT, Henri (1933). Le naturaliste canadien, Québec, 60, 4, fig. 8 et 9.

Rem. Au XVIIe siècle, le mot est un canadianisme de sens. || L'expression réfère non plus à des hauts-fonds toujours ennoyés, mais bien à une terre continentale ou insulaire dont une tranche émerge à marée basse; ce faciès saisonnier, affecté chaque jour par la marée, est bien visible du printemps à l'automne; l'estran est étudié notamment en morphologie, hydrologie, biologie et géographie; rampe subdivisée en batture basse (ou slikke) et batture haute (ou schorre), d'après le vocabulaire international d'origine belge, selon Henri Prat. || Au plan végétal, mention d'une batture de foin à Terre-Neuve. || Les battures de terre constituent des aires que la Nouvelle-France va considérer. Au XVIIe siècle, de nombreux actes notariés du Québec mentionnent batture. || La présence d'herbes, l'absence d'arbres ainsi que les possibilités de chasse, de pêche et de circulation offrent des attraits aux premiers colons laurentiens. || Le cas échéant, la batture de terre se situe à l'une des extrémités du rang du fleuve.

Voir batture, batture de chasse, reef, timber cove.


batture du Fleuve, n. f.

Déf. 1/1. Trottoir littoral public et bien caractérisé tant au plan naturel - basse terrasse, glaces saisonnières, étages végétaux, sauvagine - qu'au plan humain - transport, loisirs, perspective paysagique.

Réf. « [...] capelan échoué à marée basse [sur les bords du Saint-Laurent]; ces battures de poissons aux écailles blanches et luisantes ressemblaient à de la neige amoncelée le long des clôtures [...] » source CASGRAIN, Henri Raymond (1917). Une paroisse canadienne au XVIIe siècle [La rivière-Ouelle], Montréal, Beauchemin, p. 102.

Rem. Dans cette expression, le mot Fleuve désigne le Saint-Laurent.

Voir batture, batture de chasse, batture de terre, batture glacielle, descendre.


batture glacielle, n. f.

Var. [batture glacielle, battures d'hiver, batture de glace]

Int. f2 s1

Déf. 1/3. Glace de bordure en partie nivale, fixée par le fond ou latéralement accolée et étouffant le déferlement des flots sur le substrat terrestre.

Réf. « [...] glace restée sur la batture à Longueuil [...] » source Le Canadien (19 avril 1850) cité par POIRIER, Claude (1998). || Dictionnaire historique du français québécois : monographies lexicographiques de québécismes, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 498. || « [...] eaux battant les glaces [...] » source CLAPIN, Sylva (1974). || Dictionnaire canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, (1re édition : 1894), p. 39.

Rem. Glace de batture, notion (et non l'entité) évoquée par Champlain. || L'intervention ci-dessus (f2 s1) a été effectuée en rapport à la situation québéciste. || Dans cette expression, le mot glaciel est employé au sens de « glaces flottantes ». || La batture glacielle est une sorte de glace-galerie quant au site, un peu comme une neige-galerie. || Ce phénomène de batture d'hiver existe, en saison froide, dans les pays tempérés.

Voir descendre, bourguignon, chaos glaciel, glace de rive, nivo-glaciel.


batture glacielle, n. f.

Var. [batture glacielle, batture d'hiver]

Déf. 2/3. Rivage de roc, de matériel meuble ou de végétation portant, après le déglacement saisonnier, la trace des modifications géologiques faites par les glaces flottantes.

Rem. La batture glacielle, c'est la batture de terre, légèrement modifiée par les glaces.

Voir désarboration littorale, pied de glace.


batture glacielle, n. f.

Var. [batture glacielle, batture d'hiver]

Déf. 3/3. Lieux de déplacement, de loisirs, de travail et d'observations, durant la saison froide.

Voir aller aux glaces, batture de pêche, ski de batture.


batture juridique, n. f.

Déf. 1/1. Grève sous la juridiction de la Couronne.

Réf. « Rejetant le pourvoi de cinq propriétaires de l'Île-aux-Grues, la cour d'appel confirme que les grèves et battures adjacentes à leurs lots font partie du domaine public. » source HÉNAULT, Richard (1997). « Île-aux-Grues », Le Soleil, Québec, 19 novembre, cahier sport.

Rem. La batture juridique est une notion qui concerne la batture de terre et la batture glacielle. || On constate une tendance moderne à réduire le droit privé colonial, énoncé par l'acte seigneurial de concession.


battures de Beauport, n. pr. f. pl.

Déf. 1/1. Batture de terre, l'été, et batture de glace, l'hiver, localisées au nord-est de Québec.

Cit. « À ce sujet, une étude réalisée sur les battures de Beauport, en aval de Québec, démontrait que l'épuration en azote de cette seule batture correspondait aux besoins de 20 000 personnes durant les cinq mois de productivité de cet habitat » source BDTS (Sans auteur, Restauration naturelle des rives du Saint-Laurent... entre Cornwall et l'île d'Orléans..., Les Publications du Québec, 140 pages)

Rem. L'expression s'emploie au pluriel. || Le phénomène désigné par le terme Battures de Beauport comprend une partie naturelle ainsi qu'une partie artificielle (remplissage). || Les Battures de Beauport constituent une batture du haut estuaire du Saint-Laurent.

Voir batture de terre, batture du Fleuve, pont de glace dans les environs de Québec.


Beauce, n. pr. f.

Déf. 1/1. Région du Québec méridional entre Québec, l'Estrie et la Nouvelle-Angleterre.

Cit. « Quoi qu'il en soit des détails, Dupil dut quitter la Beauce. Le coeur débordant d'amertume et de ressentiment, il était venu s'établir à Québec, et, avec les débris de son avoir, s'était monté un petit magasin dans le faubourg Saint-Jean » source BDTS (Louis Fréchette, Originaux et détraqués, 1972, 285 pages)

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1957). « La Beauce canadienne dans le Québec méridional », Cahiers de géographie de Québec, Québec, Presses de l'Université Laval, 2, p. 210, carte.

Rem. Il s'agit ici de la Beauce du Québec. || Au Québec, la Beauce comprend deux étages : une Basse Beauce, correspondant à l'étroite plaine inondable de la Chaudière, ainsi qu'une Haute Beauce (le Haut de la Beauce), occupant coteaux (versants) et plateaux de la vallée. || En France, « Beau ce, le pays » source Rabelais, I, chap. XVI.

Voir Appalaches, débâcle.


Beaver Club, n. pr. m.

Déf. 1/1. Lieu de rencontre de nordistes, d'hommes d'affaires, de sportifs et d'administrateurs.

Cit. « Les membres du Beaver Club entourés d'un prestige indiscutable épatent les badauds de la ville par leurs succès rapides » source BDTS (Léo-Paul Desrosiers, Les Engagés du Grand-Portage [Présentation de Maurice Lemire], 1988, 223 pages)

Rem. Anglicisme. || L'importance socio-économique du castor a fait naître une association fondée à Montréal en 1785. Une raison sociale du même nom réunissait, vers 1960, de bons vivants toujours intéressés au commerce des fourrures.


Belle-Isle, n. pr. f.

Déf. 1/2. Toute petite masse insulaire affectée par le brouillard et située près de l'Atlantique entre le Labrador et l'île de Terre-Neuve.

Rem. On relève, sur cette île, la présence d'artéfacts historiques multinationaux.


Belle-Isle, n. pr. f.

Déf. 2/2. Rives d'un détroit du même nom qui relèvent, depuis 1949, de l'autorité provinciale de Terre-Neuve/Labrador.

Voir Basse Côte-Nord, détroit de Belle-Isle, Petit Nord, Québec-Labrador.


berline à neige, n. f.

Déf. 1/1. Tombereau sur patins, à traction hippomobile et pouvant basculer sa charge nivale.

Réf. BÉLISLE, Louis-Alexandre (1957). Dictionnaire général de la langue française au Canada, Québec, Bélisle, p. 111.

Rem. Emploi vieilli. || Bélisle, dans son ouvrage, inclut un dessin de la berline à neige.

Voir déneigement, neige usée.


Bernier, Joseph-Elzéar, n. pr. m.

Déf. 1/1. Capitaine au long cours qui, sur son navire Arctic, pénètra jusque dans l'Extrême Nord du Canada.

Réf. « [...] fils et petit-fils de marin, mousse à quatorze ans, capitaine à dix-sept ans, il a traversé deux cent soixante-neuf fois l'Atlantique avant de s'aventurer dans les eaux alors à peine connues du Grand Nord [...] » source PERRAULT, Pierre (1999). Le mal du Nord, Hull (Québec), Vents d'Ouest, 1999, p. 356. (Collection Passages. Récit).

Rem. Joseph-Elzéar Bernier est né à l'Islet en 1852. || En hommage à ce capitaine, des navires sont désignés Joseph-Elzéar Bernier.

Voir coefficient de glacement, croix du capitaine Joseph-Elzéar Bernier, Havre de l'hivernement.


bille de bois, n. f.

Déf. 1/1. Section de tronc d'arbre destinée à diverses utilisations dans l'habitat et l'industrie.

Cit. « Il brandissait un immense sabre, genre yatagan, à lame courbe et large, qui étincelait au soleil. Son aide, également vêtu de rouge, soulevait et abaissait une grosse bille de bois dur pour montrer sa force » source BDTS (Alain Grandbois, Avant le chaos et autres nouvelles [Édition critique], 1991, 306 p.)

Cit. « Les chaussures de sécurité servent à protéger les pieds de l'écrasement par une bille de bois, des coupures par la scie à chaîne ou des glissades sur le sol. Une bonne chaussure doit posséder un embout protecteur pour les orteils, une plaque d'acier sous le pied contre les perforations et une semelle antidérapante » source BDTS (Jean Lamontagne, Entretien des arbres et arbustes, Centre collégial de formation à distance 1994, 12 chapitres)

Voir billot, pitoune.


billot, n. m.

Var. [billot, billot de bois]

Déf. 1/1. Fût de bonne dimension surtout destiné à l'industrie du sciage.

Cit. « [...] un billot de douze pieds servant à faire de la planche [...] » source Nord de Montréal, verbatim, 1945.

Réf. « [...] mettre la dernière main à son " cheval tirant une voiture remplie de billots de bois conduite par un bûcheron " [sculpture de glace] qu'on verra devant son commerce de la rue Principale. » source CHARBONNEAU, Jean-Paul (2000). « À Saint-Côme, la rue Principale devient musée de glace », La Presse, Montréal, 5 février, p. A16. [En référence à un événement ayant eu lieu dans la région de Lanaudière.]

Rem. Canadianisme pour un type de bille de bois. || Commercialement, le billot québécois correspond à un tronc généralement plus court que celui de France. || Au Québec, il existe une différence entre le billot, le madrier équarri et la pitoune.

Voir bûcheron, drave, glanage de billes de bois, radeau de bois, timber cove.


BJ, n. pr. f.

Déf. 1/1. Sigle développé à la suite des interventions d'Hydro-Québec dans le Moyen Nord de l'Ouest.

Rem. Il est ici question de l'abréviation de baie de James ou de Baie-James. || Emploi inconsistant des traits d'union. || L'abréviation BJ constitue un formant dans CCEBJ (Comité consultatif d'environnement de la Baie-James), SDBJ (Société de développement de la Baie-James), SEBJ (Société d'énergie de la Baie-James), MBJ (Municipalité de la Baie-James) et dans d'autres raisons sociales abrégées.

Voir Baie-de-James, Convention du Nord québécois, Radissonie récréative.


bleuet, n. m.

Var. [bleuet, bleuet de savane, bleuet cultivé]

Déf. 1/2. Petit fruit voisin de l'airelle ou de la myrtille de France.

Cit. « Selon une recherche du Département américain de l'agriculture, une consommation régulière de bleuets réduirait les effets reliés au vieillissement, comme les pertes d'équilibre, de coordination ou de mémoire. » source CHAMPAGNE, Pierre (2000). « Les Belges et leurs [sic] " petit gris " sont repartis », Le Soleil, Québec, 5 février, p. I16.

Rem. Se dit au Canada depuis le XVIIe siècle. || Le bleuet se rencontre sous forme de baie sauvage ou cultivée.

Voir bleuetière.


bleuet, n. m.

Déf. 2/2. Liqueur alcoolisée faite à partir de bleuets et servant d'apéritif.

Cit. « [...] la Folie douce, originale gueuze de bleuet, brassée à l'Anse-Saint-Jean [...] » source TARDIF, Jacques (2000). La Route gourmande d'un Français au Québec, Sillery, Sigier, p. 179.

Rem. Le mot bleuet sert ici à désigner une boisson.


bleuetière, n. f.

Déf. 1/1. Territoire naturel ou aménagé de plants de bleuets.

Cit. « [...] l'exploitation des bleuetières était considérée comme de l'agriculture alors qu'il s'agit plutôt de sylviculture [...] » source LEMIEUX, Gilles-H. (1995). Québec Science, Québec, mai 1995, p. 32.

Rem. Québécisme. || Le mot bleuetier s'emploie pour désigner le petit arbuste. || Terme décrivant une grande production de fruits d'une éricacée surtout localisée au Pré Nord.

Voir bleuet.


blizzard, n. m.

Déf. 1/1. Mégamécanisme météorologique des pays froids se manifestant durant des heures par des rafales de matière nivale et glacique, le tout pouvant incommoder la navigation aérienne, les communications et les habitants.

Cit. « [...] le blizzard souffle de l'est; il a durant la nuit recouvert les traîneaux, les harnais, les chiens; ceux-ci ne sont que boules de neige et de glace; ils dorment pelotonnés, le nez contre la queue [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 89. (Collection Clefs de l'aventure).

Réf. « [Dans le Grand Nord canadien,] le brouillard d'hiver perforant comme des aiguilles de glace. Cette obscurité blanche qui enveloppe tout, vous noie désespérément dans le temps et l'espace [...] » source BULIARD, Roger (1950). Inuk « Au dos de la terre! », Paris, Éditions Saint-Germain, Pères Oblats, p. 42.

Rem. Phénomène rencontré, par exemple, à Winnipeg (Manitoba), Iqaluit (Baffin). || Des auteurs distinguent, d'après la distance du sol, le blizzard bas, du blizzard haut.

Voir poudrerie.


bloc de glace, n. m.

Déf. 1/1. Pièce multiforme de glaces flottantes.

Cit. « [...] de grands blocs de glace blanche comme des oies, échoués sur le parvis des églises, à la porte des maisons,en plein champs, qui fondaient en dégoulinant, paisibles comme des vaches à l'herbe [...] » source PERRAULT, Pierre (1999). Le mal du Nord, Hull (Québec), Vents d'Ouest, p. 18. (Collection Passages. Récit).

Rem. Il est ici question de glace naturelle. || Le bloc de glace peut être échoué sur les terrasses bordières, suite à un ennoyage et un délestage préalables par une nappe d'eau glacée ; en ce sens, le bloc de glace est en surcharge topographique. || Les blocs de glace ne sont pas semblables entre eux comme le sont les cubes de glace taillés.

Voir floe, glaçon, glace verte, tourelle de glace.


bloc de neige, n. m.

Déf. 1/1. Morceaux de forme plutôt cubique, associables, dégagés d'un banc de neige ou d'un manteau nival de bonne densité.

Rem. Il est ici question de bloc de neige naturel. || Par le volume, le bloc de neige est différent de la balle de neige et de la boule de neige. || Le bloc de neige est utilisé notamment par les jeunes dans la construction de forts de neige et de remparts. Des blocs de neige massifs peuvent être transformés en sculptures sur neige.

Voir neige dure, iglusaq.


bloc erratique, n. m.

Déf. 1/1. Entité rocheuse isolée, sans rapport à la nature de la roche en place sous-jacente et ayant été transportée parfois sur une grande distance.

Rem. Mot signalé en 1841. || Le bloc erratique demeure glaciaire si son dernier grand déplacement est le fait des glaciers. || On compte de très nombreux exemples de blocs erratiques au Québec.

Voir bloc glaciel, boulder, clôture de roches.


bloc glaciel, n. m.

Var. [bloc glaciel, bloc rocheux glaciel]

Int. f2 s2

Déf. 1/1. Entité minérale ou minéro-organique soumise aux actions des glaces flottantes.

Réf. « [...] bloc détaché [...] » source PRAT, Henri (1933). Le naturaliste canadien, Québec, 60, 4, p. 106. || « [...] bloc fluvial démesuré [dans les régions non glaciées au Quaternaire] » source CAILLEUX, André (1943). || « Les alluvions anciennes », Bulletin de la carte géologique, Paris, no 212. || « [Les blocs glaciels peuvent former des séries de blocs semblables à] des colonies de morses immobiles sur la rive » source BUREAU, Conrad (1998). Le Journal, Neuville, ms.

Rem. L'expression bloc glaciel, abréviation de bloc rocheux glaciel, date de 1959. || Le bloc glaciel est un bloc rocheux transporté ou déplacé par les glaces flottantes. Il s'agit d'un caillou ou d'un boulder rocheux, et non d'un morceau de glace. || Le bloc glaciel est dit caillou vagabond, ou bloc erratique. || Durant l'été, le bloc glaciel se voit très bien lorsque la batture de terre se découvre à marée basse. || Les blocs glaciels existent en nombre parfois considérable, par exemple, à la rivière Arnaud (Payne) dans le Grand Nord ainsi qu'aux Escoumins en Haute Côte-Nord.

Voir chaos glaciel, Pointe du Glaciel.


bobsleigh, n. m.

Déf. 1/2. Voiture d'hiver à deux trains successifs dont chacun a deux patins parallèles.

Réf. « Le bobsleigh est un véhicule résistant, de bonne capacité et convenant au transport du bois sur les chemins doubles. » source DULONG, Gaston et Gaston BERGERON (1980). Le parler populaire du Québec et de ses régions voisines : Atlas linguistique de l'Est du Canada, Québec, Éditeur officiel du Québec, vol. 5, p. 1723-1726. (Collection Études et dossiers - La Documentation québécoise).

Rem. Anglicisme. || Vieilli. || Le bobsleigh était aussi utilisé dans l'industrie de la coupe de la glace.

Voir train d'hiver.


bobsleigh, n. m.

Déf. 2/2. Article de sport constitué de un ou de deux trains, accommodant quelques personnes et pouvant être légèrement guidé sur une piste aménagée.

Cit. « C'était un traîneau. Il y avait aussi, des fois, les plus grands là, il y avait ce qu'on appelle un bobsleigh. Ça allait vite, très vite. Moi, je me rappelle pas d'avoir glissé avec autre chose que ça » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 12 - Femme (Sainte-Sophie) - 70 ans / 9 ans de scolarité / 21 heures TV)

Rem. Anglicisme. || Activité physique.

Voir glisse, plaisirs d'hiver, sleigh.


boeuf musqué, n. m.

Déf. 1/1. Ovibos.

Cit. « [...] cette vulnérabilité aux armes à feu fait que les boeufs musqués ont pratiquement disparu au cours du XIXe siècle, pourchassés par les équipages de baleiniers et massacrés à bout portant, pour faire des réserves de viande [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 272. (Collection Clefs de l'aventure).

Réf. « [...] l'implantation du boeuf musqué en terre québécoise visait le développement socio-économique du peuple inuit par la domestication de l'animal pour en exploiter la laine ou qiviut [...] » source LE HENAFF, Didier (1988). Rencontre, Québec, Secrétariat aux Affaires autochtones, 9, 4, p. 11. || Oumigmaq [film], réalisateur : Pierre Perrault, Office national du film du Canada, 1994, 52 min. || PERRAULT, Pierre (1995). L'oumigmatique, ou l'objectif documentaire : essai, Montréal, L'Hexagone, 309 p.

Rem. Le boeuf musqué est un animal cornu introduit en 1967 dans le Grand Nord du Québec à partir du troupeau des Territoires-du-Nord-Ouest.


bois de cabane, n. m.

Déf. 1/1. Combustible arborigène fournissant le chauffage nécessaire à une production sucrière surtout traditionnelle.

Cit. « On faisait une van de pitounes, pis on ébranchait tout à la hache. On fendait le bois, tout le bois de cabane qu'on faisait, c'était fendu à la hache. Nous autres, on a pas fait de billots, par exemple » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 16 - Homme (St-Pierre-Baptiste) - 40 ans / 10 ans scolarité / 15 heures TV)

Réf. « Au fil des ans, les acériculteurs, propriétaires d'importante érablière surtout, ont délaissé le chauffage au bois pour celui au mazout. » source LACOMBE, Réjean (2000).« La hausse du prix de pétrole touche les érablières » ;, Le Soleil, Québec, 2 mars, p. B1.

Rem. Canadianisme. || Les opérations de coupe, de séchage et de chauffage du bois de cabane s'échelonnent sur plus d'un an. || Les bûches sont déposées dans la réserve ou dans le hangar de bois de cabane. || Le bois de cabane peut être remplacé par d'autres sources d'énergie.

Voir érablière.


bois de caribou, n. m.

Déf. 1/1. Panache saisonnier du caribou.

Voir lunette inuite, naskapien.


bois de castor, n. m.

Déf. 1/1. Branches et petits fûts de bois de nature appropriée, abattus à coups de dent, transportés par voie d'eau et utilisés comme nourriture, barrage et hutte.

Voir castor.


bois d'érable, n. m.

Déf. 1/1. Matériau utilisé en ébénisterie, notamment dans les meubles et des planchers prestigieux.

Cit. « Le plancher des paliers et le lambris ont été entièrement refaits en bois d'érable, les tapis qui recouvrent les marches changés » source BDTS (Rudy LeCours, Auberges et relais de campagne. Le B & B du vieux Québec, le confort sur les remparts, La Presse, Samedi 16 octobre 1993, page I16)


bois d'érables, n. m.

Déf. 1/1. Forêt ou boisé d'érables de moyenne étendue.

Rem. L'expression réfère à la nature ligneuse qui est surtout celle de l'érable à sucre.


bois-francs, n. m. pl.

Var. [bois-francs, bois-francs nordiques]

Déf. 1/1. Sous-zone du couvert forestier de la façade orientale de l'Amérique du Nord.

Cit. « La région des Bois-Francs, réputée pour son industrie du meuble, n'a plus des bois francs que le nom. Elle vit aujourd'hui à l'heure de la pénurie. Les fabricants de meubles vont de plusen plus chercher leur bois aux États-Unis car la forêt feuillue n'arrive plus à fournir ni les volumes nécessaires ni la qualité requise » source BDTS (BAPE, Administation publique, Rapport # 44C)

Cit. « On qualifie de tolérantes les essences qui ont une aptitude à pousser à l'ombre d'autres plantes et c'est pourquoi on les appelle aussi des essences d'ombre. à l'inverse, une essence intolérante est appelée une essence de lumière. En ce qui concerne les arbres feuillus nobles, on regroupe sous cette appellation les bois francs de belle qualité tels le chêne ou l'orme » source BDTS (BAPE, Administation publique, Rapport # 44C)

Réf. « [...] région où abondent l'érable à sucre et le hêtre [...] » source DANSEREAU, Pierre (1972). Biogéographie dynamique du Québec, Toronto, UTP, p. 97.

Rem. Les bois-francs sont des lieux où l'on trouve des sucreries en abondance.

Voir Mauricie/Bois-Francs, Québec méridional.


Bonhomme Carnaval, n. pr. m.

Var. [Bonhomme Carnaval, Bonhomme]

Déf. 1/1. Mascotte homoïde des fêtes d'hiver à Québec.

Réf. « [...] être asexué, dans la quarantaine, enjoué mais un peu rondelet, cherche logement non chauffé [...] » source GAGNÉ, Jean-Simon (1999). « Carnaval de Québec : Bonhomme sans abri », Le Soleil, Québec, 14 octobre, p. A3. (le domicile réfère au palais de glace).

Rem. Quelques expressions associées : bal du Bonhomme, brunch du Bonhomme, canne du Bonhomme, défilé du Bonhomme, duchesses du Bonhomme, clef du Bonhomme, dernier salut à Bonhomme, l'au revoir du Bonhomme, palais du Bonhomme, parade du Bonhomme, pas du Bonhomme, Salut Bonhomme, se faire photographier avec le Bonhomme.

Voir Carnaval d'hiver de Québec, plaisirs d'hiver.


bonhomme de neige, n. m.

Var. [bonhomme de neige, bonhomme]

Déf. 1/1. Superposition de boules de neige de dimension différente afin de représenter un personnage aux formes arrondies.

Cit. « Toute la chambre s'en ressent de cette source de froid, installée sur le grand lit, avec deux nouveau-nés qui s'égosillent. Et moi, dans mon coin, je prends en glace, comme un bonhomme de neige. J'entends ma propre voix, petit filon encore liquide, à l'intérieur de la glace. Et moi et moi et moi... » source BDTS (Anne Hébert, Les fous de Bassan, 1982, 250 pages)

Réf. « [...] c'est le bonhomme qu'on roulait dans la neige molle et qu'on habillait de grotesque façon [...] » source O'NEIL, Jean (1999). Hivers, Montréal, Libre expression, p. 200.

Rem. La confection d'un bonhomme de neige est un amusement d'extérieur exploitant des complaisances climatiques. Le jeu fait appel à l'utilisation d'articles accessoires colorés dont chapeau, pompon, foulard, mitaines, boutons de vêtements (pour les yeux et le nez), pipe et même couvre-oreilles. || L'expression bonhomme de neige désigne autre chose qu'un homme de neige ou que le Bonhomme Carnaval.

Voir monument de neige, neige pelotante, plaisirs d'hiver.


bordage, n. m.

Déf. 1/2. Terrasse de glace le long d'un organisme hydrographique.

Réf. CORMIER, Yves (1999). Dictionnaire du français acadien, Montréal, Fides, p. 100. || « [...] et le bordage pris; [...] » source Champlain (1632). Le voyage [...], p. 64.

Rem. Le terme s'emploie plutôt au pluriel et relève du domaine des glaces flottantes. || Le terme s'emploie aussi en Acadie, selon Cormier (1999).

Voir batture glacielle, glace de rive.


bordage, n. m.

Déf. 2/2. Talus abrupt d'une nappe de glace, surtout littorale.

Rem. Le terme s'emploie plutôt au pluriel et relève du domaine des glaces flottantes.


bordée, n. f.

Var. [bordée, bordée de neige]

Déf. 1/1. Chute de neige plus volumineuse et moins brève que celle d'une averse de neige.

Cit. « C'est bien simple, janvier passera trop vite. Une bordée de neige est un don du ciel. Les enfants scrutent le ciel tout l'hiver. Ils attendent toujours plus de neige. Il n'en tombe jamais assez » source BDTS (Claude Jasmin, La petite patrie, 1972, 141 pages)

Réf. « [...] l'emploi de bordée pour décrire une tempête de neige est tout à fait canadien [...] » source CHANTAL, René de (1961). Chroniques du français, Ottawa, Éditions de l'Université d'Ottawa, p. 46.

Rem. La bordée est un apport de neige qui va créer ou épaissir le manteau nival.

Voir tempête de neige.


bordure nivale, n. f.

Var. [bordure nivale, muraille nivale, muraille de neige]

Déf. 1/1. Surélévation progressive de la neige de chaque côté d'une voie soumise au déneigement.

Cit. « [...] les routes étaient bordées de deux murailles de neige qui devenaient de plus en plus hautes au fur et à mesure que l'hiver avançait [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 56.

Rem. L'expression s'emploie surtout au pluriel. || Les rebords latéraux de neige protègent le véhicule des sorties de route. || L'expression bordure nivale désigne une réalité autre que celle de bordage.

Voir banc de neige, charrue à neige, chemin creux, souffleuse.


boréal, adj.

Déf. 1/2. Se dit de tout l'hémisphère au nord de l'Équateur.

Rem. Quant à l'espace climatique, boréal n'exprime pas seulement des pays froids.


boréal, adj.

Déf. 2/2. Relatif à la forêt du Pré Nord et du Moyen Nord.

Cit. « [...] en Amérique comme en Eurasie, la forêt boréale prend contact avec les milieux voisins par des dégradations successives [...] » source DEMANGEOT, Jean (1996). Les milieux « nature ls » du globe, 6e édition révisée, Paris, A. Colin, p. 166. (Collection U).

Rem. Au Canada, l'adjectif boréal s'applique notamment à la couverture végétale.

Voir subarctique.


boréalaire, adj.

Déf. 1/1. Se dit des affres de l'hiver dont on se laisse mettre aux prises.

Réf. BRULOTTE, Gaétan (1996). L'univers de Jean-Paul Lemieux, Montréal, Fides, 277 p.

Rem. De boréal.

Voir hivernitude.


bottom of the Bay, loc.

Int. s2

Déf. 1/2. Section sud de la baie de James.

Réf. SANSON, Nicolas (1681). Introduction à la géographie, Paris.

Rem. Anglonyme historique. || L'expression désigne ici un espace hydrographique, site de relations commerciales par bateau d'un poste à l'autre le long des rives orientales, méridionales et occidentales de l'Hudsonie. || La cartographie historique (Sanson 1681) exagère la dimension de la péninsule mésopotamique de Ministikwatim en y rattachant possiblement l'île éloignée de Charlton.


bottom of the Bay, loc.

Int. s2

Déf. 2/2. Espace de cueillette des fourrures entre la baie jamésienne et la hauteur des terres continentales à partir de Mistassini jusqu'au lac Supérieur.

Rem. Anglonyme historique. || L'expression désigne ici un espace terrestre. || Le terme bottom réfère aux bassins des rivières Albany, Moose, Harricana, Nottaway, Broadback, Rupert et Eastmain. || Ouverture hydrographique du territoire méridional de l'Hudsonie notamment vers le sud du Québec par le Saguenay et le sud du Manitoba par la Nelson.

Voir Hudson's Bay Company.


bouclier canadien, n. m.

Var. [bouclier canadien, bouclier]

Déf. 1/1. Socle rocheux très étendu et dont, au sud-est, le rebord redressé forme les Laurentides près du Fleuve.

Cit. « À perte de vue, ce sont les collines du bouclier canadien, vieilles montagnes râpées par le glacier, invariablement couronnées de trembles et de conifères; et chaque fois que se rencontre une cuvette, un lac, de moyenne étendue » source BDTS (Georges-André Vachon, Une tradition à inventer, 1997, 230 pages)

Réf. « [...] le bouclier se complique d'une mosaïque de massifs et de cuvettes [...] » source RITCHOT, Gilles (1999). Québec, forme d'établissement : étude de géographie régionale structurale, Montréal, L'Harmattan, p. 39. (Collection Géographies en liberté).

Rem. L'expression bouclier canadien est un terme de géologie et de régiologie qui atteste de l'influence de notions allemandes et anglaises, au XIXe siècle. || Le bouclier canadien se termine dans l'archipel arctique. || On dit aussi bouclier laurentien.


boueige, n. f.

Var. [boueige, neige boueuse]

Déf. 1/1. Sloche nivo-terreuse.

Cit. « Dominique entra. Il était pénible à voir. C'était par une de ces journées d'avril où la neige boueuse change les routes en fondrières; et le malheureux, dont les genoux crevaient le pantalon délabré, suant et grelottant à la fois, flottait presque dans ses bottes où l'eau giclait par les déchirures » source BDTS (Louis Fréchette, Originaux et détraqués, 1972, 285 pages)

Rem. Québécisme pour « boue » et « neige ». || La neige boueuse implique en bonne proportion et de la neige et de la terre. || Le terme boueige se dit mieux au sujet d'un chemin terreux que d'une rue asphaltée. || À strictement parler, de la neige mélangée à du calcium de déglaçage ne compose pas de la boueige.

Voir gadoue, mâgonne, sloche.


bouette, n. f.

Déf. 1/1. Matière visqueuse à base de boue.

Cit. « J'm'ai caché en face. Quand qu'est sortie, j'ai vu qu'ossé qui y arrivait. Y étaient à peu près 50 à courir après : « R'garde la grosse épaisse si est laide! » Y y criaient des noms pis y me l'ont pitchée dans bouette. T'sais, des enfants, c'est méchant c't'écoeurant! » source BDTS (Yvon Deschamps, Tout Deschamps : trente ans de monologue, 1998, 548 pages)

Rem. Canadianisme. || Le sens donné ici au mot bouette diffère de celui de « appât » donné au mot dans le Glossaire du parler français au Canada, p. 138. || En milieu exclusif d'eau et de glace, l'emploi de bouette apparaît impropre.

Voir boueige, gadoue, ventre-de-boeuf.


bouilleuse, n. f.

Var. [bouilleuse, bouilloire]

Déf. 1/1. Appareil traditionnellement chauffé au bois de cabane et permettant l'évaporation de la sève d'érable jusqu'à l'état de densité du sirop d'érable.

Cit. « Il emmenait ça dans un grand réservoir, proche de la sucrerie. Il y avait une espèce de filet après ce réservoir-là, pour pas que les bibites ou ben les écorces s'en aillent dans l'eau. Ça conduisait directement à la grosse bouilleuse pis là, ils faisaient le sirop » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 19 - Femme (St-Rémi) - 40 ans / 15 ans scolarité / 7 heures TV)

Réf. « [...] grand récipient de fer blanc, de forme rectangulaire et installé au-dessus d'un large foyer [...] » source MASSICOTTE, Micheline (1978). Le parler rural de l'Île-aux-Grues (Québec) : documents lexicaux, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 462. (Collection Langue française au Québec).

Rem. La bouilleuse est un récipient installé sur le grand feu de la cabane à sucre.

Voir faire bouillir.


boulder, n. m.

Déf. 1/1. Gros caillou à angles arrondis, détaché des roches du socle de même que transporté par divers agents dont les glaciers.

Réf. LYELL, Charles (1834). Principles of Geology, Londres, vol. 3, p. 318.

Rem. Anglicisme. || Le boulder est une entité minérale d'environ un mètre de diamètre, et constitue souvent un type de bloc erratique. || L'expression boulder s'applique aussi à des pièces similaires de glace (boulder de glace), de terre durcie (cas des éboulements) et de neige (débris d'avalanche).


boulé, n. m.

Déf. 1/1. Homme fort, intimidant et en vedette, s'étant notamment manifesté dans les chantiers forestiers du Québec.

Cit. « Ah ! cré Survenant ! Y est-il coq, nom d'un nom ! Un vrai boulé, quoi ! L'argent dépensé, le Survenant dont la soif, loin de s'étancher, s'était avivée à la consommation de quelques coups, tira des plans pour boire davantage » source BDTS (Germaine Guèvremont, Le Survenant [Édition critique], 1989, 305 pages)

Cit. « [...] pis moi j'ai perdu ma gageure / en le voyant boxer / je pensais au gars à Archille Proteau / qui restait dans le quatre / par chez nous / c'était un batailleur du maudit / le gars à Archille / un boulé / tout le monde en avait peur dans les chantiers / il était connu dans ben grand / pis Archille [...] » source BDTS (Doris Lussier, Le père Gédéon, son histoire et ses histoires - Le jeu de dames, 1980, pages 162-163)

Rem. De bully. || Le terme est attesté en 1832, selon le TLFQ. || Usage vieilli.

Voir bûcheron.


boule de neige, n. f.

Déf. 1/1. Masse nivale arrondie, pouvant atteindre un mètre, progressivement construite par agglutination naturelle de neige collante.

Cit. « [...] grossissent les boules de neige que poussent devant eux les enfants en hiver [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 245. (L'auteur cite Harry Bernard, 1951).

Rem. La boule de neige diffère de la balle de neige par le volume, la fabrication et l'usage.

Voir bonhomme de neige, neige pelotante, plaisirs d'hiver.


bourguignon, n. m.

Var. [bourguignon, bourdignon, bourdillon, bordillon]

Déf. 1/4. Pièce de glaces flottantes.

Cit. « bourguignon. Nom que les marins qui naviguent dans les mers du Nord, surtout les terre-neuviens, donnent aux glaces détachées, ainsi qu'aux plus gros glaçons isolés [...] » source BESCHERELLE, Louis-Nicolas (1851). Dictionnaire national, ou Dictionnaire universel de la langue française, Paris, Garnier, vol. 1, p. 460.

Rem. S'emploie surtout au pluriel. || Le sens historique du mot est le suivant : amas faisant obstacle au déplacement des bateaux en mer ou des voitures sur terre. || Dans le sens donné ici, le mot bourguignon relève de la glaciologie et de la navigation. || Un bourguignon est généralement un modeste morceau d'iceberg situé en bordure de la banquise.

Voir floe.


bourguignon, n. m.

Var. [bourguignon, bourdignon, bourdillon, bordillon]

Déf. 2/4. Amas de glaces flottantes échouées ou non et dont la topographie très irrégulière est difficile à franchir.

Réf. DUCHAUSSOIS, Pierre (1921). Aux glaces polaires : indiens et esquimaux, Lyon, Oeuvre apostolique de Marie Immaculée, p. 59. (photo de « glaçons entre-choqués » ou bordillons, au Mackenzie).

Rem. S'emploie surtout au pluriel. || Dans le sens donné ici, le terme bourguignon relève de l'hydrographie glacielle.

Voir bouscueil.


bourguignon, n. m.

Var. [bourguignon, bourdignon, bourdillon, bordillon]

Déf. 3/4. Déformation ponctuelle en hauteur d'une nappe nivo-glacielle piégée.

Réf. DIONNE, Jean-Claude (1972). Vocabulaire du glaciel, Québec, Centre de recherches forestières des Laurentides, Région de Québec, p. 28. (Collection Rapport d'information - Centre de recherches forestières des Laurentides).

Rem. S'emploie surtout au pluriel. || Dans le sens donné ici, les bourguignons affectent la batture glacielle et forment des buttes isolées de glace de quelques mètres de diamètre, ouvertes par le haut et dont les côtés sont disloqués; au pied peuvent se former de petites mares. Les bouguignons ressemblent à des « pustules de pied de glace » (Dionne 1972). Le marcheur ou le skieur de batture contourne ces boursoufflures pyramidales difformes. || On peut trouver des bourguignons dans un chenal étroit, dans une côte, dans un espace péri-insulaire, dans un haut-fond, là où de gros cailloux font obstacles et où l'air exerce une pression par en dessous.


bourguignon, n. m.

Var. [bourguignon, bourdignon, bourdillon, bordillon]

Déf. 4/4. Tertre conique minéro-organique, engelé, d'environ dix centimètres et déformant une surface terrestre.

Cit. « bourguignons. Petites tuques sur des chemins glacés [...] » source BOITEAU, Georges (1960). Réserve de Lorette, verbatim.

Rem. S'emploie surtout au pluriel. || Les bourguignons dont il est question ici affectent la surface du sol. || Emploi rare, mais attesté dans le Haut Saint-Maurice.

Voir gélisol.


bouscueil, n. m.

Var. [bouscueil, bousqueille, bousculis]

Déf. 1/2. Champ de glaces flottantes violemment accumulées et chevauchantes.

Cit. « [...] dans les bouscueils du débarris [sur la Côte-Nord] [...] » source JOMPHE, Roland (1978). De l'eau salée dans les veines, Montréal, Leméac, p. 80. (Collection Second regard).

Rem. La forme bousqueilles est relevée aux Îles-de-la-Madeleine. || Régionalisme surtout employé autour du golfe du Saint-Laurent. || Le phénomène, lui, se manifeste dans tout le Québec-Labrador à l'occasion des embâcles et débâcles printanières. Dans le Nord, les bousculements sont amplifiés par l'arrivée estivale d'un iceberg océanique près des côtes peu profondes. || Les bouscueils, empilement de glace, gênent tout déplacement. || La forme bousculis s'emploie surtout au pluriel.

Voir batture, bourguignon, débarris, glace chaotique, tourelle de glace.


bouscueil, n. m.

Var. [bouscueil, bousqueille, bousculis]

Déf. 2/2. Débâcle.

Cit. « Et donc, ce qui s'en vient avec lui, c'est pareil à ce qui s'est fait là-bas, dans les villes; et ça gronde délicieusement comme la rumeur du bouscueil en avril. Ce que c'est au juste, elle ne saurait le dire » source BDTS (Félix-Antoine Savard, La minuit, 1948, 177 pages)

Réf. SAVARD, Félix-Antoine (1972). Le Bouscueil, Montréal, Fides, p. 9.

Voir fluvio-glaciel.


brise-glace, n. m.

Déf. 1/4. Éperon ou versoir de pilier de pont de même que caisson autonome, installés perpendiculairement au déplacement prévu des glaces flottantes dans un cours d'eau ou en amont des îles.

Réf. KONINCK, Rodolphe de (2000). Les Cent-Îles du lac Saint-Pierre : retour aux sources et nouveaux enjeux, Sainte-Foy, Presses de l'Université Laval, p. 78, carte. (Collection Géographie historique).

Rem. Dans cet emploi, le terme implique la mobilité de la couverture glacielle sur les nappes d'eau. || Dans ce sens, le mot brise-glace désigne un agent fixe.


brise-glace, n. m.

Déf. 2/4. Navire renforcé cassant la masse de glace par coups de butoir.

Cit. « [...] paisibles brise-glace qui remontent le fleuve en laissant dans leur sillage une saignée que les cargos, moins alertes, n'arrivent toujours pas à emprunter. Et il fallait que les brise-glace rebroussent chemin et recommencent l'étrange labour pour dompter le fleuve et l'hiver [...] » source PERRAULT, Pierre (1999). Le mal du Nord, Hull (Québec), Vents d'Ouest, p. 18. (Collection Passages. Récit).

Rem. Dans cet emploi, le terme implique l'absence de mobilité de la couverture glacielle sur les nappes d'eau. || Dans ce sens, l'expression désigne un agent en mouvement. || Par exemple, sur le Saint-Laurent en fin d'hiver, des brise-glaces effectuent des opérations navales destinées à désolidifier et disloquer les carapaces et embâcles, à réduire la dimension des floes, de même qu'à favoriser l'écoulement fluvio-glaciel vers la mer.

Voir descendre.


brise-glace, n. m.

Int. s1

Déf. 3/4. Grosse machine montée sur la rive ou une plateforme et s'affairant à disloquer à coups de massue le manteau glaciel.

Réf. « La grenouille [pelle mécanique montée sur flotteurs] va dégager la glace pour briser la tête de l'embâcle [...] » source MATHIEU, Isabelle (2000). « La grenouille à l'attaque! », Le Soleil, Québec, 28 décembre, p. A3.

Rem. Dans cet emploi, le terme implique l'absence de mobilité de la couverture glacielle sur les nappes d'eau. || L'agent en activité occupe un site fixe.


brise-glace, n. m.

Déf. 4/4. Navire lourd patrouillant les eaux nordiques pour questions militaires, de souveraineté politique et de ravitaillement.

Cit. « Le brise-glace Labrador fut construit à Sorel et entra en service en 1954 [...] » source POSTES CANADA (1978). Ottawa, 15 novembre. (Données techniques lors de l'émission d'un timbre commémoratif.)

Rem. Type de navire utilisé dans les chenaux arctiques.

Voir banquise.


briser la glace, v.

Déf. 1/2. Rompre la nappe glacielle, passivement ou activement.

Cit. « Travail pénible : les engagés devaient briser la glace chaque fois qu'ils posaient ou retiraient un filet, enlever les éclats avec une écope à main; les rets entassés à côté d'eux gelaient instantanément et devenaient durs comme du fil de fer; et souffrance cruelle, ils devaient tenir immergés dans l'eau, tout le temps de l'opération, leurs mains et leurs poignets; autrement, le froid les aurait gelés » source BDTS (Léo-Paul Desrosiers, Les Engagés du Grand Portage [Présentation de Maurice Lemire], 1988, 223 pages)

Voir brise-glace.


briser la glace, v.

Déf. 2/2. Bombarder par avion ou dynamiter toutes glaces menaçantes.

Rem. Dans ce sens, l'expression désigne l'intervention d'un agent non localisé dans le champ glaciel.

Voir carapace de glace.


brouillard glacé, n. m.

Déf. 1/1.Air chargé de mini plaquettes glaciques d'apparence frémissante.

Réf. « [...] suspension dans l'atmosphère de nombreux et minuscules cristaux de glace [...] » source VILLENEUVE, G.-Oscar (1980). Glossaire de météorologie et de climatologie, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 54. (Collection Choronoma).

Rem. Le brouillard glacé prend un aspect séduisant si les très fines particules glacées en lent déplacement sont vues à contre-jour. || Le brouillard glacé réduit le champ de vision.

Voir brume.


bruine, n. f.

Déf. 1/1. Pluie fine et parfois froide.

Cit. « À gauche du balcon, le mur d'un bloc d'appartements cache le viaduc vert, la traverse des rails du C.N.R. et plus au nord, la rue Jean-Talon: des phares sans coeur, des pneus qui font un bruit de langue sur l'asphalte, un son de bouche mouillée ininterrompu, des autos reluisantes à cause de la bruine, des autobus, des feux rouges, des klaxons et des hommes » source BDTS (Jacques Renaud, Le cassé et autres nouvelles, 1990, 115 pages)

Réf. « [...] précipitation assez uniforme, constituée de fines gouttes d'eau, très rapprochées les unes des autres [...] » source VILLENEUVE, G.-Oscar (1980). Glossaire de météorologie et de climatologie, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 55. (Collection Choronoma).

Rem. La bruine est un phénomène proche du brouillard. || En anglais, drizzle ou freezing drizzle, selon le cas.


bruits de glace, n. m. pl.

Var. [bruits de glace, voix de la glace]

Déf. 1/2. Tapage et vibrations venus des glaces flottantes tant fixes que mouvantes, par contraction gélivale, pression, choc, chevauchement ou autrement.

Réf. « [...] une lieue au-dessus de Kebec...des glaces, suivant le gré des vents et de la marée, se choquant et se heurtant les unes contre les autres avec grand bruit [...] » source Relations des Jésuites 1611-1672 : contenant ce qui s'est passé de plus remarquable dans les missions des Pères de la Compagnie de Jésus dans la Nouvelle-France (1972). Montréal, Éditions du Jour, vol. 5, p. 22, entrée du 28 janvier 1661. (Collection Bibliothèque québécoise). || « [...] lorsque j'avais six à huit ans, la voix de la glace me terrorisait et me fascinait en même temps [...] » source PURDY, Alfred (1999). La Revue de l'Impériale, Toronto, hiver 1999, p. 10

Rem. Dans ce sens, l'expression fait spécifiquement référence au glaciel. || Les bruits de glace sont de divers types : bruissement de la bouillie de glace, froissement par le vent d'une glace pourrie, détonation lors des fissures glacielles, gazouillis des lames d'une glace mince en léger ballottement, tapage désordonné de gros glaçons soumis au courant vif de la débâcle, vibration infernale provoquée par les icebergs changeant de position en mer, vrombissement de la carapace soumise à l'assaut des brise-glace.

Voir craquer.


bruits de glace, n. m. pl.

Déf. 2/2. Manifestations sonores effectuées par des phénomènes glaciques autres que ceux des glaces flottantes.

Rem. Dans ce sens, il est question de bruits de glace causés par d'autres éléments que le glaciel. || L'action tonitruante des glaciers qui vêlent dans la mer ou le délestage du verglas suspendu qui se fracasse dans un son de bris de vaisselle constituent des exemples de bruits de glace.

Voir glaçons, croûte de neige, grêle, grésil, paysage d'hiver, pipkrake.


brume, n. f.

Déf. 1/1. Suspension dans l'atmosphère de microscopiques gouttelettes d'eau qui réduisent la visibilité.

Cit. « [...] lorsque la brume est épaisse, froide et donne un dépôt de givre, on l'appelle frimas [...] » source VILLENEUVE, G.-Oscar (1980). Glossaire de météorologie et de climatologie, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 56. (Collection Choronoma).

Voir brouillard glacé, givre.


bûche de Noël, n. f.

Déf. 1/2. Pièce de bois volumineuse, calorifique et durable, utilisée durant la veillée de Noël pour le chauffage et l'ambiance.

Rem. Au plan végétal, l'objet désigné par l'expression bûche de Noël est sans rapport avec l'arbre de Noël.

Voir période des fêtes.


bûche de Noël, n. f.

Déf. 2/2. Patisserie allongée et enroulée.

Cit. « Aujourd'hui, les recettes de bûches de Noël sont aussi diversifiées que peut l'être l'imagination des cuisiniers de la région [...]. Tous les gâteaux sont susceptibles, durant le temps des fêtes, d'être transformés en bûches de Noël. » source CHAMPAGNE, Pierre (1999). « Mille et une bûches de Noël », Le Soleil, Québec, 25 décembre, p. G3.

Rem. Dans ce sens, l'expression est utilisée dans le domaine des aliments et des friandises.


bûcheron, n. m.

Var. [bûcheron, bûcheux]

Déf. 1/1. Travailleur en forêt qui abat des arbres en vue de faire de la terre, d'obtenir du bois pour chauffer les édifices, de dégager des emprises de voies, de produire du bois de construction et de fournir des matières premières à l'industrie.

Cit. « [...] la femme du bûcheron préférerait manger du pain et de la graisse tout l'hiver, plutôt que de voir son mari partir pour les bois [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 140.

Réf. « Des bûcherons du Lac en France. La tempête qu'a connue la France en décembre dernier a été pour le moins dévastatrice pour la végétation [...] Puisqu'on ne dispose que de deux à trois mois pour récupérer le bois perdu afin de le transformer, on vient de partout, même du Lac-Saint-Jean, pour prêter main forte. [...] » source THERRIEN, Richard (2000). « Samedi », Le Soleil, Québec, 18 mars, p. G8. || SOCIÉTÉ DU PARLER FRANÇAIS AU CANADA (1930). Glossaire du parler français au Canada, Québec, L'action sociale, p. 158.

Rem. Le bûcheron est un travailleur au sol, différent du draveur et du raftsman. || Le bûcheron peut aussi équarrir des billots ou s'affairer à produire du bois d'hiver pour le chauffage domestique. || Le bûcheron moderne fait aussi l'abattage, l'élagage et l'étêtage des arbres urbains dangereux.

Voir homme de bois, homme de chantier, lumberjack, portageage.