damer, v.

Déf. 1/1. Aménager le tapis local de neige à l'aide d'un appareil conçu à cet effet.

Cit. « Après avoir connu un samedi superbe, les skieurs ont fait face à des pistes glacées le lendemain. Mais depuis hier, la machinerie se fait entendre dans les stations où elle s'applique à damer les pistes pour qu'elles deviennent blanches partout et accueillantes pour les prochains jours » source BDTS (Jean-Paul Charbonneau, Conditions de ski. Une neige qui tombe pile, La Presse, Vendredi 15 février 1991, page S12)

Rem. Il est ici question d'activités dans les centres de ski.

Voir neige damée.


dameuse, n. f.

Déf. 1/1. Engin ou appareil d'aménagement et de réaménagement du tapis local de neige.

Cit. « Une première modification au règlement de 1988 avait été apportée en 1995 afin d'encadrer l'utilisation des véhicules à chenilles et des dameuses sur les pentes. » source DELISLE, Norman (1999). « Les planchistes réglementés », Le Soleil, Québec, 30 novembre, p. D6.

Voir neige damée.


débâcle, n. f.

Déf. 1/1. Étape brutale et massive mais relativement courte dans le cycle annuel de l'écoulement des pays froids.

Cit. « [...] les mineurs bloqués à Dawson attendent avec impatience l'époque de la débâcle qui leur permet d'espérer la venue de bateaux de ravitaillement [...] » source ROUQUETTE, L.-F. (1982). Le grand silence blanc, Montréal, Art global, (1re édition : 1921), p. 160.

Cit. « Campagne en faveur de l'O.T.J. de Saint-Joseph, Beauce, P.Q. POOL de la débâcle à Saint-Joseph » source 1961 (Billet de prévision du jour et de l'heure de la débâcle de la Chaudière en avril.)

Réf. « [...] la descente des glaces » source AUBERT DE GASPÉ, Philippe (1961). Les anciens canadiens : récits, Montréal, Fides, (1re édition : 1864), p. 54. (Collection Alouette bleue). (À propos de la Rivière du Sud, Montmagny).

Rem. La débâcle est l'un des processus du déglacement des surfaces hydrographiques. || Lors de la débâcle, le débit d'un cours d'eau se trouve majoré par la fonte de la neige. || La débâcle consiste en une dislocation plutôt subite des glaces saisonnières. || La débâcle fluvio-glacielle ne se produit pas exclusivement au printemps. || L'histoire relève une débâcle tragique du Saint-Laurent au lac Saint-Pierre en 1896.

Voir Ice Day, craquer.


Débâcle, La, n. pr. f.

Déf. 1/1. Représentation artistique d'une manifestation fluvio-glacielle annuelle.

Cit. « Le Musée de la civilisation revivra un moment marquant de sa jeune histoire, demain, à 15 h et 16 h, lorsque les danseurs de Danse Partout glisseront dans l'eau de " La débâcle ", la sculpture d'Astri Reusch, tout comme lors de l'inauguration de cette oeuvre, en 1988. » source TREMBLAY, Régis (1992). « Dans l'eau de " La débâcle " », Le Soleil, Québec, 18 septembre, p. A9.

Voir pays froids.


débarris, n. m.

Déf. 1/2. État de dislocation acquis par une nappe de glace.

Réf. « [...] cesser d'être gelé, se dégager des glaces en parlant d'un cours d'eau, de la mer. La rivière se débarre [...] » source CORMIER, Yves (1999). Dictionnaire du français acadien, Montréal, Fides, p. 159. || « Débarris désigne l'endroit dégagé de glaces au large » source DULONG, Gaston et Gaston BERGERON (1980). Le parler populaire du Québec et de ses régions voisines : Atlas linguistique de l'Est du Canada, Québec, Éditeur officiel du Québec, vol. 5, p. 1948. (Collection Études et dossiers - La Documentation québécoise).

Rem. De débarrer, d'où se débarrer.

Voir débâcle.


débarris, n. m.

Déf. 2/2. Amoncellement de glaçons, de floes et de débris dont la surface topographique apparaît très irrégulière.

Rem. Il est ici question du résultat même du débarris (1/2) dans le lit lui-même ou sur les bas rivages qui subissent un débordement fluvio-glaciel.

Voir bouscueil, glace chaotique.


décharge de toit, n. f.

Déf. 1/1. Descente brutale de la neige et de la glace qui s'était accumulée sur la partie sommitale d'une construction.

Rem. La descente de la neige peut être contrecarrée par les barres à neige et les déglaceurs de toit. || Au pied de l'édifice, la décharge de toit construit un banc de neige allongé.

Voir arrêt de neige.


décor, se retrouver dans le, v.

Déf. 1/1. Quitter accidentellement la route, en parlant d'un véhicule, de son conducteur, de ses passagers et de sa charge.

Rem. L'expression appartient au langage familier.

Voir glissité, sortie de route.


Découvertes, n. pr. f. pl.

Var. [Découvertes, Grandes Découvertes]

Déf. 1/1. Fait européen d'étendre, par la navigation océanique aux XVe et XVIe siècles, le savoir et le commerce intercontinentaux.

Cit. « [...] les expéditions [de Jacques Cartier] donnaient suite aux Grandes Découvertes guidées par l'intention d'ouvrir une route océanique entre l'Europe de l'Ouest et l'Extrême-Orient [...] » source RITCHOT, Gilles (1999). Québec, forme d'établissement : étude de géographie régionale structurale, Montréal, L'Harmattan, p. 113. (Collection Géographies en liberté).

Rem. L'expression s'emploie au pluriel.

Voir Septentrionalium Terrarum descriptio.


décrocher les chaudières, loc.

Déf. 1/1. Enlever du chalumeau le récipient de cueillette de la sève, arracher le chalumeau de l'arbre et transporter récipients et chalumeaux au lieu de lavage des chaudières.

Rem. Cette opération relève des méthodes anciennes, parfois en usage dans les petites installations.

Voir fin des sucres de même que la Note 3 : Érablière.


défoncement des routes, n. m.

Déf. 1/1. Déstabilisation ponctuelle ou linéaire du tablier routier par suite du dégel du sol et de la pression exercée par la circulation lourde, notamment à la fin de l'hiver et au post hiver.

Cit. « Ce dernier explique qu'on s'en sert souvent dans la construction de routes dans le nord du Québec par exemple, de manière à isoler les matériaux (pierre concassée, asphalte, béton) du pergélisol, et d'ainsi prévenir le défoncement des routes qui découlerait des cycles «gel-dégel» » source BDTS (Guy Pinard, Les matériaux de construction. La rénovation rendue facile grâce au système Cel-Lok, La Presse, Samedi 9 octobre 1993, page K10).

Réf. « C'est aujourd'hui que débute la période officielle de dégel sur les routes de la plupart des régions du sud du Québec. Ainsi, le ministère des Transports impose des restrictions sur les charges des véhicules lourds, sous peine d'amendes. » source PC (2001). « Sud du Québec », Le Soleil, Québec, 12 mars, p. A13.

Rem. Le phénomène du défoncement des routes peut inscrire et approfondir des rainures de roulement sur de longues distances.

Voir cycle gélival, déneigement des voies publiques, défoncer, mollisol, nid-de-poule, ventre de boeuf.


défoncer, v.

Déf. 1/2. En parlant d'un tapis de neige, ne pas être en état d'assurer la qualité portante attendue.

Rem. Locution : la neige défonce.

Voir manteau nival, neige détrempée, neige fondante, raquette.


défoncer, v.

Déf. 2/2. En parlant des voies à fond nival, perdre la capacité usuelle de support des bêtes de trait et des voitures.

Réf. « [...] les dégels défoncent la surface [de neige] durcie [...] » source DESROSIERS, Léo-Paul (1980). Nord-Sud, Montréal, Fides, (1re édition : 1931), p. 193.

Rem. Locution : les chemins défoncent. || L'expression relève du vocabulaire hivernal et s'emploie surtout au pluriel. || L'expression les chemins défoncent décrit un phénomène différent de celui du défoncement des routes qui, lui, affecte le substrat minéral.

Voir déneigeme nt naturel, fin de l'hiver, neige fondante, sloche.


dégel, n. m.

Déf. 1/1. Disparition partielle ou totale de l'état de gel dans divers matériaux.

Cit. « Tout autour du Marché et de l'Hôtel de Ville, d'un bout à l'autre de la place jusqu'au Palais de Justice qui en ferme encore une des extrémités, la terre sablonneuse se délayait profondément quand la pluie durait. Au dégel du printemps, c'était la même chose » source BDTS (Georges-Émile Lapalme, Le bruit des choses réveillées, 1969, 358 pages)

Cit. « Mais dans les semaines qui viennent, il ne sera pas nécessaire de se rendre à Granby pour assister au spectacle des corneilles... celles qui reviennent du sud en promenant leurs cancans au-dessus des champs. À la veille du grand dégel, le cri des corneilles résonne comme une musique aux oreilles » source BDTS (Serge Beaucher, Cris et croassements, Franc-Vert, Février-mars 1999, Vol. 16, No. 1, page 13)

Rem. Le dégel constitue une phase du cycle gélival. || Lors du dégel, le comportement thermique de l'air, de l'eau et du sol n'est pas isochrome. || Le dégel est le contraire de l'engel. || Par analogie, on parle aussi de débâcle, de déglacement et de déneigement. || Le mot se dit dans dégel des conduites d'aqueduc et d'égout.

Voir défoncement des routes.


déglaçage, n. m.

Déf. 1/1. Activités manuelles, mécaniques ou thermiques suivant lesquelles les glaçons suspendus de même que les masses et plaques glaciques sont enlevés des surfaces à libérer.

Cit. « Dans la région, les concentrations relevées ailleurs sont généralement inférieures à 10 mg/L. Les sels de déglaçage de l'autoroute 10 représentent la cause la plus vraisemblable de ces valeurs élevées en chlorures » source BDTS (Ministère de l'Environnement du Québec, Qualité des eaux du lac Memphrémagog durant l'été 1996, 1997, 22 pages)

Rem. L'expression date de 1966. || Le déglaçage s'applique notamment aux résidences et aux trottoirs.

Voir agent déglaçant, antiglaçage, déglaceur de toit.


déglacement, n. m.

Int. s1

Déf. 1/1. Ensemble des phénomènes conduisant à la disparition partielle ou totale du glaciel sur une nappe d'eau.

Rem. Le terme de déglacement réfère spécifiquement aux glaces flottantes et comprend différents processus naturels : chaleur solaire, débâcle, dégel, décollement, dérive, dislocation de la carapace, démembrement des floes, échouage, ennoyage, fonte, démolition mécanique des glaçons, pluie chaude, poussée éolienne, régression de la nappe et sublimation. À ces processus naturels peuvent s'ajouter des processus artificiels. || On emploie plutôt le mot déglaciation si l'on veut exprimer l'ablation d'un glacier.

Voir brise-glace, débâcle, fini glaciel, glace pourrie.


déglaceur de toit, n. m.

Déf. 1/1. Travailleur acrobatique assuré par des cordes et brisant, à l'aide d'une masse, les plaques de glace de même que les glaçons stalactiques fixés au sommet des édifices.

Rem. Québécisme. || Le déglaceur enlève non seulement les glaçons suspendus mais aussi la glace de gouttière. || L'activité du déglaceur s'exerce durant le plein hiver et au début de la fonte saisonnière. || La chute de matière nivo-glacique menacerait des passant en droit de réclamation.

Voir arrêt de neige, décharge de toit, déglaçage, déneiger le toit, glace de gouttière.


déglaciation, n. f.

Déf. 1/1. Occupation moindre ou disparition graduelle d'une calotte glaciaire ou d'une simple vallée de glace.

Cit. « Le soulèvement de la surface terrestre qui accompagne la déglaciation du continent est également avancé comme cause possible de l'activité séismique. En effet, lors de la dernière glaciation, le poids considérable des glaciers avait provoqué l'enfoncement de la surface » source BDTS (Jean-Yves Chagnon, Séismes : quelles sont les zones à risque dans la région de Québec, Interface, Novembre-décembre 1992, Vol. 13, No. 6, p. 30-39)

Rem. La déglaciation est un phénomène qui concerne la glace de glacier. || Le phénomène de déglaciation ne se concrétise pas par un mouvement rétrograde de la masse : le glacier ne « recule » pas, il s'amincit et se rend moins loin qu'auparavant. || Le phénomène de déglaciation est différent de celui de déglacement. || La déglaciation laisse apparaître un terrain dit glacié. || La déglaciation est accompagnée d'événements commandés par la fusion accélérée de la glace.

Voir fluvioglaciaire.


demi-lune, n. f.

Déf. 1/1. Site concave des prouesses des surfeurs.

Cit. « Des bonshommes qui devraient en mettre plein la vue dans les épreuves de demi-lune. » source RATTÉ, François (2000). « La crème au MSA », Le Soleil, Québec, 8 décembre, p. E26.

Réf. « Le style libre, lui, regroupe notamment des sauts et figures sur demi-lune (piste en " U " recouverte de neige où l'on peut faire des acrobaties d'une paroi à l'autre) [...] » source KROL, Ariane (2000). « Sport », L'Actualité, Montréal, vol. 25, no 5, 1 avril, p. 51.

Voir halfpipe, planche à neige.


Déné, n. pr.

Var. [Déné, Dènè]

Déf. 1/1. Indiens du Mackenzie dans les Territoires-du-Nord-Ouest.

Cit. « Par contre, comme les Inuits y sont fortement majoritaires (cinq habitants sur six), il s'agira de facto d'un gouvernement autochtone. En contraste, les divers groupes aborigènes, Déné, Inuits, Métis et autres ne formeront que 48% de la population des Territoires du Nord-Ouest après le départ du Nunavut » source BDTS (Robert S. Semeniuk, Géographica : « Notre pays », L'Actualité, 1er février 1999, Vol. 24, No. 2, page 6)

Réf. « [...] en réunissant le mot Dènè qui convient aux Chippewayans, tribu la plus méridionale, à celui de dindjié que se donnent les Loucheux, tribu la plus septentrionale, j'ai enfermé sous un nom composé [...] l'entière nation encore si peu connue des Peaux-Rouges hyperboréens de l'Amérique [...] » source SAVOIE, Donat, éd. (1970). Les Amérindiens du Nord-Ouest canadien au 19e siècle selon Émile Petitot, Ottawa, Ministère des Affaires indiennes et du Nord canadien, Bureau des recherches scientifiques sur le Nord, vol. 2, p. 25.

Rem. Le mot Déné est un autochtonyme qui s'emploie plutôt au pluriel. || Le mot ne s'applique ni aux Inuits ni aux autres peuples indiens du Canada.

Voir Autochtone.


déneigement des voies publiques, n. m.

Var. [déneigement des voies publiques, déneigement]

Déf. 1/1. Enlèvement complet des neiges nouvelles de rue par leur mise sur les côtés, leur projection aérienne à proximité ou leur transport à un dépôt nival.

Cit. « [...] en 1994, le coût seulement public du déneigement de la ville de Montréal dépasse 100 000 000 de dollars [...] » source MANZAGOL, Claude, et Christopher R. BRYANT (1998). Montréal 2001 : visages et défis d'une métropole, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, p. 31.

Rem. Pour désencombrer de neige les surfaces de transport, le déneigement nécessite, en plus des opérations de gestion, plusieurs activités techniques. À chaque tempête, un « plan de neige » fait gagner la « bataille des neiges » ou la « guerre froide ». || Les opérations de déneigement des voies publiques sont devenues hautement mécanisées. || Cependant, le nettoyage complet de la chaussée favorise l'approfondissement du gélisol et, partant, un dégel plus désastreux au printemps. || Il est interdit de laisser sa voiture dans la rue pendant les heures de déneigement.

Voir banc de neige, berline à neige, bordure nivale, chaîne à neige, charrue à neige, chemin creux, chemin d'hiver, chemin plein, défoncement des routes, déglaçage, glace peignée, gratte d'hiver, neige soufflée, neige usée, ouvrir les chemins, poudrerie anthropique, souffleuse, verglas.


déneigement domestique, n. m.

Déf. 1/1. Dégagement de la neige locale, manuellement ou mécaniquement.

Cit. « [...] pour les corvées de déneigement, optez pour un habit très protecteur conçu en fibres résistantes [...] » source Prestige, Québec, 4, 7, 1999, p. 33.

Réf. « désenneiger » source SOCIÉTÉ DU PARLER FRANÇAIS AU CANADA (1930). Glossaire du parler français au Canada, Québec, L'action sociale, p. 280. || « [...] la ville interdit à quiconque de jeter de la neige dans la rue [...] » source MAIRIE DE SILLERY (2000). Sillery vous informe, 27, 2, p. 7.

Rem. Il est ici question des activités concernant les propriétés privées, après chaque tempête. || Le déneigement domestique concerne surtout les chemins des résidents ainsi que les marches des édifices. || Le déneigement domestique nécessite un effort différent suivant le type de matériel à déplacer : neige collante, neige en sel, neige ferme, neige folle, neige glacée, neige lourde. || Le déneigement domestique fait appel à une technique moins grandiose que dans le cas du déneigement des voies publiques, mais on note l'utilisation récente de « petites souffleuses » en vue d'une projection nivale proximale.

Voir déglaceur de toit, déneigeur, faire son pelletage, garage saisonnier, gratte d'hiver.


déneigement naturel, n. m.

Var. [déneigement naturel, déneigement naturel généralisé]

Déf. 1/1. Dégradation étapiste, différentielle, puis complète du manteau nival saisonnier.

Rem. Le déneigement naturel correspond à une évolution climatique qui n'est pas nécessairement synchronisée avec le déglacement. || Le déneigement naturel se termine à la fin du cycle nival.

Voir disparition de la neige, neige, fini-nival, manger la neige.


déneiger le toit, loc.

Déf. 1/1. Enlever la neige et la neige glacée accumulée sur les toitures.

Réf. « " Comme c'est près du fleuve, le vent balaie la neige et c'est très rare qu'il y en a suffisamment pour qu'on doive déneiger [le toit du hangar] ". [Propos du porte-parole du Port de Québec] » source MATHIEU, Isabelle (2000). « Port de Québec », Le Soleil, Québec, 25 février, p. A5.

Rem. En général, le déneigeur fait la surface du toit alors que le déglaceur de toit s'occupe plutôt de la bordure glacique, mais les deux opérations se font souvent par un même travailleur équipé en conséquence. || Parmi les avantages de l'enlèvement de la neige du toit, se trouvent le dégagement des bouches de ventilation du grenier ainsi que la disparition d'un excès de poids sur la construction.

Voir déneigement domestique, déneigeur.


déneigeur, n. m.

Déf. 1/2. Individu s'affairant, à bras ou assisté d'un engin, à l'enlèvement d'un tapis local de neige, privé ou public, au niveau du sol ou au sommet d'une construction.

Cit. « [...] s'offrir les services d'un déneigeur professionnel aguerri, chevronné, disposant d'excellents équipements et d'une bonne couverture d'assurance. » source ANGERS, Gilles (2000). « Votre toit a le dos large », Le Soleil, Québec, 29 janvier 2000, p. F1.

Rem. Anciennement : homme de neige, pelleteur.

Voir bordée, chute de neige, déneigement des voies publiques, déneigement domestique, nivo-éolien.


déneigeur, n. m.

Déf. 2/2. Appareil de nettoyage de la neige et de la glace, utilisé par un travailleur sis en contrebas de l'édifice.

Réf. « Le Déneigeur. Le cadre métallique fend la neige qui se pose sur le tapis flexible. Puis elle est entraînée au sol en moins de deux: sous l'effet conjugué de la gravité, de la patine du matériau et d'un mouvement aisé du bras. » source ANGERS, Gilles (1999). « Une bavette géniale », Le Soleil, Québec, 12 mars, p. A13.

Rem. Il est ici question d'un instrument manuel et très simple. || Faible fréquence du mot.


déneigeuse, n. f.

Déf. 1/1. Appareil mécanisé de première intervention servant à évacuer la neige, notamment des rues.

Cit. « Le mardi de la tempête [...], le MTQ comptait sur neuf déneigeuses-épandeuses et sur trois souffleuses. Des niveleuses pouvaient servir au besoin. » source THERRIEN, Yves (2000). « Tempête... d'insultes », Le Soleil, Québec, 18 décembre, p. C1.

Rem. La déneigeuse constitue un moyen efficace, rapide et apprécié du déneigement des voies publiques.

Voir charrue à neige, chemin plein, gratte d'hiver.


dénordication, n. f.

Int. f1 s3

Déf. 1/1. Diminution du niveau de la nordicité géographique par l'amélioration climatique, le développement économique et les mouvements d'opinion favorables au Nord.

Rem. De dé-, élément privatif, et de nordique, par dérivation. || La nordicité mentale positive contribue à l'atténuation de la sévérité naturelle du Nord. || La dénordication s'applique notamment au Moyen Nord proche, suite à l'exploitation des ressources hydro-électriques. || Un réchauffement planétaire conduirait à une dénordication, par exemple celle du Nunavik.

Voir faire du Nord.


déperdre, v.

Déf. 1/1. Réorienter une personne normale, momentanément égarée dans la forêt nordique ou même dans une agglomération.

Rem. Familier. || Contraire de « faire perdre le nord ».


dépitounage final, n. m.

Déf. 1/1. Toilette du fond même du lit des cours d'eau après la toute fin de leur utilisation pour le transport de billes de bois.

Réf. « Des millions de pins et d'épinettes vieux de plusieurs siècles encombrent le lit de la Gatineau. Une véritable mine d'or... [...] Neuf ans après l'abolition de la "drave " sur la Gatineau, les deux entrepreneurs cherchent à y récupérer un trésor: en effet, tant par leur qualité que par leur volume, les grands pins blancs d'antan valent une fortune. » source SHILTS, Élizabeth (2000). « Les bûcherons des abîmes », L'Actualité, Montréal, vol. 25, no 11, 1 juillet, section Géographica. (Photographie de Pierre Saint-Jacques).

Rem. L'expression, dérivée de pitoune, constitue un localisme récent. || Le terme dépitounage final s'applique au nettoyage complet des débris végétaux (troncs longs, pitoune, dosses) dans une rivière ou un lac en vue d'un retour à l'état naturel, par exemple, en Mauricie, après le flottage du bois.


dépôt, n. m.

Var. [dépôt, dépôt d'articles]

Déf. 1/2. Site physique d'entreposage général.

Rem. Canadianisme. || Le dépôt sert pour tous les biens destinés aux hommes, chevaux ou machines localisés dans des chantiers éloignés.

Voir cache.


dépôt, n. m.

Déf. 2/2. Matériel d'opération rassemblé dans un site d'entroposage.

Rem. Canadianisme.

Voir cache.


dépôt de neige, n. m.

Var. [dépôt de neige, dépôt à neige, dépôt, dépôt nival]

Déf. 1/1. Site terrestre ou hydrographique d'accumulation nivale, suite au déneigement des voies, des cours et des terrains.

Cit. « À la recherche d'un dépôt à neige » source FLEURY, Robert (1999). « Conseil municipal de Beauport », Le Soleil, Québec, 8 septembre, p. A4. [L'extrait concerne une municipalité en quête d'un site de décharge de neige usée.]

Rem. Ce type d'accumulation fabrique une congère de grand format. || Le dépôt se construit progressivement par l'apport de camions à cage rehaussée. || Le dépôt de neige constitue un type artificiel de congère.

Voir banc de neige, souffleuse.


dépôt de pitoune, n. m.

Déf. 1/1. Massif de billes conifériennes entassées durant l'hiver sur la couverture glacielle d'organismes hydrographiques à courant.

Rem. Canadianisme. || Le dépôt de pitoune se fait avant la débâcle que la drave viendra assister. || Au sens strict, mettre sur la glace en vue d'un départ assuré de la pitoune.

Voir bûcheron, draveur.


désarboration littorale, n. f.

Int. f1

Déf. 1/1. Destruction de tous types de végétaux riverains par une carapace de glace soumise à de fortes variations de niveau, qu'elles soient naturelles ou issues de décisions d'aménagement.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1972). « Le glaciel de la Iakoutie en Sibérie nordique », Biuletyn Peryglacjalny, Pologne, 21, p. 84. || SOCIÉTÉ D'ÉNERGIE DE LA BAIE JAMES (QUÉBEC), DIRECTION INGÉNIERIE ET ENVIRONNEMENT (1987). Le défi environnement au complexe hydroélectrique de La Grande Rivière, Montréal, Société d'énergie de la Baie James, Direction ingénierie et environnement, p. 60 (figure).

Rem. Le phénomène de désarboration littorale est appelé massacre des arbres, en Sibérie, le long des fleuves (Biuletyn Peryglacjalny 1972). || La désarboration littorale se produit aussi en bordure des réservoirs du Moyen Nord du Québec.


descendre, loc.

Int. s2

Déf. 1/1. En parlant des battures de glace, se détacher de la rive et dériver vers le large au gré du courant, de la marée, du vent ou des interventions humaines.

Cit. « Il fallait traverser la rivière pour revenir; la glace venait de descendre - c'était au printemps - et il n'y avait quasiment pas un seul bateau à l'eau encore » source BDTS (Louis Hémon, Maria Chapdelaine, 1983, 216 pages)

Réf. BROCHU, Michel (1960). Étude Géographique, Ottawa, ministère des Mines, no 4, 24, 93 p.

Rem. Locution : les battures descendent. || Les battures de glace dont il est question ici sont constituées de masses nivo-glacielles, parfois de grande dimension, de forme plutôt allongée. || Canadianisme ancien de forme et de sens. || La mobilité de la batture de glace est surtout printanière. || Bonne région productrice d e battures glacielles qui vont dériver vers le nord-est : l'estran du Saint-Laurent en amont de Québec, selon Brochu (1960). || En anglais, floe. || Si les battures qui descendent représentent un danger pour la navigation, l'intervention des brise-glaces peut être nécessaire. || Le sens de descendre indique un déplacement général de la matière vers l'embouchure, mais le mouvement est périodiquement contrecarré par la marée montante.

Voir glace à la dérive, glaces flottantes.


détecteur de glace, n. m.

Déf. 1/1. Appareil permettant, à partir de rayons infra-rouges, la lecture de la présence de glace et d'eau froide sur la voie immédiatement à parcourir et donnant la possibilité à la vitesse et aux freins du véhicule de s'y ajuster automatiquement.

Cit. « Un détecteur de glace, inventé par un chercheur allemand, pourrait bientôt rendre la conduite en hiver beaucoup plus sécuritaire. » source PC (1997). « Mise au point d'un détecteur de glace », Le Soleil, Québec, 15 décembre, p. B4.

Rem. Le détecteur de glace est un article qui aiderait les conducteurs des véhicules.

Voir glissité, sortie de route.


détroit de Belle-Isle, n. pr. m.

Déf. 1/1. Embouchure septentrionale du Saint-Laurent et ses rivages terre-neuviens.

Cit. « On était pourtant en avril, en son début du moins, mais le détroit de Belle-Isle restait encore bouché. Le capitaine reçut l'ordre de gagner Saint-Jean » source BDTS (Gabrielle Roy, La détresse et l'enchantement : autobiographie, 1996, 507 pages)

Rem. Depuis environ deux siècles (moins quelques décennies), les deux rives sont rattachées à Terre-Neuve.

Voir Belle-Isle, Côte-du-Labrador.


DEW, n. pr. f.

Var. [DEW, DEW Line, Dew Line, Distant Early Warning Line]

Déf. 1/1. Série latitudinale de radars dans le Grand Nord du Canada, construite au cours de la décennie 1950 et devant informer des circulations aériennes, surtout celles d'apparence hostile.

Cit. « [...] la construction de la Dew Line n'améliore guère l'économie des Inuits et devient pour beaucoup d'entre eux une expérience traumatisante [...] » source CHOQUE, Charles (1998). Guy Mary-Rousselière, 1913-1994, Montréal, Médiaspaul, p. 250.

Rem. En inuktitut, nalagutiit. || La DEW a été installée vers le Cercle arctique, face à l'URSS au temps de la Guerre Froide. Il s'agit d'un réseau autre que celui de Mid-Canada Line.


diagonale Windsor-Lévis, n. f.

Int. f1

Déf. 1/1. Axe, couloir ou corridor laurentien reliant l'Ontario du Sud et le Québec du Sud.

Rem. Le mot diagonale est utilisé ici pour rendre l'obliquité de la trajectoire par rapport aux latitudes et la pluralité des situations culturelles. || Dans l'énoncé, la position occidentale de Windsor évite une délocalisation carto graphique alors que Lévis remplace le désignant très polysémique de Québec. || La diagonale Windsor-Lévis n'est pas située dans le Nord, mais ce trajet véhicule des matières premières venant du Nord et contribue au développement et à la pollution de cette région éloignée. || L'idée d'une telle liaison laurentienne est exprimée par la désignation du train de passagers Le Corridor.

Voir Ontario, Québec axial, Québec de base.


diel, adj.

Déf. 1/1. Relatif à une période de vingt-quatre heures consécutives.

Réf. « [Ensoleillement diel :] La nuit n'arrive pas tout à fait à éteindre le ciel. » source PERRAULT, Pierre (1999). Le mal du Nord, Hull (Québec), Vents d'Ouest, 1999, 380 p. (Collection Passages. Récit).

Rem. Le mot diel vient du latin dies via l'anglais. || La période dielle est indépendante de l'ensoleillement journalier. || L'adjectif diel est différent de diurne, ce dernier s'opposant à nocturne à l'intérieur d'une même journée. || Les notions évoquées par les mots diel et pluridiel sont utiles dans les pays qui possèdent des espaces de Grand Nord et d'Extrême Nord pouvant connaître des périodes d'obscurité totale ou de luminosité totale.


Direction générale du Nouveau-Québec, n. pr. f.

Var. [Direction générale du Nouveau-Québec, DGNQ]

Déf. 1/1. Structure administrative du Québec nordique, dirigée par le Sud et remplacée par un Secrétariat aux Affaires autochtones en l978.

Réf. « [...] en 1963, le gouvernement du Québec met en place une structure consacrée exclusivement à l'administration du territoire nordique et aux services à sa population [...] » source QUÉBEC (1993). Les faits saillants [...] gouvernement du Québec en milieu nordique. 1963-1993, Québec, Secrétariat aux Affaires autochtones, 1993, p. 3.

Voir laurentisation du Nord, Nord du Québec, Québec autochtone, Secrétariat aux Affaires autochtones.


disparition de la neige, n. f.

Déf. 1/1. Élimination naturelle ou humaine de la matière nivale suivant un déroulement variable dans le temps et dans l'espace.

Voir cycle nival, dégel, déneigement des voies publiques, déneigement domestique, déneigement naturel généralisé, déneigeur, gratte d'hiver, manger la neige.


Dormeuses, Les, n. pr. f. pl.

Déf. 1/1. Petit archipel territorien en Hudsonie maritime, au large du Québec du Nord et rattaché au Nunavut.

Rem. En anglais, Sleeper Islands, ou Sleepers.


double voie, n. f.

Var. [double voie, double voie locale]

Déf. 1/1. Court sentier longeant la voie principale afin de permettre à un véhicule de passer devant un autre ou d'en rencontrer un.

Rem. L'expression relève du domaine de la circulation rurale. || L'expression double voie est employée ici au sens de « voie mineure d'à côté » et décrit un phénomène de circulation à l'ancienne au cours de la saison froide. || Le terme double voie n'est pas synonyme de chemin double.

Voir chemin d'hiver, déneigement, rencontre.


drave, n. f.

Déf. 1/3. Activité assurant la fluidité du déplacement des fûts de pitoune retenus sur les hauts-fonds, dans les rapides, autour des îles de même que sur les rivages.

Cit. « [...] la forêt s'éveille de nouveau en mai pour la drave, lorsque des équipes viennent lancer et convoyer les billots dans les eaux débarrassées de glace et gonflées par la fonte des neiges [...] » source BLANCHARD, Raoul (1935). L'Est du Canada français : Province de Québec, Montréal, Librairie Beauchemin, vol. 1, p. 293. (Collection Publications de l'Institut scientifique franco-canadien).

Rem. La drave constitue une activité liée aux industries forestière. Elle permet de tirer un meilleur parti de l'énergie fluviale naturelle. On facilite le flottage à l'aide de pics à crochet et de cantouques (cant-hook). || Le régime hydrologique printanier correspondant à la drave est dit pluvio-nival. || Le « roulage » de la bille sur elle-même ou sa faible capacité portante - dans le cas de la pitoune courte et de faible diamètre par rapport au billot - peut mettre en cause l'équilibre d'un draveur. || La drave est une activité différente du glanage de billes de bois et du dépitounage final.

Voir dépôt de pitoune, flottage, post drave, rivière à drave.


drave, n. f.

Déf. 2/3. Tri et orientation attentive des bois en vue d'une destination proximale bien définie.

Rem. Dans ce sens, la drave s'effectue sans danger dans un bassin d'eau calme près d'un site industriel.


drave, n. f.

Déf. 3/3. Conduite à long cours de radeaux de bois.

Cit. « Les hommes, dans le camp, se parlent peu ; l'air grave, / Ils songent qu'il leur faut entreprendre la drave, / Avec ses jours sans halte et ses nuits sans dormir; [...] » source BDTS (Alfred Desrochers, À l'ombre de l'Orford précédé de L'Offrande aux vierges folles [Édition critique], 1993, 290 pages)

Rem. Se fait sur de vastes plans d'eau, tel le haut estuaire du Saint-Laurent, au XIXe siècle.


draveur, n. m.

Déf. 1/1. Travailleur occupé à favoriser le déplacement des fûts au fil de l'eau.

Cit. « Tu te souviens de la petite Lucie Latranche qui voyait la Sainte Vierge. Et qui quérissait des malades? Eh bien, elle s'est mariée! Mais comme son mari la battait Elle est partie et maintenant Elle vit avec Roger Laflamme... le draveur. Ils ont six enfants. À part ça, c'est toujours pareil » source BDTS (Raymond Lévesque, Quand les hommes vivront d'amour... chansons et poèmes [préface de Bruno Roy], 1989, 385 pages)

Cit. « [...] y était pas grand / y était travaillant par exemple / i cultivait sa terre / i semait du blé / pis l'printemps / c'est vrai qu'i allait draver / mais c'tait pas un maître draveur / y était journalier / y aimait beaucoup l'dehors / y aimait aussi la nature / faire la p'tite chasse l'automne [...] » source BDTS (Enquêtes orales, 032F Saguenay 63)

Réf. « Mgr Félix-Antoine Savard a baptisé deux montagnes [dont l'Acropole des draveurs] dans les pays de Menaud [...] » source GODIN, Guy (1996). Revue d'histoire de Charlevoix, Baie Saint-Paul, Socitété d'histoire de Charlevoix, 23, p. 2.

Rem. Canadianisme. || Le mot provient de l'anglais drive, mais en anglais, on parle de river driver. || L'activité du draveur est autre que celle du glaneur de billes de bois. || Alors que le raftsman n'est pas installé sur des fûts autonomes, le draveur est debout sur les troncs eux-mêmes ou perché sur des rochers gluants soumis à des courants violents. || L'histoire relève le nom de Jos Montferrand Fabre, célèbre draveur de l'Outaouais.

Voir bûcheron, drave, flottage.


droit inhérent, n. m.

Int. s1

Déf. 1/2. Pouvoir naturel jugé inaliénable sur des terres fournissant subsistance en durée immémoriale.

Rem. L'expression constitue une notion imprécise.

Voir autochtonie, foncier, titre aborigène.


droit inhérent, n. m.

Déf. 2/2. Pouvoir reconnu comprenant l'autonomie gouvernementale.

Réf. « [...] en accord avec les recommandations de la Commission royale sur les peuples autochtones, le gouvernement fédéral a reconnu le droit inhérent à l'autonomie gouvernementale pour les Autochtones en tant que droit existant en vertu de l'article 35 de la Loi constitutionnelle de 1982 [...] » source CANADA, MINISTÈRE DES AFFAIRES INDIENNES ET DU NORD CANADIEN (1997). Rassembler nos forces : le plan d'action du Canada pour les questions autochtones, Ottawa, ministère des Affaires indiennes et du Nord, p. 15.

Rem. Le transfert se fait suivant le principe de la dévolution (ou transfert d'autorité de haut en bas).


dualité historique, n. f.

Déf. 1/1. Fait à long terme de deux entités socio-politiques évoluant par elles-mêmes et l'une par rapport à l'autre.

Rem. Il est ici question d'une dualité autre que celle des « peuples fondateurs ». Il s'agit plutôt de la dualité qui inspire la Convention de 1975 et qui interroge autant les Autochtones que les non-Autochtones.

Voir interculturel premier.


Eastmain, n. pr. f.

Déf. 1/4. Rivière qui se jette dans la baie de James.

Cit. « Deuxièmement, les études de Smith et al. (1975) et de Penn (1978) révélaient des concentrations en mercure relativement élevées chez plusieurs espèces de poissons capturées dans La Grande Rivière, dans la rivière Eastmain, dans le secteur du lac Mistassini et dans la région des rivières Nottaway, Broadback et de Rupert, situées immédiatement au sud du Complexe La Grande » source BDTS (Messier D. et D. Roy, Concentrations en mercure chez les poissons du complexe hydroélectrique de la Grande-Rivière (Québec), Le Naturaliste canadien, Décembre 1987, Vol. 114, No. 3, pages 357 à 368)

Rem. Cours d'eau du Québec nordique. Une partie de son bassin a été dérivée vers le nord dans La Grande.

Voir Moyen Nord.


Eastmain, n. pr.

Déf. 2/4. Frontière intérieure hydro-politique en position pseudo-latitudinale, reliant le rivage de la baie de James au centre du Québec-Labrador.

Rem. Le nom est ici considéré au plan historique.


Eastmain, n. pr.

Déf. 3/3. Village riverain de la Radissonie.

Cit. « Secteur IV : les localités de Wemindji, Eastmain, Waskaganish, Nemiscau, Inukjuak, Povungnituk » source BDTS (SGPQ, Convention collective de travail des professionnelles et des professionnels du gouvernement du Québec, 1998, 157 pages)

Rem. Le village d'Eastmain comprenait un ancien comptoir de fourrures.


Eastmain, n. pr.

Var. [Eastmain, East Main Territory]

Déf. 4/4. Régionyme historique d'origine britannique couvrant une partie de la péninsule du Québe c-Labrador.

Cit. « Cependant, ces concentrations sont inférieures à celle d'un lac témoin de la région d'Eastmain qui était de 1,20 mg-kg-1 en1984 pour un spécimen de 700 mm de longueur » source BDTS (Messier D. et D. Roy, Concentrations en mercure chez les poissons du complexe hydroélectrique de la Grande-Rivière (Québec), Le Naturaliste canadien, Décembre 1987, Vol. 114, No. 3, pages 357 à 368)

Rem. Eastmain : East, pour désigner la partie orientale du territoire de la Hudson's Bay Company, et main pour désigner la « terre ferme ». || Logiquement, il aurait dû exister un West Main de même qu'un South Main, mais les décideurs métropolitains ont installé à la place du premier régionyme les expressions de New South Wales, New North Wales, New Denmark et, à la place du second, bottom of the Bay. Au nord de l'Hudsonie maritime, étant donné la dislocation de la terre ferme en archipel, on ne pouvait imaginer un North Main continental.

Voir Hudsonie.


eau à glace, n. f.

Déf. 1/1. Source ou puits ayant une température d'environ 0o C.

Rem. L'expression eau à glace s'applique à une situation de fin d'été. Une telle eau est une indication de la présence d'un gélisol qui s'attarde. || On trouve des exemples d'eau à glace en haute Gaspésie. || L'eau à glace rend inutile la glace de boisson.


eau d'érable, n. f.

Déf. 1/1. Liquide printanier de l'érable à sucre.

Cit. « [...] les indigènes de la vallée du Saint-Laurent recueillaient l'eau d'érable pour fins médicinales et alimentaires [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1960). Les premiers canadiens, Montréal, Éditions des dix, p. 45.

Rem. L'eau d'érable est une eau de sève, claire, sucrée, abondante et de température fraîche. Après cueillette, elle est destinée à l'ébullition dans une cabane à sucre.

Voir coulée des érables, faire bouillir.


eau douce, n. f.

Déf. 1/1. Eau non salée de consommation et d'usage venant directement de la glace de glacier.

Réf. « [...] à Qânâq [Groenland], la méthode d'approvisionnement en eau diffère de celle en usage dans la plupart des villages de l'Arctique canadien où des camions-citernes la distribuent à chaque maison. Ici, on va s'approvisionner en glace d'iceberg. On fait fondre cette glace dans un bâtiment spécial d'où des canalisations amènent eau chaude et eau froide dans les principales maisons [...] » source CHOQUE, Charles (1998). Guy Mary-Rousselière, 1913-1994, Montréal, Médiaspaul, p. 207.

Rem. L'eau douce dont il est ici question est une eau de boisson provenant d'une glace de terre d'âge millénaire.

Voir fondeuse à neige, glace fondue.


eau franche, n. f.

Déf. 1/1. Surface marine locale qui n'est pas recouverte de glaces.

Réf. « Durant l'hiver, trois chasseurs se firent prendre par l'eau franche. La glace de l'océan s'étant ouverte, les courants poussèrent au large la banquise sur laquelle ils étaient [...] » source NULIGAK (1972). Mémoires d'un esquimau : la vie de Nuligak, traduit de l'esquimau par Maurice Métayer, Montréal, Éditions du Jour, p. 67. (Collection Les Éditions du jour).

Voir clairière glacielle, polynia.


Éblouissement nival, n. m.

Déf. 1/1. Troubles de la vue causés par la réverbération de la lumière sur une neige éclatante.

Rem. Il faut considérer nival au sens large. || L'expression éblouissement nival traduit mieux whiteout que ne le ferait l'expression blanc dehors. || L'éblouissement nival se produit par temps laiteux et empêche le discernement des objets au sol.

Voir aveuglement nivo-glacique, luminosité en hiver, mal de neige.


Écoulement pluvio-nivo-glaciel, n. m.

Int. f1

Déf. 1/1. Débit d'origine composite des cours d'eau au printemps, dans les pays froids.

Rem. L'écoulement pluvio-nivo-glaciel est un phénomène hydrologique chronique mettant en interaction la pluie, la neige et les glaces flottantes. || Les débâcles en saison froide sont souvent des phénomènes pluvio-nivo-glaciels.

Voir embâcle, pluvio-nival.


Écouméné, adj.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Se dit de tout l'écoumène.

Rem. Certains territoires sont légèrement écouménés, ainsi les môles, les espaces réservés à la conservation, aux refuges, aux réserves écologiques, aux aires culturelles, aux expériences environnementales.


Écoumène, n. m.

Var. [écoumène, ™koumène]

Int. f1 s3

Déf. 1/1. Étendue terre-mer-air vue dans son état initial ainsi qu'en fonction des interventions humaines de résidence, d'exploitation, de déplacement et de liaison.

Cit. « [...] un peu de glace à fondre en larmes d'écoumène [...] » source PERRAULT, Pierre (1998). Le visage humain d'un fleuve sans estuaire, Trois-Rivières (Québec), Écrits des Forges, p. 16. (Collection Écrits des Forges. Poésie).

Réf. « [...] dans les milieux urbains [...], la croissance personnelle des protagonistes résulte de leurs ressourcements aux marges de l'écoumène [...] » source ANDREW, Caroline (1999). Dislocation et permanence : l'invention du Canada au quotidien, Ottawa, Presses de l'Université d'Ottawa, p. 52.

Rem. Cet emploi date de 1965. || L'orthographe du mot donnée ici correspond à une tentative de simplification de l'écriture du mot ™koumène. || Le mot écoumène réfère à l'habitat. Autrement dit, il exprime la terre en fonction des liens avec les être vivants.

Voir géoculturel.


Écoumène-bloc, n. m.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Partie de l'écoumène caractérisée par une occupation spatiale continue et multifonctionnelle.

Rem. La Montréalie constitue un exemple d'écoumène-bloc.


Écoumène de colonisation, n. m.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Aire où les nouvelles sections en culture sont discontinues, faiblement occupées et de superficie mineure par rapport à l'espace toujours dominant occupé par la forêt.

Rem. L'Abitibi, particulièrement au cours du deuxième quart du XXe siècle, constitue un exemple d'écoumène de colonisation.


Écoumène de liaison, n. m.

Var. [écoumène de liaison, écoumène de liaisons et de parcours]

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Territoire étroit où dominent les activités de transport et de télécommunications.

Cit. « [...] l'écoumène de liaisons et de parcours, fait capital dans un pays discontinu, comprend les anciens portages [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1966). « Typologie de l'écoumène canadien », Mémoires de la Société royale du Canada, Ottawa, Société royale du Canada, IV, I, p. 42.

Rem. Les corridors des fils à haute tension entre le Moyen Nord et la plaine du Saint-Laurent constituent un exemple récent d'écoumène de liaison.

Voir emprise de ligne, mocassin-télégra phe, pilote de lac, sentier des Jésuites, York boat.


Écoumène de résidence, n. m.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Territoire caractérisé par un grand nombre de domiciles à l'intérieur d'un espace circonscrit.

Cit. « [...] l'écoumène de résidence comprend aussi les motels, les villages de roulotte, les cimetières et même les espaces ouverts dans les villes [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1966). « Typologie de l'écoumène canadien », Mémoires de la Société royale du Canada, Ottawa, Société royale du Canada, IV, I, p. 42.

Rem. Le Québec axial laurentien constitue un exemple d'écoumène de résidence.

Voir Villes d'Hiver.


Écoumène des animaux, n. m.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Application du concept d'écoumène à la faune.

Réf. HAMELIN, Louis-Edmond (1975). « Aspects biogéographiques d'un écoumène pour caribou au Québec nordique », Études géographiques : mélanges offerts par ses amis et disciples à Georges Viers, Toulouse, Université de Toulouse-Le Mirail, p. 309-322.

Rem. Comme dans le cas des « fosses à saumons » dans les rivières, l'écoumène des animaux constitue un milieu privilégié pour des activités de chasse et de pêche conduites par l'homme. || Le concept s'applique annuellement au double passage toundra/taïga des caribous dans le haut Moyen Nord.


Écoumène des Autochtones, n. m.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Territoire indigène de résidence, d'usage, de liaison et de référence politique.

Réf. «  [Vers la seconde moitié du XVIe siècle], le Kanata aborigène venait de disparaître. Son nom fut par la suite attribué à l'écoumène [...]  » source RITCHOT, Gilles (1999). Québec, forme d'établissement : étude de géographie régionale structurale, Montréal, L'Harmattan, p. 472. (Collection Géographies en liberté).

Rem. Historiquement, les fonctions économiques de l'écoumène autochtone étaient peu a gricoles, mais certains peuples comme les Mohawks pratiquaient la culture des champs.

Voir Inukland, inuksuit, nuna.


Écoumène d'exploitation, n. m.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Territoire de développement économique.

Cit. « [...] l'écoumène d'exploitation comprend les terres agricoles, les champs d'extraction minière et pétrolière, les bancs de pêche, les domaines de forestage périodique, les territoires de chasses fréquentés par les Indigènes et par les touristes, les centres de ski, même les terres péri-urbaines que la spéculation dispute à l'agriculture [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1966). « Typologie de l'écoumène canadien », Mémoires de la Société royale du Canada, Ottawa, Société royale du Canada, IV, I, p. 42.

Voir lancer pionnier, môle.


elder, n. m.

Déf. 1/1. Sage, Ancien, Aîné, toute personne d'opinions profondes, se prêtant à la consultation auprès du chef, de la population de la réserve, de la communauté ainsi que des gens de l'extérieur.

Rem. Anglicisme. || Le mot s'emploie généralement au pluriel et est utilisé par les Autochtones. || Le sens donné au mot elder implique l'idée d'une société qui accepte les personnes agées.

Voir autochtonisme.


embâcle, n. m.

Déf. 1/1. Accumulation temporaire de glaces flottantes provoquant, en amont du barrage, un gonflement des eaux et, vers l'aval, des changements brusques dans la fluviation.

Cit. « Une dernière compilation faite par la municipalité de Matapédia indique que plus de 50 résidants, commerces et institutions ont été ravagés par l'embâcle de la rivière Restigouche la semaine dernière » source BDTS (Gilles Gagné, Plus de 15 millions de dégâts. Matapédia va se protéger contre les inondations, Le Soleil, Mardi 26 avril 1994, page A2)

Cit. « En fin d'après-midi, un embâcle s'est formé sous le pont interprovincial enjambant la rivière Matapédia à la frontière du Québec et du Nouveau-Brunswick. De plus la crue de la rivière Restigouche a isolé de nombreuses résidences » source BDTS (Raymond Gervais, Les crues touchent durement la Gaspésie et le Nouveau-Brunswick, La Presse, Lundi 18 avril 1994, page A3)

Réf. QUÉBEC, COMMISSION DES EAUX COURANTES (1917). Rapport de la commission des eaux courantes de Québec, Québec, La Commission, vol. 6, p. 85. || « [...] l'embâcle, terne amas de glace mi-fondue [...] » source DESROCHERS, Alfred (1979). À l'ombre de l'Orford, Montréal, Fides, (1re édition : 1929), p. 20.

Rem. L'embâcle constitue un inconvénient gênant l'écoulement fluvial et se traduit par un empilement de glaçons résiduels construisant momentanément une carapace de glace chaotique. || En théorie, l'embâcle précède la débâcle, mais les relations entre les deux phénomènes sont complexes. || On distingue un type d'embâcle d'hiver, causé par le frasil dans la masse hydrographique elle-même, de l'embâcle d'été (par extension de sens), causé par des billes de bois, comme cela s'est produit en juillet 1917 sur la Chaudière beauceronne.

Voir fluvio-glaciel, pilote des glaces.


emprise de lignes, n. f.

Déf. 1/1. Corridor réservé aux lignes électriques de haute tension et nécessitant au sol divers travaux d'installation et d'entretien, suivant des préoccupations écologiques.

Réf. HYDRO-QUÉBEC (2000). HydroContact, Montréal, Hydro-Québec, 16 février.

Rem. L'emprise de lignes est un système de transport d'énergie construit et entretenu par des « monteurs de lignes » (Hydro-Québec 2000). || L'alignement des pylônes interrompt la continuité du paysage antérieur, généralement boisé. || Par extension, l'expression s'applique au-dessus des voies d'eau, par exemple, au-dessus du Saint-Laurent à Sorel, du Saguenay, des chenaux de l'Île d'Orléans et, vers 1990, du Saint-Laurent à Grondines. || L'emprise de lignes constitue un exemple d'écoumène de liaison.

Voir paysage.


Énergiepolitique, n. f.

Int. f1

Déf. 1/1. Poids de l'hydro-électricité dans la compréhension et l'évolution de la chose publique.

Rem. Le terme constitue un calque de l'allemand et est forgé sur le modèle de géopolitique. || Le concept de l'énergiepolitique est applicable au Québec dans l'exemple de la Convention, liée qu'elle est aux Hudsoniennes.


enfer, n. m.

Déf. 1/1. Foyer de combustion en forme de cône, haut, à sommet hémisphérique, chauffant jour et nuit, destiné à l'élimination de produits résiduels des scieries et entouré d'un grillage métallique qui protège les alentours de la projection des étincelles.

Rem. Dans ce sens, le mot enfer constitue un canadianisme qui rappelle le mythe religieux de l'enfer, univers qui ne cesserait de brûler. || L'enfer correspond à un incendie contrôlé dans les cours à bois de l'industrie du sciage, surtout celles des Laurentides, des Appalaches et du Pré Nord.


engel, n. m.

Int. f2 s1

Déf. 1/1. Phase de l'installation même d'un état de gel dans toute matière hydrique, minérale, végétale, animale et même industrielle.

Cit. « [...] mot engel qui m'a délivré de freeze-up que j'entendais toujours sur la Basse Côte-Nord [...] » source PERRAULT, Pierre (1999). Le mal du Nord, Hull (Québec), Vents d'Ouest, p. 251. (Collection Passages. Récit).

Réf. « [...] Dieu d'engels, de dérive et de joie [...] » source DÉSY, Jean (1998). Ô Nord, mon amour, Québec, Le loup de gouttière, p. 76.

Rem. L'expression remonte à 1959. || Le mot engel complète la série lexicale gel, dégel et regel. || Le Québec poursuit des recherches appliquées afin de tester la tolérance gélivale des terrains. || La notion d'engel est semblable à celles d'enneigement et d'englacement.

Voir cycle gélival.


engelure, n. f.

Déf. 1/1. Hypothermie légère et locale.

Cit. « Depuis que je t'écris, mes mains se réchauffent. L'engelure est partie. Je fais tout à coup le ménage dans ma vie et les mauvais souvenirs s'effacent dès que je les étale sur le papier » source BDTS (Jacques Savoie, Les portes tournantes, 1984, 159 pages)

Réf. « [...] lésions érythémato-violacées, superficielles, avec zone de pâleur, sensation de froid, d'engourdissement et douleur à la chaleur [...] ne pas frotter avec de la neige [...] » source FATTORUSSO, Vittorio, et Otto RITTER (1995). Vademecum clinique : du diagnostic au traitement, 14e édition revue et mise à jour, Paris, Masson, p. 1532.

Rem. L'engelure correspond à un engel de la peau et constitue une phase postérieure aux premières douleurs locales. || L'expression date du XIIIe siècle.

Voir gelure, hypothermie, refroidissement éolien.


englacement, n. m.

Int. s1

Déf. 1/1. Ensemble des processus de l'installation des glaces sur un cours d'eau.

Rem. Le phénomène de l'englacement concerne les glaces flottantes et une phase du cycle glaciel. || Le terme englacement peut désigner un englacement initial ou des englacements de reprise. || Les facteurs qui influencent l'englacement sont multiples : froidure de l'air, température initiale de l'eau, profondeur de la nappe hydrographique, turbulence, vent, variation du niveau des eaux, marée, salinité, vitesse des courants, résurgence, interventions humaines. || On peut rencontrer divers mécanismes de production de glace en un même lieu : agglomération de morceaux glaciques, apports des hauteurs bordières, congélation sur place, frasil, formation d'aiguilles dans la masse des eaux, engel des crachins, immigration de glaçons et floes, vêlage d'icebergs.

Voir engel, glace artificielle, glace de congélation, glace fabriquée, glacement, glace naturelle, pont de glace.


enneigement, n. m.

Déf. 1/1. Précipitations solides et autres modes d'apports nivaux conduisant à des accumulations ne disparaissant pas immédiatement.

Cit. « Avec ses 1270 mètres, son climat de toundra et un enneigement exceptionnel, le mont Jacques-Cartier, situé dans le Parc de la Gaspésie, est maintenant accessible en hiver. » source MICHAUD, Henri (1997). « La Gaspésie : Découvrez les Chic-Chocs. En ski alpin, en planche à neige, en ski de randonnée ou en raquette, avec l'entreprise Ski-Chocs », Le Soleil, Québec, 23 février, p. B1.

Rem. L'enneigement naturel constitue une phase du cycle nival. || La notion d'enneigement va au-delà du fait des chutes de neige.

Voir hiver, manteau nival, neige, neige artificielle.


entailler, v.

Var. [entailler, entailler les érables]

Déf. 1/1. Trouer au moyen d'une mèche l'écorce de l'érable de manière à en faire sortir, sans perte, un maximum de sève.

Cit. « Demain, dit le père Didace, si le doux temps se maintient, on devrait commencer à entailler pour faire les sucres » source BDTS (Germaine Guèvremont, Marie-Didace [Édition critique], 1980, 229 pages)

Réf. « [...] la présence de centaines d'arbres dans lesquels étaient fichés autant de seaux métalliques conférait au sous-bois un aspect surréaliste [...] » source TARDIF, Jacques (2000). La Route gourmande d'un Français au Québec, Sillery, Sigier, p. 90.

Rem. Le terme renvoie à une technique d'entaillage où, avec un instrument tranchant, on inscrivait sur le tronc de l'arbre une marque allongée dite entaille. Aujourd'hui, on excave un trou avec une vrille. || L'entailleur cherche d'abord à localiser le meilleur site de coulée autour de la circonférence de l'arbre. || Suite à l'entaillage, on installe un récipient ou un petit tube qui reçoit le flux de sève.

Voir la Note 3 : Érablière.


entrepôt de chevreuil, n. m.

Déf. 1/1. Petite cabane autonome, aérée, soulevée de terre, située près des territoires de chasse et destinée à protéger des prédateurs et des moustiques les produits de la venaison.

Rem. De tels abris existent à Anticosti pour la conservation temporaire de la viande de bois.

Voir fumoir à chevreuil.


Éperon sous glace, n. m.

Var. [éperon sous glace, éperon]

Int. f1

Déf. 1/1. Saillie de toute forme caractérisant le plancher inégal ou excentrique du pack ou d'un iceberg.

Rem. L'expression date de 1965. || Traduction de l'anglais états-unien bummock. || L'éperon sous glace est ainsi désigné en fonction d'un sous-marin immergé dans des mers glacées. || L'éperon menace la navigation sous-glacielle.

Voir banquise, plateforme de glace.


Équivalence d'une tasse de sucre, n. f.

Déf. 1/1. Quantité de sucre d'érable (une tasse et demie) nécessaire pour sucrer autant qu'une tasse de sucre blanc.

Réf. « [...] dans une recette, une tasse de sucre blanc vaut une tasse et demie de sucre d'érable [...] » source CANTIN, Charlotte et QUÉBEC, MINISTÈRE DE L'AGRICULTURE ET DE LA COLONISATION, DIVISION DES PRODUCTIONS HORTICOLES (1971). Les délices de l'érable, Québec, Ministère de l'Agriculture et de la Colonisation du Québec, p. 8.

Rem. Le sucre blanc sucre davantage que le sucre d'érable.


Érable, n. m.

Déf. 1/1. Arbre à feuilles caduques dont, au Québec méridional, les principales espèces sont l'érable à sucre, l'érable argenté et l'érable rouge.

Cit. « Jolie tapisserie de motifs verts, jaunes, rouges. Véritables diamants rutilants que ces feuilles d'érable épointées, mouillées, luisantes » source BDTS (Claude Jasmin, La petite patrie, 1972, 141 pages)

Rem. L'érable est un végétal dit supérieur. || Racine latine : acer.

Voir la Note 3 : Érablière, qui contient au-delà de 400 termes provignés.


Érable à sucre, n. m.

Var. [érable à sucre, érable du Canada]

Déf. 1/1. Artéfact végétal, économique et social majeur du Québec méridional.

Cit. « [...] les jeunes pousses de l'Érable à sucre tolérant parfaitement l'ombre des progéniteurs, il s'ensuit que les érablières sont des formations permanentes qui se régénèrent indéfiniment [...] » source MARIE-VICTORIN, frère (1964). Flore laurentienne, Montréal, Presses de l'Université de Montréal, (1re édition : 1935), p. 398.

Rem. Le mot est souvent employé au féminin. || Nom latin de l'arbre : acer saccharum Marsh. || La production printanière comprend la sève d'érable, le sirop d'érable, le sucre d'érable et bien d'autres produits d'érable. || L'érable à sucre constitue un élément paysagique qui se manifeste en automne (couleurs), au printemps (sucre) et en hiver (piste ensoleillée de ski de fond, corde de bois de chauffage).

Voir cabane à sucre, faire les sucres, partie de sucre de même que la Note 3 : Érablière.


Érable, L', n. pr. f.

Déf. 1/1. Municipalité régionale de comté, cadre administratif de la rive sud du Saint-Laurent établi en 1982.

Cit. « La présence des gens de la SSJB du Centre-du-Québec dans la MRC de L'Érable a déjà débuté depuis un certain temps et elle va s'accentuer dans l'avenir » source BDTS (Roger Levasseur, Centre du Québec : la SSJB passe au 1er rang, Le Nouvelliste, Jeudi 26 octobre 2000, page 28)

Réf. « [...] la région tire son nom des érables abondamment répandus dans les Bois-Francs et de l'industrie et du commerce des produits de l'érable concentrés autour de Plessisville [...] » source QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, et Henri DORION (1994). Noms et lieux du Québec : dictionnaire illustré, Sainte-Foy, Publications du Québec, p. 372.

Voir la Note 3 : Érablière.


Érable piqué, n. m.

Déf. 1/1. Érable à sucre dont la matière ligneuse est finement renforcée par des ondulations, taches colorées et noeuds en micro relief.

Cit. « De nombreux modèles de tables dont de jolies consoles et ses tiroirs d'érable piqué offrent un contraste particulier » source BDTS (Isabelle Lord, Meubles : Des exclusivités au royaume des oies blanches, La Presse, Samedi 13 février 1999, page K7)

Cit. « Lit en cerisier et érable piqué. Le coeur du tronc d'arbre, plus foncé, se distingue aisément » source BDTS (Danielle Bonneau, Design : une passion qui ne dément pas, La Presse, Samedi 16 novembre 1996, page K3)

Rem. Le pattern est parfois dit « piqueté », « tigré » ou « marbré ». || L'érable piqué constitue un bois d'érable dur, difficile à fendre et offrant une forte capacité calorifique. || Par son faciès esthétique, un tel type de bois est utilisé en ébénisterie haut de gamme.

Voir quartier d'érable piqué et la Note 3 : Érablière.


Érablerie, n. f.

Int. f1 s2

Déf. 1/1. Tout ce qui concerne les aspects naturels, techniques, économiques, socio-culturels et artistiques des types d'érable.

Rem. Le terme date de 1995. || La notion d'érablerie déborde des notions individuelles de cabane, d'érable, d'érablière et de sucre.


Érablière, n. f.

Déf. 1/3. Forêt d'érables, naturelle ou plantée, entretenue ou non, en santé ou malade, accessible ou non.

Cit. « [...] entre l'étendue subpolaire et la frontière américaine, le climat des moyennes latitudes tolère une occupation humaine à peu près continue. L'érablière laurentienne constitue le patrimoine écologique de cette zone. Grâce à elle, [...] le Canada s'est trouvé un emblème [...] érablière célèbre et célébrée [...] » source RITCHOT, Gilles (1999). Québec, forme d'établissement : étude de géographie régionale structurale, Montréal, L'Harmattan, p. 66. (Collection Géographies en liberté).

Cit. « La strate herbacée permet de distinguer quatre types d'érablières sur le plateau central [de l'Île d'Orléans.] » source POISSON, Fred. (2001). « Vers un outil [...] l'Île d'Orléans », Le naturaliste canadien, Neufchâtel, 125, 1, p. 12.

Rem. Il est ici question de l'aspect forestier de l'érablière.


Érablière, n. f.

Déf. 2/3. Milieu de traitement de la sève d'érable dans un édifice sommaire, couvert et techniquement équipé.

Cit. « Le permis autorise son titulaire à cultiver et à exploiter l'érablière qui y est décrite et à faire les travaux nécessaires à cette fin, conformément aux normes que prescrit le gouvernement par voie réglementaire, pour l'entaillage des érables et pour les autres travaux requis par cette culture et cette exploitation » source BDTS (BAPE, Administration publique, Loi sur les forêts [Loi F-4.1])

Cit. « [...] j'vas vous raconter / l'année passée mon oncle Ulric nous avait invités à aller faire une partie de sucre à son érablière / on n'avait pas pu y aller / m'man était grippée / j'étais en plein examen / le p'tit Arsène avait la rougeole / pis p'pa v'nait d'envoyer sa dernière chemise à l'impôt [...] » source BDTS (Albert Brie, Chez Miville : le petit Prosper, Vol. 2, pages 536 à 589)

Rem. Il est ici question de l'érablière en état d'exploitation. || Certaines installations portent de jolies appellations, telle Érablière Sucre d'Art.

Voir cabane à sucre, sucrerie, terre de cabane ainsi que la Note 3 : Érablière.


Érablière, n. pr. f.

Déf. 3/3. École primaire ou secondaire.

Rem. L'École L'Érablière à Saint-Félix-de-Valois, Lanaudière, fournit un exemple de cet emploi.

Voir érable, Québec géoculturel.


escalade de glace, n. f.

Déf. 1/1. Alpinisme sur paroi glacée.

Cit. « Faire l'escalade de glace sur [le sommet de] l'aiguille du Midi [France], l'extase totale [...] » source PAGEAU, Mélanie (1999). « Euphorie alpine », Le Soleil, Québec, 25 décembre, p. E2.

Rem. La glace d'escalade du Québec n'est pas une glace de glacier. || Ce type d'escalade est parfois rendu par l'expression festiglace.

Voir cascade de glace, escaladeur, sports d'hiver.


escaladeur de glace, n.

Déf. 1/1. Sportif courageux et équipé qui gravit des abrupts fort redressés, soit de glacier, soit de toute glace de congélation.

Réf. « [...] la falaise semblait recouverte d'une coulée de cire géante tantôt blanche, tantôt brunâtre, à laquelle s'accrochaient ces hommes-araignées, au moyen de cordes, de filins et de crochets [...] » source TARDIF, Jacques (2000). La Route gourmande d'un Français au Québec, Sill ery, Sigier, p. 29.

Rem. L'escaladeur de glace est ainsi désigné par analogie avec l'escaladeur de parois rocheuses. || Les chutes Montmorency, près de Québec, offrent aux escaladeurs de glace un site apprécié en hiver.

Voir cascade de glace.


Esquimau, n. pr.

Var. [Esquimau, Eskimo]

Déf. 1/1. Autochtone du Grand Nord ou « homme ».

Cit. « [...] la civilisation m'apparaît sous la forme d'un jeune Esquimau, la figure rondelette et souriante, enfouie dans la fourrure d'un parka [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1949). À travers l'Ungava, Montréal, Jardin botanique de Montréal, p. 108. (Collection Mémoires du Jardin botanique de Montréal).

Réf. « [...] l'emploi d'Eskimo en français est déconseillé [...] » source ROUSSEAU, Jacques (1955). Eskimo, Churchill, Manitoba, Oblat, 37, p. 3-5.

Rem. Le sens classique de « mangeur de viande crue » est mis en cause par des anthropologues. || Le mot est antérieur à l'attestation de Champlain dans une carte datant de 1632. || Le terme Esquimau sert à désigner des individus autres que les Indiens, Innus du Labrador ou Dénés du Mackenzie. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir Inuit.


Estotiland, n. pr. m.

Var. [Estotiland, Estotilant]

Déf. 1/1. Territoire nord-américain s'étendant vers le Baffin méridional.

Réf. MERCATOR, Gerardus (1569). Carte, Duisburg.

Rem. Les formants sto, est ou land peuvent indiquer que ce régionyme se rattache à des cultures européennes. || L'énoncé désigne la partie arctique de la façade atlantique de l'Amérique. || Le terme ne s'est guère appliqué au Québec du Nord. || L'Estotiland pourrait correspondre à l'Helluland des Vikings.


Estrie, n. pr. f.

Déf. 1/1. Région administrative du Sud du Québec contiguë à la Nouvelle-Angleterre.

Cit. « Entre Noël et le jour de l'An, tourbillons de vives couleurs. Les patineurs affluent devant la Place des Arts ou au lac des Castors. Les skieurs envahissent les pentes des Laurentides ou de L'Estrie » source BDTS (Paul Chamberland, L'assaut contre les vivants, 1994, 275 pages)

Réf. « [...] en 1996, les autorités touristiques régionales décidèrent de revenir au nom d'origine, Cantons-de-L'Est [...] » source BONNELLY, Christian (1999). The Name Gleaner/La Glanure des noms, Ottawa, 24, 2, p. 10. || QUÉBEC, BUREAU DE LA STATISTIQUE (1996). Le Québec, chiffres en main, Québec, Bureau de la statistique, p. 34.

Rem. Le mot Estrie désigne ce que l'on appelait antérieurement Eastern Townships ou Cantons-de-l'Est. || En certains domaines du langage, les entités Estrie et Cantons-de-l'Est sont indifféremment employées. || La part de la population du Québec résidant en Estrie en 1995 s'élève à 3,9 %.

Voir Québec régional.


estuaire, n. m.

Déf. 1/1. Section aval et riveraine d'un cours d'eau où les influences marines et de marnage se font sentir au plan des courants, de la salinité, de la température, de la faune, de la flore, de la navigation, du paysage et du tourisme.

Cit. « Le lendemain, comme les brigades XY ne sont pas encore arrivées, le Bancroche envoie un canot se cacher dans les îles qui obstruent l'estuaire de la rivière à la Biche. Les hommes devront se dissimuler soigneusement, observer l'arrivée de l'ennemi, compter les canots et, si possible, les pièces et les engagés » source BDTS (Léo-Paul Desrosiers, Les Engagés du Grand-Portage [Présentation de Maurice Lemire], 1988, 223 pages)

Voir estuaire du Saint-Laurent.


estuaire du Saint-Laurent, n. m.

Int. s1

Déf. 1/1. Longue section aval du système hydrographique laurentin.

Cit. « C'est à Saint-Vallier que la marée est la plus haute le long du Saint-Laurent pour une amplitude moyenne de 4,5 mètres.  » source GAUTHIER, Benoît (2000). L'estuaire du Saint-Laurent : synthèse phytogéographique, Québec, Gouvernement du Québec, ministère de l'Environnement, p. 19. (Collection Sauvegarde du patrimoine écologique).

Rem. Les subdivisions géographiques de l'estuaire du Saint-Laurent, à partir du Lac Saint-Pierre jusqu'à la Pointe Ouest d'Anticosti, se détaillent comme suit : haut estuaire, moyen estuaire, bas estuaire, estuaire maritime.

Voir estuaire, glace de batture, golfe du Saint-Laurent, Nordet, Saint-Laurent.


estuaire maritime du Saint-Laurent, n. m.

Déf. 1/1. Large section hydrographique située, du nord au sud, d'une section de la Côte-Nord jusqu'à la Gaspésie, et, de l'ouest en est, de Pointe-des-Monts/Les Méchins jusqu'à Anticosti.

Voir estuaire du Saint-Laurent, golfe du Saint-Laurent.


Étage, n. m.

Déf. 1/1. Chacune des tranches biogéographiques dans une série exprimant la différenciation en hauteur des versants montagneux.

Cit. « Les vieilles érablières qui sont gravement touchées en porteront longtemps les traces et il est même probable qu'une partie des arbres de l'étage supérieur soient éventuellement remplacés par les jeunes érables qui ont été épargnés » source BDTS (Bruno Boulet, Dossier verglas : les conséquences probables dans les peuplements forestiers touchés, Le Progrès Forestier, Hiver 1998, p. 13-20)

Rem. Les étages correspondent à des aires végétales répondant notamment à des variations thermiques, nivales et d'exposition au soleil. || Le concept d'étage est différent de celui de zone. || La notion d'étage est pertinente en Gaspésie, aux Hautes-Gorges et aux monts Otish.

Voir montagne.


Été des Indiens, n. m.

Var. [été des Indiens, été indien]

Déf. 1/1. Période pluridielle de temps doux, appréciée, contrastant avec les jours précédents et surtout avec la saison froide appréhendée.

Cit. « La chaleur. Le soleil dans la vitrine du Ouique. Les mains en visière devant les yeux. Les voitures flamboyantes filant dans les rues. L'été des indiens, le répit mais bientôt la neige, les grands vents nordiques - comment penser comme du monde lorsque tout gèle en vous et que vous devez dormir la bouche ouverte à cause de vos sinus bouchés? » source BDTS (Victor-Lévy Beaulieu, Jos Connaissant, 1996, 265 pages)

Rem. Le phénomène de l'été des Indiens est connu en France sous d'autres noms : été de la Saint-Martin le 11 novembre et été de la Saint-Denis. || Aux États-Unis, on parle d'Indian summer, terme qui serait apparu au XVIIIe siècle. || Au Québec, ce phénomène attendu, se manifestant surtout en octobre et suite à un gélisol léger, est caractérisé par au moins trois jours consécutifs de températures au-dessus de la moyenne du mois, et en l'absence de toutes précipitations. Des variations annuelles sont notées dans l'agencement des traits et quant à la date de ces manifestations climatiques, réelles et mythiques.


Été des Sauvages, n. m.

Déf. 1/1. Courte série de jours d'automne rappelant ceux de l'été.

Cit. « Moins de deux semaines après cette promenade sous le ravissant ciel de l'été des sauvages, survinrent des pluies glacées, des vents pénétrants et puis, le premier jour de novembre exactement, nous nous sommes éveillés, le pauvre village de la plaine environné de dunes de neige comme un poste, au désert, dans ses sables » source BDTS (Gabrielle Roy, Ces enfants de ma vie [nouvelle édition], 1993, 195 pages)

Rem. L'été des Sauvages correspondait aux derniers beaux jours pour des déplacements saisonniers en canot. || Le mot Sauvage ne se dit plus.

Voir été des Indiens.


Être à la neige, v.

Déf. 1/1. En parlant du temps, montrer les signes d'une précipitation nivale prochaine, notamment par un assombrissement bleuté du ciel du côté des nuages de tempête.

Rem. Locution : le temps est à la neige. || Forme dialectale, apercevance de mauvais temps. || Le phénomène visuel s'accompagne souvent d'un relâchement thermique et d'un calme éolien.

Voir précipitations solides.


Être à sa hauteur, v.

Int. s1

Déf. 1/1. En parlant du manteau nival, avoir atteint son épaisseur maximum saisonnière.

Rem. Locution : la neige est à sa hauteur. || L'expression concerne la neige qui s'est accumulée au sol. || Le moment où la neige est à sa hauteur est fixé à la Chandeleur (Chandeleur : mot dérivé des chandelles utilisées pour la fête de la Purification). || Il est possible que l'expérience climatique européenne à l'origine de l'expression soit celle des régions chrétiennes méridionales de la Scandinavie, de l'Allemagne ou des basses Alpes. || L'expression s'emploie au Québec, où l'on ne se préoccupe pas trop du fait que le 2 février est un moment hâtif pour annoncer le phénomène. || Au plan météorologique, il faut comprendre que même si la neige est à sa hauteur, il n'arrête pas de neiger pour autant. La neige reste à sa hauteur parce que la fonte partielle et la densification du tapis de neige vont équilibrer l'épaississement provoqué par d'éventuelles chutes de neige. || L'expression fait référence à une situation de plein hiver.


euronordique, adj.

Int. f1

Déf. 1/1. Se dit de l'Europe du Nord.

Rem. Évidemment, ce trait géographique n'est pas localisé au Québec.

Voir Norden, nordique.


extrême Nord, n. m.

Var. [Extrême Nord, Extrême-Nord, extrême Nord]

Int. f2 s3

Déf. 1/1. Mégarégion la plus intensément nordique de même que la plus éloignée des bases financières de soutien du pays.

Cit. « [...] chanter la gloire du Christ-Roi jusqu'au point le plus avancé de l'Extrême-Nord, au dernier camp d'Esquimaux [...] » source DUBOURG, Maurice (1950). « Préface », dans BULIARD, Roger (1951). Inuk « Au dos de la terre! », Paris, Éditions Saint-Germain, Pères Oblats, p. 10.

Réf. « [...] tout ce qui va dans le Nord et l'Arctique canadien passe par [Yellowknife]. Chaque jour, de nouvelles missions de prospecteurs arrivent et repartent; on parle d'« huile », de pétrole, qu'on va chercher dans les îles plates de l'extrême Nord [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 41. (Collection Clefs de l'aventure).

Rem. En anglais, Extreme North. || L'expression Extrême Nord rappelle le terme hyperboréen de l'Antiquité, d'où la qualification appropriée d'hypernordique. || Comme les autres zones froides, l'Extrême Nord a une amplitude circumterrestre. || Un tel niveau de nordicité existe dans l'océan Arctique, le Groenland septentrional et intérieur de même qu'au Nunavut canadien. Il n'existe pas au Québec. || Phénomène diel (de vingt-quatre heures), soit d'éclairement, soit d'obscurité pendant un nombre variable de jours suivant les latitudes. || L'Extrême Nord a été le site de paléo-occupations sporadiques des Inuits. || L'Extrême Nord constitue une région de nordicité maximale, caractérisé par la présence du désert polaire. L'indice nordique montre de 800 à 1000 vapos.

Voir Havre de l'hivernement, Septentrionalium Terrarum descriptio, zonation circumnordique.


faire bouillir, loc.

Var. [faire bouillir, faire bouillir l'eau d'érable]

Déf. 1/1. Concentrer la sève d'érable par ébullition dans un évaporateur installé à l'intérieur d'une cabane à sucre.

Cit. « Avant le temps du sucre, ils attelaient les boeufs, pis ils faisaient le parcours qu'ils doivent faire pour être capable de traîner le traîneau avec la tonne. On appelle ça une tonne, pour mettre l'eau d'érable, pis l'emmener à la cabane pour la faire bouillir » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 07 - Homme (Arthabaska) - 87 ans / 11 ans scolarité / 40 heures TV)

Cit. « Nous autres, on était du côté de la cuisine. Mon père, il allait faire le ménage avant de faire bouillir, il y avait souvent des animaux dans la cabane » source BDTS (Enquêtes orales, Enquête 14 - Femme (Lourdes) - 48 ans / 18 ans scolarité / 7 heures TV)

Réf. « [...] faire bouillir est employé dans la Nouvelle Relation de la Gaspésie de Le Clercq en 1691 [...] » source MASSICOTTE, Micheline (1978). Le parler rural de l'Île-aux-Grues (Québec) : documents lexicaux, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 462. (Collection Langue française au Québec).

Rem. Faire bouillir l'eau d'érable constitue une opération essentielle de la saison des sucres. || Anciennement, on utilisait des chaudrons à ciel ouvert.

Voir bouilleuse.


faire de la glace, loc.

Déf. 1/1. Extraire des cubes de glace d'une carapace d'eau congelée avant d'aller les déposer dans les glacières de conservation.

Rem. La locution faire de la glace fait référence à une façon historique et naturelle d'agir.

Voir coupe de la glace, glace bleue.


faire du Nord, loc.

Int. s1

Déf. 1/1. Aller dans le Nord zonal et s'engager adroitement dans les causes nordiques.

Rem. Le fait de faire du Nord conduit à un apprivoisement du Nord et une dénordication des milieux froids. || L'intervention décrite ici est opposée à celle exprimée par l'esprit sudiste.

Voir mal du Nord, monter dans le Nord, nordisme, nordologie.


faire du ski, loc.

Déf. 1/1. Pratiquer l'un ou l'autre des types de ski.

Cit. « Moi pis mon mari on est allés faire du ski / Et rendus au Mont-Tremblant y faisait froid c'est effrayant / J'avais la face comme une forçure pis le bout du nez g'lé dur / Je vous dis que c'est pas rosé quand on a un brandy nose » source BDTS (Lina Remon, Madame Bolduc, 1995, 250 pages)

Rem. L'expression faire du ski est antérieure à celle de faire de la planche sur des sites devenus concurrentiels.

Voir ski.


faire la tournée, loc.

Déf. 1/1. Recueillir à la main dans un seau, au long des chemins de tournée, l'eau d'érable contenue dans chaque chaudière accrochée aux arbres entaillés, la verser dans un réservoir de ramassage, puis la transporter à la cabane à l'aide d'un attelage.

Cit. « [...] on mettait dans nos siaux on mettait de l'eau / quatre cinq siaux par / dans nos petits tonneaux disons / pis on vidait ça dans grosse tonne pis on faisait avancer le cheval tranquillement / faire la tournée de la cabane à sucre / on était à peu près quarante [...] » source BDTS (Enquêtes orales, 120 Estrie 120H 24 15 Trav. II.)

Cit. « [...] on mange du sucre là / sur la neige et puis on sauce la palette et puis ça / y jouent hein / on joue hein / on / ça / ça se colle un peu comme on dit / puis est-ce que vous êtes déjà allée disons faire la tournée / ramasser l'eau pis tout ça / ah oui / chez mon père on 'n avait une sucrerie [...] » source BDTS (Enquêtes orales, 121 Estrie 121F 51 7 Trav. Spec.)

Rem. L'expression faire la tournée désigne une technique à l'ancienne comprenant notamment l'utilisation judicieuse de raquettes pour les parcours. || Cette activité comporte un attrait touristique auprès des visiteurs de cabane.

Voir la Note 3 : Érablière.


faire le sucre, loc.

Déf. 1/1. Entreprendre à la cabane les opérations de cuisson, de brassage, de « repos » et de moulage du sucre d'érable.

Rem. Après l'étape du sirop d'érable, faire le sucre requiert une série d'activités délicates conduites à chaud par le sucrier qui utilise des récipients et instruments appropriés, tels le bac à sucre et les moules à sucre.

Voir sucrerie ainsi que la Note 3 : Érablière.


faire son pelletage, loc.

Déf. 1/1. S'activer soi-même, après chaque tempête et à la fin de l'hiver, au déneigement domestique plutôt que de confier la tâche à d'autres individus ou à des entrepreneurs mécanisés.

Réf. « Pelletage : on y va mollo. [...] Le Dr Croteau et son collègue le Dr Louis Drouin [...] sont catégoriques : " Le pelletage constitue une activité violente où l'on soulève des charges à répétition. " » source LACROIX, Lilianne (2000). « Passer l'hiver en santé », Montréal, 10 décembre, p. C2.

Rem. Cette locution appartient à la langue populaire. || Faire son pelletage correspond à une activité à l'ancienne. || L'expression faire son pelletage réfère à l'évacuation locale de la neige par un pelleteur maniant une « petite pelle à neige » ou une mini-souffleuse.

Voir gratte d'hiver, neige folle, neige lourde, pelleter.


Far North, n. pr. m.

Déf. 1/1. Zone circumnordique entre le Moyen Nord et l'Extrême Nord.

Réf. STEFANSSON, V. (1945). The Arctic in Fact and Fable, New York, Headline, 51, 95 p. || COOKE, Alan (1966). The Canadian North, Montréal, Centre de pédagogie et de psychologie, cahiers, p. 3.

Rem. Anglicisme. || L'expression Far North est l'équivalent anglais de Grand Nord, selon Alan Cooke. || Cette désignation s'applique aussi à la partie proprement arctique et inuite du Québec.

Voir indice nordique.


fermeture de la cabane, n. f.

Déf. 1/1. Série d'opérations consistant à décrocher les chaudières, à procéder à leur lavage, à faire un grand ménage de l'intérieur de l'habitation et des environs de même qu'à protéger les biens du vandalisme.

Rem. Fermer la cabane se dit parfois cabaner. || La fermeture de la cabane est une activité conduite après la fin des sucres. En principe, l'édifice ne sera ré-ouvert qu'au printemps suivant.

Voir la Note 3 : Érablière.


Fermont, n. pr.

Déf. 1/2. Village des Forges en Mauricie qui existe à partir de 1736.

Rem. Toponyme disparu.


Fermont, n. pr.

Déf. 2/2. En 1970, au Moyen Nord, appellation d'une ville québécoise d'extraction du fer à la frontière du Québec-Labrador.

Cit. « À Fermont. Pour réduire les effets du vent du nord en hiver, on a érigé un mur en arc de cercle d'une longueur d'un kilomètre [...] » source QUÉBEC, COMMISSION DE TOPONYMIE, et Henri DORION (1994). Noms et lieux du Québec : dictionnaire illustré, Sainte-Foy, Publications du Québec, p. 217.

Voir Labrador intérieur (2/2).


fête d'hiver, n. f.

Var. [Fête d'hiver, Fête de la neige, Fête des neiges, Féerie d'hiver, Folies d'hiver, Neige en fête]

Déf. 1/1. Jours de réjouissance, organisés notamment dans les municipalités, et dénommés suivant des références hiverniennes ou nordiques.

Cit. « Une Fête des neiges titanesque. " Nous sommes les rois du monde! ", semblent crier les animateurs de la Fête des neiges, juchés sur la proue du Titanic de glace de l'île Sainte-Hélène. » source LACHAPELLE, Judith (1999). « La saison mal aimée », Le Devoir, Montréal, 30 janvier, p. A1.

Rem. Une Fête d'hiver est un événement surtout associé aux carnavals de février.

Voir bal des neiges, Carnaval d'hiver de Québec, Carnaval-Souvenir de Chicoutimi, tourisme d'hiver.


feuille d'érable, n. f.

Déf. 1/1. Symbole historique, institutionnel, militaire, commercial et politique du Canada ou de ses provinces.

Cit. « Tous nos poètes, qu'ils aient chanté la feuille d'érable comme Louis Fréchette, cherché leur inspiration dans l'exotisme comme Paul Morin, ou cultivé un lyrisme tout intérieur comme Saint-Denys Garneau, ont un air de famille; à travers leur tempérament propre ils expriment un drame commun, ils vivent une aventure commune » source BDTS (Gilles Marcotte, Une littérature qui se fait : essais critiques sur la littérature canadienne-française [Présentation de Jean Larose], 1994, 345 pages)

Rem. La feuille d'érable est très tôt associée à l'histoire du pays et, en 1834, la Société Saint-Jean-Baptiste l'adopte comme emblème avant de lui préférer la fleur de lys.


fin de l'hiver, n. f.

Var. [fin de l'hiver, fin d'hiver, fini hiver]

Déf. 1/1. Transition climatique conduisant au printemps.

Cit. « [...] longueur des fins d'hiver [...] » source COLLET, Paulette (1965). L'hiver dans le roman canadien-français, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 191.

Rem. L'expression est relevée en 1959. || La période de la fin de l'hiver désignant l'« hiver finissant » est antérieure à celle du post hiver et fait partie de la saison froide. || La fin de l'hiver est caractérisée par le déneigement naturel, le déglacement et, en partie, le dégel du sol, alors que le déneigement public continue de construire des dépôts de neige. || Les changements apportés par la fin de l'hiver touchent la nature et les hivernants.

Voir cycle hivernien, défoncement des routes, déglaceur de toit, produits d'érable, ski de printemps.


fini glaciel, n. m.

Var. [fini glaciel, fini-glaciel]

Déf. 1/1. Se dit de la fin de l'occupation annuelle des glaces flottantes sur une nappe d'eau.

Réf. « Toutes ces glaces doivent être évacuées au printemps qui devient ainsi la principale période de remodelage des rives [...], forme fini-glacielle [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1969). || « Le glaciel de la Iakoutie en Sibérie nordique », Cahiers de géographie, Québec, Presses de l'Université Laval, 29, p. 207. || DIONNE, Jean-Claude (1972). Vocabulaire du glaciel, Québec, Centre de recherches forestières des Laurentides, Région de Québec, p. 16. (Collection Rapport d'information).

Rem. L'expression date de 1959. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif, comme dans l'exemple ci-dessus.

Voir débâcle, déglacement.


fini nival, n. m.

Int. f1

Déf. 1/2. Période annuelle de forte luminosité, de diminution des précipitations solides et de disparition progressive du tapis blanc recouvrant le sol.

Rem. L'expression date de 1959. || Dans ce sens, l'expression renvoie à des manifestations en fin de saison froide.

Voir déneigement naturel.


fini nival, n. m.

Int. f1

Déf. 2/2. Phase finale de l'écoulement où le débit des cours d'eau est fortement influencé par la fonte des neiges.

Rem. L'expression date de 1959. || Dans ce sens, l'expression est un terme lié au domaine de l'hydrologie naturelle des pays froids.

Voir fluvio-glaciel.


fissure glacielle, n. f.

Int. f1

Déf. 1/1. Pseudo faille encaissée par les glaces flottantes sous l'effet de différents processus dont le gel ainsi que la pression due au mouvement.

Rem. Lorsque la fissure glacielle se forme, la fracture se fait avec bruit. Si la déchirure entraîne un déplacement de matière, les plaques devenues isolées peuvent se ressouder lors d'un regel ou se chevaucher lors des rapprochements brutaux. Ces remaniements construisent une glace conglomératique. || Ces manifestations brutales peuvent être à l'origine d'une clairière glacielle.

Voir craquer.


Fjord du Saguenay, n. pr. m.

Déf. 1/3. Affluent du Saint-Laurent dont les versants portent les marques de failles, d'érosion glaciaire et d'ennoyage marin.

Cit. « En termes d'habitat et de caractéristiques biologiques, le sébaste du fjord du Saguenay diffère quelque peu de celui du golfe du Saint-Laurent » source BDTS (Michel Gilbert, Mortalités de sébastes dans la région de la baie des Ha! Ha!, fjord du saguenay : un choc thermique?, Le Naturaliste canadien, Hiver 1996, Vol. 120, No. 1, pages 61 à 63)

Rem. Le fjord du Saguenay constitue une masse hydrographique encaissée entre les Laurentides de Charlevoix, à l'ouest, et les monts Valin/Haute Côte-Nord, à l'est. || Dans le sens décrit ici, le mot fjord est plus approprié que fleuve, estuaire, rivière et Saguenay River. || Il est ici question d'une nappe d'eau profonde caractérisée par une faune de pays froid.

Voir Saguenay.


Fjord du Saguenay, n. pr. m.

Déf. 2/3. Voie d'eau autochtone puis non autochtone, utilisée comme milieu de vie, pour l'exploration, le commerce des fourrures et la colonisation, le transport industriel, les croisières touristiques, la traversée de câbles électriques à haute tension de même que les recherches marines.

Rem. Le Saguenay est un fleuve mentionné dans la cartographie européenne au XVIe siècle, parfois sous une forme latine.

Voir Saguenay, Tadoussac.


Fjord-du-Saguenay, n. pr. m.

Déf. 3/3. Territoire situé au sud-est du Saguenay-Lac-Saint-Jean et enjambant le Saguenay.

Rem. Municipalité régionale de comté.

Voir Québec régional.


fleuve, n. m.

Int. s3

Déf. 1/2. Axe naturel et hiérarchisé de dépressions affluentes, participant de diverses manières à l'évacuation en surface des eaux continentales et dont le bassin se différencie suivant les initiatives des habitants, permanents ou temporaires.

Cit. « [...] les connaissances que les explorateurs européens acquièrent des organismes mondiaux servent à faire réserver le générique fleuve aux grands cours d'eau qui se perdent dans les océans [...] » source HAMELIN, Louis-Edmond (1999). « Y a-t-il assez de géographie dans la définition de fleuve? », Géographie et liberté : mélanges en hommage à Paul Claval, sous la direction de Jean-Robert PITTE et André-Louis SANGUIN, Montréal, L'Harmattan, p. 169. (Collection Géographie et cultures).

Rem. Le mot fleuve est ici employé au sens de « mégarivière ».

Voir estuaire, ainsi que la section « Aspects lexicologiques ».


Fleuve, n. pr. m.

Déf. 2/2. Nom commun promu à une désignation toponymique, au Québec méridional.

Cit. « Au Québec, le fleuve est forcément le Saint-Laurent [...] » source L'espace touristique (1999). Sous la direction de Normand CAZELAIS, Roger NADEAU et Gérard BEAUDET, Sainte-Foy, Presses de l'Université du Québec, p. 38.

Rem. L'appellation Avenue du Fleuve, à Les Cèdres, dans l'Outaouais, constitue un exemple de cet emploi. Le mot Fleuve prend alors une majuscule.


floe, n. m.

Déf. 1/1. Masse glacielle individualisée, moins volumineuse que l'iceberg, mais davantage que le glaçon.

Cit. « [...] les petites polynies et les bords des floes de glace autour des îles Belcher représentent un habitat d'hivernage majeur [...] » source GILCHRIST, H. G., et autres (2000). « Observations [...] Ice Edges », Arctic, Calgary, 53, 1, p. 61.

Rem. Floe est un mot anglais d'usage international. || Dans le langage de la navigation, le mot est utilisé pour désigner « ce qui flotte ». || Les floes sont des pièces glaciques, homogènes ou non, dont la longueur peut atteindre des kilomètres. || Les floes ont un impact sur l'écoulement, la manoeuvre des bateaux, la chasse et le paysage.

Voir banquise, glaçon, île de glace.


flottage, n. m.

Var. [flottage, flottage du bois, flottage libre]

Déf. 1/1. Déplacement naturel de billes flottantes de bois au moment des hautes eaux jusqu'au lieu d'arrêt fixé au préalable.

Cit. « Au Canada, sans rivière, pas de bois [commercial]. [...] le flottage est ici la forme la plus moderne du transport; il y a une association intime entre rivières, forêts et scieries [...] » source DEFFONTAINES, Pierre (1949). L'homme et la forêt, Paris, Gallimard, (1re édition : 1933), p. 114.

Rem. Ce processus de mouvement des fûts est uniquement naturel et diffère donc de la drave qui, elle, implique l'intervention attentive d'un travailleur agile. || Le flottage libre des pièces ne correspond pas à la navigation des trains de bois.

Voir homme de bois.


fluvioglaciaire, n. m.

Déf. 1/1. Témoignages laissés par les eaux de fusion des glaciers.

Rem. Le fluvioglaciaire peut être une période, un agent, une forme de terrain ou un sédiment; ce dernier cas se constate par la présence de gravelle qui constitue un indice d'un climat plus froid et d'une fluviation plus puissante que les manifestations contemporaines de même ordre. || Les collines (esker) transversales à la route Senneterre/Amos, en Abitibi, constituent un exemple de fluvioglaciaire. || Le mot fluvioglaciaire s'emploie aussi comme adjectif.

Voir déglaciation.


fluvio-glaciel, n. m.

Déf. 1/1. Action et influences conjointes des eaux courantes et des glaces flottantes.

Rem. La notion remonte à 1954. || Le mot peut aussi être employé comme adjectif.

Voir batture, débâcle, panache.


foncier, adj.

Int. s2

Déf. 1/1. Relatif aux liens spécifiques des Autochtones à la terre comme support de la faune, de la flore et d'un genre de vie tant matériel que culturel.

Réf. « Les Mohawks de Kanesatake signent une entente de gestion de leur territoire avec le fédéral » source RICHER, Jules (2000). « Moment historique », Le Soleil, Québec, 22 décembre, p. A10.

Rem. Il s'agit ici d'un sens nouveau. || Dans ce sens, le terme relève du domaine particulier des terres aborigènes.


Fondation Nordiques, n. pr. f.

Déf. 1/1. Organisation philanthropique d'une entreprise sportive ancienne.

Cit. « Me Aubut a profité de l'occasion pour annoncer que la Fondation Nordiques annoncera sous peu les modalités d'un programme spécial de bourses pour les Jeux de Sydney. » source LABBÉ, Réal (1999). « La Fondation Nordiques », Le Soleil, Québec, 15 décembre, p. D5.

Rem. L'organisation en question évolue dans la région de Québec.

Voir Nordiques.


fondeur, n.

Déf. 1/1. Qui pratique le ski de fond.

Cit. « [...] fondeurs, à vos skis. UQT'air vous invite en randonnée au Camp Mercier [dans les Laurentides de Québec]. » source UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À TROIS-RIVIÈRES (2000). En tête, Trois-Rivières, Services des relations publiques et de l'information, Université du Québec à Trois-Rivières, vol. 17, no 18, p. 10.

Voir plaisirs d'hiver.


fondeuse à neige, n. f.

Déf. 1/1. Appareil faisant fondre dans un bassin d'eau chaude la neige ramassée.

Cit. « [En saison froide,] à Cap-Rouge, la fondeuse à neige fonctionne 24 heures par jour, sept jours par semaine [...] » source (1998). L'Appel, Sainte-Foy, 1er mars.

Rem. La fondeuse à neige utilise une technique géothermique.

Voir déneigement des voies publiques, glace fondue, neige usée.


Fort-Chimo, n. pr. m.

Var. [Fort-Chimo, Fort Chimo]

Déf. 1/1. Agglomération administrative du Nord du Québec où les Inuits sont en majorité.

Cit. « [...] une brève visite de Gabrielle Roy à Fort Chimo, dans la baie d'Ungava en 1961, devait plus tard servir d'inspiration à la Rivière sans repos [...] » source HESSE, M.G. (1985). Gabrielle Roy par elle-même, Montréal, Stanké, p. 116.

Voir Chimo, Kuujjuaq.


fort de neige, n. m.

Var. [fort de neige, forteresse de neige]

Déf. 1/1. Construction nivale menant à des activités récréatives d'observation, de défense ou d'attaque.

Cit. « [...] nous construisions des forts derrière lesquels nous nous retranchions pour de furieuses batailles à la pelote de neige, glacée de préférence [...] » source O'NEIL, Jean (1999). Hivers, Montréal, Libre expression, p. 200.

Rem. La variante forteresse de neige est un nom féminin. || La construction de forts de neige est un jeu auquel s'amusent les enfants.

Voir balle de neige, bloc de neige, neige ferme, plaisirs d'hiver.


foulange, n. f.

Déf. 1/1. Espace de glace en bouillie sur rivage marin.

Réf. « foulange, mélange de neige et d'eau salée, refoulé à terre et pas encore gelé en glace [...] » source CORMIER, Yves (1999). Dictionnaire du français acadien, Montréal, Fides, p. 217.

Rem. Le terme foulange est utilisé en Acadie maritime.

Voir sloche des motoneiges.


France antarctique, n. pr. f.

Var. [France antarctique, France septentrionale]

Déf. 1/1. Colonie et intérêts français en Amérique, localisés de part et d'autre de l'Équateur.

Réf. THEVET, André (1557). Singularitez, Paris.

Rem. Cet emploi est vieilli. || En principe, antarctique, dans l'hémisphère sud ou austral, est opposé à arctique, dans l'hémisphère nord ou boréal. || Cette expression est utilisée par Nicolas Durand de Villegagnon en rapport aux ambitions de la France au Brésil tropical. || Par extension et dans la confusion, des auteurs comme Thevet (1557) appliquent le terme antarctique à Terre-Neuve et au golfe laurentien alors que d'autres le font même à l'endroit du Spitzberg dans l'Atlantique-Nord.


francogène, n.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Individus d'ascendance française habitant particulièrement la France, la Belgique, la Suisse, l'Afrique, certaines péninsules asiatiques et le Canada.

Cit. « [...] les deux peuples fondateurs du Canada ont vu leur poids démographique diminuer; l'effritement a été plus marqué chez les Anglogènes que chez les Francogènes [...] » source CHAUSSADE, Jean (1995). Le Canada ou Les risques d'éclatement d'un grand pays, Paris, Ellipses, p. 95.

Rem. L'expression date de 1967. || Au Canada, les francogènes résident surtout au Québec, en Ontario et en Acadie. || Un francophone n'est pas nécessairement un francogène, et vice-versa. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir Hexagone, Québec méridional.


franconyme, n. m.

Int. f2 s2

Déf. 1/1. Entité de langue française lexicalisée ou non, présente dans la langue standard ou non, appartenant à la langue commune, aux langues de spécialité ou à l'onomastique.

Rem. Le mot franconyme est formé comme autochtonyme.


francophone, n.

Déf. 1/1. Qui s'exprime en français au domicile, au travail, en voyage, partiellement ou totalement, en contexte monolingue ou plurilingue, en situation de langue maternelle ou seconde.

Cit. « À la fin du Régime français, ce qui distingue les Canadiens des Européens francophones, c'est le vocabulaire et les expressions. » source GENDRON, J.-D. (2000). « Le français des premiers canadiens », Le français au Québec : 400 ans d'histoire et de vie, sous la direction de Michel Plourde, avec la collaboration de Hélène Duval et de Pierre Georgeault, Paris, Fides, Québec, Les Publications du Québec, p. 42.

Rem. Tous les francophones ne sont pas des francogènes d'origine. || Le mot s'emploie aussi comme adjectif.

Voir anglogène.


francophonie, n. f.

Déf. 1/1. Territoire culturel des parlants français à l'échelle multinationale.

Cit. « La position de Jacques Ferron, par contre, me paraît juste : il convient de recourir au mot québécois nécessaire pour traduire les réalités d'ici, le chercher, le trouver ou l'inventer, et s'y tenir. Et l'imposer à la francophonie comme un terme inéluctable, pour la simple raison qu'il est le seul à pouvoir traduire à la fois le concept et la pratique et le contexte de notre réalité nord-américaine francophone » source BDTS (Noël Audet, Écrire de la fiction au Québec : essai, 1990, 199 pages)

Rem. Mot venu du géographe Élisée Reclus au XIXe siècle et dont la notion peut varier d'un pays à l'autre.

Voir francogène, Ontario français, Québec géoculturel.


francophonien, adj.

Int. f1 s1

Déf. 1/1. Qualifie un agent non strictement locuteur, mais rattaché néanmoins à la sphère de la langue française.

Cit. « La collaboration francophonienne [entre la francophonie-noyau et les francophonies périphériques] doit être amplifiée où elle existe déjà ou introduite dans des champs nouveaux. » source HAMELIN, Louis-Edmond (1983). « La promotion du français international par la collaboration des parlers francophones », Actes du Colloque international L'avenir du français dans les publications et les communications scientifiques et techniques, Montréal, 1er au 3 novembre 1981, Québec, Conseil de la langue française, 3 vol. (vol. 1 : Les conférences et les communications, textes colligés par Gérard Lapointe). (Collection Documentation du Conseil de la langue française).

Rem. Se dit d'un être autre qu'un parlant au sens strict, par exemple, une institution.


frasil, n. m.

Var. [frasil, frâsil]

Déf. 1/1. Cristaux de glace constituant une pâte obstruante dans une masse d'eau.

Cit. « [...] navigation qui sollicitait l'aviron, les rames, les toutes jambes sur les glaces fières, les rescousses des bourdignons, les roulis du canot qu'il faut brasser de gauche à droite pour échapper à l'étreinte du frasil [...] » source PERRAULT, Pierre (1999). Le mal du Nord, Hull (Québec), Vents d'Ouest, p. 15. (Collection Passages. Récit).

Réf. Dictionnaire du français québécois. Description et histoire des régionalismes en usage au Québec depuis l'époque de la Nouvelle-France jusqu'à nos jours incluant un aperçu de leur extension dans les provinces canadiennes limitrophes. Volume de présentation (1985). Sous la direction de Claude Poirier, Québec, Presses de l'Université Laval, p. 70-72. || « frâsil » source SOCIÉTÉ DU PARLER FRANÇAIS AU CANADA (1930). Glossaire du parler français au Canada, Québec, L'action sociale, p. 353.

Rem. Acadianisme, peut-être d'origine micmaque. || On relève des variations dans l'écriture du mot, par exemple dans le Glossaire mentionné ci-dessus. || Le frasil est une glace d'eau ou une purée de glace qui peut apparaître au pied d'un rapide où se fait une vive déperdition de chaleur. L'apparition de frasil correspond à un englacement qui provoque un type d'embâcle dans la masse d'eau. Le phénomène se produit quand un écoulement hydrologique agité et une température peu froide empêchent la formation d'une masse glacique plus ferme. || En anglais, on parle de frazil.

Voir glace à la dérive, glace de congélation, glace en bouillie.


french shore, n. m.

Déf. 1/1. Côte orientale de Terre-Neuve, qui, pendant un temps, fut favorable aux intérêts halieutiques de la France métropolitaine.

Rem. L'expression French shore est un anglicisme de l'histoire coloniale canadienne se rapportant aux pêcheries sur une façade du golfe du Saint-Laurent. || « Liberté de la Pêche et de la Secherie » reconnue par la Grande-Bretagne à la France dans les traités et ententes de 1713 à 1904.

Voir batture, golfe du Saint-Laurent.


frimas, n. m.

Déf. 1/1. Dentelle de glace blafarde se fixant sur des objets.

Cit. « L'un des contes que j'ai le grand plaisir de vous présenter commence ainsi : " Ce matin de novembre, le sol était couvert de frimas. La première neige de la saison emplissait l'air de fraîcheur et le paysage en était tout rajeuni. Fong Lee ressentait l'agréable surprise qu'éprouve l'enfant devant un changement subit de décor  (...) Il contemplait les montagnes couvertes d'arbres de Noël, humait avec délices la brise légère qui laisse aux lèvres un goût de neige. " » source BDTS (Alain Grandbois, Proses diverses [Édition critique], 1996, 482 pages)

Voir gelée blanche.


froid, n. m.

Déf. 1/2. Fait de l'état thermique de l'air sous 0o C.

Cit. « [...] l'hiver, dans ces régions de l'Athabasca et du lac des Esclaves, le froid est tel que la hache se brise net contre un arbre qui lui-même vole en éclat gelé jusqu'à l'âme [...] » source FRISON-ROCHE, Roger (1966). Peuples chasseurs de l'Arctique, Paris, Arthaud, p. 35. (Collection Clefs de l'aventure).

Rem. En langue populaire, fret et frette semblent renforcer l'énoncé du froid vécu.

Voir cycle du froid, gel, gélivent, glacial, zonation circumnordique.


froid, n. m.

Déf. 2/2. Élément physico-culturel définitoire des pays polaires, arctiques, subarctiques et même tempérés.

Cit. « [...] la vitamine C, une arme efficace contre le froid [...] » source LEBLANC, Jacques (1990). « Apprivoiser le froid », Forces, Montréal, 88, p. 35.

Réf. « [...] les effets du froid dépendent de l'action conjuguée de plusieurs facteurs : l'humidité augmente la nocivité du froid sur l'appareil respiratoire et les articulations; la brutalité des variations des températures et le vent en aggravent les conséquences [...] » source Petit Larousse de la médecine (1976). Sous la direction de André DOMART et Jacques BOURNEUF, Paris, Librairie Larousse, p. 407.

Rem. Ce sens correspond à une extension de l'application du concept de froid à d'autres domaines qu'à celui de la seule température de l'air, par exemple, à la santé, au relief du sol, au sport, aux voies de circulation.

Voir glacière, hivernisme, hypothermie, nordicité saisonnière et la section « Aspects lexicologiques »


frontier, n. m.

Déf. 1/1. Mot utilisé pour désigner le mode de colonisation dans l'Ouest états-unien.

Rem. Anglicisme. || L'emploi du mot frontier est lié à l'hypothèse classique du peuplement des pays neufs par des non-Autochtones, selon l'historien F.J. Turner à la fin du XIXe siècle. Cette théorie ne s'applique pas au Québec du Nord.


frontières du Labrador, n. f. pl.

Déf. 1/1. Trait sinueux fixé à Londres en 1927 et se rapportant aux limites orientales du Nord québécois.

Réf. « Un bloc de terrain situé immédiatement au nord de la hauteur des terres, qui établit la frontière entre le Labrador de Terre-Neuve et le territoire du Nouveau-Québec [...] » source QUÉBEC (1946). Loi pour faciliter le développement minier et industriel dans le Nouveau-Québec, Annexe 10, George VI, chapitre 42, p. 4.

Rem. Le terme frontières du Labrador s'applique surtout aux limites occidentales de la Côte-du-Labrador.

Voir Labrador intérieur, limologie.


fumoir à chevreuil, n. m.

Déf. 1/1. Fabrique artisanale permettant de boucaner la viande de l'animal, près des lieux de chasse.

Voir Anticosti, chevreuil, entrepôt de chevreuil.